Dante || The crown is not my right, and pleaseth me not.

‹ 21 Septembre 1943 + Naissance ▬ Premier enfant de Caino et Sheherazade Zenetti, Dante est également le premier petit enfant de Samaël, l'actuel patriarche. Un bébé désiré dans cette famille, mélange savant d'Italie et d'Irak d'où sa mère est originaire. Comme le veut également la loi salique, Dante sera dès lors considéré comme l'héritier de cette famille, même s'il est le fils du second enfant de Samaël. Premier-né, premier garçon, hérité. Déjà, il porte une couronne alors qu'il pousse ses premiers cris.

‹ Novembre 1946 + Trois ans ▬ C'est lors de la fête des morts que Dante tenant à peine debout fait preuve de magie pour la première fois lors d'une réunion de famille à Naples. Quelque chose d'aussi banal que de briser un cadre sous le coup de la colère, alors que sa tante Sofia n'était pas présente ce jour-là. Caprice d'enfant qui désirait la voir et qui a fait la fierté de la famille ce jour même.

‹ 18 mai 1948 + Quatre ans ▬ Naissance de sa cousine Eulalia, seconde dans l'ordre. À son âge, il ne comprend pas vraiment de qui elle est la fille, mais il sait que cette cousine existe, mais qu'il ne peut pas encore la voir malheureusement. Alors qu'il pense que c'est sa petite soeur durant des semaines, puisque sa mère est également enceinte de son petit frère.

‹ 28 mai 1948 + Quatre ans ▬ Avec son âge, Dante ne réalise pas réellement qu'il a perdu sa tante et marraine Sofia. Morte d'une façon qu'il ignora jusqu'à son adolescence, il sait juste qu'il ne la reverra pas et qu'il ne connaîtra jamais Zaccaria, son cousin qui est lui aussi parti au ciel avec sa tante. Jeune enfant, il ne comprend pas et la réclame durant des mois.

‹ 11 Juin 1948 + Quatre ans ▬ Naissance de son petit frère, Gabriele, le second petit garçon, mais la troisième dans l'ordre pour hériter de la famille. Il a longtemps été curieux et protecteur, quoi qu'un peu jaloux de ce petit frère qui lui prenait l'attention de sa mère, mais contraint à ne pas voir sa cousine Eulalia, Dante n'avait que lui comme compagnon dans leur manoir de Florence malgré leur elfe de maison et la présence régulière de son père. C'est ce jour-là qu'il a compris la vraie valeur de la famille et en quoi c'était important, même s'il se détache de tout ça aujourd'hui en se renfermant.

‹ Avril 1953 + Neuf ans ▬ Il a presque dix ans quand on l'amène pour la première fois dans une soirée mondaine à Rome. Loin des fêtes privées qu'organise sa famille dans leurs manoirs italiens où la population est triée sur le volet. Il parvient à se faire discret à assumer le rôle pour lequel son grand-père l'aide à se préparer depuis petit, alors que son oncle Abele le prend un peu de haut, ne le considérant pas réellement comme l'héritier puisqu'il n'est pas son fils. Dès lors, Dante fera souvent des pieds et des mains pour sortir, mais ne pourra jamais y échapper. C'est son rôle d'être là.

‹ 1er Juillet 1953 + Neuf ans ▬ Naissance de son dernier cousin, Lorenzo, le fils de son oncle Abele. Un garçon un peu chouchouté que Dante boudera un peu à cause de la grande différence d'âge entre eux. Il l'apprécie et même si Lorenzo ne serait que le quatrième à reprendre la famille, même s'il n'a pas l'attitude d'un héritier, il a bien plus ce rôle au fil des années, prenant des décisions pour leurs générations que tout le monde suit, comme celle de 78. Il l'envie et le jalouse parfois d'être si libre et d'avoir ce leadership naturel que Dante freine depuis qu'il sait qu'il devra un jour tout veillé sur eux en perpétuant le nom de la famille.

‹ 1er Septembre 1955 + Onze ans ▬ Dante avait porté son ruban autour de son poignet tout l'été lorsqu'il avait reçu son parchemin pour commencer sa scolarité à Beauxbâtons. Il a été le dernier de la liste à mettre son ruban dans l'eau. Quand il s'est teinté de rouge, Dante a su qu'il était à l'Ordre du Rubis, commençant sa formation d'apprenti sorcier dans l'école de magie française, de ce fait, il parle couramment la langue.

‹ Juillet 1961 + Dix-Sept ans ▬ DFCM, sortilèges ou encore études des moldus, Dante n'était pas forcément très porté sur les longs apprentissages, ne sachant pas ce qu'il voulait vraiment faire, alors qu'on l'aurait poussé vers le Quidditch avec son beau parcours en tant que Poursuiveur et Capitaine de son Ordre. Mais il n'avait ni cette passion dévorante, ni l'envie d'être si rigoureux face à la discipline. Non, au contraire, il a été facilement fasciné par la psycho-neurologie et le système de souvenirs des sorciers et des moldus. Un thème très peu abordé par l'école, mais qu'il a pu développer lors de ses études en sortilèges avancés. Trois ans, avant d'entrer chez les Oubliator au Ministère de Rome.

