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Une lueur dans la nuit

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Une lueur dans la nuit
2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
L'averse avait pris les londonniens de court. Le bulletin météo de la veille avait pourtant annoncé un grand soleil et des températures quasi caniculaires, et pour une grande partie de la journée, il avait vu juste. On avait sorti nappes et paniers garnis et on était allé profiter de l'été dans les parcs et près des points d'eau. Les plus jeunes enfants barbotaient, rieurs, dans les fontaines tandis que les plus âgés coursaient des ballons de football ou se pourchassaient en vélo. Leurs parents lisaient à l'ombre des arbres fruitiers, ou somnolaient doucement, un brin d'herbe entre les dents. Puis, brusquement, le temps s'était couvert et les premiers grondements sonnait l'orage imminent. Les moins rapides furent servis : les nuages s'étaient déchirés et la pluie était tombée en grosses gouttes sur l'ensemble de la capitale. Big Ben sonnait alors cinq heures ; depuis, la nuit avait enveloppé la ville de ses bras ténébreux sans que le ciel ne daigne se calmer.  

« Comment, Potter, vous êtes encore là ?! » James, qui avait basculé sa chaise de bureau sur seulement deux pieds et se balançait doucement à un rythme régulier, fût tiré de sa lecture de la Gazette du Sorcier avec plus de peur que de mal. Le journal lui avait échappé des mains et en se redressant, il constata que ses lunettes avaient glissées sur son nez et offraient à son interlocuteur une image particulièrement de travers, ses cheveux indisciplinés complétant le tableau. Son impeccable garde-à-vous en devenait presque grotesque. « Monsieur le Directeur ! » fit-il cependant, imperturbable et le plus sérieusement du monde. Celui-ci ne pu contenir un rictus amusé. « Et bien ? Auriez-vous pris résidence permanente au Bureau ? Attention, mon garçon, l'excès de zèle ne vous amènera nulle part ! » James sentit que ses joues prenaient une légère teinte rosée. Il secoua la tête et en profita pour remettre ses binocles droites. « C'est que j'ai des instructions, Monsieur. J'attends de recevoir mon affectation... » « ... à votre superviseur ? Ça attendra demain. C'est le déluge dehors, rentrez chez vous ! » James réprima un grognement. C'était la troisième fois qu'on reportait au lendemain, et il mettait sa main au feu que ce ne serait pas la dernière. Certes, le Bureau était débordé mais enfin, comment pouvait-on espérer grossir les rangs des Aurors si on délaissait la formation des apprentis ? « Ne vous en faites pas, Potter. Quand vous serez affecté, vous en viendrez à regretter cette latence. Croyez moi ! Ah et mes félicitations pour votre mariage, j'ai cru comprendre que la mariée est absolument charmante ? Petit filou, profitez ! Profitez, c'est quand on est vieux et seul que les temps troubles sont les plus pénibles. Allez, maintenant, filez ! » James lui aurait volontiers jeté l'encrier qui se trouvait à trois centimètres de sa main à la figure. A la place, il attrapa sa baguette et son journal, fourra le tout dans les poches de sa veste et quitta l'open space en grommelant quelque chose comme « ... tous des vieux fous ici... » 

Pourtant, il lui fallait bien admettre que le vieux fou en question avait dit vrai car en sortant, la saucée trempa non seulement l'intégralité de ses vêtements mais également ce qu'il devinait être l'ancêtre de sa presse. L'odeur désagréable de papier mouillé et d'encre délavée lui fronça le nez. Sans compter qu'il pouvait dire adieu à ses chaussures. Il aurait dû prendre le réseau de cheminée plutôt que de transplaner à partir de l'entrée des visiteurs ! Et pourtant, c'était la procédure : ne jamais emprunter deux fois de suite le même moyen de transport. En théorie, il avait tout bon. Mais pour ce qui était de la pratique... Ses mèches rebelles à présent collées à son crâne - au moins, il arriverait chez lui coiffé ! - James couru comme un abruti le long de la rue, imitant les quelques rares moldus qu'il croisait et qui, faute de parapluie, utilisaient leur sacoche ou tout autre objet pour se protéger de la pluie. Il aurait pu sortir sa baguette et conjurer un simple enchantement mais c'était trop risqué. Couvert autant de cuir que de ridicule, ce fut lorsqu'il emprunta une rue étroite et déserte qu'il disparu.

Quelques instants plus tard, James arrivait devant le trente-deux de la Lancaster Road, à Notting Hill. C'était une rue typique du quartier bohème, où les petits immeubles se pressaient les uns aux autres, affichant des façades de couleurs aussi fraîches que différentes. Le sien était d'un joli bleu de mer. Il passa le petit vestibule où les boites aux lettres pleines à craquer semblaient crier leur désespoir de ne pas avoir été vidées. Le retour de vacances allait être sympathique pour ses voisins. Derrière la petite vitre joliment peinte, un éclair projeta un kaléidoscope rose et jaune sur la double cage d'escalier qui menait aux divers appartements. Pourtant, James n'emprunta ni l'une ni l'autre, et se dirigea vers le centre de la cage qui abritait une sort d'arrangement floral d'un goût douteux et foisonnant. Il extirpa sa baguette de sa veste mouillée - une gouttelette d'eau restait d'ailleurs au bout de la pointe du bois d'acajou - tapota trois fois le grand pot qui servait de maison à l'énigme botanique et murmura, presque imperceptiblement : « Nœud fraise ! » Par enchantement, l'arrangement floral laissa place à une sorte d'échelle en bois peinte, serties de différents crochets et rebords où le jeune homme s'accrocha tandis que l'étrange support monta le long des étages, délaissant progressivement le monde moldu pour revenir dans le monde magique.

Arrivé à bon port - il avait tout l'air d'un marin rentrant de pêche - James tâtonna sa veste à la recherche de ses clefs qu'il finit par trouver. Il allait pour tourner le verrou quand, se souvenant de l'état dans lequel il allait faire son entrée, il se délesta de ses chaussures et de ses chaussettes pour les faire sécher sur le palier. Après quoi, il tira la poignée vers lui et pénétra dans son appartement. Instantanément, la chaleur de la cheminée ronronnant doucement dans le salon le réchauffa. James jeta négligemment son trousseau sur une des petites commodes qui ornaient leur entrée et se passa machinalement une main dans les cheveux. Enfin à la maison ! « Mon cœur ? » appela-t-il tout en s'efforçant de ne pas laisser tomber de grosses gouttes de pluie sur le parquet. Sa veste était fichue aussi. « Excuse-moi de rentrer si tard, j'avais tablé sur neuf heures dans mon hibou mais pas sur ce temps maudit ! »


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2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Début d'année mouvementé, fragmenté entre cours et stages, il était compliqué pour la rouquine d'avoir encore de bons repaires, cherchant après une stabilité qui lui permettrait d’apprendre dans un cadre optimal. Contrairement à Poudlard ou cette première année passée à Ste Mangouste, celle qui venait de débuter n'était plus centrée que sur les connaissances, amphithéâtre dédiés au savoir et à l'apprentissage des diverses méthodes et particularités des différents services. Bûcher ne suffisait plus, il fallait aussi savoir être utile sur le terrain ce qui signifiait accorder connaissances à la pratique et plus encore, avoir les bons réflexes. L'hôpital n'était pas un terrain de jeu et dans les conditions actuelles, il valait mieux être préparé. Elle ne l'avait en effet jamais vu aussi rempli que depuis mars dernier, l'épidémie ayant fait des ravages. Les parents de son époux faisaient d'ailleurs partis des victimes à déplorer et à chaque fois qu'elle passait par le deuxième étage, dédié aux virus et microbes magiques, ne pouvait-elle s'empêcher de se remémorer leurs faciès émaciés par la fatigue et la maladie pernicieuse. La dragoncelle n'était certes pas la seule maladie mortelle, elle en resterait néanmoins gravée dans son esprit autant par son expérience déplaisante que toutes les personnes auxquelles elle avait du tenir la main pour un dernier au revoir. Le métier de medicomage était peut être envié mais n'en restait pas moins dur, elle l'avait appris à ses dépends en regardant Euphemia et Fleamont s'éteindre à tout jamais dans la plus grande des impuissance. Sorciers ou médecins, ils n'avaient rien de dieux, et face à la nature ils avaient du s'incliner tout autant que les moldus.

