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des cernes jusque dans le cœur ☽ fabian

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des cernes jusque dans le cœur

Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui. C'est toi.


lundi 02 juillet 1979 ☽☽☽ début de matinée.

Premier jour de reprise, moment tant attendu, dernières semaines passées telle une lionne en cage à ruminer de sombres événements. La belle en devenait folle, incapable de tenir en place. De prendre du temps pour elle et se complaire dans cette inactivité à l'en rendre malade. Tout le monde lui disait de s'arrêter, de prolonger ses congés et se recentrer. Mais elle n'avait pas besoin de vacances Dorcas, elle n'avait pas besoin de l'avis des autres non plus. Comment pouvaient-ils savoir ? Qui étaient-ils pour comprendre mieux qu'elle cette douleur insipide qui bouillonnait dans ses veines ? Qu'en savaient-ils de ce qui était bon pour elle ? Que des mots. Vides de tout sens. Élucubrations de personnes pseudo-compatissantes voulant contrôler le peu de vie qu'il lui restait. Il était si facile de jouer au bon samaritain. Quelques conseils bien avisés, la chaleur d'une main posée quelques instants sur la fragilité d'une épaule gracile et ce regard, ce même regard qui la rendait barge, mélange savamment dosé d'une âme à la fois compatissante et éprise de pitié. A vomir.

La belle n'était pas de celles que l'on pouvait contrôler, encore moins influencer, et si elle n'avait été que trop occupée ces derniers jours, ça n'avait jamais été assez. Entre les funérailles à organiser en solitaire, période trouble d'où de rares souvenirs filtraient parfois, coquille vide ayant préféré se délester de pareil poids, et les visites fréquentes à Sainte Mangouste qui se parait désormais des atours d'un mouroir, il n'y avait eu aucune place pour le repos. Et à dire vrai, c'était en partie fait exprès. Bourrant ses journées à craquer, s'inventant quantité de choses à boucler et occupant un esprit que trop fertile à en exploser. Tout n'était que subterfuge pour l'empêcher de penser. L'empêcher de ressentir. Et plus encore, l'empêcher de dormir. Car de tous les maux, il n'y en avait plus grand que cet instant de parfaite vulnérabilité où la réalité la rattrapait en une vérité lancinante, pourfendant sa frêle silhouette à l'en faire flancher. Fermer les yeux était devenu tabou, les paupières à peine closes que le cauchemar reprenait vie, revoyant l'horreur d'une scène macabre qu'elle voudrait à jamais enfouie. Elle allait bien qu'elle disait. Mais qui serait prêt à la croire lorsque le sillon de cernes violacées creusait abondamment ce visage autrefois resplendissant d'où seule la peau semblait rester sur les os ? Personne n'était dupe. Comme personne n'avait réussi à lui faire entendre raison.

Une seule chose la maintenait à flot. Ou plutôt deux. Son frère, sur lequel elle se devait de veiller. Et sa mission en tant qu'auror et membre de l'Ordre, visant à arrêter tous ceux qui brisaient des vies comme s'il ne s'agissait que de bibelots. Or, si elle s’acquittait merveilleusement bien de la première tâche, n'ayant presque jamais quitté le chevet de l'être aimé, la seconde s'avérait plus compliquée. Écartée une dizaine de jours des opérations pour son bien comme ils s'évertuaient à le répéter, pensant qu'au bout d'un temps, ça sonnerait moins faux, rester tout ce temps inactive l'avait rendue plus aigrie encore. Plus violente et moins prompte à entendre raison. La vengeance ne devait pas obscurcir ses pensées, elle se le répétait sans discontinuer. Il était cependant bien difficile de ne pas se laisser envahir par haine et désespoir lorsqu'on se voyait rejetée et inapte à aider. Plus encore quand l'espoir s'insinuait d'enfin pouvoir batailler et qu'on nous coupait l'herbe sous le pied. Debout, raide comme un piquet dans le bureau de son superviseur, les poings serrés à en blanchir les jointures, elle sentait ses ongles s’enfoncer dans la chair sans même qu'elle ne bronche. La douleur était devenue une vieille amie et seule elle pouvait l'empêcher de se jeter sur l'idiot qui croyait bien faire ou lui hurler ses quatre vérités. L'envie ne manquait pas, la faisant frémir d'une rage qu'elle peinait à contrôler, mais il aurait été suicidaire de laisser libre court à ses émotions alors même qu'elle était en période de réhabilitation. Aussi préféra-t-elle ne rien répondre du tout, se contentant d'attraper la paperasse qu'on lui donnait à faire d'un geste brusque et tournant les talons, le claquement d'une porte incontrôlée résonnant dans un bon périmètre tandis qu'elle entendait son nom crié par celui auquel elle venait de fausser compagnie. Peu lui importait. La liasse de papiers se froissait entre ses doigts, incapable d'en contrôler la rage ou les tremblements, et alors qu'elle se dirigeait vers son bureau, la démarche saccadée et le regard meurtrier, une silhouette attira son attention, la figeant aussi sûrement que ses saphirs la transpercèrent désagréablement. Peinant à soutenir son regard, ses lèvres s'ouvrant puis se refermant en mots qu'elle ne réussit à articuler, la honte empourpra son visage alors qu'elle contemplait interdite après tout ce temps le visage de celui qui l'avait formée. Et pour la première fois depuis longtemps, la tempête fut soufflée. Pour la première fois depuis longtemps, l'espoir s'insinua tel un poison, priant pour que dans ses azurs familières elle ne trouve le pic de la déception.


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des cernes jusque dans le cœur
ft. Dorcas | lundi 2 juillet -- début matinée
Lundi, synonyme de début de semaine pour certain, jour comme les autres pour d'autre ... Les mages noirs, à l'instar des maladies ne tenaient pas compte des week-end, les Aurors par conséquent n'avaient pas systématiquement droit à ce repos dominical. Mais cela ne faisait pas une grande différence pour Fabian, qui de toute façon, remplissait ses journées off par des missions pour l'Ordre du Phoenix. Pas question de se prélasser inutilement, chaque minute comptait et pouvait faire la différence. Pour combler son manque de sommeil, le jeune homme se gavait de café et de sucre, un combo particulièrement efficace. Sa mère ne cessait d'ailleurs de le réprimander à ce sujet, lui répétant que c'était néfaste pour sa santé, mais il s'en fichait et continuait de s'empiffrer de gâteaux, comme celui qu'il tenait dans sa main. Il avait reçu un ravitaillement express le matin même de la part de nul autre que son frère. Une attention touchante comme ils en avaient régulièrement l'un envers l'autre. Gideon était arrivé exprès plus tôt au bureau pour profiter de son jumeau avant de commencer sa propre journée de travail.

