Damian P. Steward (USA USA)

Je naquis à New York, New York, mes parents étaient tous les deux des sorciers; la loi Rappaports interdisant les interactions entre sorciers et No-maj en dehors des activités quotidiennes, il ne pouvait pas en être autrement. Mon père était né à New York et y avait vécu toute sa vie; ma mère avait étudié à Mahoutokoro, puisqu’elle était née à Kitami, au Japon. Nous sortions rarement, mes parents et moi. Certes, nous rendions visite à mes grands-parents de temps à autres, mais les activités familiales étaient plutôt rares.

À mon sixième anniversaire, ce furent mes grands-parents paternels qui étaient venus à la maison.  Sans savoir comment, j’avais réussi à échapper à la vigilance de tout le monde et je m’étais retrouvé à la lisière de la forêt. C’était en après-midi et je m’étais un peu trop approché d’un nid de serpent. J’étais encore un enfant, mon premier réflexe, quand le serpent tenta de m’attaquer, fut de lui dire d’arrêter. Elle – parce que c’était la mère – et moi étions étonnés de savoir que nous pouvions nous comprendre. Quand mes parents m’eurent retrouvé, ils étaient en panique et disaient que j’aurais pu mourir si le crotale des bois m’avait mordu. Pour moi, ce serpent était amical. J’avais même parlé à mes parents de la conversation que j’avais eu avec le crotale. Inutile de mentionner que mes parents m’ont demandé de taire que je pouvais parler au serpent. Ma mère était perturbée par ce fait, elle qui avait grandi dans un pays où le moindre acte de magie noire pouvait mener un sorcier ou une sorcière à la mort.

Je n’en avais jamais reparlé, bien que j’eusse recroisé d’autres serpents. Seul mes parents étaient dans le secret. Et ma vie avait suivi son cours. Je rêvais du jour où je pourrais enfin rentrer à Ilvermorny. Finalement, je reçus ma lettre d’admission à l’école de magie, à l’âge de onze ans, la rentrée se ferait en septembre. Avec mes parents, j’allai chercher les fournitures scolaires, comme tout le monde le faisait. Et puis, la loi Rappaport, qui causait la ségrégation entre sorcier et No-maj, fut abrogée.

Septembre arriva, j’entrai à Ilvermorny. L’entrée du château était immense. J’observai tout ce que je pus, alors que certains élèves étaient appelés pour la répartition.  Les élèves plus âgés étaient tous au balcon, au-dessus de nous, les nouveaux. Tout juste sous eux, quatre statues de bois. Éventuellement, ce fut à mon tour de prendre place au centre de la pièce, sur le nœud gordien. Mon attention était toute sur les statues des maisons; le cristal du serpent cornu scintilla et le Puckwoodgie leva sa flèche. Le Wampus et l’oiseau-tonnerre étaient restés inertes.  Une place m’avait été offerte dans deux des maisons de l’école. Finalement, j’avais choisi le Serpent Cornu. Par la suite, nous nous rendîmes dans la salle des baguettes. Là, je fus choisi par une baguette en bois d’amourette associé à un cœur fait d’une plume d’oiseau-tonnerre.

Rapidement, je m’étais rendu compte que mon choix de maison avait été le bon, même si les deux options auraient été bonne. J’avais démontré les qualités de Puckwudgie, mais j’étais, selon moi, beaucoup plus studieux que ce que je pouvais avoir grand cœur. Je passais mon temps libre à la bibliothèque, j’avais peu d’amis, en première année. Au final, j’avais passé tous mes examens. Cependant, j’avais eu un peu plus de difficulté avec l’Astronomie et l’Histoire. Mes cours favoris avaient été la Métamorphose et les Sortilèges. À la fin de l’année, je dus laisser ma baguette à l’école, bien que la loi Rappaport n’était plus en vigueur, il était préférable de ne pas jouer avec le feu trop tôt.

Durant l’été, je retrouvais la famille de serpents que j’avais croisée dans mon enfance. Mon talent avec le fourchelang s’améliorait d’années en années.

La deuxième année fut similaire à la première. Les mêmes cours me passionnaient, je les réussissais haut la main. Quand vint le temps de choisir les cours optionnels pour la troisième année, j’avais sélectionné l’Arithmancie et les Soins aux Créatures, étant inspiré par Newt Scamander et ce qu’il avait fait, des années plus tôt, dans ma ville natale. Petit changement, cependant : je me mis à faire l’arbre généalogique de ma famille. Je ne trouvais vraiment du côté de ma mère, cependant j’appris être de descendance No-maj, un peu avant l’entrée en vigueur de la loi d’Émily Rappaport.

