-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal


There is this girl who stole my heart (ft. Sorcha)

Invité
Invité

avatar




Sorcha & Niall
there is this girl who stole my heart

Vendredi 13 Juillet 1979 ○○○ Elle était partie en lui rendant l’alliance. Niall n’avait pas su quoi dire, quoi faire ou bien il n’avait même pas eu le courage de la rattraper. Le choc était rude. Il l’avait toujours été et il l’avait toujours deviné difficile à encaisser. D’entendre son prénom sortir de sa bouche, ça l’avait gelé. Ça lui avait fait louper un battement de cœur en fait. C’était con, mais il s’était détesté d’aimer ça et ça l’avait fait prendre conscience du vide qui était dans son âme depuis un an. Il manquait quelque chose et quelqu’un depuis un an. Niall s’était rendu compte de comment il était creux. Il était resté interdit et n’avait pas pu bouger pour la rattraper. Pour lui dire qu’elle pouvait ne pas intervenir, qu’elle pouvait juste s’occuper d’elle, de faire en sorte de survivre, et que Maureen lui briserait pas la nuque une fois qu’ils seraient morts, que ça serait sur lui que sa colère irait. Mais rien n’y faire, aucun mot n’avait pu franchir la barrière de ses lèvres. Il avait juste serré l’alliance qu’elle lui avait remise dans les mains. C’était tout ce qu’il avait été capable de faire en la regardant s’éloigner pour de l’entendre transplaner plus loin. Ce qu’il a également fait une fois qu’elle était partie pour de bon. Chez lui, dans cette grande maison vide de femme, vide d’enfants puisqu’ils étaient avec Aoife et ses parents. Le choc avait été d’autant plus terrible qu’il avait relevé quelques cadres baissés depuis la disparition de Maureen. La photo de leur mariage, une autre de l’équipe de Kenmare où tout le monde avait posé avec les joueurs… Maureen était là puisqu’elle faisait partie du staff. Oh ça, Niall avait eu le cœur serré et grogné de douleur durant des heures, s’arrachant presque les boucles de ses cheveux à cause de la colère, de la tristesse et de la nervosité.

Comme convenu, Aoife était venu le chercher pour diner le soir même. Même elle n’avait trouvé son grand frère, son héros qu’assis dans les escaliers de sa maison, la tête sur les genoux. Il avait tant hurlé qu’il n’avait plus la force de rien, les yeux rougis et ses phalanges trop rouges pour que ça soit normal. Ce soir-là, il n’avait pas mangé chez ses parents, Aoife était restée toute la soirée à lui frotter le dos, lui dire que tout irait bien. Et il lui avait dit qu’il l’avait vu. Sorcha. La fameuse Sorcha. Il lui avait dit qu’elle avait été là à l’enterrement, qu’il l’avait compris. Qu’ils avaient été trop durs avec elle, qu’il savait pas quoi faire. Et elle lui avait proposé de laisser les enfants chez les grands-parents O’Hara, le temps de dormir, le temps de prendre son temps. Mais il avait réclamé Aisling et Roisin. Aoife avait souri en passant une main dans ses boucles noires. Elle lui avait dit qu’un jour, il devrait arrêter de les couver. Et il avait répondu dans un sourire narquois qu’il ne serait pas prêt de les marier ces deux-là… C’était ses bébés, ses dernières princesses, comme les six autres. Ses enfants avaient cette place si particulière dans son cœur. Il les couvait, les gâtait aussi souvent qu’il le pouvait. Quand Niall s’était enfin redressé, il avait pris les mains de sa sœur dans les siennes, et elle lui avait dit. « Dis à cet idiot de Sanchez qu’il faut rentrer. » Et elle avait raison, il avait besoin de son meilleur ami et surtout, il avait besoin de sa présence. Il pouvait plus rester seul ici.