C'est fou comme les garçons avaient changé tout en étant resté les mêmes. Avant, jamais ils ne se séparaient, pas même pour dormir. La présence de l'autre était nécessaire et vitale. A présent, à l'aube de leur 27ème anniversaire, ils étaient capables de se séparer pour quelques heures, mais la boule qui leur serrait le ventre, elle, ne les quittait jamais. Fabian était mort de trouille à l'idée qu'il puisse arriver quelque chose à son frère jumeau, le seul sans qui, ils le savait, il ne pourrait pas vivre. Le garçon s'efforçait de ne pas y penser, de ne pas imaginer le pire et c'était souvent plus facile à dire qu'à faire. Ce n'était que lorsqu'ils étaient ensemble qu'enfin, son ventre et ses épaules se dénouaient légèrement, comme en ce moment.

Le jeune Auror terminait son biscuit hyper sucré écoutant la dernière plaisanterie que Gideon venait de dire, manquant de peu de s'étrangler de rire. « Ouai, c'est ça, va travailler » souffla Fabian alors que son jumeau se levait d'un bon, libérant le bureau sur lequel il s'était assis. Son petit espace libéré, l'Auror reprit une gorgée de jus de citrouille et soupirant, se motiva tant bien que mal à poursuivre ce qu'il était en train de faire lorsque son frère était venu l'interrompre. La nuit avait été calme et le garçon en avait profité pour rattraper le retard qu'il avait accumulé. Chaque mission se terminait par la rédaction d'un compte rendu de cette dernière, moment qu'aucun Auror digne de ce nom n'appréciait, préférant le terrain aux plumes et parchemins, mais pourtant nécessaire. Coucher sur le papier les éléments de l'enquête permettait de ne rien oublier et surtout pouvoir y revenir plus tard à tête reposer et parfois même recouper des informations entre différentes affaires.

Il reprenait sa plume quand la porte du bureau des chefs de Aurors claqua violemment. La réaction du beau brun ne se fit pas attendre, dégainant sa baguette, il se précipita dans le couloir prêt à intervenir en cas d'urgence. Mais il n'en était rien. Dorcas. Le coeur de Fabian fit une embardée en reconnaissant sa silhouette. La jeune femme traversa le couloir d'un pas vif, trahissant son mécontentement. Si les derniers événements n'avaient pas été si tragique, Fabian aurait ri de son air bougon tant il lui avait été familier à une époque, celle de ses débuts au bureau. Intrépide et impatiente d'être enfin sur le terrain afin de se rendre utile dans son monde en crise, la jeune fille au fort caractère avait souvent faire clairement comprendre à son tuteur qu'elle aspirait à autre chose que la paperasse. Elle avait tant changé. Entre sa formation et les événements. Elle était devenue une femme. Puis une Auror à part entière. S'il continuait de la trouver magnifique, les cernes qui cerclaient ses yeux et son teint blafard ne trompaient personne. Le cœur battait de Fabian plus en plus fort dans sa poitrine, trahissant le fait que non, Gideon n'était pas la seule personne pour qui il avait peur et sans qui la vie ne mériterait pas d'être vécue à ses yeux.

« Dorcas » souffla le garçon qui ne savait trop quoi dire tandis que la jeune femme s'approchait de lui. Il avait envie de la serrer dans ses bras. De glisser sa main dans ses cheveux et passer l'autre dans son dos dans un mouvement apaisant. De lui dire qu'il était là. Pour elle. Avec elle. Qu'à défaut de comprendre sa douleur, qu'il était de tout cœur avec elle. Mais il ne fit rien, ne prononça pas un mot de plus. Un maigre sourire étira ses lèvres, hésitant entre la joie de la revoir et sa culpabilité d'être heureux alors qu'elle devait toujours sentir le poids du deuil sur ses épaules. Il ne l'avait vu qu'une fois depuis le drame, à l'enterrement. Lui et quelques collègues étaient passés pour lui présenter leur condoléance et surtout lui témoigner leur amitié dans cette épreuve. Il avait voulu plusieurs fois faire plus, la contacter, prendre de ses nouvelles ainsi que de son frère aîné qu'il ne connaissait pas mais savait être dans un état critique à l'hôpital. Mais sa pudeur et leur relation bien que intime suite à ces mois de formation et collaboration sur le terrain ne lui permettait pas d'être aussi familier avec elle. Ou plutôt, il ne se le permettait pas.

L'esprit de Fabian tournait à plein régime, à vrai dire il ne s'attendait pas à la revoir de si tôt et ne savait vraiment pas quoi lui dire. Y avait-il seulement des choses à dire ? Il en doutait. Avisant la pile de papiers qu'elle tenait dans la main alors que lui-même rangeait sa baguette, Fabian compris qu'elle avait été assignée à la paperasse et fit le lien entre son air renfrogné, sa main crispée sur la liasse et la porte qui avait claquée quelques minutes auparavant. « Rédaction des comptes rendus terrain ? » questionna Fabian, bien qu'il supposait déjà connaitre la réponse, en désignant d'un signe de menton la liasse. Question surement maladroite, mais le garçon essayait surtout de combler le vide qui commençait à devenir gênant sans lui parler une énième fois de sa perte. La jeune fille devait en avoir suffisamment assez entendu.
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Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui. C'est toi.


lundi 02 juillet 1979 ☽☽☽ début de matinée.

En quelques jours, la belle était passée par toute une palette d'émotions, son myocarde peinant à s'y retrouver ou fonctionner correctement. Il y avait déjà eu l'horreur puis la peine. La douleur aussi, les regrets... La faiblesse et la souffrance, remplacée par la haine, et cette fougue indomptable qui l'habitait désormais, aussi dévastatrice pour les autres qu'elle-même. Elle avait tout eu. Ou tout ce qui s'apparentait au négatif du moins. Sauf la honte. Émotion plus rebutante encore, assez peu connue de la brune qui s'était évertuée à rendre ses proches fiers. Lui plus encore, qui l'avait supportée et formée. Lui qui n'avait cessé de lui venir en aide, de la faire grandir et mûrir. Lui qui se tenait face à elle désormais alors que la demoiselle était prise en faute, ses pommettes se colorant indubitablement tandis que sa poitrine se serrait douloureusement. La traiterait-il de gamine ? Serait-il déçu ? Elle préférait encore le sermon à cet éclat triste qui teintait ses prunelles, ne voulant y lire quoi que ce soit mais ne pouvant en détacher ses noisettes. Le monde semblait suspendu tandis qu'ils se dévisageaient pour la première fois depuis des jours, laissant sur le pas de la porte les ressentis pour ne plus être qu'une femme. Ou plutôt, une fillette. Alors qu'elle faisait tout pour paraître forte, qu'elle se battait avec elle-même et s'empêchait de se morfondre, il n'avait fallu que sa présence pour souffler sur ce qui s'apparentait à un château de cartes. Pour que ses forces l'abandonnent et que soudain elle se rende compte qu'elle n'allait pas si bien que ça. Et ça lui faisait d'autant plus mal de l'admettre. Ça touchait une partie plus sensible encore, qui n'était pas prête à l'accepter.

