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Tale of a dragon and a mouse (ft. Sigrid)

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tale of a dragon and a mouse
Seul le bruit de la plume flotte dans l’air. Odeur de parchemin et de bois, ambiance silencieuse proche de la bibliothèque qu’elle aimait tant autrefois, robes noires et oiseau brodé au coeur. Meubles tout aussi austères que leurs homologues de ses souvenirs, bois chaud mais à l’esthétique relative. Seule fantaisie, les gravures qui lézardent délicatement les hautes étagères, tomes en cuir apportant une touche de couleur dans l’ensemble. Cela ne la dérange pas, yeux trop souvent occupés pour lamenter un quelconque manque au décor. Elle vise après tout l’efficacité et ses employeurs apprécient un mobilier pratique plutôt que décoratif. Les décorations sont pour les clients après tout. Sorcha a mis un peu de temps à se faire à l’idée d’avoir un espace défini. Un bureau et non un sac où elle garde ses indispensables. Des étagères où les ouvrages qu’elle pourrait lui être utile ne manquerons pas à l’appel comme tant de fois lors de ses voyages. La certitude de rentrer chez elle le soir venu et non dans la millième chambre d’hôtel du mois (si dame chance veut bien sourire). Sédentaire. Situation qu’elle n’avait jamais réellement envisagée pour elle. La vie et ses détours elle suppose.

Avantage non négligeable de sa nouvelle localisation permanente, des projets à long terme. Avant, elle ne faisait qu’accumuler les idées puis les abandonner par manque de temps et de moyens. Surtout de temps. Difficile de se creuser la tête quand l’esprit est plongé dans dix traductions différentes dans un coin fort peu visité du globe. Nouveau cap, runes enfin malléables sous ses doigts. Elle ne doit plus se contenter de les comprendre mais elle peut jouer avec désormais, danse dont peu parviennent à voir la beauté. Une danse aux mouvements lents, souvent uniques, aux mille subtilités propres à ce que l’ont souhaite obtenir d’elles. Une danse hors du temps dans laquelle elle perd parfois sa propre notion de temporalité.

Plusieurs épais dossiers sur la surface dure. Elle n’a jamais su ne faire qu’une seule chose à la fois, cerveau adepte des sauts entre divers sujets. L’ordre varie selon le jour, heures accordées à chacun de manière équitable mais aléatoire. Organisation uniquement chamboulée par des éventuels entretiens. Comme aujourd’hui, où le dossier des dragons s’est vu catapulté en première position. Projet personnel, qui lui tient à coeur. Coeur touché à la vue des chaînes enveloppant ces créatures. Envie de trouver une alternative au froid métal, de permettre à la créature d’être contenue par autre chose que la force brute. Envie soutenue par ses employeurs, économies brillant dans leurs yeux. Raison principale de toute investigation approuvée. Parchemins détaillent une potentielle barrière magique, calculs et runes s’entremêlant dans un texte proche du hiéroglyphe pour les non-initiés. Travail ambitieux, magie des dragons difficile à contrer sans affecter leurs propres vies. Quatre mois d’étude, heures supplémentaires passées sous silence, insomnie pour une fois utile. Etude loin d’être terminée mais présentable, stade où on entrevoit sa réelle existence et non une fantaisie impossible à réaliser. La clé? Adapter chaque barrière au dragon en tant qu’être unique et non une barrière généralisée bien trop volatile et fragile.

Dragons vont cependant attacher à un nom. Obligation du contrat. Et elle est la première à admettre qu’elle a besoin d’un regard d’expert sur ces créatures qu’elle ne connaît que de manière superficielle. Du moins si elle souhaite éviter une catastrophe. Elle n’a jamais été une personne de rencontres, toujours hésitante lors des premiers contacts mais gêne globalement emportée par l’enthousiasme de discuter avec une tête pensante d’un domaine, soif de connaissance supérieure et absolue. Appréhension pourtant, dents mordillant distraitement la plume dans une tentative d’apaisement. Sigrid O’Hara n’a aucune envie d’avoir le moindre contact avec elle. Et Sorcha ne s’y est pas opposé. Attitude compréhensible sans doute, stratégie de l’esquive le mot d’ordre depuis son retour permanent aux bureaux de la banque. Sa présence n’est heureusement pas quotidienne, bien occupée par sa propre réserve de dragons, chevelure blonde visible que par moments. Destin ou hasard, ou simplement une plaisanterie d’une quelconque force supérieure à leurs dépends, leurs routes vont finir par se croiser. Qu’elles le veuillent ou non.  

