qu'est-ce que tu fous là ? ft. Regulus

 

qu'est-ce que tu fous là ?
✘ Sirius & Regulus
▬ Invitation officielle du ministère pour rencontrer le ministre des Sports magiques avec le reste de son équipe, sa mère en avait parlé toute la matinée et Regulus aurait dû sauter de joie. Ce n'était pas la première fois qu'il croisait l'homme, mais c'était la première fois qu'il allait le rencontrer dans le cadre professionnel. Il aurait dû, mais devoir aller au ministère impliquait prendre le risque de croiser Sirius, devoir aller au ministère voulait dire être accompagné d'un chaperon, sympathisant de Voldemort qui se fondait dans la masse pour s'assurer que Regulus resterait sur les rails, autant pour son bien que pour celui de sa famille. Croiser Sirius était le scénario catastrophe, avec un peu de chance, il serait tout à fait capable de l'éviter, les deux départements n'étaient certainement pas au même étage et les aurors devaient être sur le terrain, apprentis ou non. Sa mère n'y pense même pas, sa mère de toute façon ne parlait plus de Sirius, la moindre mention la lançait dans une colère noire pour qu'ensuite derrière la porte l'adolescent entendait ses pleurs. Trop fière pour montrer sa tristesse, trop fière pour l'admettre ou en parler. Cela faisait un an qu'il n'entendait plus de pleurs et plus longtemps que le prénom de son frère s'était échappé de ses lèvres. Trop douloureux, ce fut un véritable soulagement lorsque Sirius avait quitté l'école, un soulagement parce qu'il ne craignait plus de le croiser dans un couloir, dans la bibliothèque ou dans le parc. Et pourtant, il voudrait pouvoir partager tous ces moments avec lui, il aurait voulu parler du quidditch, du futur et du reste.

Regulus savait donner l'image que la personne en face lui voulait qu'il lui donne. Ses parents voulaient un fils parfait ? Il était le fils parfait. Le ministre des Sports magique voulait un jeune joueur motivé et volontaire, il serait ce jeune joueur motivé et volontaire. Les mangemorts voulait un poster boy ? Il serait le poster boy. La rencontre terminée, le ministre parle avec les joueurs autour d'un verre et un petit buffet. Les temps sont durs, mais pas pour tout le monde, alors que des sorciers nés-moldus se font assassiner, les voilà qui discutent et dégustent.

Le jeune joueur a besoin de prendre l'air, profitant des accolades pour se glisser hors de la pièce, s'il pouvait échapper l'insouciance et son chaperon alors sa journée n'aurait pas été vaine, finissant par ralentir le pas dès qu'il était assez loin de tout ce remu-ménage. Un soupire s'échappe de ses lèvres, gardant la tête basse lorsqu'il croise quelques employés, son visage est encore inconnu, qu'il en profite. Mais il n'est pas un inconnu pour toutes les personnes qui travaillaient au ministère, son cœur manquant un battement quant au détour d'un couloir, il tombe nez à nez avec Sirius. Son cœur manque un battement, alors que son cœur entier se tends, prêt à donner l'image que Sirius voulait de lui. La haine et la colère de son aîné l'enveloppaient déjà, alors que les mots sont crachés à sa figure. Il hausse un sourcil, restant calme, levant le menton légèrement.

« Il n'y a vraiment que toi pour penser avoir le monopole d'arpenter les couloirs du ministère. » Répondait-il d'un ton glaçant et incisif. « Je suis un invité du ministre des Sports magiques, donc ne t'inquiète pas, je ne suis pas ici pour longtemps. Voilà, tu peux continuer ton chemin. » Casse-toi Sirius, c'est tout ce que tu sais faire de toute façon.


Ça recommençait. Regulus se figea alors que son aîné se levait. Sursautant lorsque la vaisselle se brisa sur le sol alors que Sirius criait. C'était l'escalade une fois de plus et sa mère était lancée, mais son grand-frère avait déjà quitté la pièce. Walburga se rasseyait, Regulus garda le nez dans son assiette, qu'il termina en silence. Il adressait un regard désolé vers Kreattur qui était venu ramasser la vaisselle tout en marmonnant contre Sirius avant de faire un geste discret de réconfort au plus jeune. Le cœur lourd, le serpentard n'avait plus vraiment faim, mais il se força et une fois qu'il avait terminé demanda l'autorisation de sa mère de pouvoir rejoindre sa chambre. La matriarche des Black ne l'écoutait pas, plongée dans ses pensées. Se hâtant de rejoindre l'étage supérieur, Regulus espérait pouvoir calmer son ainé en changeant le sujet, mais alors qu'il atteignait le premier palier, il tomba nez à nez avec son frère.

« Si-sirius ? » Sa voix se brise alors qu'il remarque la malle derrière son interlocuteur. « Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu fais ? » Regulus sentait les larmes lui monter aux yeux, il ravale la douleur, cherchant le regard de son aîné, son cœur battant la chamade. Il connaissait déjà la réponse, il n'était pas idiot, lorsqu'il posait la question, il la demandait de manière générale, lui demandant si c'était une bonne idée et surtout s'il avait conscience de ce qu'il était en train de faire réellement.

