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(d)anger ft. alastor

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alastor maugrey x alecto carrow
vendredi 17 août 1979


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Il ne lâcherait donc rien, gardant obstinément le silence alors que pour une fois, elle faisait réellement un effort. Soit. Comme il lui plairait. Après tout à quoi s'attendre quand elle-même ne livrerait rien ? Ce n'était qu'un juste retour des choses. Elle aurait du s'en douter. Mieux valait se concentrer sur la plaie, excuse qu'elle avait pour le faire rester. Le plus dur ensuite serait de le faire obtempérer et signer. Pour l'instant elle préférait se focaliser sur la pâte à la senteur appréciable, étirant un semblant de sourire sur ses lèvres. Qui s’intensifia lorsqu'il y apporta une précision. « Les femmes doivent être bien malheureuses avec vous, leurs cadeaux ne dépassent pas la poubelle. » Bien qu'elle se doute également que ces dernières ne se bousculent pas non plus au portillon. Il n'y avait qu'à voir comment il se comportait avec elle : comme s'il n'avait jamais eu de véritable relation. Ce n'était à dire vrai pas pour lui déplaire, poussant le vice jusqu'à se moquer quelque peu de lui, s'octroyant le droit de rire lorsqu'il lui répondit. « Je ne suis donc bonne à rien ? Les compliments doivent vous arracher la bouche. » Léger soupir. « Mais vous avez raison. Je serais incapable de soigner tout le monde et on ne saurait jamais si ce que je sers est un remède ou un poison. » Et s'il s'agissait là d'une plaisanterie, sans doute était-ce bien plus véridique. Elle n'était pas une fille bien. Elle le prétendait juste.

S'adonnant enfin à le soigner, ses doigts déposent abondement le baume là où la peau est lésée – c'est à dire un peu partout –, découvrant pour la première fois son épiderme ainsi marqué. A croire qu'il ne prenait pas soin de lui. Ou qu'il était sans cesse face au danger. Un peu des deux sans doute ? Ça lui ressemblait bien. « Vous devriez faire plus attention à vous. » A défaut qu'il ait quelqu'un pour le faire, relevant ses cérulées en sa direction et le découvrant bien plus proche. Trop proche. Si elle n'avait été si maîtresse d'elle-même sûrement aurait-elle eu un mouvement de recul mais elle n'en fit rien, restant stoïque et n'en laissant rien paraître alors que ses lèvres se rapprochaient dangereusement. L'envie d'y goûter à nouveau la tiraillait et elle s'apprêtait à abaisser ses paupières pour céder à ce plaisir coupable, fustigeant ce cœur traître, lorsqu'il s'éloigna tout aussi vite, soufflant une vague de froid. Un pincement l'étreignit, qu'elle étouffa tout aussi rapidement, ses ivoires venant mordre sa lippe inférieure en un tic, évitant son regard et cherchant après des bandages. Ne pas perdre la face. Jamais.

Plus facile à dire qu'à faire, encore une fois soufflée par ses répliques. Pourquoi devenait-il si sérieux tout à coup ? Si franc. Ça ne lui plaisait guère. Elle ne savait quoi répondre lorsque l'on ramenait le projecteur sur sa personne. Un mensonge ? La vérité ? Une seule possibilité. Mais y croirait-il ? Mieux valait se la fermer, bander ses plaies et le laisser parler, tentant de ne pas serrer trop fort sans que ce ne soit trop lâche. Une vraie prise de tête. Il avait raison, elle n'aurait pas été bonne dans pareil domaine. « Donnez moi l'autre. » De main. Si elle ne l'avait pas vu rencontrer le mur, elle ne lui semblait pas en grande forme, soucieuse de broutilles pour ne pas répondre à son monologue. Était-ce un piège ? Ou un échappatoire ? Nouveau soupir. « A qui essayez-vous de mentir ? A moi, ou à vous-même ? » Peut être un peu des deux. Ou ne s'en rendait-il simplement pas compte. « Les mauvaises personnes ne pensent pas aux autres avant elles-mêmes, croyez-en mon expérience. Si vous étiez vraiment mauvais, vous ne me préviendriez pas. Si vous étiez vraiment mauvais, vous ne vous embarrasseriez pas de ce genre de discussion. Vous m'auriez défleuré dans mon bureau sans aucune protection et ça se serait arrêté là. » Le ton était neutre, ses océans ne le regardaient pas. Elle énonçait des faits, voilà tout. Ça ne la touchait pas. « Maintenant, si ça vous fait plaisir d'y croire... Si c'est plus facile pour vous, soit. » Reprenant un peu de baume, elle l'applique sur l'autre main avec autant de vigilance. « Chacun a ses démons et sa part de noirceur, Alastor. La perfection n'existe pas. Mais laissez moi vous donner un conseil à mon tour, puisque vous êtes si curieux à propos de moi. Ne me croyez pas. » Et alors qu'elle relevait vers lui son regard, le second bandage terminé, elle comprenait l'ampleur du boulet qu'elle venait de se tirer dans le pied bien malgré elle. Pourtant elle ne scille pas, sérieuse à en faire peur. « Ai-je assez ruiné notre... Relation ? » Elle avait fait ce qu'il n'osait faire. Elle avait pris le mauvais rôle. Mais c'était ce qui lui allait le mieux au teint.

