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((-18)) the art of eye contact ft. alastor

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alastor maugrey x alecto carrow
jeudi 16 août 1979


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Tout juste sortie de cours, décrets et lois des plus assommants qu'on leur demandait d'ingurgiter sans protester, son maître de stage l'avait alpaguée pour lui confier un travail. Rares étaient ceux qui avaient le privilège non pas d'assister mais bien de se voir répartir certaines tâches pendant leurs périodes de stage hors des amphithéâtres, aussi la belle ne se fit pas prier, se dépêchant à sa suite et écoutant attentivement ce qu'elle devait accomplir. Visiblement, un nouveau mage noir venait d'être capturé, fronçant les sourcils presque imperceptiblement alors qu'on l'emmenait en direction des cellules spécifiques. Pas qu'elle ne veuille effectuer la tâche accordée mais bel et bien qu'elle se demandait quel idiot s'était fait prendre et pour quel motif. Si seulement ça pouvait être son fiancé... Mais si dieu existait, jamais ne lui serait-il aussi clément, aussi n'y cru-t-elle pas une seconde, préférant se recentrer sur la discussion. Tout le monde était déjà trop occupé et tous les jours on leur apportait des mages noirs, pseudos mages noirs et abus en tout genre, ralentissant considérablement leur efficacité. Il n'y avait pas à dire, le chef semblait excédé. Mieux valait faire profil bas.

Le dédale de marches dans une semi-obscurité était quelque peu oppressant et fatiguant avec sa paire de talons aiguilles mais aucune plainte ne déborda de ses lippes, assez curieuse de voir ce lieu très restreint d'ordinaire pour la première fois. Ils semblaient s'enfoncer plus profondément encore sous terre et aucune fenêtre ne venait égayer le tableau comme dans tout le reste du ministère, bien qu'elles ne soient qu'illusion. A la place, des torches étaient disposées à des distances moyennement convenable, lui permettant à peine de mettre un pied devant l'autre. Néanmoins, lorsqu'ils arrivèrent à destination purent-ils se déplacer plus aisément. D'un geste dédaigneux il lui indiqua la cellule avant de remonter sans l'attendre ou plus de précisions, la faisant d'ors et déjà soupirer, n'ayant plus à montrer quelconque engouement. L'emplacement où devait se trouver le dossier cependant était irrémédiablement vide, un seul bout de parchemin déchiré trônant insolemment à la place avec pour seule indication le nom de la personne capturée et... L'auror en charge. Alastor Maugrey. Bah voyons...

Ses paupières se refermant lentement sur ses jades, elle tenta d'inspirer pour se calmer mais il lui semblait que cet imbécile ne méritait même pas la grâce qu'était sa patience, se dépêchant de remonter ces foutues marches qu'elle s'était tapé pour strictement rien. La tête haute et la démarche altière bien que rapide, l'héritière inspirait un respect mêlé d'une certaine crainte de se trouver sur son chemin, envoyant bouler les masques l'espace de quelques instants, très peu encline à se farcir non seulement sa présence mais en plus son boulot. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver dans l'antre des aurors, située au même étage qu'eux, ralentissant quelque peu la cadence mais se faufilant entre les bureaux avec assurance, sachant pertinemment là où elle allait. Exactement là où il l'avait pris pour ni plus ni moins qu'une femme de joie. Un tic agita sa fossette, mordant le carmin de sa lippe comme pour s'intimer de ne pas montrer quelconque signe défavorable, s'arrêtant finalement juste en face de ce bureau sur lequel elle s'était assise il y a quelques semaines à peine. Croisant les bras, la vipère toisa de tout son long l'homme qui y était installé, l'arabesque d'un sourire ironique relevant admirablement ses traits. « Moi qui croyais qu'au moins lorsqu'il s'agissait de travail vous étiez compétant, il faut croire que vous prenez tout à la légère. » Un pas de plus dans sa direction et la voilà qui lui met sous le nez son bout de parchemin un peu trop violemment, sa paume claquant contre le bois de la table. « Bien, dois-je vous extirper d'ici par la ceinture ou auriez-vous l'amabilité et l'obligeance de me suivre bien sagement jusqu'à mon bureau ? » Inévitablement, ses émeraudes viennent se perdre dans les saphirs de son interlocuteur - ou plutôt le, une pointe de surprise s'allumant à peine une seconde dans son regard -, mais contrairement à la dernière fois, il n'y a plus de mesure, la tempête se déchaînant dans ses iris.

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Une pulsation, lancinante.
Le même rythme que les battements de son cœur.
Il a mal.
Chaque fois que le palpitant pompe, la douleur lui vrille les neurones. Deux semaines, sans interruption. La nuit, il souffre. La journée, tout autant. Même son sommeil cauchemarde des ombres de sa pénitence.
Elle se tient là, à la limite du supportable. Suffisante pour lui porter sur les nerfs, pas assez pour le rendre fou. Il soupçonne le médicomage en charge de son cas d’en avoir profité pour lui jouer un mauvais tour, tout en sachant que la faute revient au sortilège qu’il a pris sur le chemin de Traverse. Cette hémorragie, si difficile à arrêter. Sa mort, presque certaine. Puis ce petit miracle dont, par moment, songe-t-il, il se serait bien passé. La guérison. Partielle. Les séquelles demeurent.

Convalescence forcée durant laquelle l’auror tourne en rond tantôt chez lui, tantôt dans le hall du Ministère, il va même plus loin en se pointant chez Black. Il harcèle son apprenti pour obtenir des nouvelles mais rien : rien ! Ces foutus Mangemorts ont disparu en enlevant la fille du Ministre de la Magie. Aucun prisonnier, même les neutralisés disparurent à l’identique des valides. Il en a hurlé à l’injustice en se réveillant. On a du lui donner des calmants.