‹ 1965 + Vingt-et-un ans ▬ Fort de ses trois ans d'études, puis de ses deux ans de formation chez les Oubliator, prêt pour le terrain, Dante est affecté à une équipe du Ministère de Rome comme Oubliator titulaire, durant sa carrière, il sera également second de son équipe avant de partir à l'aventure vers le Nord.

‹ Juillet 1967 + Vingt trois ans ▬ Mariage de son frère Gabriele et d'Ombeline. Une jolie petite Française que Dante apprécie bien. En vérité, il est vraiment heureux pour Gabe, même si les regards se font insistants à son encontre, l'héritier toujours pas marié alors que son petit frère lui est déjà apte à fonder une famille. Et l'aîné se referme petit à petit, on ne le voit que par son titre d'héritier et la richesse politique et financière de sa famille... Rien de plus apparemment.

‹ Février 1972 + Vingt huit ans ▬ Après pas mal de tentatives, de déceptions, Gabriele et Ombeline deviennent parents pour la première fois. Une petite Agathe, une petite fille et en toute logique l'héritière de la famille si Dante n'a pas d'enfants. Et parrain de la petite, il aurait presque pitié de sa position égale à la sienne et il prendra énormément soin d'elle quand ses parents seront trop occupés par leurs boulots respectifs. Pensant également, que pour la protéger peut-être qu'il devrait se marier.

‹ Octobre 1975 + Trente deux ans ▬ L'idée évoquée une fois en riant lors des repas d'été, Dante se retrouve au pied du mur lorsque son oncle Abele lui présente une fille. D'environ son âge, Dante s'en souvient bien, elle était à l'Ordre d’Améthyste à Beauxbâtons, une jeune fille belge s'il se souvient bien. Odieux sans doute, il l'éconduit sous le regard médusé de son oncle, brisant le peu de lien qu'il y avait entre eux.

‹ Juin 1978 + Trente quatre ans ▬ Lorenzo a proposé d'aller vivre en Grande-Bretagne. Si Gabe et Ombeline ont directement accepté, Dante n'était pas dupe sur la situation politique là-bas. C'était le bordel. Et c'était bien parce que c'était le bordel qu'il fallait y aller. En froid avec Eulalia depuis quelques années désormais, il avait à la fois peur et hâte de retrouver sa cousine. Mais c'était le moindre mal que de se rendre là-bas pour avoir toute sa génération à l'oeil. Même si Dante a été dépité de voir Agathe embarquée dans des histoires d'adultes.

‹ Janvier 1979 + Trente cinq ans ▬ Chef d'une équipe d'Oubliator au Ministère de la Magie. Dante n'a jamais eu peur de remuer les points sombres dans son équipe. Les rapports mal remplis, les témoins malheureusement disparus pour conclure une enquête. C'est sans doute cette présence d'esprit qui a fait qu'il a été contacté par l'Ordre. Un idéal de défense qui lui parle, puisque Nonna Phina est elle-même une née-moldue. Protéger les faibles. L'utilité d'avoir ses talents d'Oubliator dans une telle organisation ? C'est utile c'est tout, doué de sa baguette, modifier un souvenir ou l'effacer est tout aussi simple s'il faut créer un alibi à un membre ou mettre en doute la culpabilité de quelqu'un.

‹ Juillet 1979 + Trente cinq ans ▬ (période de jeu) Entraînant Lorenzo dans son sillon, Dante fait toujours partie activement de l'Ordre, tout en voyant les choses changer petit à petit dans sa famille. Le découragement de son frère et son épouse envers Agathe, Lorenzo toujours égal à lui-même dans le rôle de la crevette drama queen et l'éclosion d'Eulalia au bras d'un sang pur bien plus âgé. Si Dante ne se formalise pas de tout ce qui arrive à sa famille, il se sent bon spectateur et observateur de la situation.

‹ Dans la famille, chaque parent est à même d’investir dans la pierre pour ses enfants. Chacun des quatre petits a donc un manoir ou une maison en Italie pour voir grandir sa future famille ou prendre du bon temps. Ses grands-parents ont donc eu Naples, son oncle Rome, ses parents Florence, sa tante avait Vérone, quand Eulalia a Venise et Gabriele à Gênes et Lorenzo à Palerme. Quand Dante lui a donc hérité d’un manoir à Milan. Enfin, d’une maison de ville en façade qui a tout du manoir de famille fortunée. Il n’y va pour ainsi dire que très peu de temps, malgré un petit jardin et trois étages qui lui sont entièrement consacrés en plus de la situation toute romantique, puis que cette maison se situe à deux pas du Duomo Milan et de sa cathédrale gothique iconique. C’est un écrin de marbre et de moulures, où Dante y entrepose tous ses souvenirs, les choses qu’il achète même en Angleterre. Préférant voir cette maison comme un jardin secret où il peut être en paix, car personne ne lui a jamais demandé où cette maison se situait exactement et qu’il n’y a jamais emmené personne. Ainsi, il a une bibliothèque pleine de livres anciens dont il raffole, mais également une pièce où il a déjà acheté, en grand romantique, des bijoux, des robes et autres choses féminines qu’il compte offrir un jour à cette femme qui prendrait son cœur. Des pièces uniques et raffinées qui montrent un bon goût dont on le croit souvent dépourvu.

