I will give back what you have given me (ft. Fabian)

Samedi 23 juin 1979 ○○○ Molly avait cette façon attachante de vous faire comprendre qu’il faut absolument passer au Terrier pour quelques raisons que ce soit. Niall avait conscience dans le fond que c’était pour l’éviter de rester chez lui. Seul avec les enfants. Et même s’il était bougon à l’idée d’être ainsi dorloté par la femme Weasley, il devait s’avouer que son amie la rouquine savait y faire avec lui. Ça lui faisait du bien de se sentir entouré alors qu’Aisling et Roisin allaient avoir un an samedi prochain et que le lundi suivant, ça ferait un an que Maureen les avait quittés. Alors depuis des jours, il était invité à gauche à droite, laissant les petits avec les autres. Mais aujourd'hui, il avait évidemment la petite troupe de filles qui n’allaient pas encore à l’école. Il a Siofra qui lui tient la main, Aisling et Roisin dans une couverture autour de son cœur, elles dorment plus ou moins paisiblement quand le portoloin les dépose tranquillement non loin de Loutry Ste Chaspoule. Bill et Charly étaient certes les plus vieux, un peu trop pour jouer avec Siofra, mais Percy n’avait qu’un an et demi de plus que sa sixième, alors c’était toujours un petit plaisir de Niall et Molly de voir les petits évoluer ensemble. Que ça soit dans la vie ou lors d’une réunion de l’Ordre où ils se retrouvaient. C’était souvent convivial malgré la teneur dramatique des propos tenus par moment.

Des places pour un match de Quidditch dans sa veste, le O’Hara sait qu’il doit les donner à Molly pour que ça atterrisse dans les mains de Fabian. Il avait prévu, il semblerait, d’emmener les petits à un match prochainement. Comme il l’avait fait il y a quelques mois. De toute façon, c’était toujours vers Niall qu’on se retournait pour avoir des places. Ancien joueur à succès et désormais représentant des Crécerelles de Kenmare, il pouvait avoir des places pour cette équipe pas mal aimée des fans. Après tout, les Irlandais de Kenmare étaient populaires et le public aimait cette ambiance bonne enfant, toujours à se peindre de vert et à chanter et danser sur des musiques traditionnelles. Pour l’irlandais qu’était Niall, ça lui faisait toujours chaud au cœur. Ces rares moments où il se permettait d’oublier le deuil et d’être heureux, c’est quand il était dans un stade pour voir un match ou bien sur un balai pour s’entrainer avec ses gars quand il avait le temps ou bien pour jouer avec des amis. Ok, c’était pas très fair-play que l’ancien poursuiveur joue pour le plaisir, mais ça lui permettait de se vider la tête. Peut-être qu’il aurait dû proposer à Dorcas de faire quelques passes de souffles pour lui permettre de sortir de sa routine infernale ? Sans doute. Il ne l’avait pas vraiment vu, si ce n’est au chevet de Trent quand Niall pouvait s’y rendre à la sortie du bureau.

Pourtant, il croisse la mère de famille sur le seuil, qui prétexte un rendez-vous pour les jumeaux à Sainte Mangouste. Mais Fabian est là selon elle. Non sans un bisou sur la joue de Siofra et deux sur le front des jumelles, Molly file aussi vite que Niall arrive, alors qu’il se dirige machinalement vers le salon où Fabian se trouve en compagnie des Bill, Charlie et Percy. Comme Molly le lui avait dit. Et Niall vient lui serrer la main, lui faire une rapide accolade. « Ça fait un bail Fab’ ! » Qu’il commence, avant de s’accroupir vers les trois autres enfants, les saluant avant de pousser Siofra vers Percy. « Allez ma puce, Percy va pas te manger, Papa va parler avec Fabian d’accord. » Et la petite fille blonde le regarde avec ses grands yeux bruns sans ajouter un mot et prend la main que le petit rouquin lui tend. Quand il se retourne vers le Prewett. « Je vais commencer à croire que ta sœur me force à venir, ici parce qu’elle veut marier Percy et Siofra tu sais. » Dit-il dans un souffle moqueur alors qu’il se sert des chaises hautes de Fred et Georges pour y déposer Aisling et Roisin. Les jumelles avaient tout de Maureen, la peau claire et les cheveux blonds qui bouclaient, mais elles tenaient de Niall leur regard brun. Siofra à leur différence avait la peau dorée de Niall. Ce qui le rendait aussi fier qu’un paon, même si Maureen ne pouvait pas les voir, elle avait admirablement travaillé en mettant au monde de si belles petites filles. « Je pense même qu’à force d’avoir des petits gars elle va me demander de lui laisser une de mes filles… La garce ! » Siffle-t-il en riant avant de s’asseoir à côté de lui. « Comment ça va depuis la dernière réunion toi ? »

Samedi 23 juin 1979 ○○○ Un sourire attendrit sur les lèvres, Fabian laissait Charlie, son filleul découvrir page après page le livre qu'il venait de lui ramener. À chaque nouvelle illustration le petit de sept ans ne pouvait s'empêcher de s'exclamer de surprise et d'ébahissement. Les dragons s'étalaient en double page, tantôt crachant du feu, tantôt vous défiant du regard. Fabian, qui les adoraient depuis son plus jeune âge, avait transmis sa passion à son petit protégé. Il aimait chacun de ses neveux, bien évidemment, mais prenait son rôle de parrain très à coeur et avait, avec Charlie, une affinité particulière.