Blessure pas encore pansée, s'évertuant d'abord à guérir celle de l'être aimé, bien plus profonde, elle avait été soulagée de savoir qu'elle n'avait pour l'instant pas été affectée à ce service. En effet travaillait-elle comme apprentie aux côtés de divers medicomages et guérisseurs au premier étage actuellement, dédié aux blessures par créatures vivantes. Son affectation s'en était suivie d'une lourde pensée pour son ami Remus, dont elle n'avait de nouvelles depuis un temps, ce dernier lui manquant cruellement. Tout ce qu'elle pouvait espérer néanmoins, c'était qu'il aille bien, ne sachant ni où il se trouvait, ni quel métier il effectuait. Il fallait dire aussi qu'avec son statut, il lui était bien difficile de trouver un endroit où se poser. Une intolérance phénoménale qu'elle ne digérait toujours pas, le jeune homme méritant bien plus que nombreux autres sorciers. Malheureusement, si la société faisait quelques progrès, elle n'était pas prête de réellement changer. La mentalité des gens était trop ancrée pour espérer un revers imminent. Ce qui avait quelque peu apaisé ses pensées, c'était cette information qu'elle avait pu glaner au détour d'une conversation entre deux supérieurs, sur une potion capable d'adoucir leur quotidien. Rien n'était encore sûr pour le moment et le breuvage n'en était qu'aux premiers tests, il semblait néanmoins que grâce à une plante très spéciale nommée tue-loup, l'espoir ait une place pour un futur plus doux. Ce n'était décemment pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

Sa journée terminée, quelque peu courbaturée d'avoir couru partout, elle avait rangé sa robe verte à l'insigne de la baguette et de l'os croisés sur la poitrine soigneusement dans le casier lui appartenant, heureuse de pouvoir retrouver le confort de ses vêtements et plus encore bientôt, celui d'une bonne douche. La chaleur d'août avait ce je ne sais quoi d'étouffant et la pluie qui se déversait contre les carreaux sans discontinuer rendait l'atmosphère humide et poisseuse d'autant plus désagréable. Un déluge dont ils se seraient assurément passés, sentant déjà venir l’afflux de rhumes et la nécessité de remplir les réserves de pimentine alors qu'ils étaient en plein été. Une brève pensée pour James qui n'avait assurément pas pris de parapluie, espérant bêtement que d'ici là, le déluge serait passé puisqu'il lui avait annoncé finir plus tard qu'elle. Ne voulant se risquer à finir trempée jusqu'aux os, elle s'était décidée pour le transplanage bien au sec dans le hall, ouvrant néanmoins son parapluie à l'avance, habitude moldue, afin de ne pas se faire surprendre une fois dans la ruelle annexe à leur appartement. Ce n'était malheureusement pas vraiment suffisant, ses ballerines en toile et le bas de son pantalon détrempés en quelques enjambées. Elle avait alors abandonné chaussures et abris de fortune jaune canari dans le hall, à côté du paillasson, histoire de ne pas salir à l'intérieur. Une fois rentrée cependant, la joliesse ne s'était faite prier, abandonnant ses affaires plus vite qu'il n'en fallait d'ordinaire et les fourrant dans le panier à linge pour s'abandonner à la fraîcheur d'une douche que trop enviée.

Neuf heures avaient déjà sonnées lorsqu'elle était sortie de l'habitacle, frottant abondamment sa chevelure carminée dans une serviette puis chaussant en guise de pyjama un ensemble d'été en soie. Il ne lui restait plus qu'à attendre son homme pour souper, s'installant confortablement avec un livre sur le canapé. Lorsque le bruit des clés dans la serrure retenti finalement, ses émeraudes se relevant sur l'horloge murale, elle haussa un sourcil interrogateur avant de finir sa page, refermant méticuleusement l'ouvrage puis se pressant dans l'entrée. « Je crois qu'il en a surpris plus d'un, oui. Tu as réussi à passer entre les gouttes ? » Visiblement non, ses jades épousant finalement la silhouette trempée du beau brun, s'écarquillant quelque peu avant que l'esquisse d'un rire ne se fasse sentir. « Et bien, je laisse un homme partir au travail et on me ramène un animal trempé. » Fin de sourire ironique alors qu'elle le débarrasse de sa veste, déposant un bref mais pas moins doux baiser sur ses lippes. « Déshabille toi dans l'entrée ça vaut mieux. Qu'est-ce que tu as fait de ta baguette ? » C'était à la née-moldu de lui rappeler le sortilège de sécheresse ? A croire que la journée avait été rude, ou qu'il était toujours aussi tête en l'air. D'un coup de baguette Lily envoya la veste sur un porte manteau dans le séchoir puis d'un autre, attira à elle quelques serviettes, en déposant une sur sa tête qu'elle frictionna tendrement. « Comment s'est passée ta journée ? Tu as eu ton affectation ? » Plusieurs jours déjà qu'il n'attendait plus que ça, désireux de faire ses preuves. En toute honnêteté, elle aussi se trouvait curieuse de savoir qui serait le pauvre mentor de pareille tête brûlée, ramassant ses affaires au compte goutte et l'intimant à se diriger vers la salle de bain.

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2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Elle lui répondit de loin, comme du fond d'un rêve. Il y eu un bruit discret, d'un livre qui se referme puis le froissement d'étoffe sur un meuble et des pas feutrés sur les différents tapis avant de faire grincer le parquet. Puis, dans le demi éclairé, elle lui apparu : les longs cheveux doux ondulant librement sur ses épaules et jusque dans son dos, les yeux brillants du petit sourire qui étirait ses lèvres. Sa remarque aurait dû le faire sourire aussi, mais il n'arrivait pas à se sortir de sa contemplation, son regard happé par la peau laiteuse qui semblait se jouer de la soie de son vêtement. Il voulu la toucher mais se souvenant de son état, se ravisa, craignant que le froid qui tempérait fatalement toute peau mouillée, ne la surprenne ou pire, ne lui fasse attraper du mal. Il restait là, les yeux noyés. Et lorsque les lèvres douces se posèrent comme un papillon sur les siennes, la mécanique de son corps se remit en mouvement, actionnant les battements de son cœur un peu plus rapidement et lui laissant le merveilleux sentiment de léviter sur place. C'était toujours le même charme, et il avait longtemps appris qu'il n'y existait ni contre-sort, ni qu'il n'avait l'envie de l'utiliser. 

Trop tôt - toujours ! - sa bouche le quitta, suggérant qu'il limite les dégâts à l'entrée et l'interrogeant sur la localisation de sa baguette. « ... De quoi... ? » lâcha-t-il, à demi abruti avant que ne lui réponde la sensation de sa veste qui glissait de lui vers l'inconnu, et la douceur d'une serviette avec laquelle elle séchait ses cheveux trempés. Il revenait lentement à lui, sentant son parfum prendre l'espace et le revigorer plus sûrement qu'un bain chaud ou une tasse de thé fumante. Ses membres se détendaient et il sentit même un sourire prendre possession de ses lèvres. Il avait enfin enregistré qu'il devait se changer. S'attaquant à sa chemise, qui à chaque bouton esquissait un son visqueux à chaque ouverture, il s'extirpa du tissu qui lui collait à la peau. Le torse nu, il frissonna - non de froid, mais de manque. Il pouvait la sentir toute proche de lui et en règle générale, il ne perdait jamais une occasion de l'attirer contre lui pour sentir sa peau contre la sienne. Désireux d'y remédier au plus vite, il abandonna son pantalon et son caleçon et suivit sagement la jolie silhouette jusque dans la salle de bain. Elle avait les mains pleines de ses vêtements, et il tendait déjà les mains vers elle mais elle venait de lui poser la question qui le ramena brusquement à la réalité. Il s'entendit grogner.

« Non... Et ça commence sérieusement à me courir sur la baguette... » maugréa-t-il, en repensant à la mine mi-citrouille mi-réglisse du Directeur. Il se rappelait aussi son allusion détestable, et à la masse semblable à de la bave dégoulinante que ses propos avaient menacés de jeter sur son bonheur conjugal. Sa bouche se crispa. « Mon gros dégueulasse de supérieur l'a encore reportée. Apparemment, la raison du jour, c'était la pluie ! Les paris sont ouverts sur l'excuse qu'il me servira demain : dix galions que ce sera la pénurie d'earl grey au Bureau ! » grinça-t-il, sa main se tendant en poing. Il aurait pu la fracasser contre une série de coussins et de couvertures qui reposaient tranquillement sur un panier, et qui sentaient bons la lavande mais au même moment, son regard revenait à Lily. Instantanément, sa colère se calma et son manque d'elle refit surface, détendant ses traits. « Et en même temps... on s'en fou... » En deux enjambées, il avait mangé l'espace qui les séparait. Elle lui faisait dos aussi, il glissa précautionneusement ses mains sur ses hanches et les resserra doucement, la rapprochant à lui jusqu'à ce que son dos touche son torse nu.