Troisième et quatrième années, tout se poursuivait comme les deux premières années. Ensuite, ce fut l’année des EAGLEs (Excruciatingly Aggravating Graduate Level Exam).  J’étudiais encore plus qu’à l’habitude, déjà qu’on me surnommait un « rat de bibliothèque. » Une part de ma présence en ce lieu était étant la faute de mes recherches sur la famille Steward. Un ami m’avait déjà soumis l’idée que je puisse être un descendant de James Steward, le seul No-maj à avoir fondé une école de magie.  Peu avant les examens, cette théorie se confirma : James - comme tout le monde savait - avait épousé Isolt Sayre, fondatrice de la maison du Serpent Cornu, et ils avaient des jumelles : Rionach, qui n’avait pas de descendance, et Martha, donc j’étais vraisemblablement le descendant et qui était dépourvue de talent magique, tout comme son père. En lisant un peu une biographie d’Isolt, j’avais également appris qu’elle était une descendante de Salazar Serpentard, fondateur de Poudlard. Je gardai ce dernier détail pour moi, en fait, j’avais tout gardé pour moi, ne voulant pas que tout le monde apprenne que j’étais un descendant de James, Isolt et Serpentard. Surtout le dernier.

Durant l’été suivant, j’appris que mes efforts avaient été récompensés : trois Optimal, deux Efforts exceptionnels et trois Acceptable. Je considérais dommage d’avoir eu un Désolant en Histoire de la magie. Ilvermorny était probablement l’école la moins élitiste des grandes écoles de magie, il ne suffisait qu’un d’un A pour poursuivre une matière, j’en avais conservé que le minimum requis pour ce que je souhaitais faire comme métiers; cinq cours, et ceux où j’excellais le plus : Botanique, Potions, Métamorphose, Défense contre les forces du mal et Sortilèges.

Je travaillai fort pour mes HAREs (Horrifically Advanced Required Examinations). Pendant deux ans, je travaillais. Bien que mes efforts eussent académiquement été récompensés, à la fin de mes études, j’avais changé mes plans. Je me rendis au MACUSA, dans les Affaires Étrangères. Je voyageai. J’avais atteint les vingt ans avant même de m’en rendre compte. Mes parents me demandaient régulièrement ce que j’attendais pour penser à fonder une famille. Personnellement, je n’en avais pas l’ambition et je n’avais vraiment pas envi d’avoir une femme à mes côtés. Moins d'un an plus tard, j’en avais plus qu’assez de ce disque tournant entre « quand est-ce que j’allais me marier? » et « je ne suis pas rendu là » que je déménageai loin de la famille : la Grande-Bretagne. Une fois à Londres, je dus renoncé à ce qui me liait aux États-Unis et je trouvai un nouvel emploi au Ministère de la magie, encore une fois dans les affaires étrangères, au département de la coopération magique. Je m'investissais et, après deux ans, on me mit sur le dossier de la Coupe du monde de Quidditch; je devais à tout prix ramener une CDM au pays. Je travaillais sur le sujet, visitant régulièrement les stades d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande et travaillant avec les organisateurs internationaux de la Coupe.

La tension montait dans le pays. La menace de Voldemort planait. Je voyais bien se qui se passait, j’essayais même de transférer au bureau des Aurors, mes notes d’Ilvermorny me le permettait, mais je n’avais jamais été accepté, mes relations à l’international était trop précieuses pour le ministère. J’avais fini par rencontrer des personnes au niveau national, j’entendais de plus en plus parler d’une organisation fondée par le directeur de Poudlard. Il ne me manquait qu’une excuse pour me rendre en écosse, dans le village voisin de l’école. Je devais attendre les événements sportifs d’Écosse, mais aucun ne vint, les seuls matchs que j’avais l’occasion de voir, pour le moment, étaient à Tutshill.

Six ans plus tard, après un match de Quidditch où j’étais spectateur – et après le départ du comité – j’étais tombée sur une batteuse de l’équipe visiteuse. Très vite, une amitié s’était installée entre nous. Nous commençâmes à sortir publiquement. Après ces soirées, nous nous retrouvions dans des endroits moins achalandés. Éventuellement, je lui dis que je n’avais pas d’intérêt pour les femmes. Un peu plus tard, elle m’avoua être homosexuelle. Une idée m’était venue, à ce moment-là : combler la foule avec une mise en scène. Je n’aurais plus les questions de mes parents et personne ne regarderait le fait qu’elle vivait avec sa colocataire. La supercherie fonctionnait, mais le public et mes parents en demandaient plus. J’attendis son dix-neuvième anniversaire et je la demandai en mariage. Au mois de juin suivant, nous célébrions nos noces et le succès de cette tromperie.

Je suis toujours dans les affaires internationales, essayant toujours de rencontrer Dumbledore, et je voyage de plus en plus à travers le monde. Ma connaissance de la langue maternelle de ma mère étant utile au Japon.