Il était plutôt doué avec les enfants, bien qu'il ne s'aventurait pas à s'occuper d'eux lorsqu'ils étaient nouveau-né, les trouvant si fragile qu'un seul de ses effleurements pourraient leur faire du mal. Pourtant, il était doux et son visage plaisait aux bambins qui venaient facilement vers lui dès les premiers rampement. Molly et leur mère, Heather, le tanait souvent lors de repas familiale. Tu devrais te trouver une petite femme. Fonder une famille. Quand est-ce que tu nous présentes quelqu'un ? Telle était les phrases que le rouquin pouvait entendre quand elles étaient lancées à l'ennuyer à ce sujet. Ce n'était pas tant qu'il ne voulait pas de famille, mais la situation actuelle ne lui laissait guère le temps et coupait net son envie. Il passait ses journées au bureau des Aurors et ses soirées en mission pour l'Ordre. Il n'avait pas le temps à consacrer à une femme ni même l'énergie.

Et puis, ça serait compliqué, avec Gideon. C'était d'ailleurs sa repartie préférée à Fabian, qui répliquait un sourire en coin à sa mère et sœur aînée, qu'il n'avait pas besoin de femme, il avait déjà son âme sœur à la maison. Heather levait alors les yeux au ciel et coupait net la discussion qui ne mènerait, elle le savait bien, à rien. Elle avait beau adorer ses enfants et apprécier la si bonne entente entre eux, elle ne pouvait s'empêcher de s'attrister en constatant la fusion des jumeaux qui les empêchait de vivre, surtout Fabian, tel qu'il était. Molly accapara alors l'attention de Fabian, qui leva les yeux du livre qu'il appréciait tout autant que Charlie pour écouter ses dernières et innombrables recommandations. Un large sourire étira ses lèvres et il essaya de la rassurer sur ses capacités à garder ses trois aînés l'espace de quelques heures.

« T'inquiète pas, ça va le faire ! On va gérer ! Pas vrai les garçons ? » Bill et Percy répondirent un grand oui, si le ton était mortellement sérieux chez le plus jeune, le plus âgé, lui présentait un air coquin et des yeux brillants de malices qui trahissaient son amusement à voir sa mère stressée de mes laisser à son jeune frère. Charlie, trop absorbé dans sa contemplation, hocha vaguement de la tête en tournant une nouvelle page. « Et puis, Niall ne devrait pas tarder non ? » Terminait Fabian dans une question rhétorique à vocation de rassurer complètement sœur.  

Et le rouquin ne croyait pas si bien dire car si tôt Molly quittait la pièce avec les jumeaux que Niall poussait la porte du Terrier. « Ça fait un bail Fab’ ! »  lui lança l'homme qui venait de les rejoindre. « en vrai pas tant que ça, » temporisa le rouquin en lui rendant son accolade. « Mais on a toujours l'impression que ça fait des siècles avec les évènements. » Le dernier mot avait été soufflé alors que les traits de Fabian se durcissait légèrement en pensant à la gravité de la situation. Mais il ne resta pas bien longtemps la mine soucieuse, se déridant pour ne pas inquiéter et préserver ses neveux et surtout Bill qui du haut de ses 9 ans, comprenait bien plus qu'il ne le disait. « Allez ma puce, Percy va pas te manger, Papa va parler avec Fabian d’accord. »  Le sourire de Fabian s'élargit alors que les yeux du prénomme Percy s'agrandissait en voyant la blondinette envahir son espace avant de lui tendre la main un peu solennellement. Fabian adorait découvrir les mimiques toujours un peu plus prononcé sur le visage de ses neveux. Lui et Gideon s'amusait souvent à prédire les futurs caractères des petits et du haut de ses 4 ans, Percy était sans l'ombre d'un doute le plus marrant à observer.

« Je vais commencer à croire que ta sœur me force à venir, ici parce qu’elle veut marier Percy et Siofra tu sais. » Fabian éclata de rire et répondit presque du Tac-O-Tac : « franchement ça ne m'étonnerait pas d'elle. Mais fait attention, elle est tenace quand elle a une idée en-tête, »  poursuivait le garçon taquin envers sa sœur aîné qu'il adorait pourtant. « Je pense même qu’à force d’avoir des petits gars elle va me demander de lui laisser une de mes filles… La garce ! » continuait Niall en installant ses deux petites dernières faisant rire Fabian. « Comment ça va depuis la dernière réunion toi ? »

« Fatigué, mais ça va. » lança gravement Fabian encore secoué par les derniers événements et la pile de travail qu'il avait récupéré suite à l'arrêt maladie forcé de Dorcas, sa binôme. Il ne se passait pas une semaine sans qu'un meurtre ou une disparition ne soit annoncée. Mais il ne se laissait pas abattre ni ne baisait les bras. Et comment aurait-il pu ? Meme se plaindre était impensable pour lui qui n'avait encore perdu personne à cause de cette guerre. Bien que témoin des horreurs en se déplaçant sur les scènes macabres, il était loin d'être personnellement visé, ni aucun membre de sa famille par ailleurs, pas comme Elle dont il mourait d'envie de prendre de ses nouvelles sans oser, de peur d'être maladroit et surtout déplacé dans sa démarche. « Et toi ? » Il ne laissa pas le temps à son ami de répondre qu'il enchaîna sur une deuxième question tout en se déplaçant vers la cuisine. « Tu veux boire un truc au fait ? Molly m'a dit qu'elle avait du jus de citrouille et elle ma parlé aussi de truc pour bébé si tu avais besoin ou que les filles avaient faim dans les placards. »