La semaine s’était passée. Alek, son neveu et filleul, était arrivé mercredi dans la soirée chez ses parents, Sigrid était passé le voir jeudi soir. Houleuse discussion, mais nécessaire. Ils n’étaient pas du même sang, mais portaient un nom commun, s’aimaient comme un frère et une sœur et Sig avait autant besoin de lui, que Niall avait besoin d’elle. Il en était resté là et était parti se coucher alors que les jumelles dormaient depuis des heures quand il arrivât. C’est vrai que cette semaine avait été bénéfique pour lui, son sommeil et sa santé mentale. Débarrassé des éternels : Ne mets pas ça dans ta bouche. Tomas, laisse Cian tranquille ! Erin, moins fort tes sœurs dorment ! Doran, Bran, le ballon c’est dans le jardin. Non, j’ai pas le temps. J’arrive ! Siofra ma puce, ça va ça va… Bran excuse toi auprès de ta sœur tu lui as fait mal. Non, je suis occupé avec tes sœurs Doran ! C’était le petit panel de phrases qu’il répétait au moins quinze fois par jour. Et là pendant une semaine, il avait pu profiter de Aisling et Roisin qui disaient leurs premiers mots, commençait doucement à marcher quand il les aidait. Le début de la fin, il le savait… Erin était devenue infernale, comme les triplés ! Dès qu’ils savent tenir sur leurs deux jambes, c’est là que ça se corse. Mais il était toujours émerveillé de voir leur progrès à tous, ça le rendait fier.

Ce matin-là, comme tous les matins, il prend ses filles, et transplane jusqu’au cimetière, y pose une nouvelle composition et tranplane une nouvelle fois pour le Ministère. C’était risquer de transplaner avec de jeunes enfants sur des trajets inconnus, mais Aisling et Roisin transplanaient depuis qu’elles avaient trois mois. Petite robe rose, cheveux blonds dans le vent, Niall en avait une dans les bras, l’autre dans le dos se pressant doucement vers les ascenseurs pour descendre à son niveau et commencer une journée qui serait riche en émotion. Son bureau ressemblait aux autres, un parc et quelques jouets d’enfants en plus cela dit. Il passe une partie de la matinée à discuter avec Lorenzo, un collègue qui s’occupe des Canons de Chudley au sujet d’une loi en préparation quant aux contrôles plus fréquents de la santé des joueurs, de l’organisation de la ligue et finalement du match entre les Crécerelles et les Canons qui aurait lieux dans un peu plus de deux mois et demi. Finalement, il s’occupe du repas des filles tranquillement, jusqu’à recevoir un hibou de Gringotts en début d’après-midi. La situation avec son compte en banque était complexe. Mais jusque-là, il n’avait jamais été touché aux économies de ses enfants. Il arrivait à mettre quelques galions de côté pour chacun d’eux, même si ce n’était pas tous les mois. Et puis les grands-parents y participaient beaucoup, sans doute que les Howell aussi avaient ouvert des petits comptes en banque chez les moldus. Les gosses n’étaient pas sur la paille et sans doute étaient-ils plus riche que leur père. M’enfin, il laisse ses yeux vagabonder sur la lettre un moment, sans en lire réellement le contenu, se doutant que c’est une relance. Pourtant, il s’étouffe avec son café quand il se rend compte que c’est bien autre chose. Bordel, c’était quoi ça encore ? Le bouclé manque franchement de mourir en voyant que la somme qu’il avait sur ce compte avait doublé, voire tripler en une transaction. Et si ça avait été sa sœur, ses parents ou même les Sanchez… Niall l’aurait su. L’unique commanditaire était celle qui se considérait déjà dans le merdier qu’était sa vie. Elle pouvait foutre son nez où elle voulait, mais pas dans son compte en banque.

Les choses étant ce qu’elles sont, il aurait voulu rester calme. Mais c’était tout de même plus compliqué qu’il ne le désirait. Pas qu’il avait farouchement quelque chose contre elle. Au contraire, mais il avait sa fierté, son égo et malgré tous les bruits de couloirs et les on-dit, Niall gérait parfaitement la situation malgré son air de zombie. C’était encore la pause déjeuner pour une bonne heure et demie. Alors il le tour de son bureau. « Sully ! » Qu’il appelle à l’adresse de son assistant dans tout ce bordel. « Je monte à la coopération. » Un pour parler qui se montre difficile, puisque Roisin semble trop agitée pour rester seule avec le jeune homme, Niall prend le temps d’avoir finalement les deux dans les bras, ne changeant pas sa destination. Baguette dans la poche arrière de son jeans, une blondinette dans chaque bras, il ne lui faut que dix minutes pour traverser son département, prendre l’ascenseur et montrer à la Coopération magique, comme si ça semblait normal. Le bureau de Howell est presque trop facile à trouver à cause de certains de ses collègues. Qu’elle mange ou pas, il s’en fou et la lettre est pliée en boule dans l’autre poche arrière de son jeans. Sans aucune délicatesse, il ouvre la porte avec son coude, pas une salutation pour la blonde, qu’importe ce qu’elle fait. « Howell, faut qu’on cause, pose ta fourchette ou ton dossier ! » C’était au moins clair et lourd de sens, qu’il n’attend pas un mot ou un accord de sa part pour fermer la porte à l’aide de son pied, poser une des filles, puis l’autre au sol, agitant sa baguette pour faire apparaître de quoi les distraire un moment dans une bulle de protection semi-opaque. Et il sort le parchemin de sa poche lui posant sous le nez. « C’est quoi ça ? » Évidemment qu’en la voyant, il avait reloupé un battement son fichu palpitant, mais ce n’était rien en comparaison de son égo blessé. « T’as cru qu’on était à la rue pour jouer à Mère Teresa ? »