 

qu'est-ce que tu fous là ?
✘ Sirius & Regulus
▬Laisse-moi tranquille. Un soupire soulève la poitrine du jeune sorcier qui se demandait à quoi jouait Sirius. S'il voulait que ça se termine en duel de baguette magique, fine, mais ça ne sera pas Regulus qui lancerait le premier sort. Il avait une réputation à ne tenir maintenant, pas uniquement celle des Black, mais celui d'attrapeur de l'équipe de Quidditch, d'afficher cette bonne image de sorcier sang-pur irréprochable. Un visage derrière lequel tous les sorciers jeunes ou adultes pouvaient se mettre et le soutenir. C'était ce qu'il voulait, lui aussi, devenir autre chose que l'héritier des Black. Le fiancé Black. Le petit-frère Black. Il voulait être Regulus. Il était Regulus. Il voulait tant qu'ils soient fiers et pourtant, il n'a jamais rien demandé, il ne s'est jamais vanté et ce n'était pas aujourd'hui devant le dédain de son aîné qu'il allait le faire. Il pourrait pourtant, lui cracher à la figure qu'il n'était pas là en tant que portefeuille, mais que joueur. Qu'il allait devenir la coqueluche dont il entendra parler tous les jours au point de lui en donner la nausée. Et que les filles allaient l'adorer, même si au fond la seule personne qu'il voulait entendre dire qu'il l'aimait était cette même personne qui le détestait certainement à ce moment précis. En vérité, la haine de Sirius ne l'atteignait plus, parce qu'elle était devenue monnaie courante. Ou alors elle l'atteignait moins parce que maintenant, il aimait quelqu'un d'autre plus que son frère et c'était le seul qui pouvait lui en vouloir d'être ce qu'il était.

« Peut-être, et alors ? Ça te poses un problème si je soutiens financièrement des personnes qui sont passionnés par ce qu'ils font ? Tu n'as pas de passion toi Sirius ? » Qu'il sifflait sans hésitation, faisant un pas supplémentaire vers son aîné, gardant la tête haute. « Pourquoi t'es pas sur le terrain à chasser les sorciers responsables des meurtres des né-moldus ? Si vous faites tous la même choses ce n'est pas surprenant qu'il y ait des morts. » Il était auror après tout, censé les protéger. Tous, sans exception.

Voilà ce que pensait Regulus.

Lui était déjà condamné, parce qu'il fallait rattraper l'erreur de son aîné. Parce que son père était trop lâche pour prendre la marque, parce que leur cousine à insister que ça serait le meilleur moyen pour ses parents de prouver leur loyauté au Lord, en sacrifiant leur fils adoré, parce que Regulus était persuadé que ses parents voulait le meilleur pour lui. Et il s'était trompé, parce qu'on l'a laissé se faire embobiner, parce personne a pris le temps de réaliser qu'il était peut-être plus ce qu'il paraissait. Alors, Regulus s'était laissé mourir à petit feu, pour devenir Regulus Black. Maintenant il comptait sur son frère ennemi, et ses autres collègues si pieux et irréprochables, pour sauver le plus de monde et surtout pour que le prénom de Dirk ne finisse jamais dans un encadré de la Gazette de sorciers.


J'me casse. Lui répliquait Sirirus, le visage de Regulus se tordait, horrifié.

La peur lui prenait le ventre alors que mille et unes question se bousculaient dans la tête, les tripes soulevées par un haut-le-cœur. Il se mordait la langue pour ne pas éclater en sanglots, parce que ça énerverait son frère encore plus et aussi parce qu'il devait être fort. Il était un Black, les Black sont fier, les Black ne laissent pas les autres voir leurs faiblesses. L'adolescent de quatorze ans craignait que ses jambes se dérobent sous son poids s'il ne bougeait pas, alors il fait un pas en avant vers son ainé. Aîné qui lui déversait sa haine au visage, un gémissement se coinçant au fond de sa gorge. Il accusait le coup, non sans que son cœur une fois de plus se serre dans sa poitrine, il ne sentait pas bien. Son grand-frère le menaçait de ne pas se mettre en travers de son chemin, pourtant par réflexe instinctif, son corps se mit alors entre Sirirus et les escaliers. Il ne s'agissait pas d'un acte de courage, ni une volonté d'aller à l'encontre de son aîné. Non, c'était une nécessité, un besoin de tenter de convaincre son frère de ne pas partir, de rester et de ne pas le laisser seul ici.

