Look what you make me do ♚ Evan Rosier

Evan. Un prénom aux multiples significations que t’apprécies tout autant les unes que les autres. C’est certain qu’à choisir entre « de noble naissance », « bel ange » et un nom d’étoile un peu trop obscur à ton goût que peuvent porter certains de tes ancêtres, tel Vindemiator, c’est assez vite vu. T’es le premier et dernier enfant de Nodus et Syrma Rosier. Vu ton caractère, il valait mieux que tu sois un enfant unique. Déjà petit tu demandais énormément d’attention. Tu la cherchais, tu la quémandais dès que t’en avais l’occasion, quitte à surjouer quand tu n’arrivais pas à tes fins directement. Mais au moins, ça fonctionnait. Tu n’as jamais manqué de rien, l’inverse était même de mise. Cependant, t’as rapidement compris que si tu pouvais te permettre beaucoup de choses, il y avait des règles à respecter, des règles avec lesquelles tes parents ne rigolaient aucunement.

Votre famille fait partie des quelques sacrés d’Angleterre dont le sang est encore totalement pur. Une fierté autant pour toi que pour tes parents. On t’a toujours appris à te comporter comme tel, bien paraître en société et surtout ne pas salir le nom que t’as eu à la naissance. Tu n’y as même jamais pensé un seul instant. Depuis que tu t’en souviens, ça t’a toujours plu, même les mondanités.

Un des plus beaux jours de ta vie fut sans aucun doute celui de ton premier signe de magie. Tes parents s’étaient absentés, t’étais seul avec votre elfe de maison que tu ne supportais que très peu, parce qu’il ne méritait aucunement ton attention, encore moins ta gentillesse que tu n’accordais déjà qu’à très peu de monde. Il avait visiblement eu pour ordre de ne pas te laisser manger avant leur retour. Sauf que lorsque tes parents n’étaient pas là, tu te montrais généralement insupportable. Tu voulais goûter là maintenant tout de suite, et t’avais décidé que t’allais goûter à ce moment précis.

A ton plus grand étonnement, le gâteau qu’il avait préparé pour le soir même, hors de ta portée jusqu’à maintenant, avait volé jusqu’à toi et tu ne t’étais pas privé de te servir plus que de raison. T’en avais été malade pendant trois jours, t’es à jamais dégoûté des gâteaux, mais plutôt que de te faire la morale, tes parents t’avaient félicité et tu ne les avais jamais vu aussi heureux.

Depuis ce moment, ton père a commencé par passer de plus en plus de temps en ta présence. Non pas spécialement pour créer plus de liens entre vous, mais pour t’initier un minimum à la Magie. Il était hors de question que tu ne mettes les pieds à Poudlard sans aucunes bases. Le jour de tes onze ans, ce ne fut pas vraiment une surprise lorsqu’une chouette arriva à ton nom, avec la confirmation de ton inscription à l’école de Sorcellerie. Mais ça te semblait enfin concret et t’avais hâte d’y mettre les pieds. Clairement, ta baguette avait été la meilleure acquisition de toute ta vie. T’avais été insupportable jusqu’au mois de septembre, tu ne tenais plus en place t’avais même fait quelques nuits blanches avant le départ.

T’avais pas peur de t’éloigner de ta famille, t’avais même hâte d’avoir l’occasion de faire tes preuves, de leur donner une bonne raison d’être fier de toi aussi. Ça avait bien commencé étant donné que tu avais été réparti chez les Serpentards. Une première victoire que tu refusais d’être la dernière. Dès les premiers jours t’avais décidé de tout donner au niveau des cours. Tu ne voulais pas seulement avoir des bonnes notes, mais les meilleures, ou en tout cas le plus possible. Ton père t’avait toujours appris à ne pas te sous-estimer et encore moins à ne pas viser assez haut. T’étais pas le seul bon élément, mais t’avais essayé de te différencier le plus possible, quitte à mettre un peu ta dignité de côté lorsque t’étais avec tes enseignants pour essayer de t’attirer leurs grâces. Certains appréciaient, d’autres absolument pas.

En même temps, si tu te tenais toujours à carreaux devant eux, on ne pouvait pas totalement le dire que c’était la même chose lorsque t’étais entouré d’élèves. Tu t’étais assez rapidement fait des amis, pas n’importe lesquels, des gens de ton rang, des noms que t’avais déjà pu entendre de la bouche de tes parents, des personnes qui te méritaient, en fait. Plus vous grandissiez, plus vous partagiez les mêmes idéaux. Ce qui n’était certainement pas de trop vu le climat qui s’installait de plus en plus dans le pays. Si t’admirais d’ores et déjà ton père, il était devenu ton plus grand modèle et inspiration lorsqu’il avait rejoint les rangs des Mangemorts. Tu ne voulais plus qu’une chose, c’était de pouvoir t’en inspirer et de marcher sur ses pas. Tu n’avais jamais caché ton envie et ta soif de pouvoir, tu sentais aussi que t’étais destiné à de grandes choses et certainement pas aux côtés de la Magie Blanche. A force, tu l’as trouvée ennuyante. Banale et absolument pas digne de toi. T’aimes être provocateur, tester les limites des gens, forcément t’as été assez rapidement attiré par la Magie Noire et ce ne sont certainement pas tes parents qui allaient essayer de t’en dégoûter. Au contraire, t’as bien vu le regard de ton père s’éclairer d’une certaine fierté, plus grande que celle que tu pouvais y percevoir lorsque tu lui ramenais des notes que tu te tuais à garder le plus hautes possibles. T’avoues avoir triché à quelques reprises pour certaines, mais on a rien sans rien et tu t’es arrangé pour être discret dans ces cas-là.

