Marlene McKinnon - The survivor

                               Il y avait, dans la maison des Mckinnon, une ambiance particulière, propre à cette dernière. Quand les oiseaux chantaient et que le petit monde se levait, la plus jeune couvrait de ses envies et autre coquetteries, les joyeux chants du matin. Quant à la plus grande, elle lui faisait remarquer son extravagance trop éloquente, qui assurément, ferait fuir ce cher prétendant qu'elle lorgne depuis qu'elle a l’a croisé, parait-il sur le chemin des sorciers. Ce tout était souvent admiré par le regard tendre d'une mère patiente, et réprimandé par une grande tante dépassée qui grommelait dans son fauteuil, souvent coincé dans le fond du salon.

En haut, loin de toute cette cohue, Marlene dormait encore. Ses mains couvertes d'encre, et son visage bavant sur le bureau qu'elle n'avait pu quitter de la nuit, à écrire et trafiquer comme chaque nuit. Et cette dernière ne s'éveillait qu'une fois que la porte d'entrée ne venait à grincer désagréablement, et que d'une même exclamation les deux sœurs hurlaient un « papa » si puissant, qu'il en aurait fait trembler les murs de la bâtisse. Alors elle s'éveillait, constatait le manteau blanc qui couvrait le dehors, puis s'empressait de dévaler à toute allure les marches, au risque de tomber quelques fois.

En bas, c'était déjà le festival des nouvelles et autres prouesses, entre la plus petite qui contait pour la dixième fois depuis l'aube l'idée qu'elle avait eu de faire des gâteaux à l'effigie de son roméo fantasmé pour la st valentin, et la plus grande qui rapportait des résultats plus que prometteur pour un avenir proche. Puis, c'était au tour de Marlene de mettre pied dans la scène, frottant ses yeux fatigués, et de suite assailli par une petite sœur qui lui réprimandait de ne pas s'être levé. « Elle écrit et joue toujours avec ses bidules de moldus ! » s’époumonait-elle comme à chaque fois qu'elle n'avait pas l'attention qu'elle demandait. Ainsi, avant même de pouvoir dire bonjour à son père, les deux jeunes filles s'engageaient dans une guerre féroce, comme pratiquement chaque matin que les vacances avaient à leur offrir. C’était à coup d’ongles et de poing qu’elle s’était engagée à régler cet énième conflit, et c’est sur les rires dépassés des deux concernée que la cohue s’accorda à se terminer.

Sous les grognements de la grande tante, centenaire d’après Marlene, millénaire d’après la plus petite Anastasia, les deux filles vinrent à se joindre au repas, réprimandé par le regard dépassé de la plus grande, Léonie, et acclamé par les soupirs amusés de leur parents qui jamais ne se lasseront de cette fougue matinale. Ainsi le repas vint à commencer, meubler par plus d’animation encore, entre les prouesses des uns, et ceux des autres, les discussions qui s’entremêlent et les exclamations de la grande tante, qui parfois, demande le silence en vain. Ils ne trouvaient la paix qu’une fois au coin du feu, quand la mère tenait entre ses mains quelques belles histoires, qui ravissaient d’émoi chacun d’entre eux.

                              Dans un élan de fougue, il avait frappé vivement à la porte de leur résidence de vacance. Toutes s’étaient levés avec engouement, toutes convaincue qu’il était là, à attendre, lui et son malicieux sourire sur le bout de ses lèvres. Lui, ce n’était nul autre que le filleul de leur parent, celui qui vivait dans un Londres animé, sous la directive de parent stricte et de quatre sœurs exemplaire. Il n’avait que très peu de temps pour profiter de cette jeunesse que ses parents s’évertuaient d’arracher. Seulement pendant ce temps, ou les Mckinnon se faisaient un plaisir de l’accueillir  dans cette résidence de vacance, et ce, chaque année que l’été venait à poindre le bout de son nez. Sur la côte de Brighton, ils se retrouvaient chaque année, et ce dernier avait toujours de quoi surprendre.

- Bonjour tout le monde, j’ai une merveilleuse surprise pour vous ; commença-t-il en bougeant théâtralement ; Une découverte des anciens qui jadis peuplèrent ces terres. Un mystère dont les rouages me sont inconnus ! Qui donc se sent l’âme à me suivre dans cette aventure mesdames ? avait-il chantait l’air enjoué.