Le temps semble reprendre son cours alors que son prénom est prononcé dans un souffle, cassant ce silence devenu gênant autant que cet échange de regards avait abattu ses défenses. Seul reste ce sourire qu'il lui offre, plus hésitant que jamais et vide de sa chaleur habituelle, agissant comme une claque sur sa personne. « Bonjour Fabian. » La réponse n'en est que plus froide, automatisme défensif enclenché, dossiers à nouveaux froissés entre ses doigts maigres attirant les lacs de son compagnon. « Il faut croire. » Elle n'arrivait toujours pas à y croire, elle, l'amertume peignant ses traits alors que ses iris fauve étaient attirées par ses mains à lui, rangeant sa baguette. Sourcil haussé, se rendant seulement compte qu'il se tenait en possible posture de combat, c'est l'ironie d'un sourire qu'elle laisse fleurir quelques secondes, lui renvoyant l'ascenseur. « Et toi ? Tu t’entraînes ? Ou cherches-tu une menace fantôme ? » Menace qu'elle incarnait sans le savoir, ne s'étant pas rendue compte que le boucan qu'elle avait fait pouvait alerter les aurors. Continuant sa route de quelques pas, elle jeta presque la paperasse sur le bois vernis de son bureau, non loin du sien, échouant ses fesses sur la dureté d'une chaise gelée qu'elle avait jusqu'alors très peu eu l'occasion d'user. Le soupir passa la barrière de ses lèvres, totalement désabusée, et ses doigts osseux vinrent décoiffer sa chevelure en un tic, peu habituée à ce qu'elle soit si courte. Elle qui aimait tant ses cheveux, sans doute seul côté coquet de sa personne, les avait fait coupé court il y a quelques jours sur un coup de tête. Un besoin de changer, de faire le vide. L'avènement d'une nouvelle ère, qu'elle regrettait déjà un peu. Terminant sa course dans sa nuque qu'elle masse distraitement, cette dernière n'ayant jamais été autant exposée aux courants d'air, elle relève ses orbes vers le rouquin, l'observant à la dérobée. Il était vrai que si elle avait pris la mouche, lui au moins n'avait pas évoqué son deuil. Aucune allusion, aucun mot se reportant à ses parents ou son frère. Même le typique « comment tu vas ? » qui était à la fois d'une stupidité sans nom et d'un cruel manque de tact n'avait pas franchi ses lèvres. Et sans doute que ça la calma quelque peu, ne se sentant pas agressée par cette compassion qu'avaient les autres qui lui pesait à n'en plus finir. Le mirage d'un sourire sembla éclairer quelque peu la pâleur de ses traits, croisant les jambes et attrapant sa plume, s'apprêtant à la tremper dans l'encre avant de finalement la pointer dans sa direction. « Tant que tu es là, tu ne veux pas qu'on échange ? » Elle savait sa requête vaine, mais au moins y aurait-elle mis toutes ses chances. « Tu risques juste de t'attirer les foudres du boss, mais un peu plus un peu moins... Je l'ai déjà remonté à bloc. » Haussement d'épaules frisant l'insolence, l'assurance se fanant pourtant quelques secondes après tandis que le sérieux reprenait le pas. « Toi aussi tu penses pareil ? » Question à peine soufflée. Pas qu'il ait un quelconque poids dans la balance. Pas qu'il puisse y changer quoi que ce soit non plus. Sauf que voilà, son avis comptait. Et plus encore que précédemment, elle redoute sa réponse, ses doigts se crispant sur ses cuisses comme s'apprêtant à encaisser un énième coup. « Il paraît que je suis inapte à travailler. » Ça lui faisait mal, rien que de le prononcer. Ça lui coûtait encore plus, de penser qu'il ne serait pas de son côté. Mais la bombe était lâchée, et elle ne pouvait plus la rattraper.


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ft. Dorcas | lundi 2 juillet -- début matinée
La réponse de la demoiselle ne tarda pas à venir et si le garçon se doutait du contenu, il ne s'attendait définitivement pas au ton employé. Froid et catégorique, il ne ressemblait en rien à la jeune fille qu'il connaissait, celle qu'il avait côtoyée et formé pendant ces longs mois d'apprentissage. Son cœur se serra à ce constat, blessé par la distance qu'elle installait entre eux par cette réplique. Il se traita mentalement d'imbécile, essayant de se reprendre et surtout de ne rien laisser transparaître. Pourtant, on lui avait apprit ça au bureau des Aurors, à rester maître de ses émotions, à rester de marbre pour ne pas donner d'avantage stupidement à l'ennemi. Chaque émotion qui passe sur un visage est une faille à exploiter pour faire tomber l'adversaire. Les tiennes y compris. Les mots de son propre tuteur résonnait dans sa tête tandis qu'il essayait de reprendre contenance en rangeant sa baguette.

Avec l'aplomb qu'il lui connaissait si bien teinté de cette amertume nouvelle, la belle brune continua sur sa lancé, lui envoyant une petite pique bien sentie qui étira les lèvres du garçon sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Malgré ses yeux vides, son visage tiré, c'était bien la même. En l'espace d'un centième de seconde celle qu'il avait connu avait reprit vie. Moqueur à son tour, Fabian reprit définitivement contenance. S'il ne trouvait pas les mots réconfortants à lui dire, une conversation légère et taquine, ça il en était capable. « J'ai cru qu'il y avait urgence figure toi, » répliqua le garçon en prenant grand soin d'éviter le terme attaque. « Mais en fait c'était que toi. Cela dit vu comment tu tapais du pied contre ce pauvre sol qui t'a rien fait je devrais peut-être garder ma baguette... Tu ressembles à un bébé dragon en colère... »

La jeune femme continua son chemin et tournant les talons Fabian lui emboîta le pas, regagnant son bureau à son tour. Il en profita pour contempler sa nuque, laissant ses yeux deviner vers le creux de ses reins avant de détourner les yeux en vitesse pour s'empêcher de rougir et de se faire prendre surtout. S'il nota plusieurs changements sur la jeune demoiselle, comme la fatigue, l'absence de malice dans son regard et une posture très contractée, il ne remarqua pas particulièrement les détails, comme cette coupe de cheveux qu'il aurait été de bon goûts de complimenter. D'autant que ça lui allait bien cette nouvelle coupe. A peine ses fesses touchaient à nouveau sa chaise que Dorcas reprenait la parole. « J'suis pas sûr que tu y gagnes au change » lança le garçon en guise de réponse tout en levant le parchemin qu'il couvrait de notes avant l'arrivée de son frère pour qu'elle constate par ses propres yeux qu'il n'avait guère mieux comme tâche à faire en ce lundi matin. Un rire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle lui soumettait l'idée d'intercepter en sa faveur auprès du chef du bureau. S'il comptait l'envoyer bouler gentiment dans une plaisanterie, la suite le stoppa net et lui fit perdre le sourire sincère qu'il venait tout juste de retrouver.