Depuis, il prend une potion qui anesthésie ses nerfs. Elle l’emplit d’un sentiment d’invincibilité, suffisant pour qu’il retourne sur le terrain sans rien demander à personne. Il ne met pas Black dans la confidence, par peur qu’il cafte à leur supérieure. Il traque seul pour se défouler et tombe sur un mage noir qu’il arrête avec un brin d’excès de zèle.
L’homme possède la même corpulence que l’agresseur du jeune Potter. Il rôde dans un quartier moldu, l’œil mauvais. Se dispute avec une femme, la frappe d'une gifle. Maugrey n’a pas besoin de plus.
Il se garde bien de le préciser à sa supérieure quand elle lui passe le savon du siècle. Voilà toutes ses preuves, voilà sa situation. Et l'explication du rapport vide : il n'a pas eu le temps de broder.

On sait tous les deux que je ne peux pas m’en empêcher. Autant que je bosse, non ?

Dernier argument en désespoir de cause… Auquel elle se range de mauvaise grâce. Parce que c’est la panique, au Ministère. Depuis l’affaire du Chemin de Traverse, depuis l’enlèvement, les signalements pleuvent, les dénonciations aussi, ils croulent sous le boulot. Impossible de cracher sur l’aide providentielle d’Alastor Maugrey. Peu importe qu’un cache œil le rende à demi aveugle. Il reste redoutable. Il l’affirme, le démontre à ceux qui en doutent. Il ne ment pas, non. Il tait simplement les tournis, les nausées, le contrecoup. Personne n’a besoin de savoir. Il prend sur lui. Garde la face.

Il s’assoit à son bureau en sentant sa tension chuter et boire une gorgée de potion directement dans sa gourde. Un soulagement temporaire l’envahit. Il sourit, rictus qui se fane quand une furie débarque à son bureau en plaquant ses mains manucurées sur le bois râpeux.

Il ne pensait pas la revoir un jour en tête à tête. Vu l’heure, vu son ton, elle se présente pour une affaire. Laquelle ? Son sorcier agressif, déjà ? Il cherche une parade. Maugrey déteste la paperasse, perdre son temps à expliquer tout haut la moindre de ses actions, répondre aux questions de ces crétins du Magenmagot. Si ça ne tenait qu’à lui, pas de chichis, il pousserait tout seul les meurtriers derrière le voile d’une pichenette au cul.

Non pas que la perspective de vous suivre jusqu’à votre bureau quand vous me tirez par la ceinture me déplaise entame-t-il pour la frime parce qu'on les regarde. Maiiiiiiiiiis pas de chance, j’ai du boulot. Vous savez, le monde est plein de mages noirs qui attendent que je vous les amène. Promis, je note de vous écrire un magnifique rapport, disons… Bientôt ? Bientôt, ça me paraît parfait.

Il se lève, il bondit même de sa chaise comme s’il venait de s’assoir sur une punaise. Il la contourne, prêt à traverser la salle encombrée pour gagner la porte, handicapé par un angle mort et une tête qui pulse.
Aucun doute : elle va le rattraper en un instant. Il change donc de stratégie pour se retourner… surpris de la trouver si proche de lui. Il se retient de bondir en arrière face à la tempête dans son regard.

Pourquoi est-ce que vous vous chargez de ça ? soupire-t-il, moins agressif qu'il ne le voulait au départ.

Paranoïaque jusqu’au bout des ongles, il imagine déjà qu’elle tente un nouveau rapprochement.
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alastor maugrey x alecto carrow
jeudi 16 août 1979


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Dire qu'elle s'attendait à ce qu'il obtempère était une douce illusion. Vaine. Elle savait bien que l'auror à la tête aussi dure que la pierre encastrée dans les murs et dont le rapport égalait l'insolence ne se ferait pas embarquer sans sourciller. Ça aurait été trop beau. Trop facile sans doute. Mais tellement appréciable... Lui parler le moins possible, finir rapidement la chose et pouvoir terminer sa journée sur une note calme, à défaut d'être positive. C'était tout bénef, non ? Était-ce trop lui demander que de faire son travail ? De ne pas impacter le sien et lui faire faire des heures supplémentaires ? Visiblement oui. Pire encore, il osait user d'insolence face à elle, qu'il avait déjà descendue au rang de fille de joie précédemment, frimant en bon lion qu'il était, ses ongles crissants sur le bois à mesure qu'il débitait connerie sur connerie. Il voulait la jouer ainsi ? Se donner en spectacle et se défiler devant ses apprentis et compagnie pour montrer l'homme qu'il était ? Qu'il essaie seulement ! Il allait se prendre incessamment sous peu un revers.