Sans laisser la moindre chance à ses deux sœurs, Marlene se leva d’un bon et empoigna la main de l’aventurier, prête à affronter les folies du dehors. Ils furent poursuivis par une Anastasia qui se plaignait de leur marche rapide, et de leurs grandes jambes offertes par une mère nature bien injuste, alors que les deux riaient à gorge déployé, s’amusant de la jeune sœur qui fulminait en bas de la colline. .  Ils avaient vécu tous deux biens des aventures car de ses deux sœurs, elle était celle qui s’était toujours le plus entendu avec lui. Parce qu’elle était le garçon de sa fratrie, et que lui était le seul de la sienne. Ils filaient sur la même longueur d’onde, et naturellement s’était trouvés dans leur méfaits. Mais ils avaient à cœur d’embarquer la plus jeune qu’il voulait rendre aussi débordant de mauvaises intentions qu’ils pouvaient être.

Sur le haut de la colline reposait une voiture, enchevêtrait dans quelques lianes et autres herbes. Le regard de Marly s’enchanta alors qu’elle sautillait de toute part à détailler le joyau qui se présentait sous ses yeux. Un joyau moldu. Derrière, l’engouement se faisait moins ressentir sur le visage rouge et essoufflé de la plus jeune qui avait soudainement envie de repartir à voir que la surprise n’était qu’une vieille antiquité qui prenait la rouille. Pas de quoi s’essouffler. Mais peut être trouva-t-elle de l’intérêt quand l’illustre filleul se mit à raconter une histoire saugrenue avec des grands gestes sur l’histoire de ce merveilleux bolide. Ce qui eut la prétention de convaincre Ana, eut celle de motiver Marly de monter dans le véhicule ; une fois nettoyé d’un sort par leur accompagnateur ; et de démarrer l’engin qu’il doutait pouvoir faire avancer. Ça n’empêcha pas le filleul de monter dans le véhicule à son côté, ça n’empêcha pas la petite sœur de geindre et de lui dire qu’elle allait forcément se blesser. Mais Marlene n’avait jamais été du genre à écouter, elle était plutôt de celles qui prenaient la permission sans l’avoir demandé. Ainsi après quelques manipulations périlleuse, la voiture se mit à ronronner, juste avant qu’elle ne presse la pédale pour dévaler la colline qu’il s’était efforcé de monter. Pensez vous, la petite de 11 ans n’avait aucune idée de comment manier l’engin, et ne faisait que rire et s’amuser, sans penser aux conséquences de ses actes. Rapidement les exclamations de rire devinrent cris de panique alors que deux arbres se rapprochaient dangereusement d’eux. Ou était-ce l’inverse.

- MARLY !! ARRETE TOI ! Hurlait son copilote qui regrettait soudainement sa trouvaille.

- JE PEUX PAS !! FAIS QUELQUE CHOSE !

Pour dernier mots, ils s’échangèrent un hurlement vif alors que la voiture se retrouvait coincée entre les deux arbres, et que les deux se virent éjectés sur l’herbe tendre. Plus de peur que de mal, ils n’allaient pas si vite que ça, tant et si bien que le jeune garçon, d’à peine un an de plus, se mit à rire sur son par terre de pelouse alors qu’il entendait au loin Ana hurler leur nom. Marlene elle ne riait pas. Elle était affalée sur le sol, tête la première dans la pelouse, inerte. Les éclats de rire s’estompèrent alors qu’il remarquait à peine que peut être, il avait sur estimé leur chance. Il accouru vers la jeune fille, la retournant, plus qu’inquiet, le cœur au bord des lèvres, pulsant comme jamais il n’avait résonné. Tout ça pour se confronter au sourire moqueur de cette dernière qui se riait ouvertement de son partenaire de crime.

- Par merlin, ne me refais plus jamais ça. J’ai cru mourir !

- Pleurnichard ; s’enquit-elle en réponse, frappant durement de son poing, l’épaule du jeune homme qui la tenait.

- J’ai cru que vous étiez moooort ; sanglota finalement une Anastasia en pleure qui se présenta à genoux devant les deux perturbateurs qui riaient à gorges déployées ; rigolez paaas, j’ai eu t-t-tellement peur ; chouina-t-elle de plus belle en essuyant son nez qui morvait plus que de raison.

Marlene vint saisir la nuque de sa jeune sœur pour la prendre dans ses bras, et ils s’accordèrent à un peu de réconfort dans leur étreinte après cette aventure qui avait été peut être la meilleure surprise de cet été.