Fabian leva ses yeux vers celle qu'il considérait quoi qu'il en dise toujours comme sa protégée, observant son visage et la mâchoire qu'elle maintenait contractée. Il prit plusieurs secondes de réflexion avant de répondre, choisissant avec soin les mots qu'il allait employer, essayant de se mettre à sa place. La première partie de sa confidence sonnait comme une accusation aux oreilles de Fabian qui avait eu envie de répondre un franc et sonore : bien sûr que non pour ne pas la blesser. Mais intérieurement, il pensait aussi que c'était trop tôt. Il ne s'était d'ailleurs vraiment pas attendue là revoir derrière son bureau aussi vite. Elle avait besoin de temps, pour se remettre, était-elle réellement prête à se retrouver face aux responsables ? Ses parents n'étaient pas mort d'une simple maladie. C'était un assassinat. Et son frère, toujours dans un état critique. La voir assise là, alors que tout autour on allait parler attaques, disparitions et plans pour traquer ces fanatiques à longueur de journée, ravivant la plaie qui n'avait même pas commencer à arrêter de saigner. Et d'un autre coté, il connaissait son tempérament de feu et l'imaginait mal ne rien faire, elle en deviendrait folle, ça ne lui ressemblait définitivement pas.

Doucement Fabian prit finalement la parole. « Je pense que tu es la mieux placée pour savoir ce qui est bon pour toi. Ce dont tu as besoin. » Il ne se mouillait pas trop le petit, mais il pensait pour autant chacun de ces mots. Il n'était pas à sa place après tout, ignorant totalement comment il pourrait réagir si son frère venait à disparaître... Sans doute ne s'en relèverait-il pas. La pensée lui tira un frisson d'horreur qui remonta le long de son échine tandis qu'il éprouvait une grande admiration pour Dorcas qui manifestait indubitablement l'envie de continuer à se battre. « Tu es un très bon élément, » continua le garçon pour s'obliger de penser à autre chose. « Et le bureau ne peut pas se permettre de se priver de baguettes sur le terrain ou de cerveau sur les enquêtes. » Il termina aussi calmement qu'il avait commencé, essayant de valoriser le travail qu'elle pouvait faire ici, au bureau en relisant les comptes rendus pour les formaliser, archiver ou même recouper des informations pour faire avancer les Aurors sans pour autant mettre sa vie en danger en éprouvant davantage ses nerfs qui avaient eu leur dose ces semaines passées.

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Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui. C'est toi.


lundi 02 juillet 1979 ☽☽☽ début de matinée.

Contre toute attente, le sourire se substitua par l'esquisse d'un rire, timbre rauque et incertain mais pour le moins réel, sa poitrine se soulevant d'amusement tandis qu'elle hochait la tête de gauche à droite, feignant l'exaspération. « Oh vraiment, un dragon ? » Ironie peinte sur son minois creusé suintant jusque dans sa voix. « Heureusement que le bureau des aurors a Fabian Prewett alors, il n'a plus à s'en faire s'il arrive à vaincre un dragon ! » Et ses orbes vinrent rejoindre le ciel, se moquant de lui avec cette même facilité que d'accoutumée, bien qu'elle n'en pense pas un mot. « Je devrais taper du pied plus souvent, histoire d'entretenir tes réflexes de compétition. » Nouvelle sonorité proche du rire avant qu'elle ne continue sa route, s'échouant sur un bureau qui avait tout l'air d'une prison. Elle ne savait même pas par où commencer dans cette liasse de papiers, dossiers trop épais promettant un endormissement certain. Elle haïssait ce genre de choses et il le savait bien ! Mais on l'avait quand même contrainte à mourir d'ennui et ne rien faire de plus que rédiger encore et toujours les mêmes choses, pour un temps indéterminé. Cela durait-il une semaine, un mois... Plus ? Le constat la glaça, totalement incapable de rester assise alors que d'autres se faisaient tuer. S'agitant déjà sur sa chaise la plume à peine dégainée, déconcentrée alors que le premier mot n'avait pas été imprimé. C'était vain comme tentative, elle le savait. Les ordres étant les ordres et Fabian ne pouvant s'y soustraire. Mais si elle ne pouvait ni s'en énerver, ni en plaisanter, que lui restait-il ? Au fond, ce sourire qu'elle affichait par instant, bien qu'à moitié faux, lui permettait de garder pied avec la réalité. De se donner le courage de continuer à avancer. Elle ne s'attendait cependant pas à ce qu'il écope de la même punition, du moins, selon elle, soupirant de plus belle, son fessier glissant sur sa chaise tandis qu'elle s'affalait. « Ce lundi est une vraie plaie ! » Et cela ne faisait que quelques minutes qu'il avait débuté.

Elle allait se remettre au travail, Dorcas, ou plutôt commencer, lorsque les mots franchirent ses lèvres sans qu'elle ne les ait même souhaité. Se retrouvant comme une idiote, à moitié accusatrice, à moitié paumée... Les poings serrés sur les cuisses, ongles acérés plantés dans le tissu d'un pantalon n'ayant rien demandé. On pouvait sentir la tension qui émanait d'elle, s'étant redressée, la posture tout sauf décontractée. Il n'y avait plus trace de joie sur son minois, ni d'une quelconque envie de blaguer. Animal sauvage énervé et blessé, elle agissait comme tel, se repliant et pensant qu'on allait l'attaquer. Parce qu'au fond, sans doute savait-elle qu'on voulait juste la protéger. Qu'elle était beaucoup trop instable encore, et pourrait tout faire foirer. Mais ne pouvaient-ils aussi comprendre qu'elle en avait besoin, d'aider ? De ne pas pouvoir rester sur sa chaise à trier les papiers alors qu'il y a quelques jours on torturait et décimait tout ce qu'il lui restait ? C'était cruel. Complètement insensé. Elle aurait presque souhaité qu'il leur arrive pareil, pour qu'enfin ils ouvrent les yeux. Presque. Parce qu'au fond d'elle, là où s'était tapie sa bonté, elle se savait incapable d'avoir de telles pensées.