‹ Il a l’amour de la belle musique. Et c’est encore à sa mère et à sa tante qu’il le doit. Des journées à jouer du piano alors qu’il était encore petit, Dante n’a jamais arrêté. C’est bien pour ça qu’il y a une salle de musique dans leurs maisons de à Broadstairs. Quand il sait que les uns et les autres ne sont pas là, il aime beaucoup jouer quelques morceaux, même si Lettre à Élise et Moonlight Sonata (No.14) sont ses préférées. Beethoven est d’ailleurs un compositeur qu’il apprécie tout particulièrement. Et qu’il prend plaisir à redécouvrir au fil des années, même si pour cela il attend d’être seul. Dante attend toujours la solitude pour faire quelque chose, redoutant le jugement des autres en règle générale.

‹ Sa Tante Sofia à jouer un rôle essentiel durant les cinq premières années de sa vie. Cette femme à la peau claire et aux yeux tout aussi clairs ne tenait des Zenetti que ses cheveux corbeaux et un bel accent italien. Il l’aimait pour ainsi dire, la voyant comme une déesse au milieu de son jardin de roses odorantes où il aime courir et jouer en sa compagnie. Sa perte a été quelque chose de relativement difficile à expliquer pour Shae et Caino, mais à force d’explications suivies de pleurs et de cris, Dante a compris que sa tante était partie. Il n’est jamais retourné à Vérone, du moins pas durant sa jeunesse, mais lors de ses vingt-cinq ans, alors qu’il cherchait Eulalia, disparue dans une rave party alors qu’elle échouait à rentrer chez les aurors. Cette maison, il ne l’avait pas oublié, se souvenant des moindres recoins, des rires de Sofia et des petits moments complices qu’ils avaient eus quand sa mère le laissait à ses bons soins. Est-ce qu’il a été terrifié de tombée face à son fantôme ce jour-là ? Pas vraiment. Dante n’est pas la personne la plus expansive en matière de sentiments et il lasse rarement les gens percés sa carapace. Mais au-delà du blanchiment de sa peau en la retrouvant telle qu’il l’avait laissé vingt ans plutôt, il s’est mis à pleurer comme un enfant, un enfant qui avait toujours eu besoin de cette femme fantomatique qui s’était tenue en face de lui à ce moment-là. Ce qu’ils se sont dit, ça reste entre eux… Uniquement entre eux.

‹ Loin d’être un héritier indigne, Dante sait parfaitement se tenir en société et utiliser autre chose qu’un langage de Chartier pour s’exprimer. Mais autant dire qu’il a repris goût à la vie simple et aux choses minimalistes de la vie, car son déménagement en Grande-Bretagne lui a permis d’être quelqu’un d’autre. Un quelqu’un qu’on ne connait pas bien, qu’on ne veut pas connaître. Oubliant presque qu’il est l’héritier d’une famille riche à souhait, à la position politique avantageuse et que l’épouser c’est se joindre à une famille plus que respectable, même si son sang n’est pas pur. Cependant, il a une réticence plus que réelle face à son rôle. Il a déjà pensé pas mal de fois à laisser la place à Eulalia, bien plus sereine face aux mondanités et la gestion des autres, mais ça lui implique de trouver un mari qui voudra perdre son nom et Merlin sait comment les Italiens sont fiers de leurs origines.

‹ Il a horreur du département de la coopération magique internationale. Que cela soit à Londres ou bien à Rome. Enquêteur malgré lui et à cause du métier. Il a fait quelque chose la première fois qu’il est arrivé en Grande-Bretagne, c’est cherché son oncle Wiliam. Son Oncle est un terme qu’il refuse d’employer puisqu’il dirait l’assassin désormais. Une rancœur terrible avait assombri son regard ce jour-là et malgré les puissants de la coopération, et grâce à l’heure tardive, il lui a mis son poing dans le nez. À juste titre, sans qu’aucun des deux ne prononce un mot, sans que Wiliam ne soit violent à son tour face à ce petit garçon qu’il avait connu autre fois il y a plus de trente ans. C’était un juste retour de bâton. Et même si pour les besoins des divers services, l’Oubliator est contraint de travailler avec l’ancien amant de sa tante, Dante fait comme s’il n’existait pas. Et Merlin sait qu’il est doué puisqu’il réserve le même traitement à son oncle Abele depuis des années. Le courant n’étant jamais passé entre son oncle orgueilleux et l’altruiste Dante. Altruiste qui ne le montre jamais aux yeux des autres. Mais les bonnes actions sont monnaies courantes chez Dante. Toujours prêt à donner un coup de main quand il en a le temps, même si ça peut lui bouffer sur son temps libre. Mais qu’importe, aide les gens c’est quelque chose qui vous permets de grandir psychiquement.

