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des cernes jusque dans le cœur ☽ fabian

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des cernes jusque dans le cœur

Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui. C'est toi.


lundi 02 juillet 1979 ☽☽☽ début de matinée.

Se moquer de lui, tenter de le faire un tant soit peu sortir de son confort ou juste avoir le royal plaisir de l'emmerder... Tous ces rouages faisaient partis d'une routine à deux qu'elle ne se lassait d'explorer, allant toujours plus loin et repoussant toujours plus leurs limites. Parce qu'au fond, elle était comme ça Dorcas. Qui aime bien châtie bien comme on dit, ce proverbe avait été taillé pour sa pomme et il le lui rendait bien. C'était ce à quoi elle se raccrochait présentement, pour retrouver un semblant de confort, une étincelle de confiance capable de la tirer de ce marais sombre qu'elle écumait jusqu'à la noyade. Espoir stupide qu'il puisse alléger sa peine d'un de ses sourires timides ou même la réconforter de ses mots douceurs. Mais elle saurait pas lui dire, la rouquine. Elle était pas taillée pour ce genre de discours. C'était plus facile de se laisser glisser dans la taquinerie et le voir s'outrer de ses mots, fossette relevée insolemment et perles brunes pétillant de malice. Si prévisible. « Serait-ce une menace ? » Auquel cas se devrait-elle de répondre comme il se doit. « Je ne savais pas qu'il était interdit de parler d'âge entre ces murs... Aurais-je touché un sujet sensible ? » Semblant de rire à l'imaginer donner les détails à leur cheffe qui l'enverrait royalement promener, ayant d'autres fléreurs à fouetter que ces deux là. « Ou aimes-tu à ce point avoir l'ascendant sur moi ? A moins que ce soit les punitions qui t'excitent ? » Haussement de sourcils révélateur, blague tendancieuse comme elle s'y essayait parfois, ne le pensant pas une seconde. Il était cependant bien trop plaisant de taquiner le jeune homme qui ne marchait pas mais courrait bien souvent.

Une fois leur parenthèse taquinerie terminée s'intéresse-t-elle à son enquête en cours, se penchant au dessus de lui afin de glaner deux ou trois infos supplémentaires, l'oreille traînante sur son récit qui lui paraissant foutrement plus intéressant que la paperasse s'amoncelant sur son bureau. « Bah voyons ! » argue-t-elle dans un rire, feignant d'être estomachée et blessée par la pique gratuite. « Ne suis-je donc pas assez bien pour toi ? L'excellence est-elle hors de ma portée ? » Noterait-il que dans sa connerie elle le proclamait lui-même excellent et indétrônable ? Probablement pas. Il ne comprenait jamais les compliments. Si elle avait été au meilleur de sa forme sûrement se serait-elle permise de déranger ses papiers rien que pour l’agacer mais... L'idée ne lui vint même pas, bien trop centrée sur cette affaire, en manque d'adrénaline et d'aventures à ses côtés. Et puis, elle savait mine de rien quand être sérieuse, s'appliquant à poser les bonnes questions et comprendre ce qu'il se passait. « Tu m'étonnes, elle est sur les dents. En même temps vu le foutoir actuel et l'avancée spectaculaire de notre bureau... » Loin d'être une réprimande, elle-même pas plus douée qu'eux pour arrêter des mages noirs, elle en était toutefois amère, se disant que peut être... Ils auraient pu éviter le drame de ce soir là. A quoi bon ressasser cependant ? Ils ne reviendraient pas. Les promesses concernaient l'avenir désormais, et pour cela, elle avait besoin d'être sur le terrain. De faire partie des soldats.