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Vous devriez faire plus attention à vous.
Ah.
Oui, peut-être. Il ne devrait pas se sentir aussi satisfait que cela la préoccupe ni qu’elle le lui dise. Phrase déclarée par pure politesse, il en est certain. Il se le répète pour le graver dans le marbre lisse de son obstination pendant qu’elle le soigne et rebondit sur ses déclarations bien trop sérieuses tout d’un coup.

Il déteste sa clairvoyance.
Et sa naïveté.
Au fond que signifie « être quelqu’un de bien » ? Il œuvre contre les mages noirs mais prend un plaisir ineffable à les traquer, à les dominer, à les punir aussi. Cette note de Barty Croupton Sr… Il en frémit toujours de bonheur. Il a un monstre qui dort en lui, une bête assoiffée de sang et de violence qu’il contrôle en la dirigeant sur ceux qui méritent de souffrir. Il le confierait bien à Alecto Carrow mais cela la mettrait dans une position inconfortable par son travail. Alors il garde le silence, se contente de détourner le regard de son œil unique quand elle le met face à ce qu’elle qualifie de « bonnes actions ».
Si elle savait...
Il bloque sur le mot déflorée puis sur son propre prénom quand elle le prononce encore. Il en viendrait presque à le trouver beau, ainsi soufflé par sa bouche aux lèvres trop tentantes pour le commun des mortels.

Si seulement elle pouvait se taire.
Si seulement elle pouvait cesser de toucher ses mains.
Si seulement elle ne lui disait pas la vérité en une seule petite phrase.

Il se sent sombrer.

Ruiné, oui. Irrémédiablement.

Un murmure.

Alors que fait sa foutue bouche pressée sur celle de la Carrow, exactement ?

Ne me croyez pas. Quatre mots qui tournent dans son esprit et provoquent un élan incontrôlable de… d’il ignore quoi. Le rustre manque de vocabulaire. Il a juste eu envie de l’embrasser encore, un poids en moins sur la poitrine.
Voilà. Il lui suffit de ne pas y croire. De la vivre elle comme un mensonge. Quelle importance, au fond ? Il la vit au présent.

Un présent au Ministère, dans une salle d’interrogatoire non verrouillée. Il se fige, se recule lentement avant de passer son pouce sur sa lèvre à elle.

Qu’attendez-vous de moi, Alecto ?

Question paradoxale alors qu’elle vient de clamer qu’il ne doit pas la croire. Mais il a besoin d’indication pour feindre et jouer comme elle le souhaite.
Tout ça t’explosera au visage, imbécile.
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alastor maugrey x alecto carrow
vendredi 17 août 1979


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Elle sait pas pourquoi elle a débité tout ça, Alecto. Pourquoi elle a été si sincère. Sans forcer, sans réfléchir. Naturellement. Ça contrecarre tous ses plans. Ça lui met une cible en pleine poitrine et l'empêche d'accéder à toute information. Elle y comprend rien. Pourquoi ruiner pareil pesant d'or ? Était-elle folle ? Ou lassée ? Avait-elle peur ? Non. Elle n'était pas aussi faible. Encore moins pour un homme. De toute évidence ne se serait-il jamais ouvert. Elle aurait perdu du temps. Il la voyait bien trop, il n'avait juste pas de preuve. C'était dangereux. Trop dangereux. Parce que pour une fois, elle n'était pas la seule à jouer. Pour une fois, elle avait vraiment à y perdre. Et elle n'était pas cinglée. Elle ne se laisserait pas faucher.