Son premier jet destiné à la rabaisser et faire croire qu'il allait se passer quelque chose entre eux était déjà plus qu'elle ne pouvait supporter, ayant l'impression de se prendre une seconde gifle, la première remontant à leur dernière rencontre, sauf que la suite... N'avait clairement rien à envier au début. Ouvrant la bouche afin de lui envoyer une soufflante, elle est arrêté dans son élan par l'abruti en face d'elle qui bondit sans prévenir de sa chaise, reculant elle aussi, précédemment appuyée sur le bureau. Elle n'a cependant pas le temps de se laisser aller à la surprise que déjà elle doit réagir sur le tas, Maugrey tentant de se tirer tout bonnement, achevant ainsi leur discussion, si on pouvait appeler ainsi cet échange ironique et mal élevé qui venait de s'écouler. « Je n'ai pas terminé ! » La fermeté de son ton n'instaurait rien de bon, aucune note plus haute que l'autre et pourtant, impérieuse. Elle lui emboîte toutefois le pas dans le cas où il irait jusqu'à oser l'ignorer, le bougre se retournant finalement au moment où elle s'y attendait le moins, évitant de peu la collision. « Pourquoi ? » semblant de rire qui lui prend, la question tout bonnement inappropriée dans la situation actuelle. « Je n'ai nullement besoin de répondre à vos questions quand vous éludez les miennes, Maugrey, mais sachez que je n'ai nul plaisir d'être ici en votre si agréable compagnie. » Il ne fallait pas être un génie pour sentir l'ironie qui suintait, ayant décidé qu'elle n'avait plus à jouer à la jeune fille trop gentille avec lui vu comment il la traitait, devant toute son équipe. « Et que je ne compte pas non plus attendre qu'un niffleur tombe du ciel comme vous semblez le croire pour avoir ce fichu rapport ! » Le chef la tuerait et elle perdrait de sa superbe, notoriété ou pire encore, de ses privilèges quant aux tâches qu'on leur octroyait. Elle ne laisserait jamais pareil nigaud mettre un frein à ses ambitions.

« Maintenant, si vous ne voulez pas me suivre de votre plein gré, tant pis pour vous. Rappelez-vous que moi, j'aurais été courtoise. » C'était à dire vrai bien vite dit mais elle s'en fichait éperdument. Misant sur l'effet de surprise, elle ne lui laissa pas le temps de répliquer que déjà elle lui agrippait fermement la ceinture sans la moindre once de gêne et le tirait en direction de la porte. « Les mages noirs attendront, il y a après tout plein d'aurors disponibles à ce que je vois et de toute façon les cellules sont pleine alors si vous voulez retourner sur le terrain magnez vous. » Si on oubliait qu'elle ne connaissait pas le nombre de cellules et qu'elle n'avait pas vérifié si elles étaient pleines ou pas, le mensonge passait par son assurance. La seule ombre au tableau, c'était ce poids mort qu'elle se traînait. « Et bien ? Je croyais que vous seriez ravi de me rejoindre ? Même s'il ne s'agit que de travail, peut être qu'un jour une autre daignera vouloir de vous pour quelque chose de plus intime. Rêver ne tue pas. » Ah ses répliques, il ne les emporterait pas au paradis !

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Elle élude ses questions, affirme que sa compagnie lui déplait. Pourtant la voici à l’agripper par la ceinture pour le tirer vers l’extérieur du bureau sans aucune autre sommation. Il exagère. Elle l’a prévenu que, passés les avertissements verbaux, elle utiliserait la force.

Il a deux choix : s’arracher à son étreinte au risque de perdre sa ceinture –dans le mauvais sens du terme- ou se laisser embarquer en jouant au plus malin pour ne pas perdre la face devant les visages goguenards de certains collègues qui n’en loupent pas une miette. Aucun doute, l’histoire va tourner. Sa cheffe arrive déjà à la porte de son bureau privé pour se renseigner sur les raisons de tout ce bordel. Cette perspective, plus que les menaces de la Carrow, le pousse à obtempérer.

Bien bien, puisque vous insistez… Je vous rejoins pour travailler.

Insistance exagérée sur ce dernier terme. Il tapote avec une surprenante douceur le dos de sa main gracile pour lui signifier qu’elle peut le lâcher désormais, il ne fuira pas. Puis il craint qu’elle effleure une vérité un peu moins flatteuse si ses doigts descendent un brin trop bas. Cette emmerdeuse a sur lui un effet un brin trop fulgurant.

Clin d’œil en direction de ses collègues, avant qu’il ne tire sa révérence. Il fait mine de ne pas entendre sa cheffe l’interpeller alors qu’il prend la direction des bureaux du Magenmagot situés au même étage que les leurs.

Sachez que les mages noirs n’attendent pas, au fait, Miss Carrow. Si vous n’êtes pas capable de vider les cellules assez vite en cette période de crise, vous devriez engager. Ou accélérer. Avec tout ce temps que vous prenez à m’emmerder, je vous aurais déjà jugé, condamné et exécuté dix de ces gaillards, annonce-t-il avec une pointe de férocité.

Il commence à se demander s’il ne va pas moins souvent ramener de mages noirs vivants. D’un autre côté, s’il tue tous les prisonniers, difficile d’obtenir des informations utiles dont ils ont plus que besoin en cette période avec un Ministre sur les dents.

Au fait, on parle duquel ?

Question posée alors qu’il s’arrête au milieu d’un couloir et se tourne vers elle, perplexe. Il joue au con. Il sait très bien qu’il ne peut s’agir que du seul qu’il a arrêté depuis sa reprise quelques heures auparavant.
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alastor maugrey x alecto carrow
jeudi 16 août 1979


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Et elle sent sa résistance à peine la ceinture agrippée la Carrow. Elle n'était pas gourde, elle se doutait que même ainsi, elle aurait du mal à l'embarquer dans son bureau. Mais qui ne tentait rien n'avait rien et il était hors de question qu'elle perde la face devant cette bande de babouins débraillés qui riaient gras du moindre de leurs échanges. Désopilant. Une véritable honte. Elle qui avait toujours pensé que le métier d'auror était pour les fanfarons, les violents et ceux dont l'ego laissait à désirer, ils ne faisaient que renchérir sur les préjugés qu'elle entretenait secrètement. Comment un femme pouvait-elle survivre au milieu de cette testostérone écœurante ? A croire qu'elle serait presque disposée à les plaindre. Elle avait cependant bien d'autres chats à fouetter en cet instant, un individu en particulier lui donnant un peu trop de fil à retordre. Et il fallait l'avouer, elle n'aimait pas ça. Pas ça du tout.