C'était sans doute pour ça qu'elle mettait tant d'ardeur à le convaincre, se fichant d'être ridicule alors qu'elle tentait de se la jouer mignonne, vraiment pas douée pour ça. Peu importait, elle essayait au moins ! Et cela fonctionna, le voyant se rendre et soufflant pour elle-même un « yes ! » tout en serrant le poing en signe de victoire. Son corps tout entier fourmillait d'impatience à cette simple possibilité, oubliant presque que les jeux n'étaient pas encore fait, survoltée à l'idée de se remettre dans le bain. Aussi lorsqu'il commença à la taquiner, comme s'il n'allait pas tout faire pour persuader la cheffe, se mit-elle à rire de bon cœur, oubliant tous ses tracas devant sa mine un peu trop assurée. Il voulait jouer ? Dans ce cas jouons ! Affichant d'abord une mine songeuse, feignant de réfléchir, elle décolla lentement ses fesses de son bureau où elle était précédemment assise pour venir s'installer de biais sur ses genoux, laissant progressivement l'insolence d'un sourire mêlé à la dépravation illuminer ses traits. « Demande et j'offre. » Ses babines s'ourlent d'avantage alors qu'elle se penche vers son oreille, confortablement installée, collant son buste et humant son parfum, son souffle venant faire frémir son oreille. « Je suis tout à toi. » Il ne s'agissait la évidemment que d'une blague, gamine sans doute, mais pas un instant ne s'attendait-elle à ce qu'il marche, beaucoup trop prude pour ça. « Dois-je déboutonner mon chemisier ? » Au fond, si elle en faisait des tonnes, c'était uniquement pour qu'il lui dise laisse tomber, croyant qu'ainsi elle n'aurait rien à lui offrir et les jeux seraient faits. Peut être aurait-elle dû être un peu plus gentille et lui proposer un dîner.


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des cernes jusque dans le cœur
ft. Dorcas | lundi 2 juillet -- début matinée
La jeune fille continuait, provocante jusque dans son sourire qui accompagnait ses réparties. Lui, continuait de garder les lèvres pincées et le rouge aux joues. « Un sujet sensible ? ben voyons » répéta le garçon qui faisait mine de ne pas rentrer dans son petit jeu. Mais rapidement son rire s'étrangla dans sa gorge. Il jeta un regard à la jeune femme des plus troublant, lui même complètement sonné par ses propos audacieux. Le feu lui brûlait toujours les joues et dans ses prunelles brillaient un nouvel éclat sans doute indéchiffrable pour sa coéquipière. Fabian chassa néanmoins vite l'ambiguïté, la taquinerie était facile entre eux et si il était très rare que les blagues virent salace, cela restait rien de plus qu'une blague. Et c'est en se répétant mentalement ce fait que Fabian reprit contenance en secouant la tête, faisant mine d'être blasé, tout en détournant le regard. « En tout cas, toi tu t'arranges pas avec l'âge ... » terminait le garçon un sourire en coin. « Allez, bosses ! Tu enquêteras -à tes risques et périls- sur mes penchants sexuels plus tard s'ils t'intéressent tant ! »

Le silence ne dura pas bien longtemps dans la petite pièce allouée aux deux Aurors qu'une nouvelle fois, Dorcas reprenait la parole. Tantôt sérieux, tantôt taquin, les phrases s'enchainaient, naturellement, comme avant. Comme si la jeune femme ne s'était pas absentée pendant plusieurs jours et n'était pas mise au placard, obligée de traiter une montagne de paperasse. Un rire doux s'échappa des lèvres du garçon alors que la jeune femme faisait mine de prendre la mouche. Une nouvelle fois, il secoua ses boucles cuivrés et leva les yeux au ciel en guise de réponse, laissant la conversation retourner sur un sujet plus sérieux. Les mouvements suspects aux abords de la réserve des dragons. « Ouai. » répondit laconiquement Fabian au commentaire de sa coéquipière au sujet de la cheffe des Aurors. « Y'a beaucoup de pression, qui vient de plus haut. Et des rumeurs aussi. » Ajoutant doucement le garçon dont les yeux se perdaient dans le vague. « Parait qu'y a un nouveau décret en préparation. Pour nous donner plus de légitimité dans nos recherches, mais rien de précis... »

S'il n'avait pas été autant perdu dans ses pensées, il aurait presque pu anticiper la question de Dorcas, tant il était évident qu'elle tenterait sa chance. Le sourire étira rapidement ses lèvres et il ne fallu pas plus de quelques secondes pour que Fabian cède, néanmoins, il laissa la jeune fille devenir suppliante, faisant mine de lui résister alors qu'il se savait pertinemment incapable de cela. La réaction de la jeune fille, lui tira un autre rire et la voyant si joyeuse à l'idée de sortir, Fabian se promi de toute essayer pour convaincre la cheffe, loin de s'imaginer un seul instant que ses efforts seraient vains et qu'elle resterait de marbre à ses arguments, brisant le sourire timide qui étirait le visage de Dorcas.