Samedi 23 juin 1979 ○○○ Le Terrier avait quelque chose de rassurant, tout comme la maison de Niall, on y croisait un peu de tout. Sorcier, moldu, surtout quand on connait l’amour d’Arthur pour les moldus… Mais Niall s’y était toujours bien senti quand il venait rendre visite aux Weasley, rendre visite aux petits, qu’ils partagent un peu de temps ensemble. C’était rare d’avoir tant d’enfants et de pouvoir nouer des liens. L’irlandais regarde pourtant le jeune homme, content de retrouver une tête en vie. C’était compliqué de par son métier de base, mais également à cause des soirées qu’ils passaient parfois pour l’Ordre. Maureen aurait été sur le qui-vive et toujours inquiète de le voir vagabonder le soir, mais c’était sa blonde qui l’avait entrainé dans l’Ordre. Alors d’où elle était, Maureen devait sourire doucement en l’encourageant du regard. Mais il a une accolade pour le Prewett. Ca faisait longtemps, mais pas tant que ça. Parfois ils avaient le loisir de se croiser au Ministère, d’autres fois non, puis c’était lors d’une réunion de l’Ordre qu’ils se voyaient. « En vrai pas tant que ça, mais on a toujours l'impression que ça fait des siècles avec les évènements. » Il avait raison, et même le père pose ses yeux sur les deux plus grands qui les regardaient avec attention. Bill était en âge de tout répéter comme une girouette et de comprendre quelques sens de leurs phrases. Mais ce qui reste le plus amusant c’est de voir les réactions de Percy face à Siofra qui était tout aussi tendue que lui. Les enfants se voyaient pourtant souvent. Assez pour nouer quelques liens, mais ces deux-là restait l’égal d’eux-mêmes. Niall aurait énormément donné pour voir Siofra parler normalement. Mais elle était le plus souvent aussi muette qu’une tombe.

La réplique du père de famille eut le don de faire rire le jeune auror. « Franchement ça ne m'étonnerait pas d'elle. Mais fais attention, elle est tenace quand elle a une idée en tête. » Et il rit avec lui tout en installant les jumelles, replaçant tendrement quelques mèches de cheveux blonds avec une barrette, ou un autre accessoire. Dire qu’il lui avait fallu des montagnes d’heures pour apprendre à soigner leurs cheveux correctement… Mais il répond. « Je vais faire gaffe ! » Siofra était malgré tout ce qu’on peut dire sur l’amour paternel et maternel, une petite perle pour Niall. Quand Maureen comprenait toujours ce que c’était d’avoir plusieurs enfants en même temps, qui nouaient un lien très fort entre eux en très peu de temps, Niall avait eu Siofra, un petit bout fragile qui n’avait que l’amour de ses parents pour s’attacher au monde. Pas de jumeau, ni de jumelle, elle était venue toute seule au monde. Et Niall l’avait protégé comme un trésor. Mais aujourd’hui, il était inséparable des jumelles, dernier reliquat de Maureen et il n’arrivait pas à les lâcher, même les confier à sa mère semblait difficile. « Fatigué, mais ça va. » Fut la réponse de l’autre bouclé. Et ça ne pouvait pas en être une autre. Niall savait qu’il était son binôme au bureau, que Dorcas, que la situation était tendue en Grande-Bretagne. Alors pour un mec qui était à la justice magique. C’était classique d’être fatigué. « Et toi ? » Niall hausse les épaules, mais n’a pas plus le temps d’en placer une.

« Tu veux boire un truc au fait ? Moly m'a dit qu'elle avait du jus de citrouille et elle m’a parlé aussi de truc pour bébé si tu avais besoin ou que les filles avaient faim dans les placards. » Il regarde curieusement Fabian se déplacer. Du jus de citrouille ? Pourquoi pas après tout. « Une cruche d’eau et un verre de jus de citrouille garçon. » Lâche-t-il à l’adresse de son benjamin qui a déjà disparu. Reposant son visage sur tout ce petit monde qui s’agitait curieusement ? Charlie était au pied des chaises hautes, montrant aux jumelles ce livre dont il semblait fasciné au sujet des dragons. Il a un petit sourire en coin en pensant à Sigrid et ça réserve. Peut-être quand il serait plus grand ou alors bien accompagné, Niall pourrait proposer à sa belle-sœur et à Molly d’emmener voir les dragons pour Charlie. Ça semblait lui tenir tout particulièrement à cœur. Mais il regarde toujours du coin de l’œil Siofra qui tournait autour de Bill avec Percy quand Fabian revient et qu’il répond. « On fait aller, les petites ont bientôt un an. Ce semble un peu surhumain… » Qu’il lâche en regardant le rouquin. Oui, tout était allé si vite, mais il était la tête dans le guidon. Les enfants, le travail, il n’avait pas oublié Maureen, loin de là. Mais se dire que dans moins d’une semaine… Cela ferait un an. « Mais, ils le vivent un peu mieux que ce que je le pensais… » Confesse-t-il en regardant trois de ses enfants. Ils savaient rebondir, c’était des O’Hara. Quand il s’arrête un moment. « Oh oh oh ! J’allais oublier. Tiens ! » Alors qu’il sort l’enveloppe qui contient cinq places pour le prochain match des Crécerelles. « Bon c’est encore à domicile à Kenmare, mais vous pourrez toujours passer à la maison avant le Match, de toute façon faudra que j’y aille, sinon les gars vont être intenables… Surtout contre Fichucastel… Le sud et le nord. Toujours la même histoire. » Plaisante-t-il en tendant la main vers Roisin et retirer une mèche de cheveux qu’elle souhaitait se mettre dans la bouche.