La sentence tombe. Trois mots. Un trou, et le néant. Elle a l'impression qu'une porte se referme la Carrow, à peine ouverte, encore moins perceptible jusqu'à maintenant. Mais ça claque en son sein, ça l'agresse. Et puis il y a ses lèvres, encore. Rêvait-elle ? Apparemment pas. Pourquoi ? Toujours cette même question. Ses paupières se ferment sur ses prunelles tandis qu'elle répond, agrippant sa chemise, cherchant sa chaleur... Mais déjà l'instant se meurt. Trop court. Et il a ce regard... Qui lui fait mal. Qui lui rappelle qu'elle n'est pas quelqu'un de bien. Elle aimerait fuir pour une fois, se soustraire alors même qu'il est prêt à jouer dans son sens. Il était malade. Complètement fou. Sa réputation, il ne l'avait pas volée. Mais ça, elle le savait déjà. Ça ne l'empêche pas de s'en étonner à chaque fois.

Le silence s'étire sans qu'elle n'ose bouger ou parler, c'est presque si elle n'en oublie pas de respirer à sa caresse, sa lèvre comme prisonnière de son toucher. Elle se sentait... A l'étroit. Autant prédateur que proie. Elle se mentait à elle-même. Elle n'appréciait pas ce qu'il faisait naître en elle, à chacune de leurs altercations. Sauf qu'elle ne pouvait s'empêcher de croiser sa route. Qu'il soit maudit. Murée dans son silence, son corps lui reprend vie, venant perdre un instant ses doigts sur son visage, décoiffer ses cheveux, caresser sa joue... Retracer les contours du visible à défaut de pouvoir cerner l'invisible. Elle ne s'était jamais connue si douce. Elle n'était pas sûre de vouloir l'être une fois encore. A son tour elle se rapproche, faisant fit des interdits et venant épouser les charnues tentatrices dans un souffle. Une hésitation. Un moment de perdition où se mêle tendresse et passion. Volonté et appréhensions. Elle s'y perd, mais elle s'en détache. Toujours aussi axée sur le contrôle. Une véritable tare.

Ses prunelles à leur tour l'admirent, retraçant le contour de sa mâchoire à la barbe de plusieurs jours, se perdant sur ses lèvres à peine quittées puis dans cet œil de lave bleuté, éludant le bandeau. Le fait est qu'elle ne sait pas quoi dire. Elle ne sait pas ce qu'elle veut. Elle ne sait même pas ce qu'elle fait ici. Il y a un blanc dans sa tête et un torrent dans son cœur qu'elle ne s'explique pas. Il l'a détraquée. C'est indéniable. Ses lèvres s'étirent en un semblant de sourire qui n'a pourtant rien de joyeux ou même d'ironique, simple reflet de l'âme en peine. Et finalement ses lippes s'entrouvrent au prix d'un effort infini pour ne laisser s'échapper qu'un murmure. « Que vous continuiez à me voir comme ça. » Comme celle qu'elle ne serait jamais. Que l'étincelle perdure. Que la sincérité ne se fane. Au fond voulait-elle l'impossible, et elle le comprenait désormais alors qu'elle se redressait et se dirigeait vers la porte, le plantant la. Elle avait toujours voulu plus qu'elle n'avait. Et désormais désirait-elle ce que jamais elle n'aurait. Un cœur.

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Une question simple appelant une réponse compliquée. Qu’attend-elle, finalement ? Quel jeu désire-t-elle entre eux ? Alastor ne veut plus commettre d’impair. Il a besoin d’un carcan pour retrouver un semblant de tranquillité, pour accéder au sommeil dont il a tant besoin. Il ne peut pas se permettre d’être rendu fou par qui que ce soit, aussi attirante soit-elle dans le mystère qu’elle incarne. Il se pose à son sujet milles questions et justifie son comportement comme un devoir citoyen. Si l’oncle Carrow déclenche toutes ses alarmes, s’il y a quelque chose de louche dans cette famille, alors Alecto doit être éclaboussée. La perspective terrible l’effleure, bien entendu. Il pense toujours au pire… Sans parvenir à y croire. Et si ? Et si ? Non. Ridicule.