Il ne savait pas quel Billywig l'avait piqué, mais avant même de réaliser ce qui lui prenait d'être aussi entreprenant, les mots avaient franchit la barrière de ses lèvres. Il ne lui restait plus qu'à attendre la réaction de la jeune fille, qui prenait presque plaisir à le faire languir et stresser en tenant une moue songeuse plusieurs instants. Le sourire presque carnassier qui étira ses lèvres fit peur à Fabian mais ce qui le glaça d'effroi fut lorsqu'elle s'installa le plus naturellement du monde sur ses genoux, lui lançant des propos des plus aguicheurs. Paralysé par sa présence, bien trop proche, une tension parcourue son corps, provoquant un frison le long de son échine qu'il n'avait que trop rarement connu. Sa gorge était devenue sèche en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire Quidditch et les mots s'étranglaient en lui, s'écrasant dans son esprit sur un mur opaque qui rendait inaccessible toute forme de cohérence. Il ne reprit contenance que lorsqu'elle lui murmura au creux de l'oreille si elle devait se dénuder. Une douche froide qui le réveilla brutalement. Il était vexé et blessé qu'elle puisse penser cela de lui. Qu'elle puisse le considérer comme un homme comme ça, qui pouvait apprécier qu'une femme lui vende son corps en échange de service.

Un gout amer remplaça sa sécheresse buccal alors qu'il reprenait contenance. La gêne remplacée par la colère. « Non mais n'importe quoi » commença le garçon en repoussant la jeune femme de ses genoux, se levant à son tour. « arrêtes, ça va vraiment pas bien toi ... A quel moment j'ai pu te laisser penser que te dénuer m'intéresserait ? » Le visage fermé, les traits durs, les mots mal choisis sortaient de sa bouche avant qu'il puisse les penser sincèrement. Il perdait le contrôle ce qui lui avait tellement rarement qu'il s'en trouvait encore plus désemparé. Réalisant cela, il ferma une seconde les yeux tout en passant nerveusement une main dans ses cheveux. Il avait besoin d'air d'un coup, de se passer la tête sou l'eau. Mais fuir n'était pas la solution, d'autant qu'il devrait revenir dans le bureau. Il détournant néanmoins le regard, restant silencieux le temps que les battements de son coeur s'apaisent. C'est lui avait commencé pourtant. Il aurait du en profiter, en rire. Pas se sentir sale ni même insulté. C'était une simple blague.

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des cernes jusque dans le cœur

Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui. C'est toi.



lundi 02 juillet 1979 ☽☽☽ début de matinée.

Fabian, Fabian... Si seulement il pouvait voir à quel point il la libérait ! A quel point il l'apaisait, elle qui s’empêtrait dans des tourments toujours plus grands et étouffait. Elle qui n'avait ni dormi, ni réellement mangé depuis une semaine ou même plus et pourtant riait. Si aveugle face à l'évidence, sa poitrine se soulevant d'allégresse alors qu'auparavant elle pesait une tonne, levant ses prunelles vers le ciel avec dramatisme. La fossette relevée en une moue mi-taquine, mi-amusée, totalement subjuguée par cette danse verbale qu'ils avaient initiés. Il prenait si vite la mouche. Il niait si fort l'évidence. Et elle l'y enfonçait sans remord, tout aussi aveugle à la peine qu'elle causait, se laissant juste porter par le courant. Par cet instant hors du temps qui lui permettait de se retrouver un tant soit peu. « A mes risques et périls... Tu titilles mon instinct, ça fait parti du métier. » A croire qu'elle était un peu folle, ou qu'elle aimait juste beaucoup trop le rendre fou lui. « Je n'y manquerai pas, ça m'intéresse ! » Les notes chantantes, appuyant sur les dernières syllabes et assortissant le tout d'un clin d’œil. Elle était vile, Dorcas. Tentatrice alors qu'elle se pensait tout sauf femme. Mais tout dépendait du regard dans lequel elle évoluait. Et le sien n'avait jamais été aussi impénétrable.

