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Ou l'on archive d'avantage que des dossiers

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Où l'on archive d'avantage que des dossiers
13 août 1979 ; Archives du Bureau des Aurors, Ministère de la Magie, Londres, Angleterre ☾ let us preserve what must be preserved, perfect what can be perfected and prune practices that ought to be prohibited.
Lundi. En temps normal, déjà, James le considérait comme le pire jour de la semaine. Quand il n'était pas de permanence, et que Lily n'était pas de garde, ils passaient leur week-end à profiter d'être ensemble, et pas seulement au lit. Ils s'étaient jurés que malgré les temps troubles, ils n'en oublieraient pas de vivre aussi, ils ne manquaient jamais de se balader en ville - Lily lui faisant découvrir le Londres moldu - ou encore mieux, à la campagne. Ils partaient tôt le matin, un panier de victuailles sous un bras, une tente sous l'autre, à la découverte des Highlands d'Ecosse, des plages d'Irlande et des forêts du Pays de Galles. Ils n'utilisaient la magie qu'en de très rares occasions, tout au bonheur simple de se retrouver à deux. Les jours d'été se prêtaient aux nuits les plus claires et pour lui, il n'y avait pas plus merveilleux que de coucher à la belle étoile, et de sourire à l'éclat des astres qui se reflétait dans le vert de ces yeux qui valait tous les joyaux du monde...

Comment, dès lors, reprendre avec joie et enthousiasme le chemin inverse pour la destination bien moins bucolique et accueillante qu'était le Ministère ? D'autant qu'il y régnait une atmosphère particulièrement tendue depuis la seconde attaque sur le Chemin de Traverse. Le Bureau, plus que jamais débordé, était gangrené de l'absence de plusieurs de ses éléments les plus chevronnés, blessés et mis en arrêt le temps de leur convalescence? reportant tout sur les apprentis. James aurait pu s'en réjouir, car c'était une sorte de formation accélérée. Mais c'était sans compter son superviseur qui, pas encore convaincu du crédit qu'il pouvait lui donner, en profitait pour mettre à l'épreuve la promesse que James lui avait faite : ne pas le décevoir.

« J'y crois pas... J'ai été assigné et je me retrouve ENCORE aux archives ! » Il n'avait pas pu s'empêcher d'accompagner son cri d'un coup de poing vigoureux contre une rangée de dossiers volumineux qui traînaient plus qu'ils ne trônaient sur les étagères qui s'étendaient à perte de vue. Il lui apparaissait d'ailleurs que la salle des archives s'étirait à l'infini dans les sous-sols du Ministère. Avec sa lumière légèrement bleuté pour ne pas abîmer les plus vieux parchemins, sa température résolument fraîche pour mieux conserver l'encre et ses murs de pierre qui se distinguaient derrière les différents rangements, elle donnait l'impression d'être un curieux mélange entre la bibliothèque et les cachots de Poudlard. Deux endroits qu'il n'avait fréquenté qu'en cas absolument nécessaires, l'un parce qu'on s'y ennuyait beaucoup trop, les autres parce qu'ils étaient le repère favoris de Servelus et que moins il en voyait la tête, mieux il pouvait lutter contre ses relans de haine à son égard. Avec plus ou moins de succès.

Réalisant qu'il venait de perdre une pensée pour l'être qu'il vomissait le plus au monde, il remonta ses lunettes sur son nez et entreprit de classer minutieusement les rapports comme le lui avait demandé Fabian Prewett. Entre deux consultations, il grommelait toujours sur l'injustice du sort lorsqu'un bruit de pas feutrés le fit se retourner vivement, baguette en main. Un réflexe de formation qu'il avait particulièrement bien adopté, bien qu'à cet instant, il pouvait sembler quelque peu excessif. Après tout, qui l'attaquerait en plein sein des seins ? Vigilance constante. La voix de Maugrey résonnait dans sa tête et il esquissa un sourire. Incontestablement, et bien que leurs deux rencontres en dehors des semi politesses professionnelles ne leur avaient que peu donné l'occasion de parler, le fait de passer du temps avec lui déteignait quelque peu. A la différence que James était encore et toujours le plus séduisant des deux !

Le bruit se réitéra et James lança : « Sortez de là ou je vous stupéfie ! » Son ton était calme mais la menace était clairement audible. Et il n'hésiterait pas.