Ses mots la reconnectent avec la réalité, relevant ses noisette sur sa silhouette fine et élancée, s'attardant sur ses pommettes mouchetées et ses orbes bleutés. Une vision familière, presque réconfortante si tant est qu'il ne cherchait pas à contourner le sujet. Mâchoire serrée, elle s'empêche d'attaquer, mots colères affûtés prêts à se déverser. Elle n'en fit cependant rien, sachant pertinemment qu'elle le mettait dans une situation compliquée. Et après tout, il n'avait pas tort... Elle était la seule à même de comprendre ce qu'elle ressentait, chose qu'elle ne cessait de répéter alors que tout le monde semblait se croire plus intelligent qu'elle. C'était presque reposant d'enfin avoir quelqu'un de son avis. Et heureusement qu'elle se contint car au final, c'est dans son sens qu'il se dirigea. Si surprise par ses mots qu'elle en lâcha sa plume, la laissant choir au sol, peu regardante des tâches d'encre alors qu'encore une fois son visage se colorait. Sans doute le sourire le plus sincère de ces derniers jours lui fut attribuer, ses chocolats vibrant de reconnaissance alors qu'elle hochait la tête bien plus doucement. « Merci. Je le garderai en mémoire. » Pour me réconforter. Le fauve avait été calmé. Elle l'aurait presque serré dans ses bras si tant était que le cadre ne s'y portait pas, ramassant distraitement sa plume, donnant un petit coup de baguette en direction des tâches et se raclant la gorge pour reprendre contenance, prête à bosser, certes, mais bien décidée à papoter en même temps pour ne pas mourir d'un ennui lent. « Je suppose que pendant mon... Absence, les choses n'ont pas plus avancé ? » Autant se renseigner.


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des cernes jusque dans le cœur
ft. Dorcas | lundi 2 juillet -- début matinée
C'était peut-être trop tôt, mais Fabian tenta quand même la plaisanterie, traitant de bébé dragon la jeune femme qui se dirigeait d'un pas vif dans sa direction. Comparaison qui lui été venue naturellement, lapsus révélateur quand on savait combien l'homme aimait ces créatures fascinantes et craquait devant la tête de leurs progénitures. Lui qui d'habitude ne parlait qu'après avoir réfléchi au contenu, osait lui lancer une petite pique, espérant la faire sourire, ce qui fonctionna à merveille à son grand étonnement. Avant, il n'aurait pas pris beaucoup de risques en la charriant de la sorte, elle aurait rigolé, une moue boudeuse accrochée à ses lèvres sans doute ou peut-être un air scandalisé, feignant d'être touchée par une telle comparaison. Mais celle qui était endeuillée à présent, il ne pouvait plus prévoir ses réactions, la trouvant à la fois familière et différente. Pourtant, elle rigola, presque comme avant même si son sourire ne monta pas jusqu'à faire briller ses yeux.

« C'est ça, moque toi » répliqua le garçon amusé qui n'était pas vexé pour un galion et qui de toute façon, l'avait bien mérité, s'étant moqué d'elle en premier. De l'autodérision il en avait et il lui en fallait avec un jumeau tel que Gideon. Il emboîta le pas de la brunette, retournant en sa compagnie dans leur bureau; hochant de la tête positivement sans pour autant valider totalement son propos bien qu'il comprenait ce qu'elle voulait dire par là. Fabian n'avait jamais aimé les lundi. Mais à vrai dire, ces derniers mois il ne se rendait même pas compte si c'était le début ou la fin de la semaine, n'arrêtant tout simplement jamais de travailler. Quand il n'était pas ici, il était avec l'ordre. Les jours s'enchaînaient, sans distinction. Attaques. Enquêtes. Missions. Disparitions. Des morts. Toujours. Encore. Trop. Et sa recommençait. Sans cesse. Sans fin. Dimanche, jour de repos, n'existait plus. Vacances, voilà longtemps qu'il n'en avait pas demandé. Trop de choses à faire. Un mal nécessaire qu'il s'imposait, refusant d'être inerte dans son salon, à attendre passivement un dénouement heureux qui semblait de plus en plus s'éloigner.

Puis elle lui posa finalement une question qui le laissa un air interdit collé sur le visage pendant quelques secondes. Il marchait sur des oeufs et choisissait ses mots avec soin. Il était définitivement le moins impulsif des jumeaux et le plus réfléchit, prenant beaucoup de précautions en répondant à sa désormais coéquipière. Il ne voulait ni la blesser, ni la brusquer. Son regard n'était pas fuyant, il soutenait l'échange avec celle qui faisait battre son cœur. Bien qu'en l'instant, plongé dans ces prunelles autrefois pétillantes de malices, la douleur qu'il pouvait y lire lui broyait davantage le cœur que lui procurait des papillons. Il lui lança un sourire, bien que maladroit, empli sincérité et de l'affection qu'il lui portait. Il se trouvait nul, inutile et impuissant. Et pourtant cela sembla apaiser la jeune fille. Il ne s'en félicita pas pour autant, ne s'accordant jamais de compliment, se dévalorisant plus qu'à son tour, au grand désespoir de Gideon qui ne cessait de lui dire de prendre confiance en lui, arguant qu'ils étaient pareils et que par conséquent Fabian était tout aussi merveilleux. Cela faisait toujours lever les yeux aux ciels du dernier qui trouvait son frère trop confiant au contraire. Peut-être devrait-il écouter davantage son jumeau.

Quoi qu'il en était, en l'instant, il était à dix lieux de penser à ça ni même à Gideon. Dorcas était la première et seule fille qui réussirait à éclipser temporairement de son esprit son frère jumeau, qu'il considérait pourtant comme une partie de lui et sans qui il n'aurait pas de raison d'être. Il allait reprendre son travail, quand la brunette reprit la parole. Une nouvelle fois Fabian prit le temps de réfléchir à ce qu'il allait lui répondre. La jeune femme étant très vague, Fabian se demanda pendant une demi-seconde si elle demandait bien des nouvelles de l'enquête sur le décès de ses parents. S'il avait été établi sans grande surprise qu'il s'agissait bien d'un meurtre exécuté par des mangemorts, aucune piste n'existait quant au coupable. C'était le néant complet. La seule personne qui pourrait débloquer l'enquête, c'était Trent, son frère qui était toujours dans un état critique à Sainte Mangouste. S'il se souvenait de l'attaque et acceptait de confier ses souvenirs aux bureaux des Aurors, ces images pourraient être utilisées pour relier des carrures et timbre de voix à des personnes supposées être des servants du Lord et ainsi, espérer trouver les coupables. Mais il faudrait alors faire revivre l'enfer à Trent qui devrait se souvenir de chaque élément tandis que le souvenir serait extirpé de sa mémoire et bien sur, assister impuissant depuis une pensine à l'attaque pour noter chaque détail.

Travail aussi pénible que terrible qu'il était hors de question que Dorcas fasse ni même assiste. La cheffe des Aurors le lui refuserait de toute façon. On lui avait même refusé d'enquêter. A lui comme à son frère. Elle estimait que Fabian était trop proche de Dorcas et Gideon trop proche de ce premier. Si les Aurors étaient souvent touchés par ces disparitions et meurtres, elle essayait quand même de les protéger et surtout de ne pas les impliquer émotionnellement outre mesure. Cela pourrait avoir des répercussions terribles pour les enquêtes et leur psychologie dont Fabian avait conscience et acceptait pleinement les décisions.