Mais la graine du doute est plantée.
Ce qui ne l’empêche pas de la désirer. De vouloir l’enlacer. La rassurer.
Pire.
La protéger.

Ses mots tardent alors qu’elle explore les contours de son visage. Il tressaille quand elle approche du bandeau, sans le soulever toutefois. La tension reste palpable entre eux, l’envie de s’embrasser… encore. Elle lui a rendu un nouveau baiser, aussi bref que le sien. Pour se venger, peut-être. Il aimerait décrypter le puzzle de son esprit, comprendre pourquoi la tristesse l’étreint, pourquoi elle murmure si bas, comme un secret honteux. Une partie de lui saisit.

D’accord.

Elle n’attend pas sa réponse avant de s’échapper. Il souffle à peine que déjà, elle ouvre la porte. L’entend-elle seulement ?

Miss Carrow, l’interpelle-t-il comme si cet échange n’avait pas eu lieu. D’ailleurs, il oublie son prénom. Pour l’instant. Il me semble que vous avez des papiers que je dois signer et un planning à me transmettre. Non pas que je compte signer quoi que ce soit ou me conformer aux décisions de votre stupide supérieur, notez.

Il lui tend une perche pour la tirer vers les berges de leur normalité. Il sourit en coin en attendant qu’elle se retourne, se demandant si elle va céder à la tentation ou plutôt continuer à fuir dans les couloirs du Ministère. Fuir loin de lui. Et que fera-t-il, imbécile qu’il est, dans ce cas-là ? Courra-t-il dans son sillage ? Concoctera-t-il un plan pour l’affaiblir à nouveau, la forçant à se dévoiler tout entière ? Ou profitera-t-il seulement d’un point de vue charnel ? Ah, il se connait, Maugrey. Tout comme il connait la réponse à son débat tout rhétorique.

En attendant sa décision, il range sans se presser le baume dans sa bourse et la bourse à l’intérieur de son manteau en cuir de dragon, qu’il rajuste. Il s’humecte les lèvres, qui portent encore leurs goûts mêlés. Il ne retient pas un sourire simple.
Heureux, juste un peu.
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alastor maugrey x alecto carrow
vendredi 17 août 1979


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Il y a des choix qui ne s'assumaient pas. Des volontés qu'on préférerait enfouies. Des sentiments... Dont on ne voudrait pas. Alecto comprenait maintenant, rien qu'un peu, ce qu'était la tourmente de ceux qui se laissaient guider par cet organe faible. A quel point ils étaient fragiles, ô combien il leur était compliqué d'écouter la raison. Ce n'était pas pour elle, ça ne l'avait jamais été. Volonté de fer, âme gouvernée par une intelligence acérée, elle avait il y a bien longtemps enfermé ce cœur qui ne lui avait jamais rien apporté d'autre que souffrance et peine. Déjà enfant elle s'était murée dans le silence et les ténèbres, évoluant avec une insensibilité anormale, incapable même de pleurer lorsque la canne fondait sur elle. Elle avait appris que pour abréger, il ne fallait rien laisser paraître. Juste courber l'échine et se la fermer. Et elle avait appliqué ce même principe toute sa vie, démontrant ce qu'on attendait d'elle tout en faisant ce qui lui plaisait sous le manteau. Un monstre aux différents masques qui pouvait passer par toutes les émotions. Sans doute s'était-elle perdue en chemin, entre rancœur et haine, mais elle ne l'avait jamais regretté. Elle n'avait jamais pris la peine de regarder ne serait-ce qu'en arrière, Alecto. Trop fière, trop vaniteuse. Trop sure d'elle pour oser croire qu'elle avait loupé quelque chose. Et pourtant...