(c) élissan.


outfit: inspi & visuel aisling & roisin
Invité
Invité

avatar




Sorcha & Niall
there is this girl who stole my heart

Vendredi 13 Juillet 1979 ○○○ La rencontre au cimetière continuait à la hanter comme si elle avait eu lieu la veille… Tant à ressasser, tant à se rappeler, tant à se reprocher. Les mots de Niall s’étaient ancrés en elle, immiscés tel un poison qui ravivait la blessure de la perte de Maureen. Elle n’avait pas été là, elle l’avait abandonnée. Combien de fois Maureen l’avait silencieusement réclamée ? Désormais on ne pouvait plus que l’imaginer, sauf peut-être son mari qui, dans ses yeux, avait pu le déchiffrer ces dernières années. Mais Sorcha n’était pas du genre à se laisser abattre par ses échecs, bien au contraire, la vie offrait parfois des secondes chances inexpliquées, improbables, ce que nombreux considéraient comme le destin, la jeune femme les voyait comme des guides. Le chagrin ne devait pas entrer en ligne de compte, tout simplement car il brouillait les objectifs que la blonde s’était fixé et il était hors de question de se laisser abattre une seconde fois.

Le cadre de leur rencontre n’avait pas été idyllique et sans doute que les choses ne s’arrangeraient jamais complètement, cette fêlure ne se comblerait jamais mais il fallait désormais qu’elle prouve ses dires et ses intentions auprès de cette famille qu’elle ne connaissait pas. Lorsqu’elle avait martelé qu’elle ne les abandonnerait pas, elle était sérieuse et comptait bien offrir son aide d’une manière ou d’une autre, même si elle devait le faire de manière détournée. C’est  presque naturellement et encore accompagnée des échos de sa détresse au cimetière qu’elle s’était rendue à Gringotts, le lendemain de sa rencontre avec Niall. Oh, elle aurait très bien pu envoyer un hibou avec ses instructions, comme elle le faisait d’ordinaire mais cette fois, elle avait tenu à se déplacer elle-même, par simple nécessité de se sentir impliquée dans son propre plan d’action. Armée d’un sourire diplomatique à toute épreuve, elle avait traversé le couloir sous les regards dédaigneux des gobelins, ses talons claquant sur le sol froid qui tranchait vivement avec la chaleur environnante d’un mois d’août. Une fois arrivée au comptoir, elle pose directement sa clé et ses instructions. « Bonjour. Ce serait pour un virement immédiat. »

Sorcha savait bien que cela ne passerait pas inaperçu. pourtant, près d’une semaine après sa demande, elle n’avait toujours pas de nouvelles de la famille O’Hara. Peut-être avait-il finalement accepté l’idée de se faire aider ? Elle en doutait fortement, ce n’était qu’une question de temps. Ce matin là, elle s’était rendue à son travail, ce qu’elle ne faisait plus tous les jours désormais puisqu’elle avait insisté pour réduire ses heures suite au décès de Maureen, ce qui lui avait été accordé sans problème compte tenu de la situation. Néanmoins, elle avait du mal à cesser totalement de travailler, rapportant parfois des dossiers à son appartement, ne serait-ce que pour se vider l’esprit. Elle avait peu de connaissances personnelles à Londres et ne souhaitait pas non plus revoir régulièrement ses parents, par peur de les brusquer compte tenu de sa ressemblance avec Maureen mais plus égoïstement aussi car elle ne se sentait pas prête à revoir les couloirs de son enfance et de raviver les souvenirs qui allaient avec. Son frère faisait d’incroyables efforts pour rester en contact avec Sorcha par des moyens de communication moldus mais qui soulageaient grandement la jeune femme de se détacher ainsi de ce monde magique qui n’était désormais plus que le sien dans la famille Howell.