‹ Altruiste, Dante est également la personne la plus égoïste qui doit exister sur cette planète. Quand quelque chose est à lui, c’est à lui et il n’ira pas la donner à qui que ce soit. Pas forcément matérialiste, il est bien plus égoïste en ce qui concerne les gens et les personnes. Tout ça l’empêche de faire ses deuils correctement ou bien de réagir logiquement lors d’une dispute ou d’autre chose. Il a constamment peur de perdre ce qui est à lui, car il pense mériter ce qui est à lui. À l’inverse, il ne veut pas s’attacher, à personne, pour justement éviter la perte qu’il peut advenir plus tard. Demeurant seul, il se protège de l’excès d’amour qu’il peut donner et de la surprotection égoïste dont il peut faire preuve en général. Il est pour beaucoup de conquêtes, le méchant de l’histoire, alors qu’il est sans doute un prince charmant caché sous un masque horrible.

‹ L’Ordre ? C’est une grande question. On pense souvent à tort que les étrangers ne sont pas invités à entrer dans cette petite organisation. Mais c’est totalement faux. Dante ne sait pas particulièrement pourquoi il a été contacté par un parchemin, ni pourquoi même il a fait confiance à ce petit bout de papier. Mais c’était assez pour tomber face à un haut placé du service des Oubliator et sur Dumbledore. Des questions sur ce qu’il pensait, pourquoi il cherchait la petite bête dans son équipe ou alors dans le service. Dante est une personne droite et juste malgré ce que son ethnie et ses origines veulent dire de lui. On sait parfaitement de quel bois est faite la famille Zenetti et lui encore plus puisqu’il est le prochain Leader une fois son grand-père et son oncle parti dans le monde des morts. La réputation de sa famille tient au fait qu’ils sont des intrigants qui achètent la confiance et le silence des gens. C’est vrai dans certains cas, comme faux dans d’autres. Il a déjà malheureusement dû se salir les mains pour la bonne cause et pour sa famille. Rien de préjudiciable… Quoi que. Si, Dante a malheureusement pour la victime, déjà tué quelqu’un. Tout le monde s’est posé la question à l’époque, mais un alibi solide et des dires d’une jolie fille, plusieurs sorts lancés cette nuit-là. Le batteur qui a fait tomber Lorenzo de son balai est simplement mort en mer alors qu’il était ivre d’avoir gâché toutes ces chances dans l’équipe nationale. Un bon retour de karma, mais parfois il faut forcer le destin. Hélas, on lui a demandé ce soir-là s’il avait envie de se battre pour de plus grands idéaux que son nombril. Il a eu un sourire en coin, narquois et ironique en disant qu’il n’a pas attendu qu’un mégalomane décide que les sangs purs étaient de meilleures factures pour se battre contre des idées aussi bêtes que celui qui les à lancé. Il y a fallu quelques missions de bas niveau avant qu’on lui fasse réellement confiance, mais Dante est un bon élément. Cependant, son avis sur la paranoïa montre bien qu’il est incapable de croire les lanceurs d’alertes. C’est pour ça qu’il n’a pas cru Eulalia quand elle a dit que quelques choses allaient arriver sur le chemin de Traverse. Mais désormais, il tient à savoir d’où elle tenait l’information.

‹ Quadrilingue, Dante est quelqu’un de plus érudit qu’il veut bien le laisser entendre. Hors les sorts de modifications, suppressions et inventions dans la mémoire des gens, il adore la musique, mais également les voyages, le monde et ainsi les langues. Une passion que personne dans sa famille n’a cherché à freiner puisque c’était utile à son avenir d’héritier. Italien, français qu’il a parlé couramment bien avant Beauxbâtons, l’anglais en tant que langue universelle dans le monde des affaires. Il a également quelques bases d’arabe pour communiquer avec sa famille maternelle et tente d’apprendre plusieurs langues depuis son arrivée en Grande-Bretagne puisqu’il est tranquille désormais loin de ses obligations mondaines. Turc, qu’il commence à très bien maîtriser. Mais également le Russe ou encore l’espagnol. Bon cela semble plus compliqué au fur et à mesure des mois qui passent et de l’investissement dans l’Ordre du Phénix dont Dante fait preuve.

‹  Il a aimé une seule femme dans sa vie, de cinq ans sa cadette, une née-moldue amie d’Eulalia et qui passait souvent du temps avec elle lorsqu’elle était à Florence. Giulia était une jolie femme, une blonde, pas ce qu’il y a de sincère et de doux. Mais une ambitieuse qui s’était bien cachée, il n’a pas été plus loin que l’année et demie où il a compris qu’elle allait voir ailleurs couvrant un autre homme de quelques cadeaux faits avec son argent. Une mise à plat nécessaire, houleuse, il a eu le cœur brisé, car il a compris que la jeune fille visait une position sociale, elle qui partait de rien pouvait vivre dans une famille riche si elle arrivait à l’embobiner facilement. Elle a presque réussi, mais depuis, il est comme hermétique à l’amour, préférant faire subir ce qu’il a subit pour oublier qu’il est vide de l’intérieur.