Il ne lui avait jamais été aussi difficile de se taire. Il ne lui avait jamais été aussi difficile de parler non plus. Ayant toujours une longueur d'avance, une réponse toute prête à déverser pour se sortir de n'importe quelle affaire ou plaire. Pas aujourd'hui. Pas avec lui. Total opposé, incompatibilité née, il était la seule énigme dont elle n'avait jamais eu la clé. Probablement celui dont elle n'aurait jamais du s'approcher. C'était sa conviction la plus profonde alors qu'elle se relevait, la conscience en peine. Il l'avait blessé, ou était-ce elle ? Encore une réponse pas claire. Peu importait au fond, une seule chose comptait désormais : s'éloigner. Le plus vite possible. Le plus loin possible. Elle étoufferait le destin, elle musellerait la providence. Il n'y aurait plus de hasard qui tienne ou d'aveux douteux. Elle ne voulait même entendre réponse à sa supplique, stupidité inouïe dont elle avait fait preuve, bavure d'une âme éraflée qui avait flanché. Elle avait peur. Peur d'avoir perdu elle ne savait quoi de précieux. Et ça la tuait, quelque part dans ses profondeurs, là où personne ne pouvait l'entendre hurler. La où rien ne pouvait être sauvé.

Elle pensait que sa sortie était claire, qu'il ne la rattraperait pas. Alors pourquoi ? Si la première fois il l'avait laissé partir reine, la seconde comme la troisième, il l'avait interceptée. Et c'était toujours là que ça avait merdé. La main serrée sur la poignée à lui en imprimer le fer, elle respire la belle, tente de se calmer. Éluder le timbre grave de sa voix qu'elle devrait se résigner à oublier. Ne pas prendre garde à son nom réapparu subitement avec la tournure formelle, comme s'ils étaient deux inconnus. C'était mieux comme ça. Ça l'avait toujours été. Il lui suffisait de retourner dans le ballet de l'ignorance où ils s'étaient quittés. Lentement, ses paupières s'abaissèrent sur ses cérulées, faisant tomber le rideau d'un monde qu'elle se forçait à abandonner. Pour enfiler le visage d'une autre. Une autre qui n'en aurait rien à faire de lui. « Pourquoi les voulez-vous si vous ne comptez ni les lire, ni les signer ? » Timbre d'une profonde neutralité, la voilà qui lâche la poignée et se retourne pour le toiser de ses jades inexpressives, sourcil haussé. « Le plaisir de les déchirer ? » Ça lui correspondrait bien, à défaut de pouvoir déchirer la face de son supérieur aussi aisément que du papier. « Soit, cela ne me regarde après tout pas. Vous les voulez maintenant ou je vous les fait envoyer ? ... » Clairement, elle préférait les lui envoyer, facilité certaine où il n'y aurait le besoin de le côtoyer. « Maugrey. » Son qui claque, presque craché. Intonation qui se voulait impérieuse et le forcerait à se rétracter. Ou simple vengeance, de ce Carrow qu'il avait dégainé. Peu importait au fond. Le battement d'ailes avait été étouffé.

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Il les veut maintenant pour sauver la face. Maintenir cette façade entre eux à base de Miss Carrow et de Maugrey. Il se demande s’il l’embrassera encore. S’il finira par coucher avec elle ou si -plus probable- ils continueront à se disputer comme des chiffonniers jusqu’à ce que l’un balance l’autre par la fenêtre. À l’heure actuelle, il ignore lequel des deux l’emporterait et ça serait un comble, vraiment, de mourir de sa main. Il imagine d'ici son épitaphe...

La perspective s’étire en échos, appelant à elle d’autres inquiétudes, d’autres soupçons qu’il préfère ignorer même si Alecto Carrow a une cible dessinée sur le front depuis longtemps. Il comprend, désormais, pour quelle raison elle l’attire à ce point. Au fond… Au fond, il distingue l’ébauche de l’anguille qui tente de se cacher sous la roche – sans succès face à sa paranoïa légendaire. Peut-être invente-t-il ses certitudes. Peut-être pas. Impossible de le savoir sans glisser un peu de véritaserum dans son café.

Il ignore pourquoi il s’y refuse.

Parce qu’on vous a ordonné de me les transmettre et que je préfère vous causer des ennuis en direct, quand je suis là pour vous voir patauger. N'ai-je pas droit au moins à ce privilège ?

Il sourit, en rajoute une couche exprès pour enterrer le malaise, aussi tenace qu’une mauvaise herbe.

Je ne vais pas les déchirer : je vais les brûler. C'est toujours plus impressionnant visuellement. Oh et je vais le faire devant vous pour que vous puissiez vous offusquer en invoquant Merlin ou qui vous voulez, que vous me traitiez de fou, de tout nom d’oiseau qui vous siéra. Je suis certain que vous allez y prendre un plaisir non négligeable.