Retrouver son bureau avait quelque chose de grisant, un peu comme si elle se retrouvait elle-même malgré le chaos qu’était devenu sa vie. Les parchemins et autres papiers s’étaient empilés sur son bureau sombre et elle avait posé sa sacoche contenant sa baguette et divers objets. « Bonjour Sorcha, content de te voir ! Tu veux boire quelque chose ? » Elle sourit, ses boucles blondes dansant autour de son visage qui se veut rayonnant : « Avec plaisir. Je peux venir d’ici une minute ? » Il lui faudrait au moins ça pour affronter la journée, plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer à cet instant. La matinée s’était déroulée sans accrocs, elle avait planché sur chaque dossier avec autant de minutie qu’elle avait la réputation d’avoir. Lorsque l’heure du déjeuner arrive, Sorcha interroge son estomac et décide que cela ne l’intéresse pas pour le moment, préférant terminer sa tâche et faire désemplir la pile à ses côtés. Bonjour, veuillez agréer, cordialement. Les mots s’enchaînent, les politesses aussi, quand soudain la porte s’ouvre à la volée et ses yeux d’un bleu glacial découvrent Niall, dont l’expression ne lui dit rien qui vaille. « Howell, faut qu’on cause, pose ta fourchette ou ton dossier ! » Elle hausse un sourcil : « Howell ? Je vois que nous avons franchi un stade. » Il l’avait tutoyée mais elle ne croyait pas l’avoir entendu prononcer son nom. Une étrange chose à noter… Entre les doigts de l’homme, elle voit une lettre frappée du sceau de Gringotts, tiens tiens, si ce n’était pas les conséquences de ses actions… « C’est quoi ça ? » Un soupir s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’elle termine sa phrase avant de poser sa plume : « Je me doutais que tu allais réagir ainsi. » Un simple souffle de réponse, presque las. Oui, pour le coup, il avait été prévisible, quand on voit le profil de l’homme, on se doute que la moindre preuve de générosité peut piquer à vif son ego en étant interprété comme de la pitié. Tant pis, il était là maintenant. Et les deux petites… Sorcha savait qu’un jour elle devrait les rencontrer mais les voir en chair et en os la frappe d’autant plus même si elle n’en laisse rien paraître. Ces deux bouts de chou qui n’avaient connu Maureen que quarante-huit heures…  « T’as cru qu’on était à la rue pour jouer à Mère Teresa ? » Merlin, qu’est-ce que je suis en train de faire ? La référence moldue la ferait presque rire mais l’heure est loin d’être à la plaisanterie, ça la pique même un peu à vif néanmoins elle garde son calme tant qu’elle le peut, la présence des deux poupons la forçant à garder la tête froide : « Je ne suis pas née de la dernière pluie, O’Hara. Je n’ai peut-être pas d’enfants, mais je suis presque sûre qu’en élever huit coûte un peu plus de galions que ce que ta retraite et ta position t’offrent. » Se levant de sa chaise, elle décide de faire face à l’homme, de se mettre à son niveau, hors de question de rester assise pendant qu’il lui refait son laïus. « Ce n’est que quelques galions. Considère ça comme un rattrapage pour tous les anniversaires que je n’ai pas pu souhaiter aux enfants. » Quelques galions, c’est un euphémisme, n’importe qui trouverait la somme démesurée et elle est bien consciente qu’il est difficile d’accepter un tel montant d’une inconnue mais il ne fallait pas sous estimer la détermination de la blonde dans son entreprise. « Qu’est-ce que j’étais supposée faire ? Attendre ton autorisation pour vous aider ? Si je peux commencer par une aide financière, je préfère vider mon compte plutôt que d’attendre désespérément que tu changes d’avis… »

Son regard est attiré par les bambins derrière lui, ses yeux surveillent de temps en temps les angelots. Oui, c’est pour eux… Elle reporte son attention sur Niall, prête à faire face à une nouvelle vague de reproches ; oui c’est sale de compter sur l’argent pour obtenir une approbation, c’est comme acheter leur amour mais Sorcha n’a jamais vu les choses de cette manière. « Vous n’êtes pas à la rue mais ça ne vous empêche pas de vivre confortablement. C’est la seule chose que je peux faire sans vous imposer ma présence. » Sa présence, son visage, son parfum. Trop de choses qui rappellent Maureen, sans doute. Elle qui avait fait en sorte de s’émanciper le plus possible de sa jumelle se trouvait maintenant dans la position où elle n’en était plus que le fantôme.