Et il valait sans doute mieux, sinon elle n'aurait plus su où se mettre. La curiosité était un vilain défaut il paraissait, mais elle l'utilisait pourtant à outrance et cela lui servait amplement lors d'enquêtes, comme présentement, cherchant à en savoir le plus possible sur son affaire dans le simple but de pouvoir venir avec lui. Sans doute s'en doutait-il. Sûrement même. Sauf qu'il ne la repoussait, ni elle, ni sa curiosité, encore moins ses questions diverses et variées. Il avait toujours été un très bon pédagogue et c'était ce qui les avaient rapprochés dans un premier temps, beaucoup plus fermé et timide qu'elle. Désormais... Il était plus difficile pour elle de gagner à leurs joutes verbales, le garçon décomplexé en sa présence, du moins, elle présumait. Il ne se laissait plus autant faire, avait du répondant et parfois même lui clouait le bec ! Mais ce n'était jamais bien méchant. Et à travers ces échanges anodins, cette compréhension de l'autre, ils avaient pu partager un instinct et des pensées qu'ils n'avaient besoin de formuler pour se concerter en cas de danger. Un véritable duo. « Des rumeurs ? Depuis quand fais-tu attention à ce genre de choses ? » Début de blague, quelque peu mouchée qu'il écoute les bruits de couloir avant que son rire ne s'étrangle dans son gosier. « Plus de légitimité ? » Ça, c'était nouveau. Et ça l'intéressait. Si ça pouvait faire avancer les choses... Si ça pouvait coincer ces enfoirés, elle en était !

En attendant, une petite mission anodine et quelques dragons... Elle ne disait certainement pas non ! Une bouille pseudo adorable et un petit numéro de charme plus tard, elle sautillait le poing dressé en signe de victoire, survolté par le fait qu'elle puisse enfin s'échapper de son tas de paperasse. Pas qu'on lui ait donné aujourd'hui et qu'elle s'en lasse déjà mais... Si ? Était-ce vraiment important ? Non. Il n'y avait pas besoin de beaucoup connaître la rouquine pour savoir que remplir des papiers n'était pas sa tasse de thé. Rien que les rares fois où elle se retrouvait dans les archives, elle avait l'envie irrépressible de changer les dossiers à classer en milliers de confettis ! Non mais sérieux, elle était pas leur bonne femme ! Et elle n'était pas faible, inutile, incapable ou elle ne savait quoi ! Au contraire. Elle n'avait jamais été aussi déterminée.

Est-ce la raison pour laquelle elle ne se prend pas la tête avec les formes ? Il lui arrivait d'être insolente ou tendancieuse mais jamais n'avait-elle poussé le vice à ce point, une barrière s'étant toujours dressée entre eux lorsqu'il s'agissait d'être vraiment tactile. Parce qu'il était tout l'opposé d'elle. Parce qu'elle le sentait assez réfractaire... Gêné ? Elle ne savait. Mais elle ne s'y était jamais vraiment tentée. Jusqu'à aujourd'hui ou la plaisanterie dérapait un peu. Un peu trop. Ce n'était que ses genoux. Ce n'était que son buste contre le sien. Un simple souffle contre sa peau, quand bien même les mots étaient viles et voués à lui faire imaginer des choses. Elle ne pensait pas à mal, l'enflammée. Elle avait juste envie de le voir perdre de son stoïcisme, rougir un peu qui sait, et lui dire qu'elle avait gagné. Elle s'était bien gourée. Sentant son corps se tendre, elle croit qu'elle l'a juste un peu pris de court et ne s'attend pas à pareil rejet, poussée sèchement tandis qu'il se relevait, sa hanche percutant douloureusement la tranche du bureau. Elle retient une grimace, tiquant juste un peu, en ayant vu des biens moins belles et plus choquée par son geste que l'hématome qui en découlerait. Que lui arrivait-il ? Les mots tombent avec violence, le masque d'acier, les prunelles incendiaires et le ton tranchant. Elle en reste comme deux ronds de flanc, la belle, ses noisettes s'écarquillant de stupeur et reculant presque, s'accrochant au bureau qui l'empêchait de faire un pas de plus en arrière. Non mais c'était quoi cette histoire ? Pourquoi il... Pourquoi... ?!