Les insinuations continuent, visiblement incapable d'accepter sans railler comme un porc, lui faisant lever ses prunelles vers le ciel et raffermir la prise sur sa ceinture presque imperceptiblement. Il lui courrait sur le haricot. Aussi lorsqu'il tapote sa main a-t-elle un temps d’hésitation, pas certaine qu'il tiendrait parole si elle le lâchait. Qu'est-ce qui lui prouvait qu'il ne s'enfuirait pas plus vite encore ? Qu'il ne la ridiculiserait pas d'autant plus ? Il avait le don de faire sonner l'intégralité de ses alarmes et elle était à vrai dire peu disposée à s'en tenir à ces quelques mots balancés avec nonchalance. Seulement voilà, elle n'avait pas trop le choix. Le traîner jusque dans son bureau s'avérerait peu efficace et long, en plus de laisser courir les rumeurs dans l'intégralité des services au lieu de s'arrêter à la porte de ces bons à rien. Une alternative peu reluisante à la perfection qu'elle avait démontré jusqu'alors. Soupirant à contre cœur, elle daigne finalement desserrer sa prise puis quelque secondes plus tard, la lâcher tout bonnement, prête à réagir à la moindre tentative d'escapade, tous ses sens aux aguets. Il n'en fait toutefois rien et c'est presque avec soulagement qu'elle lui emboîte le pas en direction du Magenmagot.

Croire que pour autant le chemin se ferait sans encombre était un euphémisme. Ne se la fermait-il donc jamais ? Visiblement non, incapable de laisser les autres avoir le dernier mot, en oubliant presque leur dernière altercation par mauvaise fois. Soit. « Vous me faites la leçon maintenant, sérieusement ? » C'en devenait risible. « Que je sache vous n'étiez pas sur le terrain, je ne crois pas avoir dérangé grand chose. Qui plus est le bureau était plein d'aurors qui sauront j'en suis sure, très bien faire leur boulot. Vous n'êtes, me semble-t-il, et j'en suis navrée, pas vraiment indispensable présentement. » Rapide coup d’œil à son bandeau, se gardant cependant de faire quelconque remarque, tentant de garder la bienséance qu'elle affichait d'ordinaire en toutes circonstances. « Maintenant puisque vous parlez d'incapables, je dirais que de nous deux il n'y en a qu'un, qui se coltine en plus le rôle d'emmerdeur, et il est face à moi. » Sourire acide qu'elle lui sert, pas prête à lui laisser la moindre marge de manœuvre. « Dois-je vous rappeler à cause de qui ce mage ne peut être jugé ? Quels éléments sont manquants et pourquoi ? Et à cause de qui dois-je me taper les couloirs du ministère au pas de course et perdre un temps considérable à faire mon travail parce que la personne juste avant n'a pas été fichue de faire le sien correctement ? » Regard appuyé à son encontre, lui signifiant bien qu'il était le responsable et qu'il ferait mieux de se la fermer. Ses collègues n'étaient plus à proximité, il était temps d'arrêter de faire le paon. « Maintenant si vous vous croyez capable de faire mon travail je vous en prie, mais je vous avoue avoir quelques doutes vu le zèle et la médiocrité que vous mettez à faire celui pour lequel on vous a formé. » S'il croyait pouvoir la descendre seul, il n'allait pas aller bien loin. Elle était tout aussi douée pour rabaisser et ne s'en priverait pas, peu encline à laisser un homme lui dire quoi faire, surtout dans l'exercice de ses fonctions.

Mais non, son orgueil ne suffisait pas. Maintenant fallait-il qu'il s'essaie à l'humour. Pilant à sa question, c'est complètement effarée qu'elle se retourne vers lui, à deux doigts de le massacrer. « Duquel ? » Passant une main dans sa chevelure sombre en cascade, elle inspire profondément, tentant de se redonner un peu contenance et d'ainsi laisser glisser jusqu'à ses pieds les envies meurtrières qui lui hurlent de l'étrangler. La retenue, voilà ce en quoi elle excellait basiquement. Jusqu'à l'exception qu'était ce drôle d'oiseau. Aussi fit-elle un pas dans sa direction, puis un autre, se rapprochant dangereusement et se fichant éperdument d'activer ses signaux d'alertes, de toute façon constamment sur ses gardes. « Il me semble qu'il n'y a qu'un seul homme que vous ayez ramené aujourd'hui alors je vous prie d'arrêter de jouer avec mes nerfs. Si vous vous pensez drôle, ou pire, avoir quelconque supériorité sur moi à cause de notre dernière discussion, vous vous mettez salement le doigt dans l’œil qu'il vous reste. » Presque collée à lui désormais, elle pouvait sentir le parfum de son corps aussi bien que son souffle, ses jades électrisées vissées dans le bleu de son regard. « Je n'ai moi non plus pas de temps à perdre alors si vous ne me respectez pas, respectez au moins mon travail. »

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La Carrow continue de déverser sa bile, inlassable. Au moins un élément qui ne change pas dans leur relation. Elle l’agace, il lui rend la pareille, puis ils s’embrassent dans un couloir. Maugrey chasse cette dernière conclusion de son esprit pour reprendre le fil de sa pensée. Sans doute, oui, il ne devrait pas lui donner de leçon. Il se sait en tord mais sa mauvaise foi frise le terrible quand il s’agit de paperasserie. Maugrey déteste ce qu’il n’hésite pas à appeler ces « pertes de temps ». Leur système judiciaire souffre d’un profond problème qui laisse les mages noirs pulluler à leur guise, assassiner des gens venus de tous horizons et tenter d’imposer un régime totalitaire où la valeur se base sur la pureté du sang. Ce sont des imbéciles comme ceux-là qui ont assassiné sa mère. Il refuse de montrer la moindre once de pitié ou même de tolérance.