N'y tenant plus, il approcha son nez de ses longues boucles auburn et huma pleinement leur odeur. Il ferma les yeux, laissant ses lèvres effleurer leur couronne, son cœur retrouvant un rythme à peu près normal. C'était comme si le monde arrêtait de tourner trop vite, et que ses désagréments - qu'ils prennent la forme d'un déluge, ou de la grosse face riante de sa hiérarchie - s'éloignaient loin loin loin... Sans rouvrir les yeux, sa main gauche remonta le long du joli corps qu'il tenait encore contre lui, fusse d'un seul bras, et releva les longs cheveux vers l'arrière pour libérer son épaule gauche et la douceur de son cou. Il baissa la tête et posa tout doucement ses lèvres sur la peau dénudée, remontant progressivement derrière son oreille pour se loger à la naissance de sa gorge. « Et toi, ta journée ? Tu es rentrée depuis longtemps ? Qu'est-ce que tu lisais tout à l'heure ? » chuchota-t-il tendrement, resserrant légèrement son étreinte autour de sa taille. Il voulait tout savoir, aussi curieux qu'intéressé, tandis que sa bouche continuait de picorer lentement sa peau.


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2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Accaparée par sa lecture, elle n'avait vu ni l'heure défiler, ni la pluie continuer de s'écouler, partie dans son monde et ses réflexions, loin du ciel pleurant à l'agonie. Pourtant, une heure de cela à peine se faisait-elle aussi saucer par la pluie diluvienne, forcée de s’abriter comme elle pouvait sous la toile jaune soleil qui peinait à contenir l'assaut des gouttes. A croire que le confort d'une douche et le repos qui en avaient découlé avaient réussi à l'extraire de cette épopée. Désormais face à lui, ruisselant dans le hall d'entrée et les cheveux collés contre ses tempes, elle ne pouvait empêcher ce sourire mi-amusé mi-attendri d'étirer ses lèvres, ses émeraudes pétillant de la taquinerie qu'elle lui servait du bout des lippes. Il était là, à la regarder muet, sans amorcer le moindre geste ou énoncer le moindre mot, signe que comme bien des fois, il était totalement ailleurs. Elle n'était même pas sure qu'il l'écoute, en profitant pour l'embrasser tout simplement, plutôt que continuer seule un monologue dont il ne se souviendrait guère et laisser une marre dans l'entrée. Elle l'aurait bien détaillé plus longtemps, histoire de profiter de l'homme qu'elle n'avait pas revu depuis le saut du lit, mais elle en aurait tout le temps lorsque la soirée serait plus avancée, trop occupée à limiter les dégâts et surtout veiller à ce qu'il n'attrape pas froid. Chacun de ses gestes étaient teintés de prévenance, tendresse certaine qu'elle éprouvait à son égard, prenant la situation en main et se concentrant sur l'essentiel en se délaissant du superflus et apportant à elle le nécessaire d'un coup de baguette, en véritable chef d'orchestre.

Sa chevelure rapidement épongée, il reprenait finalement vie, se délestant d'un habit après l'autre dans un bruit de succion quelque peu désagréable, peu regardante cependant alors qu'un sourire un tantinet idiot s'étirait sur son minois. Il était décidément à croquer. La chute de ses vêtements allait de paire avec les carrés de peau d'autant plus grands qu'il laissait entrapercevoir, la forêt de son regard s'attardant même brièvement sur des courbes que déjà elle connaissait par cœur, capable de les redessiner dans son sommeil tant elle avait laissé courir la pulpe de ses doigts contre son épiderme. Elle ne s'en lassait néanmoins guère, ses joues rosissant toujours même si presque imperceptiblement à cette vue chérie, désireuse de venir au plus près de lui mais ne s'en octroyant le privilège, laissant la raison parler plutôt que le cœur. Aussi une fois tout l'amas de tissu dégoulinant entre ses mains le pressa-t-elle dans la salle de bain où elle s'affaira à l'étendre au mieux, incertaine quant à ce que la magie pourrait opérer comme miracle pour récupérer ce qui autrefois avait l'allure d'un costume. Son grognement la stoppa instinctivement dans son geste, tournant la tête dans sa direction, comme tentant de sonder son esprit. Visiblement avait-il été encore une fois éconduit, la patience n'étant pas son fort le faisant monter en pression. Un soupir amusé dévala ses lippes, levant ses iris d'eau vers le ciel, ayant définitivement épousé un comique. « Quel rapport entre ton affectation reportée et le qualificatif de ton supérieur ? » Elle savait qu'il avait parlé sous le coup de la colère, cela ne l'empêchait pas d'être sceptique. Il n'était toutefois pas dans son intention de l'énerver plus qu'il ne l'était déjà, préférant user à son tour de l'humour pour tenter de détendre l'atmosphère. « Dans ce cas amènes-en demain au bureau. S'il n'y a pas de pénurie, il ne trouvera aucune excuse à te servir cette fois encore. » A moins évidemment qu'il ne s'agisse là de mauvaise foi, auquel cas il serait bien compliqué d'y remédier.

Le problème du linge résolu, la rouquine allait se retourner lorsqu'elle se retrouva happée dans ses bras, peau froide au touché brûlant épousant à merveille sa silhouette qui s'éveilla. Un savant mélange de pluie et de parfum masculin vint chatouiller ses narines, attisant ses sens et gorgeant son palpitant de ce sentiment familier et apaisant. Figée, non pas parce qu'elle était incapable de bouger mais bien parce qu'elle ne voulait, désireuse de profiter pleinement de l'instant, elle le laissa mener la danse, un frisson parcourant son échine et remontant progressivement avec sa main. Ce n'était guère la première fois qu'il la touchait et pourtant, chacune semblait nouvelle, faisant naître encore et toujours cet émois qui papillonnait en son sein, accueillant ses lèvres butinant l'ivoire de son cou dans un soupir mêlant plaisir et attente. Ses paupières s'abaissèrent sur ses émeraudes alors qu'elle se laissait aller pleinement contre lui, son cœur tambourinant un peu plus vite à chaque seconde, percussions se répercutant dans tout son corps en un appel qu'elle ne pu qu'embrasser. Son visage se tourna d'abord lentement vers lui accaparant ses lèvres d'un baiser léger avant que l'intégralité de son corps ne fasse un virage à 180 degrés, enroulant ses bras autour de son cou et venant lui voler sa bouche dans un élan bien plus passionné.

La tendresse amoureuse se lisait dans ses jades qui contemplaient sans ciller son époux, ses doigts se perdant dans sa chevelure sombre d'ordinaire hirsute désormais plaquée par l'eau. « Une petite heure ? Je crois, je n'ai pas vraiment vérifié... » La notion d'heure lui était après tout abstraite, dépassant toujours l'honoraire de présence requise pour aider tant qu'il y en avait le besoin. La joliesse n'avait jamais été très regardante de son temps et aimait à se sentir utile. Elle essayait cependant de ne pas rentrer trop tard pour lui. « Mais oui, elle était plutôt bonne même si comme toujours fatigante. Je crois que je n'ai jamais autant aimé mon lit. » Et elle accompagne sa tirade d'un rire, ses doigts toujours perdus dans sa chevelure en une caresse tendre. « Je lisais un recueil de plantes médicinales moldues. J'aime pouvoir compléter mes compétences avec le savoir de mon monde, même si ce n'est pas toujours bien vu. » Se mettant lentement sur la pointe des pieds, sa bouche épouse la sienne de nouveau, peu désireuse de lâcher prise face à cette vague de sentiments qui l'assaillent. Elle a le goût du bonheur, trop longtemps retenu loin d'elle, et ancre en elle une sensation de plénitude tout autant que d'insatisfaction. « Et ta journée alors ? A part ce... Fâcheux contre-temps ? » C'était plus fort qu'elle, le sourire pointant malgré sa crise précédente, amoureuse de lui dans son entièreté et ne pouvant s'empêcher de le trouver cruellement adorable. Il piquait des colères aussi aisément qu'il se calmait, gamin avant d'être homme, aux sentiments bruts explosant bien souvent. Mais à côté de ça, il était également diablement prévenant et tendre avec elle.

Dans sa contemplation se rend-elle finalement compte des gouttes perlant encore sur sa peau d’albâtre, se reculant quelque peu à regret et s'appuyant sur le lavabo. « Tu devrais aller te doucher avant d'attraper quelque chose. » Parenthèse dans leur idylle, acceptant de se soustraire à la chaleur envoûtante de ses bras pour son bien. « A moins qu'il faille aussi que je t'aide pour ça ? » A l'ironie de son ton fait écho son sourire, ses jades pétillant de ce je ne sais quoi de narquois. L'humour était bien évidemment à l'honneur, soulignant le fait qu'elle l'avait à moitié déshabillé et même accompagné jusqu'à la salle d'eau tel un gamin de cinq ans, oubliant l'espace de quelques secondes qu'il était homme, et pire encore, homme de défi.