Bruit sec interrompt sa relecture du dossier. Soupir. De stress ou de fatigue face à ce qui vient, difficile à dire. Rapide coup d’oeil. Pièce en ordre, apparence stricte et quelque peu impersonnelle mais chaleureuse. Un endroit plutôt neutre, professionnel tatoué dans chaque recoin. Elle suppose que cela n’est pas une mauvaise chose, rappel de ce qui les lie avant tout. « Entrez! » Crissement de chaise masqué par la porte soudainement ouverte. Doigts nerveux effacent des plis invisibles de sa robe, yeux attendant un instant avant d’affronter sa collègue. Ou du moins celle qui va devenir par la force des choses sa collègue temporaire. Runes et dragons ne sont après tout que peu amenés à se croiser. Sorte de soulagement à cette pensée, mise en place d’un masque serein où insécurité n’est visible qu’à travers ses doigts inquiets.

« Bonjour Sigrid. » Peut-elle seulement encore l’appeler ainsi? Réflexe qu’elle n’a pas su retenir, panique interne qu’elle cache derrière des airs faussement sereins. Voix neutre, un sourire automatique décore ses lèvres, coins tremblant d’incertitude. Elle veut garder l’entrevue la plus cordiale possible, émotions personnelles laissées dans un coin. Vieux réflexe. « Merci d‘être venue. » Remerciement avec plusieurs degrés de lecture. Elle a craint qu’elle refuse purement et simplement de la rencontrer. Refus monnaie courante depuis le décès de Maureen, bon nombre de personnes interdits devant son absence à l’enterrement. Elle pourrait sûrement expliquer la situation. Si elle le voulait. Pudeur refuse cependant. Fosse qui la sépare du reste du monde, peu de personnes ayant l’astuce pour atteindre l’île dans laquelle elle s’entête à rester.

Ses mains invitent rapidement l’autre sorcière à prendre place, regard réfugié à nouveau dans les papiers soigneusement dépliés sur le bureau. Elle l’a toujours trouvé quelque peu intimidante donc que dire maintenant qu’elle n’est clairement pas dans ses petits papiers. Désagréable sensation, tension palpable mais elle fait de son mieux pour l’ignorer. « J’avais préparé un résumé du projet à vous transmettre, l’avez-vous bien reçu? Simplement pour ne pas répéter des informations que vous connaissez déjà. Puis je ne souhaite pas vous retenir plus que nécessaire. Et si vous avez la moindre question, il ne faut surtout pas hésiter, cela va sans dire. » Sourire qui se veut chaleureux mais qui est toujours dominé par cette timidité teintée de gêne. Elle n’avait écrit que les grandes lignes et surtout pourquoi sa présence était nécessaire. Un subtil signe. Elle ne la contacte pas pour rien, elle tient à respecter son souhait de rester loin d’elle. Impossible quand on touche ne serait-ce qu’une écaille de dragon cependant. Et elle a cruellement besoin de ses connaissances pour adapter ses runes. « J’ai ici une liste des différents dragons présents sur le site. J’aurais besoin de votre avis sur quelles créatures seraient les plus commodes à étudier et donc les plus aptes à être testées. » Papier tendu en direction de la dresseuse. Main rapidement retirée, distance vue comme un sanctuaire, bureau barrière naturelle derrière laquelle elle se cache. Son courage n’a jamais été son trait de caractère le plus remarquable.

Codage par Libella sur Graphiorum
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Tale of a dragon and a mouse
Sorcha et Sigrid