Fabian se sentait vraiment bien au Terrier. Molly et Arthur pouvaient être fier d'eux et il les avait d'ailleurs plusieurs fois félicité pour leur jolie maisonnette. Si elle ne payait pas de mine au premier regard, elle n'avait pourtant rien à envier aux manoirs. Elle était chaleureuse là où les vieilles battisses étaient froides. Remplies des rires d'enfants qui jouaient les un avec les autres. Qui se disputaient aussi sans doute parfois, mais s'aimait aussi terriblement. Et puis, elle racontait une histoire, la leur, celle de leur famille qui s'agrandissait année après année. A l'identique, des étages étaient venus s'ajouter à la petite maison pour fournir plus de chambre, une pour chaque enfant. Mais ce que préférait Fabian dans cette maison, c'était l'immense pièce de vie au rez-de-chaussée qui rassemblait la petite famille. Du salon qui s'ouvrait sur leur jardin, à la cuisine qu'il rejoignait en proposant un rafraîchissement à Niall, il aimait vraiment l'ambiance chaleureuse qui s'en dégageait.

« Une cruche d’eau et un verre de jus de citrouille garçon »  Fabian lâcha un rire en entendant la réponse de son ami et commença d'un coup de baguette à enchanter les verres et les cruches pour les faire virevolte jusque dans le salon. Fabian réapparu bien vite dans le champ de vision du père de famille, qui l'avait attendu pour répondre à sa seconde question. « On fait aller, les petites ont bientôt un an. Ce semble un peu surhumain… » Fabian hocha gravement de la tête. Sa pudeur l'empêchait de faire le moindre commentaire. Et pour quoi lui dire ? Lui témoigner sa sympathie ? Niall n'en avait sûrement pas besoin, et le fait qu'il soit là valait bien plus que des mots aux yeux du rouquin. « Mais, ils le vivent un peu mieux que ce que je le pensais… » souffla l'homme. Fabian retint les mots qui lui brûlaient les lèvres. Il avait envie de lui demander si lui aussi tenait le coup, mais la réponse était évidente. Peut-être pas sincère, mais devant ses enfants, Niall répondrait sans l'ombre d'un doute un grand oui. S'il ne devait pas être aussi solide que le roc qu'il paraissait être, il ne craquerait que sur les épaules d'un ami proche, et sans être vexé par cela Fabian comprenait qu'il ne se confie pas à lui.

La pendule du salon sonna un coup, captant l'attention de Fabian pendant un instant, tandis que trois petits pointeurs, désignant Molly, Fred et George pivotait de transport vers Ste Mangouste. Un sourire étira les lèvres de Fabian qui se trouva un peu plus rassuré de les savoirs arriver et sain et sauf. Il se retourna alors vers Niall, et servant le jus de citrouille, il lui répondit doucement, essayant de ne pas s'attarder trop sur la tragédie qui avait bouleversé la vie de la petite famille. « Ils le vivent pas trop mal parce qu'ils ont un papa au TOP ! » D'un coup de baguette, il laissa les verres restant et les cruches se poser doucement sur la table du salon, ne gardant que le sien avant de proposer d'un signe de la main à Niall de s'asseoir sur un canapé.

Un large sourire étira les lèvres de Fabian alors qu'il attrapait les billets que lui tendait Niall. « Oh oh oh ! J’allais oublier. Tiens ! Bon c’est encore à domicile à Kenmare, mais vous pourrez toujours passer à la maison avant le Match, de toute façon faudra que j’y aille, sinon les gars vont être intenables… Surtout contre Fichucastel… Le sud et le nord. Toujours la même histoire. » « Quand je dis que tu es au top ! Génial ! Merci ! Je te revaudrai ça !  » Se tournant vers Bill, il lâcha à son neveu, sa voix trahissant son excitation : « c'est les billets pour le match de Quidditch ! » Enthousiasme partagé par l'aîné des Weasley, qui lâcha des exclamations de bonheur. Percy leva les yeux vers Fabian et lui demanda doucement : « et moi ? » « Non mon bonhomme, j'emmène Bill et Charlie, tu es encore un peu jeune. Mais la prochaine fois c'est promis, » essaya de tempérer Fabian en voyant la mine renfrognée du plus jeune. Charlie, lui n'avait eu aucune réaction, toujours absorbé par le livre qu'il montrait à présent aux jumelles. « Là c'est le magyar, » expliquait consciencieusement le petit garçon de sa voix fluette. « Il crache du feu à 15 mètres », continuait-il en lisant les descriptions. Un sourire amusé sur les lèvres, Fabian lâcha à Niall en rangeant dans sa poche les billets : « une fois qu'il est lancé on ne peut plus l'arrêter sur le sujet, rien d'autre n'a d'importance. J'espère qu'elles n'auront pas trop peur, cela dit, les illustrations sont ok. » Et il savait de quoi il parlait, n'ayant pas réussi à s'empêcher de dévorer le contenu du livre avant de l'offrir à son filleul.