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2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Tandis qu'il retraçait le doux relief de sa clavicule avec ses lèvres, celles-ci s'étirèrent en sourire en l'entendant soupirer, et plus encore à sa remarque. Il pouvait se voir distinctement débarquer le lendemain matin, un carton plein de feuilles de thé, slalomant entre les bureaux de l'open-space en faisant mine d'être totalement dépassé par le poids qu'il portait, observant par dessous ses lunettes les mines effarées de ses supérieurs. C'était une idée. Pourtant, le regard stupéfait de son patron n'arrivait pas à lui faire oublier ses insinuations et il sentit ses muscles se tendre à nouveau. « Je te raconterai... » marmonna-t-il entre deux baisers, chassant de son esprit non seulement ce que les sous-entendus du Directeur pouvaient amener comme images infectes, mais également tout ce qu'il ne serait plus en mesure de se restreindre à lui infliger. Son bras droit toujours autour de sa taille, sa main gauche voulait attraper la sienne mais, alors qu'il ouvrait les yeux, se fut elle qui se retourna.

A l'instant encore de dos contre lui, son léger vêtement coulant contre ses doigts, elle l'embrassa de nouveau, d'abord aussi doucement que tantôt puis, passant ses mains dans son cou et les crochetant sous sa nuque, elle approfondit son baiser à mesure que son corps tout entier basculait contre le sien. Aussi soudainement que s'était levée sa rage, aussi soudainement disparu-t-elle, tandis qu'une vague de chaleur le parcouru entièrement, flattant chacun de ses membres et remontant le long de son ventre. Sa réponse ne se fit pas attendre. Ses bras encerclèrent sa taille et maintenaient fermement son corps contre son buste, tandis que ses lèvres lui répondaient avec la même ferveur. Enfin ! Il en avait ressenti le manque dès l'instant où il l'avait quittée le matin même. Les cheveux encore emmêlés, les yeux mi-clos et l'odeur de sa peau nue encore à moitié endormie n'avaient cessé de le hanter chaque fois qu'il s'était autorisé un moment de répit. Enfin, ils reprenaient leur tendre ballet, et s'il ne l'avait pas sentie se détacher doucement de lui, il l'aurait encore prolongé. A contrecœur, la protestation au bord des lèvres, il daigna cependant la laisser s'échapper.  

« Ah oui... ? » fit-il, retrouvant doucement sa fibre espiègle et sentant une étincelle maligne éclairer le regard qu'il lui renvoyait, alors qu'elle avouait que la longueur de ses journées lui faisait regretter leur lit. C'était presque trop facile de suggérer qu'il ne tenait qu'à elle de le retrouver, et son sourire taquin reprit une couleur plus tendre. « Il faudra que tu me montres ça, je me suis toujours demandé comment les moldus n'avaient pas réussi à découvrir notre secret, alors qu'ils ont eux-même une botanique aussi développée... N'en déplaise à certains imbéciles du... » Il n'était pas encore arrivé à la fin de sa phrase qu'elle déposait à nouveau ses lèvres sur les siennes, lui arrachant une nouvelle plainte. Il se sentit faire quelques pas en arrière, son dos butant finalement contre le mur de la salle de bain, la fraîcheur du carrelage contrastant si violemment avec leur verve qu'il en frissonna. Il se mit alors à rire contre sa bouche. Se détachant doucement d'elle, il appuya son front contre le sien et ferma les yeux. « Ma journée était fatigante aussi... Et longue ! Inutilement longue, puisque j'ai attendu pour rien ! Si j'avais su, je serais venu te retrouver plus tôt, j'aurais même pu venir te chercher... » Étroitement enlacés, il la souleva quelque peu, laissant ses pieds nus reposer sur les siens et il les écarta tous deux du murs pour reprendre leur posture initiale. Il esquissait un élan pour l'embrasser mais déjà, il la sentait s'éloigner et sans violence, la laissa s'adosser au lavabo. Suggérant une douche, ironisant sur la nécessité qu'elle l'y accompagne. Son regard s'assombrit. Elle devait pourtant savoir qu'ils pouvaient être deux à jouer.

Sans aucune pudeur, James se mit alors à détailler chaque partie de son corps, comme pour la déshabiller du regard. La soie légèrement parme ne freinait en rien son entreprise, car chaque courbe, chaque ombre, chaque trait était encré au plus vif de sa mémoire. Pourtant, comme à chaque fois, il lui semblait qu'il ne l'avait tenue contre lui pour la première fois que la veille, confirmant qu'elle était aussi belle à l'intérieur qu'à l’extérieur. Sans aucune arrogance, il pouvait affirmer qu'il était le plus heureux, le plus comblé, et le plus chanceux des hommes. En l'épousant, il avait à jamais gagné un trésor dont la richesse, inquantifiable, était inestimable parce qu'elle se redécouvrait à chaque fois. Aussi, immobile, ses yeux remontant des cuisses à la fois fines et rondes, aux hanches fondantes en passant par la courbe à peine voilée des seins jusqu'à sa gorge où il distinguait pulser le rythme de son palpitant, il planta finalement son regard dans celui de sa femme. « C'est une proposition ? » demanda-t-il, la voix posée mais plus grave tandis que d'une démarche volontairement prédatrice, il se rapprocha d'elle jusqu'à poser ses paumes à plat à côté des siennes, non sans avoir au préalable retiré ses lunettes. Son souffle à peine plus éloigné d'elle d'un murmure, ses lèvres tremblaient légèrement. « Le problème, ma belle, c'est que si tu me rejoins... Qui va préparer à dîner ? »

Faisant honneur à ses réflexes, ne la connaissant que trop pour savoir qu'elle réagirait au quart de tour, ses paumes se refermèrent sur ses mains, ses doigts enlaçant les siens pour les crocheter contre la soie de son dos. Du même coup, il la pressait doucement contre son corps tandis que sa bouche se mit à dévorer ses lèvres sans la quitter des yeux. Après quoi, la laissant reprendre son souffle, il apposa un baiser chaste sur chacun de ses yeux puis sur le bout de son nez. « Je te propose autre chose. Tu retournes reprendre ta lecture au salon. Tu te détends, et tu me laisses me rendre un peu plus présentable. Je nous prépare un plateau et on passe le reste de la soirée sur le canapé, à écouter tomber la pluie... Du moins, jusqu'à trouver une autre occupation. » Il avait murmuré les derniers mots contre son oreille puis, la lâchant, il gagna la cabine de douche à reculons, faisant coulisser la porte d'un geste lent pour finalement y entrer et la refermer, en lui lançant un dernier baiser du bout des doigts. L'instant d'après, James enclenchait le robinet, qui déversa un jet puissant et glacé sur ses membres tendus.


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Une lueur dans la nuit
2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Désormais dans ses bras, le monde semblait tourner à nouveau rond, comme ayant trouvé sa place dans ce vaste univers. Il existait de nombreux endroits plaisants, emplis de souvenirs, d'amour, d'une certaine beauté ou d'histoire tout simplement, mais il n'y avait qu'en ce lieu qu'elle se sentait pleinement elle-même. Si entière et chérie. De la chaleur de son étreinte à la douceur de sa peau, des effluves musquées masculines familières au regard qu'il couvait sur elle, de ses mains possessives sur ses hanches à l'infinie précaution qu'évoquait chacun de ses gestes... De ce simple cœur qui battait à son encontre et s'unissait à son propre organe vital en une mélodie bien à eux. Tout évoquait en elle une douce ritournelle qui lui faisait agréablement tourner la tête. Elle avait trouvé en lui plus qu'un foyer ; une moitié. Et si elle ne disait tout haut toute la tendresse qu'elle éprouvait à son égard, de peur de déclencher cet ego qu'elle savait inarrêtable, elle ne tarissait jamais d'attentions et gestes pour le lui témoigner.

Esquissant un sourire à son encontre, charmée, l'espièglerie de ses iris bleutés et l'arabesque taquine de ses charnues sont révélatrices de son sous-entendu. Elle s'y laisserait presque tenter, un peu trop facilement subjuguée, ne faisant pourtant aucun geste dans ce sens, gardant le silence dans le simple but de ne pas glisser sur la pente d'un jeu dangereux pour lequel elle serait assurément perdante. Il lui était plus aisé de continuer ses caresses, la pulpe de ses doigts s'enfonçant dans ses boucles brunes aplaties en un ballet machinal. D'un hochement de tête, elle approuve ses dires, aimant à partager son savoir et sachant pertinemment qu'il serait attentif. Ça avait toujours été un bonheur pour elle, de pouvoir tout partager avec lui, s'intéressant à chaque parcelle de sa vie. Une faveur qu'elle lui retournait d'ailleurs toujours avec plaisir, d'un naturel curieux. Mais présentement, elle préférait le couper dans son élan soudain de colère d'un baiser volé qu'elle se plu à prolonger. « Sans doute parce qu'on ne cesse de leur effacer la mémoire et modifier leurs souvenirs. » D'un côté, elle pouvait comprendre ce besoin de se préserver, sa sœur Pétunia ayant été une expérience douloureuse, et d'un autre... Elle ne pouvait cautionner cette façon de procéder. Tout comme eux, ils étaient humains et méritaient au même titre qu'on les traite avec respect et intelligence. Qui leur donnait le droit de disposer de leurs souvenirs à leur bon vouloir ? Il n'y avait pour elle pas plus de respect que d'empathie dans cette loi d'une animosité peu commune, elle ne ferait cependant pas de cette soirée un débat.