Il n’a pas encore innocenté la Carrow de ses soupçons. Il l’avoue volontiers, sa confiance, il ne l’accorde à personne ou presque. Cela ne l’empêche pas de vouloir la taquiner. Elle ne marche pas : elle court. Quand elle termine de déverser son venin en sous-entendant qu’il fait mal son travail –comme s’il allait foncer tête la première dans un piège aussi grossier- il lui cloue le bec en demandant de quel mage noir ils vont s’occuper. Autant jouer le jeu, elle semble si sûre de son affirmation... Elle a besoin de quelques secondes pour se rappeler qu’il n’y en a qu’un seul, pour l’instant du moins, qui le concerne. Entre temps, il affiche son grand sourire de con qui sait qu’il a été un emmerdeur. Elle peut se rassurer : il l’aidera. Il se pliera aux affres de leur système, parce qu’il n’a pas le choix et préfère ne pas subir une nouvelle engueulade.

Il se demande quand même pourquoi toutes ces femmes lui crient dessus sans arrêt. Il devrait enquêter là-dessus.

Elle s’approche pour lui jeter au visage leur dernier entretien ainsi qu'une réplique qui a le mérite de calmer ses pulsions taquines. Son rictus s’efface, son expression redevient sérieuse. Il se penche, juste assez pour ne laisser qu’un petit centimètre entre leurs lèvres. Il aimerait la regarder dans ses deux yeux mais le bandeau continue de cacher le gauche. Il se rend compte qu’il a oublié sa douleur pendant leur échange. Étrange. Il souffle, grogne presque :

Vous pouvez me traiter de tous les noms, Miss Carrow, sans même mentir ni vous tromper. Mais soyez sûre d’une chose : je vous respecte.

Le temps d’un battement de cœur, il hésite. Une envie furieuse lui dévore les entrailles : celle de poser ses lèvres sur les siennes. Sauf qu’il y pense avant d’agir, ce qui le retient. Il se remémore ses hésitations, ses certitudes. Il ne lui apportera rien de bon, encore moins handicapé. Il ignore encore s’il le restera. Au fond, ce n’est qu’un détail. Il reste fidèle à lui-même. Hormis pour lui infliger de la souffrance, il ne lui servira à rien.

Puis il y a son regard. Il ne voit que du dégoût et de la colère dans ses yeux. S'il la touchait maintenant, il ne vaudrait pas mieux que les hommes qu'elle fréquente d'habitude.

Il se recule, se détourne, se mord la lèvre avec une certaine violence quand elle ne peut plus le voir en face. Puis il se dirige jusqu’au bureau qu’il lui connaît, supposant qu’elle l’y emmenait pour compléter en sa compagnie le dossier demandé. Sur le chemin, il réfléchit à toute vitesse afin de combler les blancs dans son histoire. Il ne veut pas lui provoquer une syncope en lui annonçant les raisons de son arrestation… vaguement arbitraire.
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alastor maugrey x alecto carrow
jeudi 16 août 1979


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Un jour elle se l'était juré, elle lui arracherait son sourire vainqueur. Sans doute pas aujourd'hui, entrain de trimer pour ne pas tout bonnement l'achever, mais dans un futur proche... Il dandinerait moins du cul, elle pouvait vous l'assurer ! Rageant, c'était bien le mot qu'il lui inspirait. A toujours répondre à côté, ne pas prendre les initiatives qu'elle voudrait qu'il prenne ou bien la pousser à bout mais garder ce même silence une fois le venin écoulé, la faisant presque regretter. Presque. Parce qu'elle ne se targuerait pas d'avoir un cœur, non. Il n'empêchait qu'elle ne le comprenait pas et ne supportait tout bonnement pas qu'il agisse à l'opposé à chaque fois. L'embrassant quand elle ne s'y attendait pas et la laissant s'en aller lorsqu'elle avait désiré se donner. Ça la rendait folle. Elle en perdait sa retenue et ses bonnes manières à trop le fréquenter. Ce n'était pas normal. Mais rien ne l'avait jamais été en sa présence.

Alors lorsqu'elle lui fait finalement perdre son sourire insolent, d'un coup bien moins splendide face à sa dernière pique, pourquoi n'en est-elle pas satisfaite ? Pourquoi en vient-elle à regretter alors qu'elle en reculerait presque lorsqu'il s'avance à son tour, se sentant quelque peu écrasée. Il n'a qu'un œil et pourtant... Il en impose. Et ça la déroute. Insensible et mesurée, elle en devenait acide et chamboulée. Sans en connaître la raison. De ses épaules carrées et massives semblables à un mur à ce regard d'acier où s'entrechoquent les émotions en passant par ses lèvres désormais si proches des siennes dont le souffle chaud lui caressait l'épiderme... Il y a comme un remous en son sein, la laissant pour la première fois depuis longtemps tout bonnement muette. Et si elle se refusait à l'avouer, l'évidence n'était pas moins grande : il avait un sacré charisme. Suffisant pour lui faire oublier l'échange précédant. Suffisant pour la dérouter et cligner des paupières lorsque sa voix au timbre un peut trop grave accapare de nouveau l'espace, lui assénant le coup fatal. Il la respectait. Et elle n'avait absolument rien à redire à ça. Statufiée et rendue muette pour la première fois, l'envie de répondre n'y est même pas. Non pas sciée par son ton ou ses paroles mais bien par l'éclat bleuté de ses prunelles d'où la vérité transparaissait. Il ne mentait pas.