Samedi 23 juin 1979 ○○○ C’était toujours compliqué de parler de Maureen et de la vie actuelle. Simplement parce qu’il vivait un peu par procuration, une vie en demie teinte qui n’avait plus vraiment de saveur. Et même si c’était compliqué, il avait huit petites raisons de se tenir la tête hors de l’eau. Et sans doute d’autres encore s’il voulait bien chercher plus loin. Mais le silence de Fabian est bien assez éloquent pour Niall. On ne veut pas l’accabler de pitié, mais on ne sait pas quoi lui dire. En vérité, il n’attend pas de réponse précise, ni même de dialogue à ce sujet, il était trop pudique, trop fermé et encore trop blessé pour aborder Maureen et les conséquences désastreuses que son décès avait eues dans la vie de ses enfants et dans la sienne. Intérieurement, il remercie le sang pur de ne pas avoir dit un mot de plus à ce sujet. Si bien que comme lui, le O’Hara tourne les yeux vers la pendule magique suis indique l’endroit où Molly et ses jumeaux se trouvent actuellement. Ste Mangouste, comme de juste. Sans doute, rassuré lui aussi, Niall le remercie d’un hochement de tête pour le verre quand Fabian se décide enfin à parler. « Ils le vivent pas trop mal parce qu'ils ont un papa au TOP ! » Il ricane un peu en se levant pour suivre le rouquin dans le canapé où ils avaient bien plus d’interactions avec les enfants. Même les jumelles étaient lâchées sur le sol avec Charlie qui s’évertuait à leur montrer son livre, même si elles n’y comprenaient rien, les gazouillis et les sons qui sortaient de leurs bouches étaient un indicateur suffisant pour le second de la fratrie Weasley apparemment. Il s’autorise enfin à répondre. « J’espère que c’est ce que tout le monde pense d’moi, sinon je serais vexé que tu me flattes le jeunot. » Car il y avait dix ans d’écart entre Niall et le Prewett mine de rien. Dire qu’à son âge, il était capitaine des Crécelles… La belle époque.

D’ailleurs, c’est à ce moment que le bouclé pense enfin à tendre les places qu’il avait apportées. Après tout, c’était le but premier en plus de sociabiliser les enfants avec d’autres enfants. Même si écouter Molly donner des conseils de ménagères lui ferait pas mal de bien quand elle rentrerait. Elle était d’un soutien plus qu’important dans sa semi-vie de père au foyer. Mais ça, il se gardait bien de le dire. Pourtant Fabian, comme Bill semble aux anges. « Quand je dis que tu es au top ! Génial ! Merci ! Je te revaudrai ça ! C'est les billets pour le match de Quidditch ! » C’était purement agréable de voir des gosses heureux. Même si Charlie était encore en plein cours sur les dragons avec Aisling et Roisin. Mais ça ne dérangeait pas le père. C’était des gosses et les filles ne s’en souviendraient pas dans une heure. Il pourrait recommencer encore et encore. Pourtant quand Percy demande s’il y va aussi. Fabian lui dit qu’il est encore trop jeune. En effet, à quatre ans, on est rarement dans les tribunes, même si c’est pas impossible. Regardez les triplés quand il n’y avait personne pour les garder et que Niall devait prendre la troupe au stade ? Eh bien voilà. Ses huit petits étaient des habitués des stades. « La prochaine fois, je prendrais les triplés au stade, comme ça il sera pas dépaysé. » Qu’il ajoute à l’adresse de l’Oncle. « Sur le banc, ça parait moins violent. » Souffle-t-il comme pour justifier que ses propres enfants étaient parfois présents aux matchs. « Mais attention Fabian, je pourrais te demander de me garder les huit d’un coup pour l’échange de bon procédé. » Il se moque du rouquin, mais il ne doute pas un instant qu’il y arriverait. Après tout, il en gérait trois plus vieux, alors des petits qui font une grande sieste ? Un jeu d’enfant.