Apaisée par ce simple contact de son front contre le sien, le sourire fendit ses lèvres d'un bonheur teinté d'amusement, curieuse de sa journée qui l'avait rendu si bougon. A l'entendre ainsi ronchonner, le rire se manifeste, tentant vainement de le retenir alors qu'il continuait à se plaindre, affreusement adorable. « Tu viendras me chercher demain si jamais le thé ne suffit pas comme présent. » Histoire de le réconforter, bien qu'elle soit toute disposée à le voir débarquer à Ste Mangouste. Cela ne l'empêche pas de reprendre pied avec la réalité, se remémorant la situation actuelle, son mari encore trempé et le rhume menaçant de le frapper. Aussi préfère-t-elle écourter leur étreinte, lui intimant d'aller se doucher au plus vite et lui proposant même narquoisement son aide. C'était sans compter sur sa répartie, oubliant bien souvent à quel point il lui était facile de décrocher le dernier mot. Le regard qu'il porta soudainement sur elle et plus précisément son corps, embrasa instinctivement chacun de ses sens, empourprant violemment ses joues porcelaines. Désormais bien à l'étroit dans son pyjama et coincée contre ce lavabo glacé, elle ne pouvait même se reculer lorsqu'il s'approcha d'elle en sombre prédateur. Ses lèvres s'entrouvrirent machinalement pour nier, tentative vaine, soufflée par cette envie dévorante qui grondait en son sein et la laissait totalement pantoise et vulnérable face à lui. S'offrant presque sur un plateau quand enfin son souffle vint chatouiller son épiderme, abaissant ses paupières sur la forêt de son regard. Aucun baiser pourtant, aucune caresse, ne vint perturber le faible équilibre entre raison et désir, le son de sa voix résonnant à sa place contre les murs.

Piquée au vif par son discours, qu'importe qu'il soit porté sur l'humour ou pas, son corps sembla se réveiller de sa torpeur, visant à le repousser ou à le frapper elle ne savait trop, dans cette confusion totale. Elle n'en eut néanmoins pas le temps, maîtrisée avec une facilité ahurissante et d'autant plus énervante, son enveloppe charnelle encore emprunte du désir que lui évoquait la sienne la rencontrant et s'y pressant alors que ses lèvres étaient prises en otage. Cette voracité soudaine qu'il lui témoigna lui donna le tournis autant qu'elle attisa son énervement, pas disposée à lui pardonner ce jeu qu'il avait initié, bien qu'elle en soit à vrai dire la première investigatrice. Pleinement frustrée et incapable de l'avouer, la tension sembla toutefois chuter à chacun de ses baisers papillons, myocarde trop épris pour qu'elle s'en vexe réellement. Sa proposition finit de la calmer, approuvant d'un léger hochement de tête l'alternative qu'il lui offrit, ses ivoires mordant allègrement sa lippe inférieure au dernier sous-entendu. Il n'y avait que lui pour la rendre ainsi dépendante, félonie nouvelle de leur idylle à laquelle elle ne s'était pas encore habituée et ne s'habituerait sûrement jamais, préférant afficher une semi-neutralité pour sauver le peu de pudeur qu'il lui restait. Les cendres de sa répartie lui soufflèrent cependant de ne pas s'en aller sur cet échec cuisant, ourlant ses babines d'une insolente taquinerie. « Je doute que tu arrives à faire mieux, tes cheveux n'ayant jamais été aussi présentables, dommage. » Mais le robinet s'enclenche à ce moment précis et elle ne sait s'il l'a entendue, préférant sortir de la pièce que d'y rester au risque de céder.

La porte refermée, la joliesse se laisse choir contre le battant de bois de cette dernière, inspirant profondément et intimant à ses joues de reprendre une couleur plus décente. Elle se dirige ensuite vers le canapé sur lequel elle s'étend, ouvrant son livre mais se retrouvant bien incapable de le lire, finissant sa course sur son minois ravagé par sa chaleur intérieure. Tentant d'évincer le bruit de l'eau s'écoulant de la salle de bain, elle inspire et expire profondément, se calant sur ce rythme pour retrouver l'équilibre qui lui faisait défaut à chaque fois qu'il se trouvait à proximité. Une fois ce dernier atteint, elle se redresse quelque peu et étale ses jambes ankylosées jusqu'à l'accoudoir opposé, toute disposée à reprendre sa lecture. Le savoir contenu entre les pages apaise son âme et la focalise en un rien de temps, laissant son esprit divaguer sur les différentes propriétés de la sauge, essentielle à bien des égards, la stimulation du système immunitaire du shiitaké entre autre ou les bienfaits du sisymbre en cas de maux de gorge. Ce recueil est pour elle un véritable trésor et c'est sans plus tarder qu'elle se munit d'un bloc-note afin de coucher sur le papier les vertus intéressantes de telle ou telle plante qu'elle pourrait réutiliser. Elle ne fait pour ainsi dire plus attention aux facteurs extérieurs, ne remarquant pas le retour de son époux dans le salon, trop occupée à s'instruire. Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes que ses émeraudes se lèvent finalement de son ouvrage, cherchant l'être aimé. « Tu as besoin d'aide ? » Question purement rhétorique bien qu'en cas de réponse positive, elle soit toute disposée à se déplacer. Ce serait même une sacrée excuse pour venir enlacer ce dos aux larges épaules qu'elle embrassait actuellement du regard, brûlant d'envie de venir déposer un baiser dans sa nuque, à la naissance de sa chevelure sombre.

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2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
L'eau froide ruisselait sur sa peau brûlante. Les mains posées contre le carrelage, il avait fermé les yeux, se laissant lentement envelopper par la doucereuse paralysie provoquée par le contraste de température. De longues minutes passèrent et tout doucement, ses muscles se figèrent, son corps se mit à frissonner. Son rythme, bien que sur le ralenti, tambourinait toujours lourdement dans sa poitrine et son sang pulsait fort. En toute autre circonstance, James aurait hurlé. Il ne supportait pas de ne pas être en contrôle, il ne supportait pas baisser sa garde. Sauf avec elle. Il n'y avait rien qu'il eut pu faire, et alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres, il n'y avait rien qu'il eut envie de faire. Elle était sa faiblesse. Sa délicieuse, sa merveilleuse petite faiblesse. Basculant d'avantage le thermostat, le jet était à présent si glacé qu'il lui faisait mal. Relevant les yeux, il laissa les gouttes tomber violemment sur son front. S'emparant d'un morceau de savon, il commença à se frictionner vigoureusement de la tête aux pieds, sans négliger ses cheveux. Bientôt, l'odeur de propre chassa celle de la pluie lourde et après s'être bien rincé, James sorti de la douche, enroula une serviette propre autour de sa taille et s'approcha du lavabo.

Le bois était encore chaud là où elle l'avait touché. Il passa sa main dessus, jetant un regard à son reflet. T'es complètement timbré, mon cochon. Il s'acquiesça lui-même. Après quoi, il laissa les restes de sa douche sécher d'eux-même et remit ses lunettes. Passant plusieurs fois ses mains dans ses cheveux, il leur redonnant peu à peu leur aspect décoiffé. Satisfait. Elle avait beau mieux considérer sa coupe léchée par l'humidité, il lui faudrait supporter ses mèches rebelles. Quittant la salle de bain, il se dirigea vers la chambre qui la reliait directement, sans repasser par le salon. Il contourna leur lit, encore à moitié défait de leur nuit précédente, et ouvrit l'un des tiroirs de la commande pour en sortir un bas de pyjama d'homme qu'il enfila, ainsi qu'un haut. Sorte de chemise plus souple que celles qu'il portait de journée, il ne la boutonna pas. Il avait besoin de respirer et d'être libre de ses gestes. Replaçant ses lunettes sur son nez, James reprit le chemin inverse jusqu'au salon. Il jeta un œil sur le canapé : un œil toujours sur son ouvrage, Lily écrivait. Ses cheveux lui tombaient sur le visage, elle se mordait un peu la lèvre inférieure. Il s'adossa un instant contre le bar qui séparait la pièce à vivre de la cuisine ouverte, les bras croisés sur son torse, et la regarda. Jamais il ne l'aimait d'avantage que lorsqu'elle était plongée dans une étude. Et elle lui faisait le plus beau des cadeaux en n'ayant pas laissé sa soif d'apprendre à Poudlard après l'obtention de leurs ASPICs.