Cherche ta cousine. On ne sait pas où est Eulalia. C’est ton rôle Dante. Voilà qu’il grognait dans sa barbe en maudissant cette foutue fille d’être incapable de réussir un concours d’entrée et de se mettre à mal dans des fêtes qui n’étaient en rien de leur rang. Elle n’était ni à Florence, ni à Gênes, ni à Palerme. Elle ne serait pas à Rome, qui serait assez saint d’esprit pour aller à Rome ? Naples ? Mauvaise idée si Lalia voulait se reposer vu les leçons de morales que pourrait dispenser Nonna Josephina sur l’échec et l’estime de soi. Il n’y comprenait pas grand-chose. Et le choix était réduit. Marcher sur la place St Marco à Venise les mains dans les poches, le regard sombre, Dante était plus qu’agacé sans savoir où il pourrait trouver cette idiote. Il aurait pu envoyer un patronus, sa baguette étant dans la poche intérieure de son grand manteau noir, ses chaussures de villes foulant les pavés à la hâte, afin de trouver un endroit calme où tranplaner à l’abri des moldus. Oubliator, il pouvait gérer la situation si c’était le cas, mais il n’en avait pas vraiment envie.

Mais il restait deux possibilités, soit elle était à Vérone, soit elle était chez Giulia. Des deux propositions, il préférait de loin aller voir à Vérone dans un premier temps. Hormis un manoir où se battaient la poussière et des meubles recouverts de draps blancs, il n’y avait rien. Et Dante n’y avait jamais remis les pieds de sa vie. Sachant parfaitement que leur elfe de maison Marco, celui présent avant Hooky, y allait parfois pour prendre soin du jardin qu’avait laissé sa tante. Enfin dans une ruelle vide de monde, il transplane sans un mot dans un crac sonore qui se répercute sur les murs de la cité des Doges.

Ce qu’il ressent même avant d’ouvrir les yeux, c’est la forte odeur de rose qui lui pique le nez. C’était une odeur féminine, agréable, tout ça lui remémorant des souvenirs qu’il n’aurait jamais pensé retrouver en étant les mains dans les poches, le regard clos. Et pourtant, il ouvre ses deux billes brunes, en observant cette végétation luxuriante, mais ordonnée dans sa complexité de branches et de fleurs qui s’entremêlaient au lierre sur les pierres jaunes typiques de Vérone. À vrai dire même si ce manoir était à l’égard du centre historique, la maison en avait toutes les caractéristiques. Fenêtres carrées en vitraux transparents, le sol des allées pavé et les bordures de massifs de la même pierre avec laquelle était érigée la maison. Il n’a pas demandé son reste Dante, allant certes doucement en montant les trois marches du perron. Hésitant entre ouvrir la double porte d’entrée, ou alors passé par le tour de la maison, passer à travers les arches enlacées de roses et de colonnes, pour ouvrir ses yeux sur la vue du jardin qu’il n’avait guère oublié finalement.

Et le choix se porte sur le jardin, marchant doucement, respirant avec de grandes inspirations, de grosses expirations, alors qu’il tend la main pour caresser les pétales des fleurs roses, rose pastel et blanche… Des tons d’une douceur inouïe quand il comparera mentalement l’extérieur de cette maison à l’intérieur de la demeure de ses parents. Toute faite de bois brut et de marbres noirs et blancs. Les massifs se ressemblent tous finalement quand il arrive sur cette même terrasse pavée où il s’était attardé bien des instants. Il appuie un moment sur la balustrade du jardin suspendu. Regardant l’Adige sous ses pieds, mais plus loin à sa droite, les escaliers qui descendaient jusqu’au belvédère au pied de la rivière qui traversait Vérone. Ce jardin jouait sur les perspectives, les niveaux et la végétation, on avait plus l’impression de descendre une colline fleurie que des escaliers en règle générale… Et le salon de jardin en fer forgé blanc n’avait pas changé de place… Tout comme la coupole en verre qui était égale à celle de ses souvenirs. Merlin savait qu’il avait déjà trempé ses pieds d’enfants dans l’eau de ce maudit fleuve lors des journées chaudes… Alors que Zia Sofia ensorcelait le verre du belvédère pour le rendre imperméable à la lumière et leur permettre de rester au frais, alors que Dante s’amusait dans l’eau avant de revenir voir Zia… Cette femme magnifique qui entretenait toujours sa correspondance à cet endroit.

Il retire sa main en frissonnant de la balustrade, s’avançant vers la terrasse couverte d’un patio, l'écrin de verdure dans lequel sa tante avait évolué... Il avait été construit à son image, tout en romantisme et en rondeur. Ici, tout se mélangeait dans une verdure à la fois raffinée et animale. Le lierre dansait sur les colonnades du patio, qui couvrait la terrasse de marbre, fait de bois et de pierre, rendant le tout à la fois intime et romanesque. Cet endroit était accolé aux grandes baies vitrées de la demeure, il sonnait comme l'ouverture de la maison vers un grand jardin. Sofia l'avait voulu à l'anglaise, pour contraster avec les jardins symétriques des Français, et finalement en grandissant, Dante en comprenait la beauté, alors qu’il y voyait l’aventure quand il était plus jeune. Si les chemins de graviers blancs serpentaient entre les fleurs et les buissons, Dante se souvenait aussi des rires et des éclats de joie dont il se souvenait avec une exactitude effrayante.