" Dracaufeu ! beruhige dich verdammt !" Je soupire, devant le refus visible du dragon. Pourtant, il va bien falloir qu'il se calme et me laisse examiner sa patte avant gauche. J'y avais vu une entaille hier soir, mais je n'avais pas eu le temps de m'en occuper. Je suis certaine que cet idiot a été embêter la mauvaise femelle. Il n'apprendra donc jamais, il est infernal. Je jette un regard à Rosaline qui hausse juste les épaules. Dracaufeu, c'est comme mon enfant, enfin ils le sont tous, mais lui l'est particulièrement et il le sait parfaitement. Les mains sur les hanches, je l'observe s'agiter encore et encore. "Das reicht jetzt ! Mais tu va écouter oui !" Sentant sans doute que j'arrivais au bout de ma patience, il me laissa enfin accès à sa patte. Rosie gardait ses distances, il n'y avait que moi qui avait le droit de le toucher. " Alors ?" Je palpe le bord de la plaie avec douceur et tact, je sais quand il a mal, et là la douleur à l'être d'être supportable. " La plaie cicatrise déjà. Il a du aller embêter Freja, encore une fois..." J'entendis le rire amusé de la jeune femme et j'eus un sourire aux lèvres à mon tour. Finalement, je me recule et m'éloigne de lui. Durant l'heure suivante, je fis le tour de la réserve, m'assurant que tout allait bien. Une fois de retour au point de départ, je regarde ma montre et soupir. " Je dois m'absenter pour le reste de la journée. Vous allez pouvoir gérer ?" " Pas souci Sigrid ! Tes dragons seront toujours là à ton retour ! J'y veillerais t'inquiète pas." Je souris légèrement et m'éloigne pour transplaner chez moi. La première chose que je fais, c'est de vérifier mon courrier, mais toujours aucune nouvelle de Glenn. Mon cœur se serre légèrement et je soupire, desserrant mes poings. Je traverse la maison qui est vide pour aller prendre une douche. Faisant attention à mes brûlures, j'enlève doucement le débardeur et me retourne pour examiner ma peau brûlée. Avec la magie, on fait des progrès assez importants, mais il reste toujours des séquelles. Chez moi, elles sont seulement physiques. Il paraît que j'ai un mental d'acier d'après les psychomages que j'ai été amené à croiser durant mes soins. J'en doute, vu comment je me sens fébrile, fragile depuis la disparition de mon mari. Je soupire et me débarrasse du reste de mes vêtements pour me doucher. Une fois que ce fut fait, enroulé d'une simple serviette, j'examine ma penderie à la recherche de quelque chose de présentable à me mettre. Je me rends à Gringott's, mais pas pour voir les gobelins. Et ce rendez-vous me stresse plus que je ne peux l'imaginer. Sorcha Howell n'était pas n'importe qui. Même si j'avais apprécié discuté avec elle à quelques rares occasions autour d'un café ou dans une discussion à plusieurs, les choses avaient changé. Je faisais tout pour ne pas la voir, pour ne pas croiser son chemin. Fantôme d'une personne que j'avais apprécié. Double parfait de cette belle-soeur avec qui j'avais tellement échangé et partagé. Elle n'y était pour rien, mais elle n'avait pas fait le moindre effort jusque-là. Je serre la mâchoire, sentant une colère froide m'envahir. J'avais peur de ce qui pouvait se passer. Je m'assois sur le lit et je sanglote légèrement, laissant les larmes couler sur mes joues. Si Glenn avait été là, il aurait sans doute réussi à me calmer. Mais son absence, combinée à tout ça, je n'y arrive pas. Pourtant, au bout d'une minute qui me semblait interminable, je relève la tête et balaye d'un revers de la main mes larmes. Je suis fatiguée, mais je n'ai pas le temps de me reposer. Je me relève et examine mes vêtements et mon choix se porte sur un chemisier d'une blancheur éclatante. Un pantalon noir et des chaussures à talons. Autant bien présenter devant elle. Même si à la réserve, je suis souvent sale et avec des vêtements parfois dans un sale état, je ne peux pas me présenter de la sorte à la banque. J'ai une réputation à tenir après tout. Gringott's me fait confiance pour les dragons, je ne peux pas me permettre de perdre cet atout majeur. Retour à la salle de bain ou j'applique les crèmes et baumes pour la peau sur mes bras, le haut de mes épaules et dans le dos avec l'aide de ma baguette. Puis doucement, j'enfile mon chemisier. Une fois habillée, je me maquille légèrement, passe une main dans mes cheveux et décide que ça fera l'affaire. Retournant dans le salon, je prends mon sac et y glisse tout ce dont j'avais besoin et quitte la maison pour transplaner à Londres. Et