Oh, ce n'était pas la première fois qu'on lui servait ces paroles, mensonges éhontés ou vérités teintées de médiocrité, la respectant tout en la traitant en fonction de son statut de femme. Toujours rabaissée au final, qu'importe ses qualités ou les réussites dont elle pouvait se vanter. Son rôle resterait le même : être belle et se la fermer. Ça l'avait toujours fait enrager et elle s'était protégée, se donnant la mission de rabaisser à son tour et ne jamais leur laisser l'occasion de trouver faille à sa carapace blindée. Jusqu'à ces mots, qui si elle ne le dirait jamais à voix haute, l'avaient profondément touchée. Et elle n'était pas sure de pouvoir faire avec cette nouvelle vulnérabilité. Poings serrés, ongles manucurés rentrés dans la chair de ses paumes, son corps reprend enfin vie, se remettant en marche avec une dignité qui lui semblait désormais dérisoire. Elle avait la désagréable impression qu'il s'était infiltré dans son intimité, son organe vital totalement déréglé, pulsant d'un sentiment qu'elle ne se connaissait pas. La gratitude ? Certainement pas ! Elle n'était pas du genre à s’apitoyer. Pourtant elle ne pipe plus mot du trajet, trop oppressée par ses propres pensées, le conduisant machinalement jusqu'au bureau de son maître de stage qu'elle partageait. Ce dernier était parti  à une audience et en aurait pour plusieurs heures, leur laissant tout le loisir de travailler. Le café qui trônait encore sur son bureau à elle était froid et c'est avec une grimace significative qu'elle en prit une gorgée, s'intimant de se reprendre. Elle s'installa alors à sa place et tira une chaise d'un coup de baguette pour qu'il puisse prendre place en face, fermant ensuite la porte sur eux. Jambes croisées, habitudes ancrées, elle mordait sur son espace sans s'en rendre compte, attrapant sa plume et ouvrant le dossier encore vierge pour y inscrire le nom du présumé coupable, le sien et celui d'Alastor. « Bien... » La douceur de sa voix la surprit elle-même, timbre ne lui correspondant pas et elle se racla la gorge, évitant soigneusement son regard. « Chef d'accusation ? Motif ? Lieu de la capture et antécédents ? » Plus vite ils en auraient terminé et plus vite il partirait, ainsi l'oppression qu'elle ressentait au niveau de son myocarde s'en irait. Mais il n'était pas si simple de faire abstraction de sa présence, et irrémédiablement, ses jades furent attirées par sa silhouette, brumeuses et hésitantes, dépossédées de cette animosité qui la caractérisait précédemment.

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Elle se tait, après son affirmation. Aucune réplique acide, pas la moindre trace d’ironie. Maugrey… Non, Alastor, s’en retrouve à la fois coït et inquiet. Il aimerait la regarder, la jauger, lire dans ses gestes, ses mimiques, sans oser se retourner. Mieux vaut en terminer le plus vite possible avant que la situation ne dégénère encore. Vite, fuir les couloirs qui ne leur réussissent pas ! Il entre dans le bureau de son maître de stage, s’assoit sur la chaise qu’elle attire vers eux. Ça le soulage. Il a chaud, un peu. Probablement à cause d'une chute de tension. Il ne voit pas pour quoi d'autre.

Elle boit un café qu’il identifie tout de suite comme froid. La force de l’habitude. Il lui proposerait bien le contenu de sa gourde sauf qu’il y a mélangé sa potion et qu'il n'a pas envie qu'elle le sache sous narcose. Puis elle lui prêterait des intentions déplacées, obligé. Elle ne comprend pas que s’il lui répond sans s’embarrasser des apparences, s’il ne prend pas de gants avec elle, s’il plaisante de manière graveleuse, c’est justement parce qu’il l’ap…
Une gifle mentale retentit.

Concentration.

Elle ne l’aide pas en lui parlant d’une voix toute douce. Son palpitant rate un battement. D'où ça lui plait ? Merde. Première fois qu’il entend ce timbre. Il hausse un sourcil puis s’emploie à effacer la surprise de son visage pour ne pas la vexer. Il se demande s’il ne l’apprécie pas davantage quand elle est désagréable. Plus facile à gérer. Il n’arrive pas à répondre à cette question. De toute façon, elle va se remettre à lui crier dessus dans moins d’une minute.

Agression, flagrant délit. Capturé dans l’East End. Je ne connais pas ses antécédents. Je ne connais même pas son nom.

Pour sa défense, il a utilisé le mot magique : flagrant délit. Sauf qu’elle va lui demander des détails, il le voit à son visage soupçonneux devant son ton trop neutre, sa collaboration trop empressée. Surtout, surtout, à la façon dont il évite de la regarder. Il soupire.

Il a malmené une femme. Physiquement. Une moldue. J'ai tout vu.

Pas d’atteinte magique donc. Il a tout vu, certes... Il évite de préciser qu'il l'a suivi pendant plus d'une heure sur la base d'une simple intuition. Pourquoi l’avoir estampillé « mage noir » d'ailleurs ? Avant qu’Alecto ne s’étouffe de rage en lui balançant potentiellement cette question, il se dépêche de préciser :

Je suis sûr qu’il était sur le Chemin de Traverse il y a deux semaines. J’ai reconnu sa silhouette. Il a agressé un apprenti auror, Potter. Si on lui administre du véritaserum, on aura toutes les preuves nécessaires devant le tribunal. Mieux, suffit de l’assoir sur le siège. C’est pas bien compliqué.