Il sait parfaitement qu’Eulalia n’est pas ici, sinon il aurait entendu des bruits ou encore les jérémiades de Marco ou Hooky… Voir celle de sa cousine. Non, il était seul, naviguant jusqu’à ce salon en fer forger où il s’appuie contre la table, faisant rouler la chevalière qu’il a reçue à ses vingt-et-un ans, lui indiquant qu’il était légalement l’héritier de la famille. Dante la portait à son petit doigt droit et elle s’y adaptait parfaitement. Discrète et presque invisible. Ce qu’il se demande en regardant le court de l’eau et en relevant les yeux vers la balustrade trois mètres au-dessus de lui, c’est si Sofia a souffert en fait. Il ne savait pas grand-chose de sa mort, si ce n’est que c’était ici, enceinte et à la balustrade où il avait posé sa main une poignée de minutes plutôt. Et il détourne le regard de cet endroit maudit en se fourrant son poing dans sa bouche pour hurler à la mélancolie qui le prenait. C’était douloureux de se souvenir du meilleur pour être rapidement hanté par le pire. Il ne savait presque rien de sa mort. Et aujourd’hui, tourmenté par Giulia, il comprenait peut-être les raisons de Zia Sofia… Ces raisons incompréhensibles pour un enfant de cinq ans. Et il aurait pu rester là des jours, mais il préféra rester des heures, jusqu’à ce que l’Adige se teinte d’un rose orangé signifiant le coucher du jour… Il n’avait pas retrouvé Eulalia… Tant pis.

Le visage vide d’une émotion particulière, Dante prend le chemin dans le sens inverse, remontant les massifs de fleurs, les roses s’étant légèrement refermées à cause du déclin du soleil. Et l’Italien s’arrête devant la porte vitrée de la terrasse. Quel mal y aurait-il à entrer juste un moment ? C’était une maison qui appartenait à sa famille, où personne ne venait plus à cause de la signification dramatique qu’elle avait. Et il pousse la porte après l’avoir déverrouillé d’un sort, un lumos s’allumant au bout de sa baguette. Alors qu’il voit que certains meubles sont dénudés de leurs tissus blancs, des meubles qu’Eulalia devait utiliser quand elle venait ici pour s’évader. C’était une maison ridiculement petite face au jardin immense de la demeure. Deux étages seulement, trois chambres et une salle de bain en haut, pour un salon privée, une salle de réception, une salle à manger, des cuisines où l’on trouvait l’endroit dédié à l’elfe de maison de l’époque… Et Merlin que Marco parlait de cette époque… Sans oublier la salle de musique, une salle toute ronde qui donnait sur le jardin avec de grandes fenêtres. Là où il avait joué ses premières gammes et l’ainé est surpris de voir le voile replié sur un meuble, le piano laissé là. Tout comme dans ses souvenirs. C’est presque au ralenti qu’il fait glisser son manteau pour le poser à côté du drap plié, poussant le banc pour s’asseoir et levant la béquille d’un coup de baguette. Laissant ses doigts vagabonder sur les blanches et les noirs un air passif et mélancolique. C’était si rare de le voir ainsi… Jamais il ne s’était laissé aller ainsi, mais par endroit, c’était presque s’il ne s’était pas revu courir, poursuivi par sa tante rieuse dans un couloir.

Quand après un accord et un autre, puis encore un autre… Dante relève les yeux et reprend sa baguette dans sa main, refermant le cache-notes sur le clavier de l’instrument, remettant le tabouret à sa place. Comme s’il avait dérangé quelque chose dans le temps, comme s’il avait touché quelque chose d’intouchable. Puis les yeux qu’il pose sur le sol, un plancher miel lustré à la sueur des coudes de ce pauvre Marco, il les relève.

Elle est là.
Juste devant ses yeux.
Assise sur le fauteuil bergère couvert d’un énième drap blanc.
Les mains posées sur ses cuisses, le regard clair et serein.
Un sourire sans doute ému et sincère posé sur ses lippes.
À la seule différence qu’elle était translucide.
Un fantasma.

Et il est figé dans le marbre Dante, incapable de parler de dire quoi que ce soit, si ce n’est regarder le spectre de sa jolie Zia. Le ramenant vingt ans en arrière alors qu’il n’était qu’un gosse. Elle était comme il s’en souvenait. Des cheveux ébènes qui frôlaient ses épaules, des charnues rouges tendres, les yeux qu’on devinait bleus sur une peau autre fois dorée comme celle des Zenetti. Un nez de lutin qui promettait la malice. Et sa robe d’un autre temps, dont la jupe en soie bleue laissait entrevoir un ventre encore arrondi, alors que le chemisier ouvragé en U montrait un bijou qu’il avait récupéré chez ses parents, une simple chainette d’argent de laquelle pendait une agate taillée en forme de goutte d’eau… Une agate d’un bleu aussi dos que les yeux de sa propriétaire. Dante n’avait que ce souvenir d’elle. Mais cette tenue, il savait que c’était celle dans laquelle Sofia avait sauté et ça lui retournait le bide de se savoir propriétaire d’un bijou qu’elle portait lors de sa mort… Comme si cet artifice l’avait attiré comme un dernier souvenir d’elle. Qu’elle soit vivante ou morte.

