cuando no está bien feat. sorcha

C'était encore les vacances, rien de bien palpitant ne se passait au Cognard Ivre de Londres. Il fallait attendre encore un petit mois avant que les diverses compétitions ne reprennent et ce n'était pas pour déplaire au propriétaire qui avait bien envie de vivre une nouvelle fois les débuts d'une saison ou les paris étaient déjà bien avancés. Il avait lui même mit quelques galions ici et la, histoire de jouer petit, participer. Il n'était pas du genre à miser trop gros sans avoir les bonnes informations en sa possession. Il ne mettait pas sa petite fortune en jeux pour des paris risqués sans queue ni tête qui sont fondés sur une toux de l'attrapeur ou encore du fait qu'il soit passé sous une échelle. Non, il lui fallait du concret, comme cette fois ci ou il avait gagné dix fois plus que sa mise parce que le médecin de l'équipe d’Irlande avait un peu trop parlé avant le match contre la France. Qu'il aimait les gens bavards, franchement.

Alicia n'était pas la ce soir. Elle avait comme tout le monde droit à des jours de repos et ca tombait sur cette paisible soirée du mercredi soir ou pas grande monde était présent. Le petit nouveau ainsi qu'un plus ancien barman étaient présents pour assurer le service. Paco lui, n'avait pas grand chose de mieux à faire de toute façon et avait prit la peine de s'installer dans son bureau pour faire la paperasse. C'était comme si la brune lui avait murmuré de les faire alors même qu'elle n'était pas la pour l'enfermer dans son bureau. Il faisait quelques allers retours dans la salle pour voir si tout aller bien ou encore pour se servir une bière fraîche histoire d'accompagner ses calculs, mais son regard fut attiré par un fantôme du passé, un double même pourrait il dire. Il resta interdit quelques secondes, retrouvant toujours la silhouette de la femme de son ami morte depuis un an. Cela lui faisait un pincement au cœur, mais ce n'était pas elle, c'était sa sœur jumelle, grande absente de tous les événements familiaux alors même qu'elle était la marraine de Bran et tante de tous les autres.

Verre en main, il se place devant elle de l'autre côté du bar. « Mademoiselle Howell. Quel bon vent vous emmène à Londres ? » Elle qui n'y mettait jamais les pieds ou en tout cas, il l'aurait entendu dire par Niall qui lui même n'avait encore jamais eu la chance de la voir. Était elle la pour cesser de faire l'autruche et enfin s'impliquer dans les affaires de sa défunte sœur? Il attrape la bouteille de whisky pur feu et en reverse dans le verre vide de la blonde. «  Ca faisait longtemps Sorcha. » Depuis quand ? Ils communiquaient de temps à autre dans le cadre de leur travail, mais rien de plus. Leur dernière entrevue était des années plus tôt aux USA alors qu'ils avaient des vies bien différentes que celles d'aujourd'hui. Ca faisait presque étrange de la voir, un fantôme du passé qui devait faire bien du mal à Niall de voir la dite jumelle si elle était bel et bien la pour ça.

Elle a mal au crâne, Sorcha. Ça tape dans la boite crânienne, trop de choses qui tournent dans sa tête, trop de questionnements qui l’empêchent de dormir depuis des jours. Ses collègues de travail avaient fini par se rendre compte du dépérissement de la jeune femme et lui avait octroyé quelques vacances mais cela ne l’avait aidée en rien puisqu’elle avait simplement emmené ses dossiers à la maison et qu’au lieu de faire les cent pas dans son bureau, elle les faisait chez elle. Pour ne rien arranger, la jeune femme sentait la situation lui échapper au fur et à mesure avec Niall, un peu comme si elle avait joué trop tôt ses pions et qu’il l’avait mise en échec quasi instantanément : elle devait réfléchir pour ne pas finir échec et mat, même s’il semblait bien parti pour le faire. Au delà de ça, il n’était pas le seul à souffrir de l’absence de Maureen : il n’y avait pas un instant où Sorcha ne pensait pas à elle, l’étape la plus difficile étant de se lever et de se préparer le matin en ayant le reflet d’un fantôme du passé dans la glace.

En résumé, rien ne va. Même au niveau du Ministère, c’est la pagaille. Les derniers événements ont réveillé une espèce de psychose chez ses collègues, quelque chose d’insidieux et de mauvais qu’elle ne souhaitait pas connaître pour le moment, pas tant qu’elle aurait rassemblé les morceaux de sa vie pour en faire quelque chose de potable, elle ne pourrait se lancer dans aucun combat tant que  des choses ne seraient pas réglées de son côté.