« Non, c'est vrai, je ne vais pas bien. » La gorge sèche, les mots douleur, elle sert les points et relève ses cérulées d'animal blessé et farouche dans les siennes. « Et ça ne risque pas de changer, mais merci de t'en préoccuper. » Elle sent ses ongles qui s’enfoncent dans sa chair autant que la vague qui déferle en elle et elle fait un pas, comme pour s'en aller, avant de se retourner. « Ah et, je te retourne le compliment. Quand t'ai-je fait présager que j'avais les talents d'une putain ? » Elle a envie de hurler, Dorcas, totalement avalée par cette rafale de sentiments d'une violence qu'il ne pouvait même imaginer et retenait en elle difficilement. Happée par ses envies meurtrières, par ces injustices qui lui collaient à la peau et ce monde pourri dans lequel ils évoluaient. Si ça n'avait été lui sûrement aurait-elle cédé à ses pulsions et envoyé valsé la chaise, déchiré les papiers ou frappé le mur de fureur. Mais tout ce qu'elle pouvait faire désormais, c'était le dévisager de toute sa hauteur, lui qui la connaissait par cœur et se permettait non seulement de la juger mais en plus de la rabaisser. Il n'était vraiment qu'un... « Je n'ai jamais eu l'insolence de croire que je te plaisais, ou que je plaisais à qui que ce soit et je n'en ai même pas l'ambition. Je ne suis ni féminine, ni particulièrement belle et n'ai rien de ces femmes qui envoûtent d'un battement de cils ou de quelques mots. » Non, elle, elle était la bonne copine. Celle avec laquelle on se fendait la poire sans autre ambiguïté, et ça lui allait. C'était bien plus facile. « C'est justement pour ça que j'ai pu en plaisanter. Parce que je te savais insensible et qu'il n'y avait pas d’ambiguïté possible. Excuse moi de te dégoûter au point de m'envoyer valser. » Et le sourire marque ses traits, tellement différent de la flamme juvénile d'ordinaire, ironie suintante, poison de l'âme se reflétant dans ses prunelles de marbre. « J'ai compris la leçon, merci pour la démonstration. » Elle se retient d'ajouter un professeur ou monsieur Prewett à la suite, ne supportant plus de le regarder et préférant tout bonnement s'éloigner, regagnant sa chaise alors qu'elle bouillait et s'acharnait sur la pile de dossiers qu'elle se mit à remplir et corriger avec une fureur nouvelle.


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des cernes jusque dans le cœur
ft. Dorcas | lundi 2 juillet -- début matinée
Fabian s'était éloigné de son bureau rapidement, comme brûlé par le contact de sa binôme. Réaction encensée alors qu'il mourrait pourtant d'envie d'un rapprochement entre eux. Mais pas comme ça. Pas en échange d'un service. La blague laissait un goût amer dans sa bouche. Mais surtout, il était déçu. Il se sentait bafoué. Ainsi donc c'était comme ça qu'elle le voyait. Un homme comme les autres qu'on achetait à coup de corps affriolant. Plus rien n'avait d'importance pour lui, en l'instant, que mettre de la distance entre elle et lui. Faisant mine de s'intéresser aux piles de dossiers qui reposaient sur le meuble qui lui servait de rangement temporaire avant l'archivage dans les archives par les secrétaires, il commença à les feuilleter à la recherche d'une information, essayant en réalité, de se calmer.  

Pourtant pas même 10 minutes auparavant, ils plaisantaient. Même si la gêne était présente par intermittence, alors que les blagues frôlaient par moment l'indécence... Comme quand la jeune femme avait affirmé que ses penchants sexuels l'intéressait. Fabian avait alors rougit une énième fois, piquant du nez pour masquer une nouvelle fois sa gêne et balayant la répartie d'un simple « mhh » pour revenir sur un sujet qui ne lui ferait pas battre la chamade à son coeur. Ils avaient alors discuté de l'enquête en cours et elle apporta, une nouvelle fois, des remarques pertinentes.