Il manquait d’air et n’arrivait pas à dire quelque chose, sentant sa poitrine se soulever et se relever au rythme d’une respiration saccadée. Il paniquait, il ne voulait pas y croire. Comment Eulalia avait-elle pu venir ici plusieurs fois et ne dire à personne que le fantôme de leur tante Sofia hantait les lieux. Ou bien qu’elle s’y reposait comme la dernière demeure où elle désirait être. Et le brun ne sait pas si c’est la nuit, om bien si c’est tous les fantômes qui sont ainsi… Mais quand elle se relève, c’est presque si elle était là, s’il pouvait la toucher malgré cet éclat fantomatique et cette transparence. Elle était là Sofia. Sa jolie Zia… Sa Sofia. Distance respectueuse entre la tante et le neveu. Dante ne cherche pas à faire un pas en un avant, et Sofia ne semble pas vouloir le presser. Elle tend néanmoins sa main délicate vers lui. « Dante… » Tendre, comme dans son souvenir quand elle l’appelait à l’époque.

Et l’homme qui pensait savoir ce qu’était un cœur brisé à cause de Giulia se rend compte que le garçonnet en son sein se brise d’une peine et d’une douleur qu’il ne connait pas et qu’il n’aurait jamais voulu connaître… Une douleur qui le ravage en un instant alors que ses genoux heurtent douloureusement le sol de la salle de musique alors qu’il hurle, un cri déchirant coupé de sanglots. Ses bras se posant devant lui pour se soutenir, les yeux fermés et les larmes clapotant contre le sol immaculé. Il a la tête baissée, laissant les larmes tomber de ses yeux jusqu’au marbre, ses cheveux cacher son visage. C’était un souvenir éternel du passé qui était devant ses yeux et il avait mal de la revoir. Il avait tellement voulu la revoir dans son enfance, lors de ses questionnements d’adolescent. Et elle était là, elle avait toujours été là. Cette tante, cette seconde mère, sa marraine, la femme qui l’avait rendu si romantique si doux. Tout ce qu’elle avait tenté de lui inculquer, c’était tout ce qu’il avait tenté de camoufler. Et quelque chose explose en lui… Quelque chose qui fait mal, comme un deuil qu’un garçon de cinq ans n’avait jamais pu faire.

« Dante. Mio Tesoro… » C’est simplement à ce moment-là, quand elle est accroupie devant lui qu’il relève les yeux pour se rendre compte qu’elle n’était pas un piège, pas une illusion, c’était vraiment un fantôme. Mais elle était là, son âme lumineuse, d’autant qu’il s’en souvenait était en face de lui. Et quand il arrive à poser ses fesses sur le sol et qu’il tend la main, il traverse la sienne dans un grognement de rage, de frustration, de tristesse que l’esprit semble parfaitement comprendre, puisqu’il lui semble qu’elle pleure aussi. Qu’elle se retient d’avoir l’air triste alors qu’elle doit être atteinte par la tristesse et la colère de son neveu. Quand il arrive juste à murmurer… « T’avais pas le droit… » Non. Elle avait le droit de mettre fin à ses jours pour la raison qu’elle désirait… Mais elle n’avait pas le droit d’avoir si peur de la mort au point de choisir de rester entre les vivants et les morts, d’être incapable de vraiment partir. « Me… M-me.. Comment t’as pu… COMMENT ?! » La tristesse s’emmêlant avec la colère. « T’m’as laissé… T’es partie… » Et, il arrive à peine à entendre. « Je suis désolée… » Alors que ses pleurs, ses grognements d’incompétences reprennent de plus belle.

Il ne sait pas combien de temps il a fallu pour qu’il arrive à se calmer, combien de temps, il a mis pour pouvoir poser les yeux sur l’aura fantomatique de Sofia sans pleurer à nouveau. Juste que la nuit était tombée, qu’elle était claire, sas nuage et la lune presque pleine. Comme une grande partie des journées et soirées d’été. Mais il avait bougé, hurlé, sans briser autour de lui. Cette maison était un écrin et finalement quoiqu’on en dise… C’était toujours sa maison. À elle. À Sofia. Elle était toujours là… Même à moitié. Et il avait reposé son cul sur le tabouret du piano, les mains entrelacées entre elles, courbé en la regardant. Comme si silencieusement… Elle pouvait répondre à la foule de questions qu’il s’était posées toute sa vie à son sujet. Ou bien il pouvait enfin obtenir son avis sur des questions qu’il était posé. Savoir si elle était fière de lui. Et dans le fond, il sait qu’elle a physiquement son âge. Qu’elle est comme il l’a laissé un soir en rentrant à Florence et qu’il ne l’a plus jamais revu. Même le timbre de sa voix, bien que plus lugubre, était toujours aussi doux et bienveillant alors qu’elle lui avait murmuré de se calmer en lui disant que ce n’était rien, que désormais il savait qu’elle était là, qu’il pouvait compter sur elle qu’importe qu’elle soit morte ou vivante, qu’elle serait toujours là pour lui. Quand elle osait poser sa main sur lui, qu’elle le traversait, il sentait ce sentiment glacé qui parcourait son échine de long en large dans un sentiment désagréable. Mais elle avait toujours cette chaleur dans sa voix. Toujours et même après vingt ans.