(c) élissan.


outfit: inspi
Invité
Invité

avatar




Sorcha & Niall
there is this girl who stole my heart

Vendredi 13 Juillet 1979 ○○○ La façon d’amener la discussion, d’amener sa présence tout court… Tout ça était maladroit, vif et très impulsif, comme il l’était. Niall était avant tout un sportif qui marchait à l’instinct pas à la réflexion froid de certains services. Il ne se posait que pour réfléchir stratégie avec les entraîneurs du club de Quidditch et encore, c’est parce qu’il ne jouait qu’il y voyait clair ! Combien de fois avait-il démoli une stratégie de ses entraîneurs en plein jeu lors qu’il était poursuiveur ? Énormément de fois, mais ça leur avait fait gagner certains matchs comme perdre d’autres. Même si sur les cinq dernières années de sa carrière il s’était peu de fois trompé. L’expérience parlant pour lui. Alors, ne pas frapper et imposer sa présence alors qu’elle pourrait être avec n’importe qui ? C’était totalement une possibilité, mais il avait fait l’impasse le bouclé, préférant de loin y aller comme un bourrin. C’était un peu ça Niall. Autant mettre les pieds dans le plat que de tourner autour du pot pendant cent sept ans. Il n’avait pas que ça à foutre d’attendre et de prendre rendez-vous. Ça lui laissait le temps de se trouver des excuses ou des raisons valables pour s’être introduit de façon si excessive dans sa vie et celle de sa famille. Et son égo ne le supportait pas. Les fins de mois étaient difficiles, mais pas monstrueusement difficiles ! Dire que Miguel n’était pas encore là… S’il se décidait à venir finalement. « Howell ? Je vois que nous avons franchi un stade. » Il a un petit sourire carnassier alors qu’il installe les jumelles dans cette bulle protectrice afin qu’elles ne touchent à rien et ne se blessent pas avec un meuble. Se redressant, ses billes dans les siennes. Qui avait franchi un stade avant l’autre ? C’était parfaitement ce que son expression voulait dire alors qu’il pose le parchemin en demandant ce que c’était.

Elle soupire et ça a le don de l’agacer plus qu’il ne l’est déjà. « Je me doutais que tu allais réagir ainsi. » Étonnant qu’il soit en colère et sans doute vexé de la situation, même si c’était un geste qui lui permettait de voir vers l’avenir et encore… S’il pouvait lui rendre cet argent, il serait bien aise de le faire. Et il grogne de mécontentement sans aucune limite face à elle. Même s’il était perturbé, sa colère était un peu plus forte pour se troubler à ce moment-là. Mère Teresa ou bien l’Abbé Pierre, c’était du pareil au même, elle n’avait pas à foutre ses pattes dans sa vie, sans qu’il ne lui ait donné l’autorisation… Et elle avait pris les devants la garce !

Debout, de l’autre côté du bureau, Niall est droit, les bras croisés sur sa poitrine, jetant quelques regards dans son dos dès qu’il le pouvait. « Je ne suis pas née de la dernière pluie, O’Hara. Je n’ai peut-être pas d’enfants, mais je suis presque sûre qu’en élever huit coûte un peu plus de galions que ce que ta retraite et ta position t’offrent. » Il rit doucement, un rictus s’installant sur son visage. « Qui passe un stade Howell ? » Car elle l’avait l’autre fois vouvoyée et elle se permettait d’être si familière ? Eh bien. « Ma paie ou ma retraite de joueur t’regarde pas, dans un premier temps. Ni l’argent que je consacre à l’éducation de mes enfants. On va très bien. Même si cela semble te déplaire de l’admettre ! » Amer et acide dans ses mots. Il mettait un peu d’argent de côté pour eux, mais si peu finalement. « Ce n’est que quelques galions. Considère ça comme un rattrapage pour tous les anniversaires que je n’ai pas pu souhaiter aux enfants. » Ajoute-t-elle, alors qu’il décroise ses bras pour passer une main dans ses cheveux. Elle était folle. Quelques galions ? Elle se foutait de lui… Cette somme il ne l’avait gagné que trois ou quatre fois dans sa carrière et ça avait été utile pour acheter la maison et mettre de l’argent de côté pour leurs premiers enfants. Et encore, c’était lors de qualification lors des coupes d’Europe ou lors de ses trois participations à la Coupe du Monde de Quidditch ! Des grands événements sportifs, ponctuels et qui apportent une réputation dans son milieu. Elle combien de temps elle avait mis à réunir une tel somme ? « Qu’est-ce que j’étais supposée faire ? Attendre ton autorisation pour vous aider ? Si je peux commencer par une aide financière, je préfère vider mon compte plutôt que d’attendre désespérément que tu changes d’avis… » Il avale difficilement. « C’est croire surtout que tu te rends pas compte de l’argent que tu gagnes ! » Car il en avait réellement chié à les obtenir ces primes à l’époque ! « Je t’avais demandé d’attendre ! D’attendre de les aider ! Mais de là à faire du forcing sur mon compte en banque ? Tu t’es prise pour qui ? La reine de Saba ?! » À croire mieux que les autres ce qui était bon pour eux. Elle ne savait pas les efforts de sa mère et de son père qui faisaient un petit potager dans leur bout de jardin pour le fournir, à quel point ça les rendait heureux de faire ça pour les petits, ni le bonheur que ça procurait à Aoife de passer chez lui pour oublier son mariage sur le déclin alors qu’elle avait quitté Henry il y a quelques mois désormais. Mais il voit distraitement son regard passer sur les jumelles dans son dos. Et il se pince les lèvres simplement. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre de l’aider financièrement. C’est de soutien moral dont ils avaient tous les neuf besoin, d’où l’appel à l’aide qu’il avait lancé à Miguel après leur première rencontre samedi dernier.