Mercredi soir : rien à faire et encore à ressasser, ça suffit. Il faut qu’elle sorte un peu, même si son cercle de connaissances est très restreint ici en dehors de ses collègues de travail (et pour une fois, Sorcha avait décidé de ne pas se noyer dans le travail), elle décide de se rendre en ville. Ses pas la mènent devant un bar dont le nom lui rappelle vaguement quelque chose sans toutefois lui revenir complètement. Poussée par l’élan de spontanéité qu’elle ressentait, elle passe les portes pour constater que l’endroit grouille de monde ; si ça n’était pas dans le travail, eh bien la sorcière se noierai dans l’alcool. Presque immédiatement, elle sentit un regard la dévisager, sentiment très inconfortable qu’elle aurait pu ignorer si la personne en question n’était pas une vieille connaissance. Prenant naturellement place au bar, sa silhouette se découpait curieusement des habitués, ça se voyait qu’elle ne fréquentait pas ce genre d’établissement d’ordinaire, elle détonait fortement avec l’homme derrière le bar, qu’elle identifie probablement comme le patron vu les regards que lui portaient les autres clients. « Bonsoir, Paco. Je suis ravie de te revoir, moi aussi. » Leur rencontre avait été brève, aux Etats Unis mais Sorcha s’en souvenait comme si c’était la veille. Aussi, elle décide de ne pas jouer les ours qui sortent de leur grotte et de feindre d’être à l’aise tandis qu’il lui sert un verre : « C’est sur le compte de la maison ?  » Elle tente de sourire, attire le verre à ses lèvres pour humer le whisky qui curieusement, lui rappelle des souvenirs datant de ses vacances en Irlande. « Je crains que ce ne soit pas un bon vent qui m'amène, malheureusement. Je vois que tu t’en sors pas mal. Aux dernières nouvelles, tu étais marié et en train de construire ta vie aux Etats Unis, je constate que cela n’a pas tout à fait fonctionné.  » Si elle savait, la blonde… Et puis elle préfère parler des échecs de Paco plutôt que des siens.

Un fantôme du passé venait de faire son apparition dans son bar et Paco retint son souffle. C'était comme si Maureen était de retour et il eu une pensée instinctive pour Niall, mais rapidement les liaisons se font dans son esprit et il comprend. Il comprend que ce n'est pas la femme décédée de son ami, mais sa sœur jumelle, grande absente de la vie de ces derniers depuis des années. Si fantôme il y avait : ils étaient deux. Elle ne semble pas être la pour lui de toute façon. Elle était au courant de son activité, mais ne semblait pas le chercher pour autant. Pourquoi de toute façon ? Leur dernière rencontre physique remontait à plusieurs années et depuis, ce n'était que des échanges via hiboux afin de parler travaille. En somme, ils étaient des inconnus, mais d'après lui, il avait bien plus de contact qu'avec le reste de la famille. Il sert la jeune femme qui semble tout aussi heureuse de la revoir que lui et lui demande si c'est offert par la maison. « On dira que c'est ça oui. Le premier verre en tout cas. » Souriant, il faut dire qu'il est quand même intrigué de la voir la. Ce n'est pas vraiment l'image qu'il avait gardé d'elle, bien que ce fut dans un bar qu'ils c'étaient rencontrés.

Elle poursuit en annonçant que ce n'est pas de guetté de cœur qu'elle se retrouve ici et il craint le pire. Toutes ces énigmes l’intéressait beaucoup, il faut dire que Paco est quelqu'un de véritablement curieux et ça n'aide pas lorsqu'il y a ce genre de non dit. Il ne peut s'empêcher de rire jaune à ce qu'elle disait en suivant. Oh, elle avait quelques chapitres de retards. « Tu as loupé quelques hiboux depuis le temps ! » Il se sert aussi un verre de whisky et la pointe du doigt. « Divorcé, puis remarié dans cette bonne vieille ville. Ça n'a pas fonctionné comme tu peux le voir. Encore. Mais bon, les affaires sont fleurissantes, alors je ne vais pas me plaindre. Par contre toi... j'ai tout un tas de questions. » Enfin un tas, c'était probablement pas le cas, mais il avait de quoi en poser oui. Alors tout en passant le torchon comme tout bon barman de substitution, voir même de troisième main vu qu'Alicia avait lâché le contrôle à son apprenti, il commença.

« Raconte moi donc. Aux dernières nouvelles, tu n'étais même pas venue aux obsèques... ni même t'occuper de ton filleul et de tes neveux et nièces... » Ils étaient tous les deux parrain et marraine du même petit lardon de Maureen et Niall alors il savait, qu'elle n'était pas encore venu le prendre dans ses bras, lui apporter un cadeau en main propre ou encore faire acte de présence. « Y a du changement dans l'air ? Ou c'est juste ton boulot au Ministère qui te pousse à la consommation d'alcool ? » Ou les deux ? Il ne savait pas trop, à voir, il ne connaissait pas vraiment la blonde qui se trouvait devant ses yeux, mais il savait qu'elle n'était pas le moins du monde famille et qu'elle était trop dans le monde du travail, ce qui entrait souvent en collision ensemble. Autant dire que ça ne faisait pas bon ménage.