Sauf que pour initier un procès, ils ont besoin de bases solides, n’importe quoi. Il l’a vu agripper le poignet d’une moldue qui se défendait, il n’a pas réfléchi plus loin. Il est aussi possible qu'il ait plus ou moins envoyé la moldue occupée à tapiner dans sa direction en espérant une réaction. Bon, définitivement, ça, il doit le garder pour lui.
Il sait que le Mangemagot se fiche des moldus. Ils ne le disent pas tout haut, sauf que dans les faits... Il s’attend à ce qu’Alecto le prenne de haut et écrive un rapport pour le renvoyer en maladie pour quelques temps encore. Il se demande déjà comment se tirer de là.

Il se décide à arrêter de fuir son regard pour contempler sa sentence en face.
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alastor maugrey x alecto carrow
jeudi 16 août 1979


✧✧✧

Inconfortable, c'était le mot. La situation n'avait rien d'avantageux et tout lui échappait, à elle la maniaque du contrôle. Face à cette variable qu'était Alastor, elle avait tout tenté, mais sans succès. Et maintenant quoi, il réussissait à la déstabiliser ? Il fallait qu'elle se reprenne. Son comportement était inacceptable et elle ne pouvait se permettre pareille fantaisie. Il avait reconnu sa valeur, et puis quoi ? Qu'est-ce que cela changeait au final ? Il était impossible à contrôler et si elle ne pouvait le dominer à son avantage, il n'avait aucune utilité. C'était clair dans sa tête, données parfaitement rangées dans les cases appropriées, assimilé à une variable dangereuse et qui plus est détestable. Sauf qu'encore une fois, il sortait de nulle part et inversait la tendance qu'elle tentait d'instaurer. Un véritable nuisible.

En plein dans sa bataille intérieure tentait-elle de remettre un semblant d'ordre dans son esprit, quelque peu ailleurs lorsqu'elle déblatéra par automatisme les formalités. Il la fit cependant bien vite retourner sur Terre, les deux pieds bien au sol, la plume qui avait commencé à cocher "agression" et "flagrant délit" se stoppant tout bonnement, flairant quelque chose de pas net. Outre son comportement incompréhensible, beaucoup trop docile tout d'un coup, ses réponses laissaient place à bien d'autres questions. Il ne connaissait ni son nom, ni ses antécédents ? Sérieusement ? L'avait-il arrêté de façon purement arbitraire ou rêvait-elle ? Voyant toutefois qu'il continuait, elle se réserva ses questions pour plus tard, notant le quartier de son écriture ronde et impeccable avant de rajouter dans la description laissée sous "agression" qu'il s'agissait d'une femme moldue et que cette dernière avait été faite physiquement. Encore une fois, ses explications semblaient évasives et quelque chose la chiffonnait. Aucune utilisation de magie ? Agression d'une moldue dans un quartier moldu donc et pas la moindre trace de magie, noire ou blanche ? Reposant sa plume, la voilà qui vient se masser l'arrête du nez, sentant poindre l'énervement. Se fichait-il d'elle ? Ou n'avait-il aucune sorte de jugeote ? Et il continuait en plus, lui parlant de reconnaissance via sa silhouette, les mangemorts pourtant vêtus de capes amples et de masques. Mais non content de déverser sa merde, il ose en plus lui dire quoi faire et quelles mesures prendre pour se sortir du bourbier dans lequel il s'était empêtrer lui-même. C'en était trop.

Le soupir fend l'air, toute douceur ayant quitter ses traits, le dévisageant silencieusement alors qu'intérieurement, elle bouillait. Elle avait entendu bien des histoires sur lui, lui et surtout sa folie, mais jamais elle n'aurait cru atteindre un tel palier. « Est-ce que ça vous amuse ? » De lui faire perdre son temps. D'arrêter des personnes vraisemblablement innocentes et leur faire passer une batterie de tests ou tortures en tout genre pour dormir un peu mieux cette nuit. Ou alors était-ce pour chasser l'ennui ? « Moi en tout cas, ça ne me fait pas rire. » Délaissant le formulaire devenu futile, son visage se pare d'une impassibilité à faire peur, le sérieux de mise lorsqu'il s'agissait de sa zone de compétences. « C'est très aimable à vous de me dire quoi faire, mais voyez-vous, je maîtrise parfaitement mon domaine. Cessez donc de me donner des ordres et concentrez-vous plutôt sur votre récit sommes toutes incomplet et irrecevable devant la Cour. Sachez qu'on arrête pas quelqu'un en attendant que les autres trouvent des preuves de sa culpabilité, non. On arrête quelqu'un parce qu'on a des preuves à l'appui. » C'était la différence entre leurs deux métiers. Ce qui faisait qu'ils n'étaient pas des barbares qui condamnaient tout un chacun à la moindre suspicion. « Est-ce que vous vous rendez seulement compte que vous avez arrêté quelqu'un qui n'a même pas usé de magie et était en présence d'une moldue, dans un quartier moldu ? » Ses doigts commençant à courir sur la table en une mélodie répétitive, signe de son énervement, elle préfère encore se lever et faire quelques pas pour refréner ses envies de l'étrangler. « Et si l'agresseur avait été moldu, qu'auriez-vous fait ? Je suppose que vous n'avez même pas pris la peine de vérifier ce détail ? » Et le rire part, bref et acide. « Quant à la moldue, évidemment elle ne se souvient déjà de rien et ne pourra pas témoigner. » C'était trop facile. Il brisait tous les codes et se pointait comme une fleur en pensant sincèrement qu'on allait le recevoir avec des félicitations. Il était vraiment...