D’un geste timide, Siofra tapote le genou de son père qui pose le verre de jus de citrouille sur la petite table basse. Sans en mot, elle n’en a pas besoin la petite princesse, il tend les bras et la pose contre lui. C’était comme ça depuis qu’elle était née. À croire qu’elle avait été croisée avec un Koala, quand il entend les explications précises et passionnées de Charlie sur les dragons et y jette un regard. « Une fois qu'il est lancé, on ne peut plus l'arrêter sur le sujet, rien d'autre n'a d'importance. J'espère qu'elles n'auront pas trop peur, cela dit, les illustrations sont ok. » Et il hausse un sourcil, les mains perdues dans les cheveux bouclés de sa fille. Après tout, si tous les enfants de Niall avaient un point commun, c’était les boucles. Maureen en avait aussi, un peu moins que lui, mais il y passait des heures avec les cheveux des uns et des autres lors de la toilette. « Penses-tu ? Peur ? Avec Sigrid ? Haha. » Et Siofra se redresse, finalement regardant Charlie et les jumelles. « On ira voir les dragons de tata avec eux ? Hein Athair ? » Papa en irlandais. Et il regarde le rouquin une moue sur le visage, alors que Charlie n’avait pas perdu une miette de ce que la petite de presque trois ans avait pu dire. Quand il regarde Fabian d’un air entendu. « Si tata et Molly sont d’accord, je pense que ça pourra se faire, d’accord, mais Tata est en vacances. » À cause de sa blessure évidemment. Mais rien qui ne passerait. « D’ailleurs, ça serait comme aller au Zoo, faudrait faire ça ou le prévoir en famille. Ça sera toujours l’occasion, même si je crois que Molly et Arthur vont m’étriper maintenant. » Qu’il fait en riant, sans doute avec Fabian, car ce n’était pas le genre des Weasley de mettre en danger leurs enfants avec des dragons à proximité, même si Sigrid était très douée dans son domaine.

Une grimace étira le visage de l'Auror qui se trouvait embêter par la proposition du père de famille. S'il avait promis d'emmener son neveu la prochaine fois au stade, il ne comptait pas tenir sa promesse avant deux ans au moins, déjà parce que s'il n'était pas à plaindre financièrement, les places à des matchs de Quidditch n'étaient pas donnés mais surtout, pour respecter la parole qu'il avait donnée à sa soeur aînée. Une gêne évidente étirait son visage parsemé de tache de rousseur que l'été accentuait quand il reprit la parole, effaçant le sourire se dessinait sur le visage de son plus jeune neveu présent dans le salon. « Euh, on verra avec ta mère d'abord, d'accord Percy ? Je ne vais pas m'aventurer à accepter en son nom, elle serait capable de m'écorcher vif ! » continuait-il en plaisantant -faisant rire Bill qui écoutait la conversation d'une oreille- pour rendre la proposition de Niall moins certaine qu'elle n'en avait l'air. Sa démarche était des plus adorables, la bouille renfrognée de Percy fendait le coeur à Fabian, mais il ne pouvait aller contre l'avis de sa mère, quand bien même il était d'accord avec les propos que Niall avançait, argumentant que le match vu d'en bas semblait bien moins terrible.

Un rire franc s'échappa de ses lèvres tandis que Niall détournait la conversation, rebondissant sur ses propos. « Alors, oui, je t'en dois une. Mais... Vraiment ? Tu as confiance ? » lâcha le garçon qui essayait de semer le doute dans l'esprit de son interlocuteur. S'il ne doutait pas de ses capacités de surveiller ses neveux, il doutait de pouvoir gérer une tribut aussi nombreuses que celle de Niall. Il ferait surement un bon père le rouquin, sa mère d'ailleurs ne cessait de le presser à se marier et fonder une famille, mais lui ne se voyait pas encore dans le rôle. Ou plutôt si, mais ça l'effrayait tout autant que d'avouer ses sentiments à celle qui faisait battre son coeur. D'autant qu'il n'avait jamais porté un de ses neveux avant l'âge des un an, les trouvant bien trop fragile et ne sachant trop quoi faire d'eux avant qu'ils n'arrivent à communiquer en alignant plus de trois mots. « Et puis, c'est trois places, donc seulement les triplets alors » continuait Fabian en riant sachant qu'il ne prendrait pas trop de risques à s'occuper des trois plus vieux qui avaient l'âge de Percy.

Les yeux de Fabian brillaient de la même excitation que ceux de son filleul qui avait redressé brutalement la tête pour regarder la petite Siofra qui était installée sur ses genoux. « On pourra parrain ? Dis oui allez ! » reprenait le petit garçon de sa voix fluette en suppliant son oncle d'accepter. C'est Niall qui temporisa l'excitation du petit garçon. « Si tata et Molly sont d’accord, je pense que ça pourra se faire, d’accord, mais Tata est en vacances. D’ailleurs, ça serait comme aller au Zoo, faudrait faire ça ou le prévoir en famille. Ça sera toujours l’occasion, même si je crois que Molly et Arthur vont m’étriper maintenant. » Acquiesçant, bien qu'il trouvait l'idée absolument démentielle, « oui, je pense que ça va être... compliqué... Parce que bon, le zoo, c'est moins dangereux... » « Mais pas du tout ! » s'écria le petit garçon en se levant brusquement, comme pour avoir plus de poids dans ses propos du haut de son un mètre dix. « Ils sont pas dangereux, bon peut-être le magyar à pointe » concéda le garçon avant de repartir dans sa défense. « C'est qu'ils sont pas compris. Et puis, on respectera les règles »