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Où l'on archive d'avantage que des dossiers
13 août 1979 ; Archives du Bureau des Aurors, Ministère de la Magie, Londres, Angleterre ☾ let us preserve what must be preserved, perfect what can be perfected and prune practices that ought to be prohibited.
L'ennui et la lassitude l'étreignait depuis quelques jours déjà, voire semaines même, s'étant imaginée lorsqu'on lui avait promis un court métier qu'elle pourrait être utile et se voir un tant soit peu éclore au milieu des autres. Le manoir familial glacé l'oppressait et toutes ces discussions à propos du mariage la mettait mal à l'aise au plus haut point. Elle n'avait pas plus envie de se lier à Regulus que passer sa vie enfermée dans un foyer dénué d'amour où elle devrait s'occuper en solitaire à longueur de journées. Certes, cela ne la changerait pas beaucoup de la vie qu'elle avait mais... Ne pouvait-elle vraiment en espérer plus ? Ne pouvait-elle être mieux qu'un objet destiné à assouvir des pulsions, tomber enceinte et tenir un foyer ? Elle savait avoir été élevée dans ce but. Elle savait également que c'était son unique fonction, pièce défaillante de la famille car n'ayant pas les bons attributs. Mais quand bien même ? N'y avait-il que dans ses rêves qu'elle pourrait jamais goûter un peu à la vie ? C'était cruel.

Et le travail l'était tout autant, l'ayant choisi afin d'être près de lui mais se voyant encore une fois reléguée à l'invisible et la bonne à tout faire. Pire encore, le supérieur de ce dernier semblait ne pas l'apprécier le moins du monde et lui avait même fait subir un interrogatoire hors norme dont elle se souviendrait toute sa vie. On lui avait bien fait comprendre qu'elle n'avait rien à faire ici. Qu'elle n'y avait pas plus sa place qu'ailleurs et qu'elle ferait mieux de retourner dans les jupons de sa mère à compter les couverts de l'argenterie. Dans un sens, ça la révoltait. Elle avait envie d'hausser la voix, de leur dire qu'elle était plus que ça... De leur prouver surtout, qu'elle pouvait avoir une utilité et n'était pas juste une statue de glace encombrante qu'on tolérait à peine dans un coin de la pièce. Mais de l'autre... Elle ne se sentait pas capable de lutter. Elle n'en comprenait même le but, ces derniers ayant déterminé qu'elle ne serait jamais des leurs avant même qu'elle ait pu dire un mot. Il n'empêchait qu'elle continuait d'accomplir tout ce qu'on lui demandait, même s'il n'y avait que des tâches ingrates et fatigantes comme ouvrir le courrier ou trier les dossiers. S'ils tentaient de mettre sa patience à l'épreuve, ils allaient être surpris. Et peut être par ce biais leur prouverait-elle qu'elle était plus digne qu'ils ne le pensaient, qui sait ? Elle pouvait toujours rêver.

Aujourd'hui on s'était décidé à l'envoyer aux archives avec une pile monstrueuse de dossiers à classer, s'étant sûrement dit qu'au moins on ne la verrait traîner dans les parages à demander à s'occuper. Ça n'avait pas été dit sur ce ton, bien sur, mais la demoiselle n'avait jamais été bien dupe et se doutait des intentions cachées derrière la manœuvre, bien qu'elle n'ait pas relevé. Comme toujours. L'éducation élitiste et les bonnes manières ancrées au plus profond de la chair. Un soupir passa la barrière de ses lèvres alors qu'elle descendait au cœur du ministère les bras bien chargés, voyant à peine devant elle ou pour ainsi dire pas du tout, se cognant souvent et s'éraflant quelque peu contre un mur avant d'arriver dans la vaste pièce humide et sombre à la lumière tamisée qui ne l'aidait pas dans toute cette affaire. Habillée très légèrement à cause de la chaleur extérieure, le contraste ambiant la fit tressaillir, un frisson remontant le long de son échine. Elle avait froid. Il ne manquait plus que ça. Longeant les allées en aveugle, ses ciels dirigés vers les hauteurs où les titres des différentes sections étaient indiquées, elle finit par sursauter lorsqu'une voix s'éleva, son équilibre se rompant tout bonnement et les dossiers volant au ralenti avant de s'écraser avec un bruit sourd à terre. « Oh non ! C'est pas vrai... » La mine déconfite, elle s’accroupit prestement et essaya de remettre de l'ordre dans le foutoir qu'elle venait de causer, des pages manuscrites s'étant échappées et devant retrouver à quelle liasse elles appartenaient. A ce rythme là, elle en aurait réellement pour la journée, prenant sa tête dans ses mains totalement désespérée. « Comment je vais faire... » Se rappelant alors de la voix ultérieure qui l'avait, si elle se souvenait bien dans sa frayeur, menacée, ses perles bleutées accrochèrent une silhouette dans la pénombre, fronçant légèrement les sourcils, mécontente. « Vous pourriez être plus doux, ou à défaut, plus aimable. Pourquoi menacer ses collègues ? Le monde ne tourne décidément pas rond... » Il n'y avait donc pas qu'au bureau des aurors qu'ils étaient tous fous... Mais ce constat ne la réconforta même pas, éternuant frigorifiée et attaquée par la poussière stagnante. Elle était descendue en enfer.

❆❆❆ outfit ❆❆❆

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