« Vous n’êtes pas à la rue, mais ça ne vous empêche pas de vivre confortablement. C’est la seule chose que je peux faire sans vous imposer ma présence. » Et il râle, un autre grognement, grave et rauque. « Tu t’imposes plus par le nombre de zéro qui s’aligne que par ta présence physique ! Bien jouer pour l’effet inverse ! J’te félicite tiens ! » Elle était désormais présente et il lui serait redevable. Et ça l’insupportait. Avec Maureen, ils s’étaient toujours suffi à eux même. Toujours. Et elle débarquait, il ne sait, de quel pays et posait ses gros sabots dans sa vie. Elle s’imposait par l’argent et ce n’était pas ça dont ils avaient tous besoin. « Ton argent ne va pas racheter toutes les années d’absence ! Ni même te racheter une conscience, c’est avoir de la bouse d’hippogriffe dans les yeux si tu crois ça. On vit peut-être modestement, mais je suis propriétaire de ma maison, pas de dettes, ni rien, clean comme pas deux. Ces gosses ont déjà tellement dans leurs coffres que t’avais pas besoin de me rendre redevable de toi. Par Merlin ! C’est quoi ton problème ? Tu veux pas qu’elle t’étripe quand on y passera tous ? Fais gaffe que je le fasse pas avant de mes propres mains si tu mets trop ton nez dans les affaires de ma famille, Howell. » Ours et grognon qu’il était, la voix grave et le regard tout aussi noir que ses boucles de jais. « Tu vas reprendre ton argent, je veux rien te devoir. Rien du tout. » Il en avait assez des Howell, surtout d’elle et de cette envie malsaine qu’elle avait de vouloir s’occuper de lui. Mesquin, il pique un peu, les bras qui se croissent sur sa poitrine. « Je pensais avoir été clair en te demandant d’attendre, mais c’est à croire que c’est tombé dans l’oreille d’une sourde. » C’était comme ça chez les jumelles Howell, Maureen était autant absolue que sa sœur et nostalgique, ça se lit dans ses yeux presque de les comparer de la sorte, mais au moins Maureen le respectait un peu plus qu’elle ne semblait le respecter à ce moment-là. Et finalement, il fait un pas vers le bureau, y déposant ses deux mains le regardant de tout son soul. Son cœur loupant un battement. « C’est pas comme ça que ça marche chez moi, et ça marchera jamais comme ça. » Il ne veut pas les habituer à un train de vie luxueux ou bien faste.

« Plutôt que de le faire dans mon dos, peut-être que si tu avais eu le courage de me le demander par hibou ou de venir m’en parler, on aurait pu convenir d’une autre somme à mettre sur chacun de leur coffre, mais le verser directement dans mon portefeuille ? À moi ? Tu t’attends à quoi ? Que j’arrive la bouche en cœur et dise merci ? Eh bah non, j’te remercie pas. Je gagne bien ma vie et mes enfants sont pas à la rue. Reprends ton argent et utilise le pour un truc plus lucratif, un don à Ste Mangosute ou j’sais pas quoi. » Et il grimace, claquant la langue, agacé. Si elle voulait aider, elle avait mal commencé et il serait plus que fermer à l’idée de lui autoriser d’entrer dans sa vie et celle des enfants. Elle était dangereuse pour l’équilibre de sa famille et ne semblait pas s’en rendre compte en avançant tête dans le guidon.