Ne voulant ni lui mentir ni l'accabler davantage, il préféra rester sincère sans entrer dans les détails. « Je ne suis pas sur l'enquête, » commença le rouquin doucement, « mais aux dernières nouvelles, ils n'avaient pas encore de piste concluante » ajouta-t-il pour garder une touche d'espoir, qui existait bel et bien en la survie de son frère. « Moi, » reprenait le garçon pour ne pas rester sur une note négative en désignant les papiers qui trainaient sur son bureau, « je suis sur une enquête d'un événement très étrange et suspect qui a lieu autour de la réserve de dragon, tu sais, dans le comté du Yorkshire. Et du coup, je plonge dans les archives des différents trafics de ces derniers mois, qu'on n'a pas eu le temps de traiter car plus urgent. Mais la cheffe pense que ça ne doit pas être pris à la légère cette fois-ci, c'est vraiment louche. » Un demi sourire en coin, il ajouta pour faire un clin à sa première vanne : « des dragons sont en jeu après tout, ça rigole pas ! »
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Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui. C'est toi.


lundi 02 juillet 1979 ☽☽☽ début de matinée.

Elle était décidément bien éparpillée en ce jour, la demoiselle, incapable de se concentrer sur l'amas de paperasse qu'on lui avait balancé, juste bonne à taper la discussion. Comme si ça ferait disparaître cette pile. Comme si le fait de nier réparerait les choses, effaçant la discussion passée pour ne plus laisser que cette impression positive d'enfin revenir travailler. Elle savait au fond, qu'en vouloir à ses supérieurs et les traiter mentalement de tous les noms n'y changerait rien. Aggravant son cas plus que de raison, leur prouvant son instabilité et sa capacité précaire à la concentration ou élevée à l'impulsivité. Elle pouvait juste pas s'en empêcher, d'en vouloir au monde pour ce qui lui était arrivé. De se sentir responsable aussi, de ce qu'il s'était passé. Comme un besoin de vouloir réparer les choses. De réussir à fixer ce qui d'ors et déjà était parti en fumée. Elle voulait l'impossible, Dorcas, et même si au fond, tout au fond d'elle, elle le savait... Faire comme si il y avait quelconque espoir était bien plus aisé. Ça lui permettait d'avancer.

Dire qu'elle n'enviait pas Fabian serait pur mensonge, auror reconnu et renommé encore sur le terrain qui avait du pouvoir sur l'avancement des choses. Qui avait du poids dans la balance et ne restait pas le cul collé sur une chaise à se morfondre. Il y a quelques semaines encore, elle n'en pouvait plus de tout ce travail qui la bouffait de partout, n'ayant pas la moindre pause, le moindre week-end et encore moins l'espoir futile de vacances. Pouvoir se reposer relevait du rêve éveillé et sans doute si la situation n'aurait pas été si critique, aurait-elle demandé quelques congés afin de se recentrer. Aujourd'hui, alors qu'on lui avait donné ce qu'elle avait si ardemment désiré, seule l'amertume restait, âpreté persistant sur son palet sans qu'aucune satisfaction ou joyeuseté ne vienne égayer ses traits. Le deuil se lisait sur ses traits émaciés et creusés autant que sur l'expression figée de son minois dont son âme semblait avoir été soufflée. Il n'y avait plus rien de la belle et fougueuse. Seule restait l’acariâtre qui tapait du pied et refusait les choses. Mais comment lui dire ? Comment lui en vouloir d'être actif alors qu'il l'avait pleinement mérité ? Il n'avait pas à recevoir toute sa rancœur ni à éponger ses peines, nullement de sa famille ou de son cercle d'amis proches. Juste... Lui. Son supérieur il fut un temps, son binôme dans une formation qui l'avait exaltée plus qu'autre chose. Son mentor aussi, et oreille toujours à l'écoute. Ce dos solide sur lequel elle avait pu se reposer en toute confiance à chaque fois qu'elle avait été blessée. Il avait toujours été la pour elle au final, le rouquin. Prêt à l'aider, à la soutenir, à l'écouter... Pilier dans sa vie d'adulte qu'elle n'avait sûrement pas assez remercié. Et aujourd'hui encore, alors qu'elle était dans la tourmente, c'était vers lui qu'elle s'était tournée. Réflexe avisé, bien que ne devant devenir une habitude, puisqu'il l'avait calmée. Désormais, c'était à elle de prendre sur elle pour avancer.

La plume de nouveau en main, prise plus assurée cette fois et encre au rendez-vous, elle avait commencé à rédiger quelques bribes lorsqu'elle reprit la parole à nouveau. Peut être plus docile, oui, mais pas décidée à devoir accomplir cette horreur dans le silence le plus complet. Sa question était à vrai dire des plus générale, cherchant à s'informer sur ce qu'elle avait pu manquer pendant ces... vacances forcées. Endeuillée oui, mais pas décidée à se voir totalement écartée des opérations. Seulement, lorsqu'il ramena son interrogation au massacre qui l'avait concernée, son corps entier sembla comme figé, muscles complètement tendus et plume plantée dans le parchemin tandis que l'encre s'écoulait en une tâche grossissant à vu d’œil et obstruant les mots nouvellement inscrits. L'effort fut colossal pour qu'elle sorte de son mutisme, ses lèvres tremblant en tics nerveux plusieurs fois avant qu'un simple « je vois » ne réussisse à en franchir la barrière, décrochant finalement sa plume du pauvre rapport devenu illisible et la reposant sagement dans l'encrier. Il n'y avait ni bon moment ni bonne réponse pour aborder pareille boucherie, et sans doute s'en rendit-il compte en changeant avec détermination de sujet, une pointe de reconnaissance s'allumant dans ses perles brunes dont la tristesse cristallisait. Instinctivement, il su rallumer la flamme d'intérêt qu'elle avait toujours eu lorsqu'il s'agissait d'enquêtes et phénomènes étranges, devenant bien plus attentive à ce qu'il racontait. Elle allait d'ailleurs lui demander la teneur de ce qu'il qualifiait d'étrange lorsque la blague partie de nouveau, la faisant papillonner des cils avant qu'elle ne pouffe légèrement, levant ses noisettes vers le ciel exagérément. « Tu devrais arrêter de t'en prendre aux dragons, tu sais. Le karma n'est jamais bien loin, tu risquerais de te prendre un sacré revers et je ne serais pas là pour assurer tes arrières. Il serait dommage d’abîmer ce joli petit cul, hein ? » Elle blaguait Dorcas, tentant d'être naturelle. De faire taire ce gouffre sans fond qui l'habitait alors qu'elle affirmait qu'elle ne serait pas à ses côtés lorsque ça arriverait. Il était si dur de paraître... Mais être faible était encore plus pitoyable. « Et sinon, monsieur le pitre, qu'est -ce qui est si étrange et suspect ? Et sur quels genre de trafics fais-tu tes recherches ? Tu penses quand même pas à du braconnage ?? » En plus d'être relativement honteux, ils auraient réussi tout ce temps à faire leurs petites affaires sous leur nez ? Impensable.