T’avais surtout un peu de mal avec les cours théoriques. Non pas parce que tu n’arrivais pas à assimiler, mais parce que tu t’y ennuyais de plus en plus. Rester assis sur un banc d’école ne te suffisait clairement pas, t’avais l’impression d’être enfermé, de gâcher ton temps et ton potentiel. Un potentiel qui pourrait être utile à la bonne cause. Parce que c’était bien beau d’avoir des idéaux, mais t’avais envie de réellement pouvoir les défendre, de faire autre chose que de te contenter de remettre oralement en place ces Sang-de-Bourbe. Ca t’avait démangé à plusieurs reprises d’utiliser la magie, mais t’étais pas totalement inconscient, juste impulsif à tes heures. Si tu faisais ça, c’était juste un coup à te retrouver renvoyé de l’établissement, et t’avais pas besoin de ça. Surtout qu’après tes B.U.S.E.s, t’avais décidé de te tourner vers des études de Médicomage. Non pas spécialement pour l’attrait de pouvoir sauver des vies, mais tu te disais qu’au moins t’aurais pas de routine là-bas, tu pourrais aussi découvrir beaucoup plus de choses et t’étais tout autant fasciné par la matière qu’étaient les Potions. Quelque chose qui demande énormément de rigueur, qui n’est pas non plus à la portée de tout le monde. Puis en plus, être Médicomage, si ça te permettrait en effet de pouvoir sauver la vie de certaines personnes, tu te dis que tu pourrais tout autant la détruire. Et rien que l’idée de pouvoir décider de leur destin, de l’avoir entre tes mains te plaît énormément.

Les années continuent de passer, et tu te sens de plus en plus concerné par ce qui peut se passer un peu partout dans le monde magique. T’entends parler de l’Ordre du Phénix lors de ta sixième année et une fois de plus ce qui te révolte le plus, c’est de ne pas pouvoir encore agir directement. Ta majorité arrive, mais ton père est intransigeant, quelles que soient tes idées, tes capacités, n’importe quoi, tu devais finir tes études correctement à Poudlard avant de tenter quoique ce soit. T’aurais pu entamer cette dernière année en traînant les pieds, mais t’avais décidé d’être positif. Ce n’était plus que l’affaire de quelques mois. Tu décomptais chaque jour, et aussi étonnant que ça puisse paraître, t’arrivais encore à gagner de l’assurance en toi alors que t’en débordais déjà.

Tes ASPICs, tu les passes sans mal et t’as l’impression d’être libéré d’un poids énorme. Tu sais ce qu’il t’attend, ou du moins, tu savais ce que t’allais tenter de faire. Tu te doutais parfaitement que le Seigneur des Ténèbres n’allait pas prendre le premier hurluberlu dans ses rangs. Mais t’avais fait attention à te lier aux bonnes personnes déjà à Poudlard lorsque t’en avais l’occasion. Peu de tes proches sont des gens que t’apprécies réellement, mais plutôt des gens qui pourront t’être utile. Tu te doute que ton père n’y est pas pour rien non plus, mais tu te fichais pas mal de la manière dont t’avais pu avoir cette marque sur ton bras, le plus important étant que t’étais arrivé à ton but. Même si ce n’était que le début. Au moins t’avais l’impression d’être enfin toi-même.

Mais tu ne pouvais pas tout laisser tomber et juste être un mangemort non plus, malheureusement. T’avais tes études que t’avais déjà entamées qui te prenaient pas mal de temps, et en plus de ça, tes parents t’avaient bien vite parlé d’une fiancée. Tu savais très bien que tu n’avais pas vraiment le choix, que même si ça ne te bottait pas plus que ça, t’y étais destiné, t’étais l’héritier de la famille, aussi. Que tu n’allais pas risquer d’éteindre la lignée à cause d’un caprice. Qu’à côté de ça, t’avais plein d’autres points positifs, comme ton indépendance, et que tu n’étais pas non plus forcé de la respecter. Elle pouvait très bien être une distraction comme une autre, t’avais toujours apprécié avoir des gens à tes côtés pour qu’ils puissent céder à tes caprices après tout.