Levant les yeux aux ciels à nouveau, un léger sourire sur les lèvres, il rétorquait à la jeune fille malgré l'importance et les répercutions sous-entendues par de telles informations. « tu penses me connaitre mais en vérité ... je suis une vraie commère. Par conséquent, je m'intéresse aux rumeurs depuis... toujours ! » C'était entièrement faux, bien évidemment, mais le garçon ne comptait pas se laisser railler de la sorte sans répondre. Il reprit néanmoins un air sérieux rapidement pour terminer l'échange sur ce point-là, répondant à l'interrogation formulée par la jeune femme qui répétait le mot qu'il avait employé : « malheureusement, j'en sais pas beaucoup plus. »

Jusque là tout allait bien. Fabian était même aux anges. Il avait retrouvé sa partenaire, qui malgré les derniers événements terrible semblait en forme, tout du moins paraissait. Et l'instant d'après, tout dérapait. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. C'était lui qui avait prononcé la phrase de trop. L'incitant à réagir de la sorte. Pourtant, s'il s'attendait clairement à une plaisanterie et une bêtise, il n'imaginait pas qu'elle irait aussi loin. Lui proposant d'exécuter pour lui ce qu'il rêvait depuis plusieurs mois. Si seulement elle savait qu'elle le rendait fou et était à l'origine de ses rêves érotiques dont il se réveillait honteux et frustré, surement n'aurait-elle pas jouée de ses hormones.  

Réaction disproportionnée de la repousser de la sorte avant de fuir son regard, le malaise de Fabian s'accentua alors qu'elle lui répondait, usant du même ton froid et cassant qu'il venait d'employer. je ne vais pas bien. Les mots de la jeune femme tournait encore dans sa tête alors que la culpabilité remplaçait sa colère. Désolé, il l'était. Pourtant, il continuait de tourner les feuilles de parchemin qui lui tombaient sous la main alors qu'elle continuait. Ce n'est que quand elle lui répliqua vertement que c'était bien lui qui avait commencé qu'il tourna brusquement la tête pour la dévisager, les sourcils froncés. Lui ? Quand ... Et puis, il commença à comprendre... Il avait bien dit, en échange mais n'avait jamais insinué qu'elle devait vendre son corps. Il ouvrit la bouche pour commencer à se défendre mais n'eut pas le temps d'en dire davantage que : « j'ai jamais... » qu'elle continuait, implacable.

L'échange était violent. Aussi bien l'un envers l'autre que Dorcas envers elle-même dans ses propos, se dévalorisant sans douter une seconde des mots à employer que Fabian, qui n'hésitait pas non plus à faire de même, mais gardait ses pensées secrètes. Mais si la compassion était revenue envahir le garçon, bien vite, elle fut remplacée par l'amertume. « Insensible ? » répéta le garçon toujours aussi choqué et blessé, mais dont la voix avait perdue en animosité. Il aurait aimé la réconforter, trouver les mots qui effaceraient les doutes complètement insensés à ses yeux qu'elle portait à l'encontre d'elle-même, mais il était trop meurtri pour cela. Touché. Coulé. Il se sentait trahi par celle qui avait volé son coeur. Lui qui se dévoilait doucement à Dorcas, comme il ne l'avait jamais fait, se rendait compte qu'elle n'avait sans doute rien compris à sa personnalité.

Utilisant le ton le plus détaché que possible, rapportant la liasse de parchemin à son bureau, pour continuer son petit manège et faire croire qu'il cherchait réellement des documents dans l'armoire, il s'installa à nouveau à son bureau tout en lui répondant froidement. « Et bien non, je ne suis pas insensible. J'ai des sentiments, comme tout le monde. Je te présente néanmoins mes excuses, je n'ai jamais sous-entendu que tu étais une putain. Loin de là. Je pensais à une connerie du genre, réaliser du thé, me rapporter des patacitrouilles ou rédiger mes rapports. » Secouant la tête, pour chasser ses idées noires, il attrapa sa plume pour se remettre au boulot, occultant délibérément le dénigrement dont Dorcas avait fait preuve à son encontre et le fait qu'elle n'allait définitivement pas bien. D'une part parce qu'il ne savait pas comment se montrer aimable et compatissant alors qu'il était blessé dans son amour propre et préférait se refermer comme une huitre.

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