(c) élissan.


outfit: inspi & visuel aisling & roisin
Invité
Invité

avatar




Sorcha & Niall
there is this girl who stole my heart

Vendredi 13 Juillet 1979 ○○○ Est-ce qu’elle avait fait une erreur ? Probablement. La regrettait-elle ? Pas encore. Et pourtant, peut-être qu’elle le devrait, la colère de Niall devrait agir sur elle comme un déclic mais ce n’est pas le cas, bien au contraire. La jeune femme est fatiguée des cris, fatiguée de la colère, au fond qu’avait-elle fait de mal ? Cet argent, elle l’avait gagné honnêtement et son compte s’était rempli graduellement au fil des années, elle qui ne vivait que pour sa carrière et non pas pour toute autre stupidité matérialiste. Sorcha reste figée face à l’homme, la vision des enfants derrière lui serrant le coeur, comment peuvent-ils autant ressembler à Maureen, autant lui ressembler à elle ? La colère de l’homme était justifiée, principalement pour une question d’égo mais aussi et surtout car c’était déplacé. Effectivement. En y repensant, comment aurait-elle réagit si la situation était inversée ? Probablement pareil, sauf que la colère de Sorcha est loin d’être brulante, elle est plutôt glaciale. Même en étant debout, la blonde dépose la plume qu’elle avait dans la main pour croiser les bras sur sa poitrine, geste de défense inconscient contre la situation qui l’irrite grandement.  

« Qui passe un stade Howell ? » Sa langue tape sur son palais, oui, maintenant ils se tutoient et ils s’appelleraient par leur nom de famille et bientôt quoi, on se claque la bise ? « Voyons, nous pouvons être civilisés. Tu peux m’appeler par mon prénom… » Peut-être que cela la détachera un peu de Maureen dans l’esprit de Niall car après tout, les soeurs partageaient leur nom de famille, leur visage et parfois même leurs mimiques mais pas leur prénom et si cela pouvait permettre de marquer la différence, alors autant le brandir comme un argument. « Ma paie ou ma retraite de joueur t’regarde pas, dans un premier temps. Ni l’argent que je consacre à l’éducation de mes enfants. On va très bien. Même si cela semble te déplaire de l’admettre ! » Elle secoue la tête, entraînant les cascades blondes dans son mouvement, visiblement touchée par cette déclaration : « Je n’ai jamais dis que tu te débrouillais mal, je ne suis personne pour te juger sur l’éducation de tes enfants. Il n’a jamais été question de remettre cela en doute dans mon geste, ça je ne peux pas te laisser le dire. » Ce n’est pas comme si elle avait débarqué avec sa valise chez lui pour jouer les nounous, elle lui avait transféré de l’argent, de l’argent pour leur vie quotidienne, que cela soit un poids en moins pour lui.

Finalement, c’est peut-être autant le geste que le montant, Sorcha ne réalise pas bien le nombre de zéros qu’elle a aligné sur le virement, sans doute parce qu’à force de les voir sur ses papiers de tenue de comptes, elle avait fini par s’y habituer. « Je t’avais demandé d’attendre ! D’attendre de les aider ! Mais de là à faire du forcing sur mon compte en banque ? Tu t’es prise pour qui ? La reine de Saba ?! » Oh bon sang, la migraine commençait à lui monter. Libérant une de ses mains pour appuyer avec deux doigts sur la naissance de son nez, entre les yeux, comme pour éviter que cela se propage dans le reste de son crâne. « Arrête de crier, Niall. » Ça y est, elle l’appelle par son prénom, une nouvelle étape de franchie. Quand bien même les enfants étaient dans une bulle, elle se refusait à montrer un visage agressif à ses nièces. « Ton argent ne va pas racheter toutes les années d’absence ! (…) Fais gaffe que je le fasse pas avant de mes propres mains si tu mets trop ton nez dans les affaires de ma famille, Howell. » S’en est trop. Faisant retomber sa main, les mots de la sorcière se font aussi durs que celui de son vis-à-vis : « Ça suffit ! Si j’ai insulté ton égo en voulant vous aider, soit, mais n’amène pas Maureen là dedans ! Je me fiche bien du traitement qu’elle me réserve pour nos retrouvailles, je l’aurais amplement mérité. Mais tu n’as pas le droit de venir ici me menacer, qui sait ce qu’elle pourrait te faire subir si tu touchais au moindre de mes cheveux pour ta petite fierté ! » Elle a le coeur qui bat à tout rompre, qui cogne dans sa poitrine. Mais elle sait que ce règlement de compte est loin d’être fini. « Tu vas reprendre ton argent, je veux rien te devoir. Rien du tout. » Grognement en retour : « Je ne t’ai rien demandé en retour. Garde ça. Cet argent est pour ma soeur et puisqu’elle n'est plus là, il est à toi, point à la ligne. »