Il réussit à se sortir de sa contemplation, non sans mal, pour se rendre définitivement dans la cuisine et s'attaquer à la préparation d'un repas léger mais pleins de saveurs. Lavant une laitue, il entreprit de couper quelques tomates, quelques poivrons, de mélanger le tout dans un grand saladier en assaisonnant d'un filet de citron et d'huile d'olive, ainsi que d'une pincée de sel. Après quoi, il sortit disposa quelques fromages et tranches de charcuterie sur une planche, sorti deux assiettes et deux verres à vin et disposa le tout sur un plateau. Débouchant une bouteille de rouge dont il huma un instant les arômes légèrement corsées, il était en train de laver quelques fraises pour le dessert lorsque la voix douce lui demandait s'il avait besoin d'aide. « Je t'ai dit de te détendre... C'est si compliqué que ça ? » lâcha-t-il en riant, avant de donner un léger coup de baguette magique sur le plateau qui prit son envol et lévita docilement jusqu'à la table basse qui jouxtait le canapé. Remplissant chacun des ballons à tierce hauteur, il sortit de la cuisine et les fit rejoindre de lui-même le salon. Le feu de la cheminée crépitait toujours tandis que depuis la grande fenêtre, il remarqua que l'averse avait encore pris en ampleur.

« Madame est servie... Promis, ce week-end, je nous fais des lasagnes. J'ai commencé à lire les recettes moldues que tu as placardées sur le... attends, comment tu dis, déjà... Frigo ? » La maisonnée Potter était un savant mélange de leurs deux mondes. James ne l'aurait pas voulu autrement. Défendre des idéaux de vivre-ensemble perdaient en crédit si chez lui, il ne faisait pas l'effort de se confronter à ce qu'il ne connaissait pas. Ainsi, on pouvait trouver chez eux un réveil, un tourne-disque et ce fameux réfrigérateur qui gardait les aliments au frais. Une invention dont il reconnaissait non seulement les mérites pratiques mais également ceux qui consistaient à plaquer sa belle sur ses parois fraîches pendant qu'il dévorait sa peau. Tout sourire, il lui tendit un verre, fit tinter le sien contre sa conque fragile et but une gorgée. Après quoi, il le reposa sur la table, contourna plateau et canapé pour s'accroupir à l'une de ses extrémités, là où elle était encore à moitié allongée. Ses deux mains passèrent dans les longs cheveux, sous sa nuque qu'il se mit à caresser du bout des doigts. Il posa ses lèvres de son front, murmurant entre deux baisers : « Je viendrai te chercher demain, pénurie ou non. Histoire de faire en sorte de venger la mémoire de tous ces moldus à qui elle a été effacée, rappelant à ma femme à quel point je ne peux pas me passer d'elle... »


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Une lueur dans la nuit
2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Ses journée chargées entre travail et études et ses soirées destinées en grande partie à profiter de son époux, mariés depuis quelques mois seulement même si le bonheur était toujours plus au rendez-vous, il lui était rare ces derniers temps de trouver un instant pour se caler confortablement et s'instruire ou même se reposer auprès d'un bon bouquin. Elle aurait souhaité quelques fois étirer le temps ou rentrer un peu plus fraîche, lessivée par la vie et la routine qu'ils empruntaient en tant qu'adultes, ayant dû faire face à de nombreuses nouvelles responsabilités. Pas que ça ne lui plaise pas, au contraire. S'endormir et se réveiller à ses côtés était le genre de bonheur simple qu'elle avait toujours désiré tout comme la médicomagie parlait de plus en plus à son cœur et lui laissait en plus de ça un profond sentiment d'apaisement, comme ayant trouvé sa place dans cet hôpital où elle donnait le meilleur d'elle-même avec passion. Non, tout était parfait. Mais contrairement à Poudlard où ils n'étaient vraiment livrés à eux-même et les grandes vacances, comme présentement, ou sa seule préoccupation était de ne pas céder à la tension avec Pétunia, couvée par ses parents et n'ayant nullement besoin de gagner sa croûte, remplir quantité de papiers et s'adonner chaque semaine à son lot de courses, ménages et elle en passait... La différence se faisait ressentir, la plupart de ses petits plaisirs passant à la trappe, remis à un plus tard obscur où le temps lui reviendrait.

Aussi, si son envie première aurait été présentement de le rejoindre sous la douche et lier passionnément son corps au sien, sa chaleur lui manquant aussi cruellement que le contact vital de son épiderme, la rouquine se trouva plus que chanceuse d'avoir un mari lui permettant de se détendre et continuer de lire quand lui rentrait à peine et lui promettait en plus de faire à dîner. Si elle n'avait jamais douté avoir épousé une perle – quoique si on lui avait dit qu'elle serait la femme de James il y a de ça des années, elle vous aurait ri au nez –, elle se plaisait à redécouvrir chaque jour à quel point elle était gâtée et son choix avait été le meilleur du monde. Au fond une part d'elle-même aurait aimé être plus douce avec lui par le passé, même si elle se doutait que sa dureté lui avait permis rien qu'un peu d'évoluer dans ce sens. Alors était-ce si judicieux de changer un passé qui avait mené à un futur si radieux ? Non, elle ne changerait rien de leur histoire. Pas même une virgule. Souvenirs tumultueux devenus plus doux, échanges électrisant qui désormais la faisait sourire avec nostalgie quand le revoir cancaner auprès d'autres lui hérissait les poils. Elle l'avouait aisément, ça, ça ne lui manquait nullement.

Sans doute est-ce ce qui calma quelque peu ses ardeurs, se remettant à lire bien plus sérieusement son recueil de botanique moldu qui n'avait décidément pas fini de lui livrer tous ses secrets. Confortablement installée, elle se plaisait à redécouvrir certaines vertus de plantes utilisées dans le monde magique également quand d'autres éveillaient plus sa curiosité. En bonne potioniste qu'elle était, l'envie d'essayer de nouveaux mélanges ou renforcer certains était un but qu'elle se donnait, certes plus tournée vers le médical que le genre de breuvages complexes tel que le polynectar, il n'empêchait qu'elle ne laissait jamais rien passer à la trappe. Le livre ouvert d'une main, le stylo dans l'autre, elle couchait sur le papier les différents effets thérapeutiques du sumac ainsi que ses apports nutritifs, son carnet bien calé entre ses cuisses. Sa concentration se lisait sur ses traits et plus encore sa lèvre généreuse qu'elle mordillait, tic qu'elle n'avait jamais su faire disparaître malgré les années. Il fallait dire qu'une fois partie dans son monde de réflexion et calculs, il était bien difficile de l'en tirer.

Pourtant comme un rappel à l'ordre ou un irrépressible besoin de penser à lui, James vient à son tour hanter son esprit lorsque finalement une nouvelle page de l'ouvrage est tourné, ses jades se relevant sur la silhouette masculine déjà présente tandis que ses lippes esquissent la douceur d'un sourire. « Il faut croire, oui. On est tellement sollicités toute la journée que le simple concept de ne rien faire devient compliqué. » Léger rire qu'elle lui offre, sa réflexion pourtant pleinement véridique. Oh, il y en avait toujours pour tirer au flanc ou profiter du moindre instant de répit pour s'étaler en se plaignant mais... Ça n'avait jamais été son genre, sachant dans quoi elle s'engageait, que ce soit avec ses études ou l'Ordre. Elle préférait l'action pour le plaisir de se coucher en ayant une pensée positive pour sa journée productive. Décidée à s'arrêter de lire, la contemplation de son homme désormais bien plus tentante que les pages pourtant neuves de l'ouvrage à la subtile odeur d'encre, elle referma doucement son recueil en y glissant un marque-page puis remit le capuchon de son stylo et posa le tout sur la table basse avec son carnet. Pendant ce temps là, le jeune homme semblait avoir terminé le repas, le plateau flottant jusqu'à elle tandis que ses émeraudes en scrutaient le contenu, salivant d'avance devant le festin qu'il annonçait. Pas besoin de plats terriblement travaillés pour ravir les papilles, parfois la simplicité faisait des merveilles. Ou juste lui. « Le frigo, oui. Tu en as vu d'autres qui te plaisaient ? On pourrait les préparer ensemble, tu verras, c'est délicieux. La parmigiana est l'une de mes préférées. Ces italiens sont vraiment doués. » Plus que les anglais en tout cas, la cuisine n'étant selon elle pas vraiment leur atout premier.