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ft. Dorcas | lundi 2 juillet -- début matinée

Les épaules du garçon se décontractèrent, lui faisant prendre conscience que malgré le ton assuré et calme qu'il avait, il était très peu sur de lui en l'instant. Chaque mot était soigneusement soupesé, afin d'éviter de raviver des douleurs inutilement à la jeune femme. Pourtant, cette dernière ne broncha pas, étonnant à nouveau le garçon comme elle l'avait fait de nombreuse fois au cours de son apprentissage. Elle était forte, bien plus qu'on ne pouvait le croire et que laissait sous entendre son joli minois et corps frêle. Car il n'en était vraiment rien. Fabian lui avait souvent répété que c'était l'un de ses atouts. Gare à ceux qui la sous-estimait et même tant mieux s'ils étaient des ennemis. Elle resta presque de marbre face à sa déclaration, maîtrisant ses émotions d'une main de maître, tout du moins, c'est ce qu'il sembla à Fabian de là où il était assis, ne confrontant pas directement son regard troublé.

Le rouge qui lui monta aux joues jurait affreusement avec ses taches de rousseurs que faisaient ressortir le soleil, tandis que sa partenaire lui lançait à son tour une pique en réponse à la sienne. Juste retour des choses et cela amusa le garçon dans un premier avant qu'il ne manque de peu de s'étouffer alors que son rire s'étranglait dans sa gorge en affreux grognement le faisant presque tousser. « Mon joli p'tit cul ? » répéta mi-gêné mi-flatté le garçon qui n'en croyait pas ses oreilles. « Qu'est-ce qu'il faut pas entendre » continuait le garçon en secouant la tête et surtout en détournant les yeux, ne réussissant pas à affronter son regard après une telle répartie. A part Gideon qui flattait son corps et son égo en riant qu'ils étaient constitués pareillement et que par extension il était très sexy, Fabian recevait jamais de compliments. C'était déjà gênant d'en recevoir mais en plus venant d'elle... Le garçon se faisait une montagne d'une petite phrase, lâchée sans nul doute pour l'embêter plus qu'autre chose et alors que son cerveau le rationalisait dans ce sens, lui démontra par A plus B qu'il ne pouvait en être autrement et dans tous les cas, pas sincère, il se trouvait de plus en plus pathétique de réagir de la sorte.

Avait-elle noté son malaise ? Toujours était-il qu'elle ne l'enfonça pas davantage, en tout cas, en l'instant, le questionnant sur les dites recherches qu'il devait faire. Reprenant contenance et surtout son sérieux, Fabian se fustigea mentalement de se laisser aller de la sorte à ses émotions et reprenant le contrôle lui répondit plutôt froidement, non pas pour la blesser, mais pour se protéger et faire redescendre la pression, énumérant bêtement les maigres données dont il avait connaissance jusqu'alors. « Pour le moment, j'essaye de lister toutes les affaires où y'a plus de 200 gallions en jeu. Les "gros" trafics donc. C'est le prix qu'on peut trouver pour des oeufs de dragons sur le marché noir. Je me dis que c'est une piste... » La vente d'oeufs était parfaitement illégale bien sur, mais malheureusement, dès lors qu'il existait une loi, il existait des personnes pour la transgresser. « Peut-être du braconnage oui... » poursuivait le garçon en relisant distraitement ses notes en les survolant. « Je suspecte une tentative de vol pour l'instant, ou tout du moins, les derniers évènements me laisse penser à du repérage en vu d'un méfait. Je dois bien sûr me rendre sur place demain, j'ai rendez-vous avec la propriétaire. Voir si je peux déceler des traces de magies. Restera à définir le pourquoi et qui voudrait se procurer des dragons. »

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Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui. C'est toi.


lundi 02 juillet 1979 ☽☽☽ début de matinée.

Réflexe ancré dans une mémoire tumultueuse, les piques fusaient bien plus facilement en sa présence, ballet connu et apprécié dans lequel elle se complaisait, tentant d'afficher sur ses lippes l'esquisse d'un sourire. Taire le cœur et laisser parler le faciès, c'est ce qu'elle essayait si durement de faire depuis quelques jours, faiblesse refoulée dans les tréfonds d'une âme en peine. Seulement avec lui, tout semblait plus facile. Moins sur ses gardes peut être, apaisée quelque peu aussi. Trop habituée à lui renvoyer l'ascenseur avec insolence pour arrêter le sarcasme qui menaçait. Alors oui, elle en vient jusqu'à parler de son derrière, ne se rappelant à dire vrai même pas à quoi il ressemblait mais sure au fond d'elle qu'il serait aussi séduisant que sa personne. Qu'importait au fond quand il ne s'agissait là que d'une blague destinée à lui prouver que deuil ou pas, elle était encore là. Elle existait malgré tout et continuerait à se battre. Pourtant ne s'attendait-elle pas à la rougeur de ses pommettes si joliment constellées, marquant une courte pause, plus si sure d'elle, avant que le naturel ne reprenne le pas. « Bah quoi ? On te l'a jamais dit ? » Sourcil haussé tant par le questionnement que la surprise, l'arabesque de sa bouche se dessinant délicieusement en une taquinerie à venir. « T'es pas si vieux que ça tu sais, t'as encore du charme. » Moue presque insolente qu'elle lui sert, s'attardant peut être pour la première fois sur le charisme de ses traits masculins après tout ce temps passé ensemble. Si elle lui avait servit un compliment sans réelle attention le pensait-elle peut être bien au fond, remarquant l'homme et non le mentor, relation que le cœur avait peut être déjà fait mais le cerveau pas encore.

Préférant néanmoins revenir dans une zone plus confortable, sérieux de mise dans ces bureaux, elle l'écoute parler de son enquête avec attention, finissant par se lever pour le rejoindre et se pencher au dessus de lui, lisant par dessus ses boucles cuivrées le rapport et les différentes notes. « Toujours aussi méticuleux à ce que je vois. » Tout était si bien classé et annoté qu'elle en aurait presque été jalouse, plutôt du style bordélique dans son genre. Il fallait dire aussi que Fabian avait toujours été là pour rattraper et ranger derrière elle et parfois s'y retrouvait-elle même dans son foutoir. C'était juste... Sa façon de faire. « Donc il va se passer quelque chose dans les prochains jours. Et tu crains que les dragons soient utilisés à mauvais escient. » Qui ne le penserait pas après tout dans la guerre qui se préparait en Angleterre... Ça sentait vraiment mauvais cette histoire. Les plis marquant sont front étaient synonymes de concentration, attrapant les différents résumés et preuves amassées en se redressant pour les lire en diagonale. « C'est le bureau des aurors qui s'est rendu compte du problème ou le propriétaire qui a fait appel à toi ? » Peut être des mages noirs avaient-ils tenté d'entre en contact avec l'éleveur ? Auquel cas celui-ci se trouverait-il en danger s'il avait refusé leur demande. Ce serait aussi l'occasion de chercher quelconque trace de magie ou d'infraction. « Tu y vas tout seul ? » Paperasse reposée dans le mauvais ordre sur son bureau, elle darde sur lui ses iris fauve alors qu'elle s’assoit sur la table de bois vernis pour lui faire face. « Je peux venir ? » Ce n'était après tout que du repérage de prime abord et elle avait désespérément besoin de se vider la tête et sortir de ce monticule de dates et autres inutilités qui couvraient son propre bureau. « Je me ferais petite ? » Une promesse qu'elle savait déjà ne pas pouvoir tenir mais elle essayait quand même se penchant afin de se rapprocher de lui, papillonnant des cils, gueule d'ange amorcée. « S'il te plait ? »