« M-mais, où est-ce que tu vas aller ? » Parvenait-il a lui demander dans un hoquet, gérant mal ses émotions. « T-tu ne peut pas faire ça tout seul... » Qu'il lui rappelait, tendant sa main vers son aîné. Il espérait que son frère allé lui prendre la main, qu'ils allaient partir ensemble et que du coup, ça ira. Regulus se tenait debout penaud, son cœur battait la chamade douloureusement dans la poitrine. Il n'avait jamais vu son frère autant en colère, il ne sait pas quoi dire ou quoi faire. Ne pars pas. Ne pars pas sans moi.

 

qu'est-ce que tu fous là ?
✘ Sirius & Regulus
▬ Il lui avait tendu la perche. Regulus s'attendait à ce qu'il s'en saisisse pour le battre avec, comme si rien n'avait changé depuis tout ce temps. Pourtant, il avait changé, plus que son frère ne pouvait déceler en se tenant face à lui, ce poker face parfaite qui trompé tout le monde. Regulus assumait, tout ce que les autres pensaient, comme le poids qui venait avec et il ne bronchait pas, il ne vantait pas de cette force de subir autant de préjugés et la seule personne qui avait pris le temps de le connaître vraiment, il n'avait pas pu le noyer sous les éloges ou crier son amour. Parce qu'un Black ne pouvait pas aimer un né-moldu. Un Black ne pouvait pas aimer un homme. Regulus, il ne voyait de toute façon pas en quoi ça ferait avancer les choses, aujourd'hui personne ne le croirait, parce qu'il avait mis fin à la seule relation qui comptait vraiment pour lui. Le sorcier se contentait de jouer son rôle et lorsqu'il se retrouvait seul, il se laisser tomber, épuiser par les efforts, incapables de crier ses peines et ses craintes. Il avait changé parce qu'il savait la vérité, la violence et il n'avait rien demandé de tout cela, pas plus que ses parents qui, fidèle a eux même se pliaient aux conséquences sans volonté de se battre. Regulus allait devoir le faire seul, contre tous. Tant pis, il savait que c'était la bonne chose à faire.

Sirius attrapait la perche et lui assenait un coup. Un autre. Et son cœur soupire, une nouvelle fissure de créer, la douleur est semblable à un coup dans le bas-ventre. C'était facile, même trop facile et le sourire insolent qu'affichait avec fierté Sirius lui donne la nausée. Il n'a pas changé, en tout cas pas à l'égard de son frère et il s'en fichait de lui, comme du reste.

« Félicitation, tu es donc capable de perdre ton temps avec moi plutôt que de faire du véritable travail d'enquêteur... Mais ça ne m'étonnes pas, tu as toujours cherché la facilité pour porte de sortie. » Qu'il sifflait, en se penchant un instant vers Sirius. « Le monde sorcier est voué à sa perte si ses agents sont proie à une paranoïa qui fera autant de victimes que les véritables responsables. » Il reculait presque aussitôt, par précaution afin de ne pas s'en prendre une de la part de son aîné. « Je pensais que tu valais mieux que ça Sirius Black. » L'arrogance de Regulus reviennait au galop, mais puisque son frère venait de l'accuser de meurtre, il pouvait tout aussi bien lui faire comprendre qu'il n'était pas un ennemi à sa hauteur. Il aurait préféré lui tomber dans les bras, lui dire à quel point il lui avait manqué. Ils n'étaient plus frères depuis ce jour-là et ça lui retournait l'estomac rien que d'y penser.


Je veux venir avec toi.

Les mots restaient coincés dans la gorge de Regulus qui se tenait face à son aîné qui bouillonnait, cherchant les mots pour le calmer, pour lui demander de le prendre avec lui, de ne pas le laisser seul ici. Parce qu'il n'allait pas revenir, il reviendrait jamais, Regulus le savait, Regulus le sentait et s'était tout un monde qui s'écroulait devant lui. Il voudrait être plus brave, il voudrait être capable de dire à son frère qu'il ne défendait les idées de leur famille que parce qu'il voulait plaire. Plaire aux parents, à ses amis, qu'il y avait quelque chose de rassurant à savoir qu'ils ne les décevaient pas eux, mais il ne voulait pas non plus le décevoir lui. À trop vouloir plaire à tout le monde, il finissait finalement par décevoir la personne qu'il admirait le plus et qui s'apprêtait à l'abandonner. Peut-être que Sirius s'en fichait de lui ? Non, c'était son frère. Il perdait ce qui lui restait de couleur sur le visage quand la voix de son frère résonne comme un écho, qu'il s'approche et pendant un instant, Regulus se raidit, reconnaissant sa mère dans les mouvements de son aîné. Il étouffait alors que les mots le transperçaient sans once de sympathie, son cœur éclata, lui coupant le souffle. Les larmes lui montaient aux yeux alors qu'il baissait la tête, regardant cette main sur son buste, il gifla cette main qui n'était pas la bienvenue, alors qu'il faisait un pas en arrière.

« Je te déteste Sirirus, tu penses qu'à toi ! Tu gâches tout, toujours tout ! » Qu'il s'exclamait avant de bousculer violemment son frère et de rejoindre sa chambre, claquant la porte et éclatant en sanglots dans son lit.

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