Se munissant d'un des verres qu'il lui tendait gentiment, elle trinqua avec lui avant de venir en humer le parfum légèrement corsé, l'arabesque d'un sourire se dessinant sur ses charnues alors qu'elle se laissait tenter par une gorgée. Un soupir de satisfaction franchit la barrière de ses lèvres, reposant ce dernier sur la table et s'apprêtant à se redresser lorsqu'il la prit par surprise, venant embrasser son front, emplissant l'espace de sa chaleur. « Si tu ne peux te passer de moi il serait malvenu de te poser un lapin. » Pas qu'elle y comptait mais elle aimait le taquiner, surtout quand il était aussi mignon. Il savait décidément comment lui parler. Reposant ses pieds à terre, elle l'attira à ses côtés, venant se blottir tout contre lui et passant une main dans sa chemise ouverte sans la moindre pudeur, enlaçant son époux qui lui avait tant manqué. Elle resta ainsi quelques secondes, paupières closes, savourant ce moment privilégié qu'ils passaient à deux, puis vint embrasser furtivement son cou avant de se redresser. « Et bien, quel festin ! Y a-t-il par hasard quelque chose que tu veuilles me demander ? » Nouvelle taquinerie, laissant sous-entendre qu'il aurait fait tout ça pour l'amadouer. « Dans tous les cas, il serait de bien mauvais goût de ma part d'en laisser une miette. » Et elle le remercia pour ses efforts d'un second baiser volé, ce dernier rejoignant ses lippes. Sans plus attendre, la douce se munit des couverts à salade et entreprit de les servir tous deux dans leurs assiettes respectives, se servant également en charcuterie avec gourmandise. Il fallait avouer qu'en comparaison, la cafétéria de l’hôpital faisait bien pale figure. « Au fait, et Sirius alors ? Lui aussi attend son mentor ? » Tous deux dans la même formation, ils devaient sûrement se trouver dans le même bateau et ronger respectivement leur frein. « Ça fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles de Remus non plus... » Réflexion qu'elle se fait, le liquide bordeaux tournoyant dans son verre qu'elle agite délicatement, aussi songeuse que soucieuse.

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2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Tandis qu'il massait délicatement les fines articulations de sa nuque, sa bouche continuait d'effleurer son front. Sa remarque quand à son impossibilité de ne jamais pouvoir se détendre totalement, du fait de son futur métier, l'inspirait dangereusement de lui prouver le contraire. Pourtant, il ne se pressait pas. Il aimait prendre le temps de lui parler d'amour et de profiter des plaisirs simples de la vie à deux avant de les faire basculer tous deux dans celui, plus trouble et fiévreux, des corps liés. Néanmoins, et parce qu'il était de nature taquine, il fit glisser ses lèvres vers la conque fragile de son oreille et murmura en souriant : « Ça ne m'étonne pas... Regarde, moi qui ne suis ni ton patient ni ton supérieur, je te réclame déjà à longueur de journée, et je suis contraint de le faire à distance et silencieusement, alors les miséreux d'un hospice... Non, décidément, ils ont beaucoup trop de chance à Sainte Mangouste !  » Il riait encore lorsque, souple comme une biche, Lily l'attira à elle pour qu'il s'installe sur le canapé auprès d'elle. L'instant qui suivit, elle était toute contre lui, l'encerclant par dessous sa chemise ouverte, une main et sa joue reposa doucement contre son cœur qui battait fort dans sa poitrine.

Instinctivement, il avait enroulé un bras protecteur autour de ses épaules, sa main prenant la sienne, entrelaçant leurs doigts pour la rapprocher plus encore. Il ferma les yeux, poussant un soupir bienheureux en goûtant à nouveau la proximité de leurs corps qui ne pouvaient jamais rester trop éloignés l'un de l'autre. Lovée contre lui, il en oubliait le fameux frigo et ses recettes, la plateau du repas qu'il se remercia vaguement d'être froid et qui lui laissait tout le loisir de se nourrir de sa peau contre la sienne, de sa respiration qui chatouillait ses muscles, et de ses yeux qui remontaient vers les siens pour finir, avec ses lèvres, tout contre son cou. Il frissonna, resserrant son étreinte autour d'elle, portant leurs mains jointes à sa bouche pour les recouvrir d'un tendre baiser. Malgré leurs liens, il la sentit pourtant couler de lui pour se rapprocher de leur dîner et, sans laisser échapper un grognement mécontent, la laissa progressivement lui échapper, non sans libérer sa main en dernier alors qu'elle venait déposer un chaste baiser sur ses lèvres. « Je doute de l'efficacité de ce genre de stratagème pour m'assurer de tes biens-faits... » fit-il en la regardant de travers, alors qu'elle rapprochait le plateau, commentant ses victuailles en suggérant qu'il y avait là quelque intention cachée. « ... Et quel époux indigne je serais si je laissais ma dulcinée au martyr d'un ventre vide ! » Il passa une main dans son dos, qu'il fit remonter jusque dans ses cheveux qu'il caressa doucement, hypnotisé par la chaleur du feu qui jetait des reflets mouvants sur sa peau. Assise là, Lily lui paraissait plus belle que jamais et il sentait son cœur se gonfler autant d’orgueil que de bonheur. Il était, indéniablement, le plus chanceux de tous.

Après une dernière caresse, replaçant une mèche rebelle derrière son oreille, James se laissa servir, la remerciant en passant un doigt tendre sur sa joue, et se munit de son assiette pour commencer à manger. Derrière eux, la pluie tambourinait toujours contre les vitres, rendant l'air chaud et humide. Il se félicita d'autant plus d'avoir opté pour une salade et quelques condiments ! Le vin avait le don de titiller ses papilles, renforçant les saveurs des tomates et des poivrons, de la charcuterie et des fromages. Dans un premier temps pourtant, il se repaissait seulement de dévorer la jeune femme des yeux. Le simple fait de la voir apprécier les goûts, sa manière de laisser sa fourchette traîner au coin de sa bouche ou de faire tournoyer le vin dans le ballon pour en retirer tous les arômes à chaque nouvelle gorgée, réveillaient ses sens, les exacerbait et il dû se faire violence pour ne pas lui arracher son assiette des mains et se jeter sur sa bouche, sa gorge et son ventre comme un assoiffé sur une source claire. Noyant sa faim d'elle dans la nécessité, plus primaire, de se nourrir, il engloutit le contenu de son assiette en quelques bouchées, les arrosant de copieuses gorgées de vin jusqu'à terminer son verre. Après quoi, il se laissa retomber mollement sur les coussins du canapé, à demi allongé et les mains derrière la tête.

« Ah non, Sirius a eu plus de veine. Enfin, façon de parler, il a hérité du vétéran de service, du grincheux à tout faire du Bureau, le paranoïaque et splendide Alastor Maugrey ! » En l'ayant appris, James s'était surpris d'être pour la première fois jaloux de son frère. Bien qu'il l'affublait de qualificatifs peu éloquents - mais teintés de vérité, il était indéniable qu'un mentor pareil présageait d'une formation exceptionnelle. Ses méthodes, quoique peu orthodoxes, avaient passé les épreuves du temps et malgré sa réputation, il gardait intacte celle d'être le meilleur parmi les meilleurs. Ce qui n'était pas de tout repos. James avait du croiser Sirius une à deux fois dans la semaine, alors qu'ils partageaient des cubicles jumelles ! Maugrey le faisait courir partout, sans prendre de répit et l'on murmurait qu'il soupçonnait son apprenti d'être d'un sang trop pur pour être totalement digne de confiance. Un calvaire que pourtant son meilleur ami lui enviait. Au moins, il voyait autre chose du Bureau que les dossiers poussiéreux et la machine à café !

Réprimant un grognement rageur, sa mine qui s'annonçait boudeuse se figea lorsqu'il l'entendit mentionner Remus. « Moi aussi, et je ne te cache pas que ça commence à m'inquiéter... » Depuis leur mariage, huit mois auparavant, il n'avait revu Lunard que deux ou trois fois, et son silence complet remontait à plus d'un mois. S'il avait toujours été plus discret que James et Sirius, il avait l'intime conviction que sa rareté était due à autre chose qu'une simple poussée de solitude. A moins que Dumbledore ne l'ait envoyé en mission ? Tout comme Lily et les autres Maraudeurs, il avait été recruté par la société secrète dès sa sortie de Poudlard et avait accepté sans se poser de question. Le vieux sorcier lui avait-il confié un mandat particulier ? En rapport avec sa lycanthropie, peut-être ? D'ailleurs, comment Remus vivait-il les pleines lunes à présent que ses amis n'avaient plus pour habitude de rendre l'épreuve un tant soit plus plus supportable ? James prit soudain conscience que cette année écoulée hors de Poudlard n'avait pas pas dû avoir la même saveur pour lui que pour les autres, et il s'en voulu de ne pas s'en être soucié d'avantage. « Je vais essayer d'en savoir plus demain. Un des seuls avantages à travailler au Ministère, autant le mettre à profit ! »

Reprenant sa position détendue, il laissa de nouveau glisser son regard sur la jeune femme, détaillant les ombres douces que ses longs cils noirs jetaient sur ses joues légèrement rosies par l'alcool. Son vêtement glissait de temps à autre sur son corps, révélant d'avantage de son épaule lorsqu'une bretelle se faisait l'économie de retenir le tissu contre son sein, ou remontant un peu plus sur sa cuisse pour révéler des courbes qu'il mourrait d'envie de redessiner. Il souriait, d'un air un peu niais, un peu tentant aussi, humectant ses lèvres et contractant ses muscles dans l'espoir de trouver la force de ne pas la ravager là, tout de suite, sans prémices. Et ce serait bien dommage. Ce ne fut que lorsqu'elle eut terminé son dîner, et lui laissant le temps de digérer, qu'il finit par arrêter de lutter et céda. « Viens par là... » appela-t-il doucement un tendant un bras vers elle, l'invitant à s'allonger contre lui.