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ft. Dorcas | lundi 2 juillet -- début matinée

Non. Réponse courte, mais honnête qui fusa dans l'esprit de Fabian alors qu'après un bref silence la jeune fille s'étonnait de sa réaction. Pour une fois, ce ne fut pas sa retenue légendaire qui empêcha le garçon de laisser la réponse franchir ses lèvres mais bien la gêne qui se transformait douloureusement en honte. Car non, on ne lui avait jamais dit. Pas à lui et quoi qu'en dise Gideon, ça faisait toute la différence à ses yeux. Il ne se trouvait pas moche pour autant, il se trouvait même plutôt beau en hiver, sans toutes ces tâches de rousseur que faisait bien trop ressortir à son goût le soleil. Beau, pas irrésistible. Il n'avait ni le charisme de son jumeau, ni ses yeux pétillants de malice. Lui, c'était l'épaule à qui on se confie, l'ami loyal et fidèle qui sera toujours là pour vous. Sa douceur et sa bonté apaisait les coeurs en peine, jamais ne leur faisait battre la chamade. Il plaisait peut-être mais ce n'était pas lui qui attirait les regards. Lui n'était que la pâle copie de son jumeau. Trop secret et réservé, là où son frère était exubérant. Fabian avait l'ombre, Gideon la lumière. Il connaissait ses forces, il connaissait ses faiblesses. Et cela lui convenait. Jusqu'à Dorcas. Depuis qu'il l'avait rencontré, il espérait vainement et en secret être plus cela pour elle.

Le regard indéchiffrable rivé sur son parchemin, il laissa sa collègue poursuivre, lui broyant le coeur un peu plus alors que la réalité le ramenait sur terre, le stoppant net dans son auto-dénigrement. Non. Il ne serait jamais plus pour elle. Du charme qu'elle avait dit. En deux mots, elle avait tout résumé. Il n'était même pas beau à ses yeux, c'était pire que ce qu'il avait osé imaginer. Il força le sourire, enfermant ses émotions comme son mentor lui avait si bien appris. Même si un être cher tombe sous des yeux, reste impassible. Ne leur laisse pas la moindre prise pour te faire plus de mal qu'ils n'y arrivent déjà. Les mots raisonnaient encore dans on esprit, alors qu'il essayait de réagir à la première partie de sa phrase tout en essayant malgré tout d'ajouter une pointe d'amusement à sa répartie.

« Pas si vieux ?? » répéta-t-il avant d'oser plonger ses yeux à nouveau dans les siens. Sa réaction avait au moins réussi à chasser le trouble et la rougeur qui s'étaient étalés sur ses joues. « Dis-donc mademoiselle l'impertinente, vous ne voudriez pas que je fasse remonter un blâme dans le bureau de la cheffe pour manque de respect à votre aîné ! » Si la réplique était énoncée sous le ton de la réprimande, il n'en était rien et le sourire qui étirait doucement mais sincèrement les lèvres du garçon en attestait. Fabian laissa la blague adoucir la conversation et la faire revenir en terrain moins glissant pour lui.

La conversation s'orienta finalement sur le travail et leurs tâches respectives. « Evidemment ! » répondit le garçon au commentaire de la jeune fille sur l'organisation de sa prise de note. Consciencieux, Fabian aimait le travail bien fait. Rigueur et organisation était ses maitres mots et bien que cela lui valait des petites taquineries, il ne s'en formalisait pas, n'aimant vraiment pas la désorganisation. D'un ton faussement sérieux, il tourna légèrement la tête pour voir du coin de l'oeil la jeune fille qui s'était penchée derrière lui et lui lança pour renchérir, « Si je m'applique autant, en vérité, c'est que ainsi, l'élève ne dépassera jamais le maitre. » S'il était plutôt fier de sa répartie, le sérieux regagna pourtant vite ses traits alors que Dorcas analysait les informations et faisait des commentaires pertinents. Il hochait de la tête, satisfait qu'elle arrive aux même conclusions que lui, fier de l'Auror qu'elle était devenue.

« Le bureau » répondit Fabian à la première question de Dorcas. « En fait, elle a signalé d'abord aux Tireurs d'Elites la suspicion d'infraction. Le bureau des Aurors a récupéré l'enquête ensuite, puis la Cheffe m'a mise dessus. Elle ne veut rien laisser passer ces derniers temps ... » compléta le garçon. Si la première partie était une énumération de fait, la dernière était en revanche, une constatation très personnelle. « Oui. » Réponse courte mais efficace, donné en réplique à une question qui pouvait sembler anodine si on ne connaissait pas la jeune fille. Fabian n'eut pas à attendre longtemps que la suite arrivait. Demande à laquelle il lui était impossible d'accepter, ce n'était après tout, pas lui qui décidait. Mais comment lui refuser ? Lui dire non était impossible. La jeune fille poursuivait, argumentant qu'elle se ferait petite avant de tenter une autre approche pour l'amadouer.

Il la laissa faire un instant, réellement amusé par les pitreries de son ancienne élève et curieux de voir jusqu'où elle pourrait aller avant de se rendre, pour éviter que s'installe à nouveau une gêne. « Là, voilà, c'est bon ! J'en parlerai à la cheffe d'accord ? » Bien décidé à tout faire pour qu'elle accepte, Fabian était déjà en train d'énumérer mentalement ses arguments. Dorcas était une fille de terrain, la garder enfermée n'était pas une solution et puis, l'Auror était convaincu que cette enquête, loin des crimes et disparitions habituelles, ne lui causerait aucun mal. Elle ne risquait pas de faire remonter de douloureux souvenirs, ce que la cheffe essayait d'empêcher à tout prix. Avant même d'avoir pu s'en empêcher, le garçon laissa glisser, un sourire taquin accroché à ses lèvres. « Tu me donneras quoi en échange si elle dit oui ? » Il jouait avec le feu, il allait sans doute se bruler à nouveau, mais c'était plus fort que lui. Au fond, il continuait d'espérer.

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