une fois sur le chemin de Traverse, je prends naturellement le chemin de la banque. Poussant les lourdes portes, j'adresse un sourire poli et courtois aux gobelins avant de continuer ma route. Mes talons claquent sur le sol et au fur et à mesure que j'approche de son bureau, l'envie de fuir est la plus forte. Mais je ne suis pas là ni pour moi ni pour elle. Je suis là pour le bien de mes dragons. Et je suis la seule autorisée à les toucher et à m'en approcher. C'est écrit dans le contrat qui me lie à la banque. Ce sont mes dragons, mes bébés. Il n'y a que moi ou au pire des cas, mes employés qui sont autorisés à les soigner. Mais, à chaque fois que je les vois enchaîner dans les sous-sols, un sentiment de rage m'étouffe. Je les ais privé de leur liberté en agissant de la sorte, j'en ai bien conscience. Et ça me retourne le cœur rien que d'y penser. Pourtant, elle prétendait avoir une solution et elle avait besoin de moi pour ça. Je me concentrais sur ce point. Arrivé devant la porte de son bureau, j'hésite quelques secondes et fini par frapper. L'espace d'un instant, je me plaît à imaginer qu'elle ne soit pas là, mais l'écho de sa voix se fit entendre et j'entrais donc dans son antre. Un bureau parfaitement rangé, sans décoration, sans photos, rien de personnel. Et je pose les yeux sur elle. Je marque un temps d'arrêt lorsqu'elle s'adressa à moi. Je finis par me reprendre. " Bonjour Sorcha." Le ton de ma voix était froid, mais je ne pouvais pas faire autrement. Nous étions loin du ton plus chaleureux que je lui avais réservé autrefois. C'est comme ça, je lui en veux, bien que quelque part, ce n'est pas moi qui suis la plus blessée par son absence le jour fatidique. Je n'eus qu'un hochement de tête lorsqu'elle me remercia d'être venue. Je pris donc place en face d'elle et l'observa quelques secondes. Si je ne savais pas que Maureen était décédée, la confusion aurait été facile. Elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Et intérieurement, je priais pour que Niall n'ait pas encore croisé sa route. Parce qu'il était loin d'être prêt pour voir la copie conforme de sa femme apparaître dans sa vie. Puis je sors de mes pensées quand elle parla du dossier que j'avais lu et relu pour être certaine de bien comprendre ses intentions. " Je l'ai bien reçu et je dois bien admettre que l'idée m'intéresse particulièrement. Je ne supporte plus de voir mes dragons entravés de la sorte." Nous n'avions pas fini de nous voir, son projet n'allait pas se faire en un claquement de doigts et il était hors de question qu'elle s'approche de mes créatures si je n'étais pas dans le coin. Je suis peut-être en colère contre elle, mais je ne lui veux pas de mal et je sais à quel point les dragons sont imprévisibles, c'est gravé dans ma chaire désormais. " J'imagine que nos amis les gobbelins ont apprécié l'idée. Cela leur fera économiser pas mal d'argent..." Les chaînes coûtent une petite fortune en effet. Je hoche la tête une fois de plus. " Je n'ai pas de questions pour le moment, vous avez été claire et concise." Et je ne voulais pas non plus m'attarder plus que ça dans son bureau. J'avais les yeux posés sur elle alors qu'elle s'obstinait a regarder ses papiers. J'eus un léger rictus pourtant, quand elle me tendit un parchemin avec la liste de mes dragons présents me demandant de lui fournir les noms de ceux qui pourront être les plus coopératifs. J'attrape le document et commence à le lire. Je connaissais le nom de mes dragons, j'en avais six ici. JJe pose le papier sur son bureau et repose les yeux sur elle. " Kiara est celle qui sera sans doute la plus docile. Brann est un dragon obéissant. Je vous conseille donc de commencer par ces deux-là." Les autres étaient plus sauvages, plus agressifs et dangereux. Les gobelins en avaient peur, alors que je m'en approchais sans avoir une once de peur en moi. J'avais certes été blessée, mais cela ne changeait rien. J'aimais les dragons, j'aimais mes dragons et je continuerais de m'en occuper. " Par contre, vous ne les approcherez pas sans moi. Cela fait partie de la clause du contrat qui me lie à la banque. Vous devez être au courant de cela." Je passe une main dans mes cheveux blonds et soupire. " Nous allons donc devoir bosser en étroite collaboration sur ce projet. S'il arrive quoi que ce soit à mes dragons, je ne vous le pardonnerais pas." Autant être franche dès le départ.

copyright Bloody Storm

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