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Une lueur dans la nuit
2 Août 1979 ; Londres, Angleterre ☾ when i look into your eyes, i know that no matter what may happen to me, as long as i can see those eyes staring back at me, i'll be fine.
Détendue sous les doigts habiles de son époux, massage impromptu mais fort apprécié de ses cervicales, ses paupières se referment délicatement sur la forêt de son regard alors que ses lèvres s'esquissent en une arabesque gracieuse. « Je ne me savais pas si réclamée personnellement. J'en serais presque flattée. » Si tant est que ça ne relevait pas de l'humour, bien qu'elle se surprenait à admettre qu'il y avait sans doute une part de vérité. Plus ou moins grande. « Je te proposerai bien de me rendre visite mais à bien y réfléchir, je préfère t'avoir rien que pour moi et ne jamais avoir à m'occuper de toi en tant que patient. » Chose relativement impossible vu la voie qu'il avait décidé d'emprunter mais elle espérait secrètement qu'il ne lui arrive jamais rien de mal. Qu'elle ne soit jamais confrontée à son corps mutilé ou inconscient, bien incapable de savoir alors comment elle y réagirait et si elle serait capable de l'aider d'une quelconque façon. Intimement, elle priait pour avoir la force de le sauver. Mais sa plus grande prière s'adressait à sa santé qu'elle désirait la plus longue et vigoureuse possible, lui souhaitant ardemment le meilleur et ne pouvant s'imaginer une vie sans lui. Il était après tout détenteur de son cœur.

Chassant la noirceur de pensées qui ne lui ressemblaient pas, elle préfère s'adonner à sa personne entière, cherchant après sa chaleur, se réconfortant à son contact devenu si familier en un temps record. Le sentir près d'elle était plus un réel apaisement et elle se plaisait chaque jour à chaque instant de redécouvrir celui qui partageait sa vie désormais. De ses doigts fins logés dans les siens en parfaite symbiose à ce battement irrégulier d'un myocarde qu'elle savait intimement sien... En passant par ce souffle chaud contre sa peau, qui lui caressait agréablement l'épiderme et ses bras à la fois forts et tendres qui l'encerclaient. Tout son être l'appelait à se blottir contre lui et ne plus jamais en partir, cocon protecteur contre lequel elle se lovait avec ardeur. Sans doute ne saurait-il jamais l'effet qu'il lui faisait, bien que s'en doutant sûrement, ni la force incommensurable qu'il lui fallait pour s'extirper de son étreinte à chaque fois, la raison bataillant durement avec le cœur pour ne pas se laisser vaincre. Il ne fallait pas abuser des bonnes choses comme on disait. Elle aurait toutefois aimé pouvoir abuser de lui constamment, embrassant sa peau avant de s'en décrocher à regret. Il lui avait préparé à dîner, elle se devait d'y prêter attention. « Vraiment indigne oui, maintenant que tu le dis, c'est vrai que mon ventre souffre le martyr. » Léger rire, douce mélodie s'élevant dans les airs alors qu'elle le fait taire d'un baiser, amusée autant que reconnaissante de sa bienveillance. « Mais tu as raison, ce serait bien mal me connaître. » Il n'avait de toute façon besoin d'aucun tour pour lui demander une faveur, toujours prête à rendre service. Et il le savait, le contemplant un instant de ce sourire flottant empli de tendresse, résistant à l'envie de revenir plus prêt pour se concentrer sur le service. Il était plus aisé de penser à autre chose lorsqu'on avait les mains prises.

« C'est délicieux » ne peut-elle s'empêcher de remarquer dès la première bouchée, pas vraiment surprise qu'il sache cuisiner, n'étant pas là sa première fois, mais plutôt bienheureuse de pouvoir déguster des mets de choix. Le parfum du vin était enivrant et se mariait parfaitement à la charcuterie et au fromage qu'elle se servit, se léchant les doigts tant le morceau était fondant. Bonne vivante, elle ne disait jamais non à la nourriture et si elle faisait quelque peu attention à sa ligne, elle aimait également se faire plaisir. La fraîcheur de la salade vint agréablement relever le tout avec sa pincée de citron, un sourire largement satisfait se dépeignant sur son minois. Il savait décidément comment la charmer.

S'enquérant au passage de ses meilleurs amis, Sirius faisant après tout parti de son service, elle a la surprise d'apprendre qu'il avait été réparti bien avant lui. Et à une pointure. « Vraiment ? J'adorerai les voir ensemble, ça doit promettre. » Un rire qu'elle ne peut retenir, imaginant la diva qu'était le Black avec et bien... Maugrey. « Tu penses qu'ils ont fait exprès ? » Pour le faire mûrir ou lui apprendre la dureté de la vie. Pas que Sirius soit un mauvais élément, elle le savait doué. Mais... Disons qu'il avait son caractère. Et qu'il lui avait souvent été difficile de se retenir de l'étrangler. Remus était le seul à la comprendre dans ces moments là et cette simple pensée étira un élan nostalgique en son sein, se rendant compte pleinement de la distance qu'avaient eu pour conséquence leurs vies bien remplies. Quand était-ce, la dernière fois qu'ils avaient échangé quelques mots ? Elle ne saurait le dire... Mais une chose était certaine, c'était il y a bien trop longtemps. « Tu penses qu'il est en mission ? » C'était sûrement la seule excuse valable pour un silence radio aussi long, s'étant peut être éloignés mais restant néanmoins proches, d'autant plus avec James. « J'espère que tout va bien. Il sait que nous sommes là, n'est-ce pas ? » Pour lui. Toujours. C'était une évidence mais... Parfois ça ne semblait pas l'être, ce dernier beaucoup trop replié sur lui-même et pensant à tort déranger. Devoir s'en sortir seul. Le soupir dévala ses lèvres, d'une infinie tristesse, acquiesçant aux propos de son mari qui disait prendre des nouvelles dès le lendemain. Au moins seraient-ils fixés, elle ne voulait pas plus s'inquiéter.

Le dîner ayant perdu de ses saveurs après avoir évoqué l'ami perdu, c'est bien moins gourmande qu'elle picore sa salade, ses émeraudes ayant perdu leur étincelle malicieuse, désormais voilées par le chagrin. Elle s'intime toutefois à terminer son assiette et boire ses dernières gorgées d'alcool bien que songeuse, ne se rendant nullement compte du regard qu'il pose sur elle. Mais une fois son repas fini, elle se voit sortir de ses pensées par son invitation à venir se blottir, cédant à son sourire et y répondant par un d'autant plus tendre, venant s'allonger à nouveau tout contre lui. Sa chaleur et ses bras l'enveloppent aussitôt dans un cocon protecteur et elle s'y laisse aller dans un soupir, resserrant un peu plus son étreinte, réconfortante. Logeant sa tête dans le creux de son cou, elle écoute son cœur battre au même rythme que le sien, notes envoûtantes emplissant l'espace alors qu'elle dépose un baiser sur sa clavicule. Tendrement, sa main rejoint sa joue qu'elle caresse doucement du bout du pouce, se redressant légèrement pour venir embrasser son front, son nez puis ses charnues, s'y attardant et les quémandant encore et encore. Ce n'est qu'au prix d'un certain effort qu'elle s'en détache, l'admirant silencieusement dans cette lumière tamisée instaurée par le feu de cheminée, ses iris retraçant au fusain chacun de ses traits gravés à l'encre de chine dans son cœur. « Tu es si beau. » Des mots qui viennent du fond du cœur, frottant son nez contre le sien en un baiser esquimau alors que ses lippes s'ourlent, chacun de ses gestes venant murmurer à son palpitant à quel point elle l'aimait. « Alors, monsieur Potter... Avons-nous un programme pour cette fin de soirée ? » Pas qu'ils soient forcément obligés de faire quelque chose pour se trouver bien, le silence parfois tout aussi reposant que l'étreinte, elle avait néanmoins besoin de se changer un peu les idées et pour cela, quoi de mieux que de le taquiner ?

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