Mais la première question qu’il a vis-à-vis d’elle. Après lui avoir expliqué combien elle lui avait manqué, combien il lui en voulait. Elle effleure ses lèvres. « Tu as eu mal ? » Et Sofia, de retour sur le fauteuil bergère avait penché la tête sur le côté. « La mort Zia. » Elle avait bien compris la première fois. « Plus peur que mal Tesoro… » Et elle semble chercher ses mots, Dante est disposé à attendre. Mais une autre question. « Pourquoi tu n’as pas attendu qu’il naisse. » « Qui ? » « Zaccaria. » Et elle fronce les sourcils sans comprendre dans un premier temps ce qu’il veut dire. « L’enfant que tu portais. Alors que Zia Regina venait d’accoucher d’Eulalia. » Et elle masque au mieux sa surprise, même si Dante ne fait pas attention. Il ne flaire pas vraiment la supercherie. Néanmoins. Elle tente de répondre vaguement. « Parce qu’il ne pouvait pas… naître. » « Il était déjà mort ? » « On ne le saura jamais Dante… » Et il en avait conclu que cet enfant qu’elle portait devait déjà être mort. En elle. Sans savoir que c’était de sa tante Regina dont parlait Sofia. Elle avait compris déjà en parlant avec Eulalia qu’ils n’avaient pas dit qui était sa mère, qui elle était vraiment. Pourquoi, elle ne savait pas. Et elle n’avait pas à le dire à Dante. Ce n’était pas son rôle. « Je n’ai pas eu mal. » Avoue-t-elle doucement. « J’avais bu un poison avant de… » « Sauter. » Finit-il. Alors quoiqu’il arrive, elle serait morte quand même. L’eau étant juste là pour camoufler le suicide d’une femme avec l’aide d’une fiole de poison. C’était très féminin, délicat… Poétique comme elle.

« Tous les jours. Tu m’as manqué Zia. » Et ce n’est pas de la gorge de Dante que sort le sanglot. Comme un regret, un remord. Mais les fantômes peuvent-ils simplement en avoir ? « Pourquoi tu restes ici ? » « C’est ma maison Dante, même partie, c’est ma maison, il y a mes souvenirs… les mauvais, mais surtout les bons, quand j’ai dû faire le choix entre rester un peu ou partir définitivement, j’ai eu peur, très peur et il n’y avait qu’ici que je n’avais pas peur. » Parce que même lui, dans cette maison, se sentait en sécurité. Et les minutes, les questions s’enchaînent. « Tu l’as fait par amour ? » « On fait tout par amour Dante… absolument tout. » « Tu étais si absolue Zia… » « Tu l’es tout autant, tu ne veux juste pas le savoir. » Et il grimace. Parlant de Giulia. De ce qu’elle avait tenté de faire de lui pour être dans leur famille, pour avoir sa gloire. « Dante… Mio Angelo. » Avait-elle fait en se laissant aller vers lui, posant une main sur les siennes déclenchant un frisson dans les mains du garçon. « Quand la personne qui est faite pour toi est devant tes yeux, tu ne la loupes pas… Jamais. » Il a un sourire mauvais. « Wiliam était cette personne ? Assez pour que tu lui donne ta vie. » Elle baisse la tête et Dante la suit scrupuleusement des yeux. « Oui. Assez pour que je lui donne ma vie. » Assez pour lui prouver qu’elle l’aimait assez pour ne pas envisager de vivre sans lui. « Je le déteste. » « Il doit se détester tout autant, Dante, on se rend compte de la valeur des choses quand on les perd. J’ai perdu la vie et je me rends compte de sa valeur, ne gâche pas ton temps à vouloir sauver je ne sais quel honneur de famille… Je t’ai presque élevé, je sais comment tu es fait. Wiliam a dû être déchiré de me perdre, même si j’ignore pourquoi il n’est pas revenu Tesoro. Mais il avait une raison, j’en suis certaine… Ne gâche pas ta vie pour chercher ma rédemption. Désormais je fais partie de cette maison, ni la vengeance, ni le pardon ne changera cet état de fait… A moins que des sorciers ne trouvent le moyen de nous envoyer vraiment de l’autre côté du voile. » Il se mord les lèvres. Tellement les lèvres, qu’il sent le sang couler contre son menton. Elle était à moitié là, presque vivante, pas tout à fait morte. Pas assez pour que Dante puisse profiter de cette tante qu’il avait autre fois perdue. Mais elle avait assez de présence pour le rassurer encore et encore. « Ti amo Zia. » « Ti amo anche io, Dante. »

Et elle serait toujours là pour l’aimer.
Et il serait toujours là pour l’aimer.