Et puis, elle était bornée, Sorcha. S'il fallait qu’elle refasse des virements jusqu’à ce qu’il baisse les bras, alors elle se ferait une joie de se rendre à la banque tous les jours. Finalement, elle finit par oser le regarder, croiser leurs iris et pendant une seconde, elle comprend ce que Maureen avait trouvé à cet ours mal léché. « C’est pas comme ça que ça marche chez moi, et ça marchera jamais comme ça. » Elle tape nerveusement des ongles sur le bois de son bureau : « Tu vas t’imaginer bien des choses. Je n’ai jamais voulu que tu prennes cet argent pour dévaliser les boutiques, ça n’a rien à voir. Je veux que vous puissiez continuer à vivre en sécurité et que vous sachiez que vous avez une réserve de secours en cas de problème. Je ne veux pas que l'argent soit une quelconque entrave à quoi que ce soit pour eux. » Et puis finalement, il assène son dernier rugissement : « Plutôt que de le faire dans mon dos, peut-être que si tu avais eu le courage de me le demander par hibou ou de venir m’en parler, on aurait pu convenir d’une autre somme à mettre sur chacun de leur coffre, mais le verser directement dans mon portefeuille ?(…) Reprends ton argent et utilise le pour un truc plus lucratif, un don à Ste Mangouste ou j’sais pas quoi. » 

Ce n’était pas une oeuvre caritative, c’était pour la famille. « Une part des mes bénéfices leur revient déjà, mais c’est très gentil à toi de me le suggérer.  » Le sarcasme dans sa voix est palpable, après tout il venait de répondre sa haine sur elle mais savait-il quoi que ce soit sur la jeune femme ? Elle avait brillé par son absence une bonne partie de son mariage, certes, mais pour le moment, il la chargeait gratuitement sans avoir la moindre idée sur ses intentions ou même sa vie en général. Si, Niall savait désormais qu’elle avait un bureau. Hourra. « Aurais-tu accepté si je te l’avais demandé ? Nous savons tous les deux que non. Mais tu as raison, j’ai été impulsive et je n’ai pas pensé à la façon dont tu traduirais mon geste. » Car il s’agissait là de la traduction la plus horrible que Sorcha aurait pu imaginer. La voyait-il comme une femme hautaine à lui jeter sa bourse d’un air dédaigneux ? Paysan, diraient ses traits alors qu’elle se délesterait de la minuscule besogne de centaines de gallions. Mais non, elle était loin d’être comme ça, au contraire, simplement, il fallait lui laisser une chance de s’expliquer : « Je suis sincèrement désolée que tu le prennes ainsi. Mais je t’en prie, considère cela comme un don que je fais à Maureen. Garde le, utilise le uniquement en cas de besoin si tu préfères ne pas compter dessus au quotidien. Et si jamais tu n’en as pas l’utilité de toute ta vie, alors tu pourras te convaincre que ça n’a été qu’une simple insolence de ma part de penser que des gallions pourraient racheter mon comportement. » Sa voix est de nouveau posée, comme si elle avait prit le temps de réfléchir à ses mots, pourtant ils sortaient librement d’entre ses lèvres : « Je ne veux pas être ton ennemie, ni que tu t'imagines que je mets le nez dans tes affaires pour venir remuer ta vie dans tous les sens et y mettre mon grain de sel. J’ai beaucoup de tords mais je ne pense pas être mauvaise ; je n’ai rien à dire sur ce que tu fais et la manière dont tu le fais. J’admire beaucoup ta manière de prendre les choses en mains depuis que tout cela s’est produit, n’en doute pas. » Ce n’était pas de la flatterie gratuite, elle se doutait bien qu’élever seul une flopée d’enfants en bas âge était difficile. « Ce n’est pas en ces temps qu'il faut garder des rancunes. » Ils savaient tous les deux qu’un autre combat les attendait dehors.

(c) élissan.


outfit: inspi
Contenu sponsorisé





Aller en hautAller en bas