Revenant vers lui, elle s'assied de son côté du bureau, le fessier sur le bois de la table et lui fait face de biais, le toisant, bras croisés. Sans doute espérait-elle encore trouver un signe qui lui signifierait qu'il ne s'agissait que d'une simple plaisanterie, seulement elle n'y décèle que du sérieux, la crispant d'autant plus. « Vous parlez d'agression physique, expliquez moi exactement ce qu'il lui a fait. » Qu'elle puisse jauger l'ampleur de sa connerie. « L'homme sur le Chemin de Traverse, vous aviez vu son visage ? Un signe distinctif rare comme un bijou ou une tache de naissance ? Quelque chose de tangible et concret sur quoi se positionner ? » A quoi bon cependant lui poser des questions dont les réponses semblaient toutes trouvées ? Ce rapport était un véritable fiasco, elle comprenait désormais pourquoi on le lui avait assigné. Personne ne voulait travailler avec Maugrey. Elle ne savait encore ce qui la retenait de lui dire de dégager pour aller relâcher le pauvre bougre qui croupissait dans sa cellule, bien qu'elle se fiche éperdument de son sort. Sans doute ce qui l'énervait le plus dans toute cette histoire, c'était qu'elle lui avait donné du crédit. Une déception qui dépassait la joie de ne voir aucun de son camp capturé.

✧✧✧ outfit ✧✧✧
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Non, ça ne l’amuse pas. Maugrey n’a aucune envie de rire, que du contraire. Sur le moment, il a suivi son intuition. Un sixième sens auquel il a toujours accordé du crédit, qui participe à sa renommée autant qu’à son talent avéré.
Sauf que…
Il commence à douter.
Et si sa blessure influençait d’une mauvaise manière ses capacités ? Si sa paranoïa aux portées psychiatriques commençait à poser des problèmes, devenant un handicap en quittant la sphère du don ? Il n’aime pas ces questions qui fleurissent face au regard coléreux d’Alecto Carrow. Pour la première fois depuis longtemps, il ignore quoi répliquer. Comment se justifier. Il s’en sort toujours avec une pirouette, un bon mot, une idée lumineuse. Pas là. Il n'y a aucune excuse, même matinée de sa légendaire mauvaise foi.

Son œil recommence à pulser, une douleur qui descend dans sa joue, attaque ses gencives. Il bloque sa respiration et, pendant qu’elle déverse sa bile, cherche sa gourde pour avaler une nouvelle gorgée de potion.

Il exagère déjà sur les quantités. Sauf qu’il n’accorde pas sa confiance à l’autre Carrow, le médicomage, qui lui a prescris le breuvage. Il le soupçonne de réduire les quantités exprès afin qu’il souffre.
Mauvaise foi.
Ou pas. Qui peut l’affirmer ?
Il range la gourde avec des gestes mesurés, à peine apaisé.

Puis, sans crier gare, sa main fuse pour agripper le poignet de la jeune femme. Il l’attire vers elle, la forçant à se pencher. Le bureau lui rentre dans le ventre, ses hanches cognent sur le bois. Il ne lui laisse pas le temps de protester. Son autre main se lève, s’apprête à s’abattre… s’arrête à un centimètre de sa joue.

C’est là que je suis intervenu.

Ses doigts effleurent sa joue, aussi rapides qu'un souffle. Il la libère aussi sec, évitant de s’attarder sur la douceur de sa peau ou la fragilité de son poignet. Il aurait pu lui briser les os d’une pression.

Écoutez-moi, avant de hurler. Je sais… qu’il s’agit d’une moldue, qu’un oubliator a déjà effacé sa mémoire, qu’il n’a même pas eu le temps de la gifler avant que je n’intervienne mais il allait agir. Je l’ai vu dans ses yeux. Il y a des choses qu’on n’apprend pas en cours. J’avais repéré sa baguette. J’ai bougé avant… Pour ne pas ramasser une fois de plus le corps d’une moldue massacrée dont tout le monde se fiche alors qu'elles subissent la cruauté de mages noirs trop stupides pour les considérer comme des êtres humains. J’ai anticipé. Je sais que pour vous faciliter la vie, j’aurai dû attendre qu’il lui fasse vraiment du mal, qu’on ne condamne pas les gens sans qu’un crime ne soit commis. Encore moins en cette période, où vous êtes débordés.

Un mea culpa qui lui arrache la gorge -ce qui se voit- d’autant que son ton signifie clairement qu’on devrait au lieu de gentiment patienter. Punir après coup, quelle connerie. Autant éduquer en amont. Dans l’hypothèse peu probable où son instinct commencerait à le trahir, Maugrey se dit que l’expérience aura calmé les ardeurs potentielles du sorcier.

Je n’ai rien de concret. Pas selon votre définition de ce mot.

Il passe sa main dans ses cheveux, geste rendu inélégant quand il touche le lien du bandeau sur son œil. Il grimace, s’interrompt.

Je peux l’écrire. Ce qui est arrivé. Vous gagnerez du temps.

Lui aussi. Il arrangera l’histoire à sa sauce en occultant les pires parties. Avec un peu de chance, il ne se tapera pas une plainte sur le dos. Une de plus. L’avantage de cette période c’est que personne ne perdra son temps à l’accabler. Ils ont trop besoin des aurors, surtout ceux de sa trempe. Cette impunité le rend trop imprudent. Il doit se calmer. Mieux se contrôler. Voilà ce qu’il se répète en fixant le poignet d’Alecto, agrippé plus tôt.
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