Amusé par l'énergie que son neveu déployait à les convaincre, Fabian leva la main pour la poser sur son épaule. « Je n'en doute pas une seconde ! Je parlerai à maman, » poursuivait-il très sincèrement, souhaitant lui aussi ardemment sauter sur l'occasion de réaliser un de ses fantasmes de gamin et rencontrer ces créatures qui le fascinaient depuis sa plus tendre enfance. Le rouquin reprit une gorgée de jus de citrouille alors que Charlie, après avoir hoché de la tête et gravé les mots de son parrain dans sa petite tête, se ressayait part terre et retournait à la contemplation de son nouveau livre. D'un ton qu'il espérait détaché, mais néanmoins très grave, il demanda à Niall : « Dis, tu as des nouvelles de Dorcas ? » Contrairement aux sentiments qu'il nourrissait à l'égard de la jeune femme, il était bien connu qu'il avait été son tuteur au bureau des Aurors. C'était d'ailleurs en cette qualité ainsi qu'en celle de son partenaire au bureau qu'il s'était rendu aux funérailles pour lui témoigner son soutien. Mais depuis, c'était silence radio. Ignorant encore qu'il la reverrait arpenter les couloirs du Ministère et retrouver son poste bien plus tôt que prévu, il se demandait si son interlocuteur avait davantage d'information.

Samedi 23 juin 1979 ○○○ Il s’amusait de voir Fabian ramer, comme Maureen s’était amusée à l’époque quand il cherchait un semblant d’autorité paternelle. Elle en avait toujours eu plus que lui. C’était certain même. Mais elle n’était plus là pour lui montrer comment faire, mais malgré tout, Niall avait réussi à trouver cette autorité pour éviter que ça soit le chaos dans leur maison à Galway. En fait, il avait été obligé. Comme Maureen avait dû être obligée alors qu’il volait dans les stades de Quidditch afin de gagner de quoi les nourrir. Alors qu’il se débat pour faire comprendre de manière diplomatique à Perceval qu’il ne pourrait pas aller au stade… ça le faisait doucement rire. Il ne fallait pas le brusquer ce petit, mais il fallait aussi être ferme. C’était compliqué et il ne doutait pas des qualités de Fabian, mais en général l’autorité vient en exerçant son rôle de parent, il n’était que l’oncle des enfants Weasley et par ce lien, il n’avait pas le même droit au leur père ou que leur mère. C’était logique. Comme Aoife et Glenn n’avaient pas la même autorité que Niall sur sa tribu et comme Niall n’avait jamais eue avec Aleks et qu’il n’aurait sans doute pas avec Fiona. Pourtant, l’Irlandais lui rappelle qu’il devra une garde en échange des billets. Et ça fait rire le rouquin qui n’a pas une seconde de réflexion quand il répond. « Alors, oui, je t'en dois une. Mais... vraiment ? Tu as confiance ? » Est-ce qu’il lui faisait confiance ? Sur le terrain lors d’une mission de l’Ordre sans aucun doute qu’il lui ferait confiance. Mais la garde de ses enfants ? C’était autre chose.

Et tout le monde savait que Niall ne confiait plus personne à des étrangers, juste à sa famille et encore, jamais les deux plus jeunes. Elles étaient toujours avec lui. Siofra avait eu ce traitement de faveur en son temps. « Et puis, c'est trois places, donc seulement les triplets alors » rajoute-t-il finalement. Et il souffle taquin. « Tu choisis les pires alors, mais je note ça dans un coin, les triplets. » Au moins, ils sont de l’âge de Percy, ça avait au moins le mérite de les faire jouer ensemble. Dire que les trois monstres seraient dans la même année à Poudlard… S’ils faisaient preuve de magie d’ici là. Mais Siofra qui viens le réclamer, ce n’était pas inattendu pour un sou, mais ce qu’elle demande s’ils pourraient aller voir les dragons de Sigrid. Sans doute, si cela était bien organisé. Mais la réplique de Charlie le fait sourire. Et Niall tente de tempérer la situation. « Oui, je pense que ça va être... compliqué... Parce que bon, le zoo, c'est moins dangereux... » « Mais pas du tout ! » Et la passion du petit garçon était touchante, vraiment. Mais il ne pouvait pas laisser Fabian dans cette mouise et repose Siofra sur le sol, non sans lui embrasser le front en lui intimant d’aller jouer un peu avec Percy qui boudait dans son coin. Certes le Magyar était un dragon dangereux. Niall pose son coude sur l’accoudoir du canapé en mettant son menton dans la paume de sa main. Et si le rouquin tente de mettre un point final au débat, l’Irlandais ajoute un peu plus sérieux, autoritaire. « C’est le lieu de travail de la Tata de Siofra, Charlie. C’est dangereux, car les dragons sont dans une réserve à l’état sauvage. Alors, on en parlera avec ta mère avant. Même si les dragons sont incompris d’accord ? » Il boude un peu en grommelant. Et Niall sourit en coin. « Ne parle pas dans ta barbe Charlie. Les dragons ont de meilleures manières. Et on emmène que les garçons bien élevés à la réserve. » De quoi le faire se tenir à carreau un moment avec son oncle et ses parents au moins.