                                                                   Son chemin commençait en ce jour divin, ou enfin, elle partait pour le grand large. Ce après avoir passé de longues vacances à trouver des affaires qui lui convenaient, mais pire encore, calmer le caprice insoutenable de sa petite sœur qui refusait de la voir rentrer à Poudlard avant elle. Après quelques lourde péripéties, pleurs et autres colères, elle avait fini par suivre sa grande sœur qui l'avait tant conseillé tout du long des vacances. Ce fut une autre histoire aux portes du train, quand celle-ci lui somma de ne pas lui coller aux fesses une fois que leurs parents furent bien loin. Pas question de se traîner la petite sœur entre les pattes alors qu'elle tentait à faire bonne impression devant ses amis. Quelques bons conseils plus tard, la jeune Marlene se retrouvait seule dans un compartiment, jouant de ses pieds dans le vide à se demander quand le temps se déciderait à passer plus vite. Peut être osa-t-elle forcer le destin en bidouillant quelques merveilles qu'elle avait trouvé de ci delà, auquel elle ne comprenait pas grand chose. Des trucs de moldus avec des mécanismes bien étranges. Alors elle passait cette grosse paire de lunette qui avait le chic d'agrandir ses yeux de jais pour mieux observer les détails mystérieux de ces objets. C'est ainsi qu'elle passait son temps, à bidouiller quelques mystères de cet autre monde, et à écrire, écrire et encore écrire des parchemins entier sur l'histoire de ces derniers, persuadée d'en connaître chaque infime secret. Sa curiosité n'avait d'égal que sa témérité avouée. Elle privilégiait cette passion à tout autre chose, à son apparence, et aux histoires qui auraient du préoccuper une jeune fille de son âge. Marlene c'était avant tout un bout de femme qui n'aimait pas qu'on lui dise ce qu'elle devait faire, c'était une fille qui aurait aimé être un garçon pour qu'on arrête de lui dire ce qu'elle était censée faire ou dire, c'était l'intrépidité et l'indolence personnifié, et pour rien au monde elle ne se serait excusée.

Bien vite elle fut sous le choipeaux, et à peine ses cheveux furent-ils effleurés, que ce dernier s'extasia avec énergie un "Gryffondor" qui n'étonna que très peu sa grande sœur qui applaudissait fièrement à la table des Serdaigle. Elle sautilla jusqu'à sa tablé, serrant vivement la main de la jeune rousse à son côté. Sans trop réfléchir, elle s'empressa d'entamer une conversation avec elle, l'obligeant presque de sa présence et de son amitié. Elles seraient amis et c'était ainsi. Son visage lui inspirait étrangement confiance, comme elle ne pouvait l'affirmer avec le garçon juste derrière elle dont elle connaissait bien entendu le nom à la mauvaise réputation. Et elle n'aurait même pas parlé de l'autre Potter qui avait osé lui prendre sa place alors qu'elle était si proche d'enfin avoir ses bonbons et fermer le caquet de sa jeune sœur affamée. Jamais elle ne lui pardonnerait cet affront. Il ne fallut que quelques mots de sa nouvelle amie pour apaiser son trouble évident, riant aux éclats, commençant ainsi l'année aussi agréablement qu'elle pouvait l'imaginer. Cette amitié fondée sur des nuits entière à discuter, beaucoup de désillusion, notamment sur les canards en plastique qui, à son grand damne, ne sont que des objets destinés à flotter sur l'eau, et bien d'autres à rire. Elle était la première fille avec qui elle s'entendait en dehors de ses sœurs, et sa première amie.

Si certains étaient insupportable parmi les rangs de sa propre promotion, Marlene se jurait d'être pire que. Car si cette dernière avait un défaut, c'était bien sa fierté qui dépassait de loin tout ses autres traits de caractère. Il n'était pas de mise de se laisser marcher sur les pieds par quelque vantards. Depuis toujours, la jeune Marly avait toujours été ainsi. Si on l'a frappé une fois, elle frappait deux fois. Là ou Lily parfois terrait des insultes en son for intérieur, la jeune Marlene s'armait de phrasé piquant, aussi tranchant que pouvaient l'être ceux d'une enfant de 11 ans. Elle devait bien remercier son ami de toujours, le cher filleul de ses parents. A force de bêtises et d'aventures, ils ont trouvé le temps de se quereller, assez pour qu'elle développe un répondant tranchant face à cet aîné qui connaissait tout de l'art de la punchline. Peut être devait-elle aussi cela à ses sœurs, qui malgré elle, l'ont entraîné pendant 11 ans, tout ça pour ces instants. Ce ou la petite, pas plus grande qu'une commode, ne crache une bonne réplique à un certain Black, ou un certain Potter qu'elle n'appréciait que peu, le menton levé, les mains sur les hanches, comme la petite rebelle qu'elle était.