Le débat clos, Charlie hoche la tête et repart lire son livre dans le calme. Les jumelles regardant autour d’elle. Découvrant des sons, des odeurs que leurs sens en éveil captaient. C’était différent ici. Plus sorcier que chez eux, mais Niall avait l’odeur de l’iode à la maison, ici c’était la campagne, partout autour. Niall vivait dans un vieux quartier de la Galway, près du port. Mais avait la chance d’avoir un beau jardin à l’arrière de sa maison. M’enfin, il boit une gorgée de jus de citrouille. Quand Fabian lui demande finalement. « Dit, tu as des nouvelles de Dorcas ? » Comme si l’Irlandais s’attendait à ce genre de question. Dorcas bossait avec lui, c’était aussi une membre de l’Ordre. Il ne savait pas leur relation exacte et ne voulait pas la savoir, mais il ment très mal ou joue très mal le détachement Fabian. Ce qui était connu néanmoins, c’est que les Meadowes avaient été d’une douceur et d’une patience infinie il y a un an en aidant Niall lors du décès de Maureen. Un vrai soutien alors qu’il avait connu cette famille via Trent qui était venu l’interviewer pour Quidditch’Mag, ainsi que l’une de ses nouvelles recrues il y a quelques années. Au reste, c’était plus compliqué. L’attaque avait eu lieu mi-juin, ça ne faisait que quelques jours qu’elle était seule, orpheline, mais pas forcément en fait. « Elle était chez moi les quatre premiers jours écoute. » Car ça s’était fait tout aussi naturellement. Soignée et contrainte de retourner chez elle, Niall n’avait même pas hésité un instant. Prends des affaires et viens chez moi. Et Dorcas était venu quelques jours à Galway, il n’était pas là pour rien, l’aidant dans les papiers pour les enterrements, gérer les visites de Trent, les temps de repos et les enfants qui avaient eu malgré eux, un effet bénéfique sur la jeune femme. « Elle est rentrée chez elle en début de semaine. Mais je lui apporte un Tupperware tous les jours. Faut bien la faire manger. » Il hausse les épaules. « Elle va comme elle peut, Fabian. Elle était fatiguée, je vais te dire que la mer lui a fait du bien et être loin de Londres quelque temps aussi. Je passe la voir ce soir, tu veux lui faire passer un mot ou lui donner un truc ? » Parce qu’il n’était pas méfiant face à Fabian, mais la perte de Dorcas était énorme. Et il fallait bien que quelqu’un s’occupe d’elle, et un peu de Trent dans l’intervalle. Ils étaient majeurs, oui, mais quand on perd un parent on fait vite de s’attacher à quelqu’un d’autre et Niall espérait être cette personne.

Un sourire entendu sur le visage, Fabian laissa Niall noter dans un coin de son esprit qu'il avait plus ou moins donné son accord pour garder ses trois aînés. La conversation se poursuivait, naturellement, sans qu'aucun blanc gênant ne s'installe entre les deux hommes, les enfants ponctuant la conversation, comme Charlie qui s'était levé d'un bond pour exprimer avec force son avis sur les dragons. Niall avait géré comme un professionnel la situation. D'un ton doux mais ferme, il calma le petit garçon qui se ressayait pour continuer calmement sa lecture.

Après plusieurs minutes à tergiverser mentalement, il avait finalement osé exprimer à voix haute ce qui le travaillait. Il ne se passait pas une journée sans qu'il ne pense à Elle. Il mourrait d'envie de la revoir, de lui parler, mais n'osait pas, de peur de paraître déplacé dans sa démarche, pourtant remplie de bienveillance. La réponse laissa un gout amer en bouche, suivi d'un sentiment de trahison et de jalousie qui envahissait son corps et son âme qui n'avait pas lieu d'être. C'était donc chez lui qu'elle s'était réfugiée et avait trouvé le réconfort. Fabian essaya de masquer les émotions qui le traversaient, gardant les lèvres closes et toisant son aîné qui poursuivait sans montrer le moindre signe qu'il avait perçu le subtile changement d'attitude de l'Auror. Ce dernier reprit bien vite contenance, figeant ses traits dans une moue impassible qu'il avait perfectionné depuis ses premières années d'apprentissage.

« Non, » lâcha finalement Fabian d'un ton las en réponse à la proposition de Nial. « C'est gentil de ta part, mais lui rappeler le bureau des Aurors, même si c'est pour lui témoigner notre soutien et amitié, ce n'est pas une bonne idée je pense... » Poursuivait le garçon pour expliquer son refus. Il englobait volontairement l'ensemble du bureau dans sa répondre, espérant par là cacher les sentiments profonds et sincères qu'il nourrissait à l'égard de la brune. « Cela lui rappellerait sans doute trop les enquêtes, les disparitions, les massacres ... Elle n'a définitivement pas besoin de ça. Si je peux faire quoi que ce soit dans l'ombre, en revanche hésite pas à me solliciter, » reprenait le rouquin dont les traits se détestaient à nouveau, prouvant combien il était sérieux dans sa proposition et touché par le malheur de sa petite protégée. Conscient d'en avoir trop dévoilé à Niall, il ajouta comme pour se justifier à nouveau. « C'est moi qui l'ai formé au bureau, depuis on est plus ou moins en binôme. Une Auror brillante. Elle est forte, une vraie tête de mule même parfois. J'espère sincèrement qu'elle s'en remettra... » Un sourire sincère bien que très léger se dessinait sur ses lèvres tandis qu'il se souvenait des débuts de la brune sous ses ordres, atténués par les doutes et la peur qu'elle ne se relève pas de ce drame.