Peut-être même davantage qu’hier puisque ça n’implique pas de se mettre à nu, de se montrer vulnérable. Il se remémore ses expressions, le rythme de son souffle, ses gémissements. Puis essaie de se concentrer sur l’instant présent pour ne pas déraper -encore.

Ce qui sous-entend, Miss Carrow, que je préfère que vous me les remettiez en personne.

Et il est fier, ce con. Fier de sa connerie, fier d’aller contre le système. Fier d’en rajouter une couche, aussi, peut-être pour se venger de ce « Maugrey » revenu inopinément entre eux. C’est mieux… D’une certaine manière. Oui. Elle a bien fait de saisir sa perche.
Elle doit se protéger.
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alastor maugrey x alecto carrow
vendredi 17 août 1979


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C'était à se demander pourquoi elle espérait encore qu'il ferait ce qu'elle voudrait ou irait dans son sens. Comme si c'était possible Qu'elle perte de temps. Elle pouvait être assurée que si elle tentait d'aller dans une direction, il irait dans l'autre. Par simple esprit de contradiction. Ou parce qu'il était monté différemment. Et ça n'avait pas loupé. Il l'avait encore énervée. Sauf qu'elle ne voulait lui donner le plaisir de le lui montrer. Il était hors de question qu'il gagne à ce petit jeu.

« Me causer des ennuis ? » Semblant de rire, incrédule. Il était sérieux ? A croire que oui, préférant toujours se focaliser sur ça que la partie qui parlait de quelconque ordre à son encontre. Ça la rendait toujours folle, ce genre de mots. Violente même, et sans doute ne put-elle cacher cet éclair de fureur qui l'habita brièvement. « Je suis navrée mais vous n'avez pas assez d'influence pour me causer quelconque trouble. » Menteuse. Il ne faisait que ça depuis hier déjà. Il la retournait, la perdait, l'enflammait... C'était à n'en plus finir. Elle se devait d'y mettre un terme. Mais comment ? « Maintenant si me regarder est un tel privilège, je peux vous l'accorder une minute ou deux. » Sourire poison qu'elle lui sert, s'apprêtant à se retourner pour ouvrir définitivement la porte avant qu'il ne continue son petit numéro. Infatigable. C'était bien sa veine... Laisser couler ou la lui fermer ? Le premier était la voix de la raison, le second...

Eut raison d'elle. Rapide demi-tour à sa conclusion, elle fait marche arrière pour venir lui faire face et presque le menacer de ses prunelles meurtrières. « Vous voulez mettre le feu à mon bureau ? » Elle était certaine qu'il ne ferait pas à moitié son petit numéro de feu de camp, sûrement incapable de se contrôler. « C'est vrai que c'est un bon défouloir lorsque l'on ne réussit pas à enflammer autre chose. » Parlait-t-elle d'elle ou des femmes en général ? Elle n'en savait trop rien. Elle voulait juste lui renvoyer toute son insolence en pleine face. Lui hurler qu'il n'était rien. Soulager sa conscience de tout ce bordel qu'il y avait inséré et juste... Oublier. « Vous m'en voyez cependant navrée, votre nom n'a pas vocation à être crié de mes lèvres, ou tout autre surnom qui vous serait bien trop agréable. Pour cela faudrait-il déjà que je ressente quelque chose. » Pourtant n'était-elle pas entrain de le hurler présentement dans son esprit ? Ne lui avait-il pas brûlé les lèvres l'autre jour ? N'était-elle pas entrain de le maudire mille fois en son fort intérieur ? N'avait-elle pas cette envie furieuse à l'instant de le toucher, que ce soit pour le claquer ou autre chose ? Non. Elle n'avait rien de tout ça. C'était une illusion. Une malédiction.

« Mais soit, je vais vous les donner, Maugrey. Alors comme vous ne voulez pas me suivre, et bien passez devant. » Et elle faisait bien évidemment référence à son coup d'éclat de plus tôt où il s'était explosé le poing contre le mur. D'un geste du menton, elle lui intime de se dépêcher, peu encline à bouger la première et le jaugeant de ses prunelles orageuses, les bras croisés. Il voulait faire son show, il allait le faire. Et puis il ne pourrait plus jamais revenir. Un mal pour un bien. Une page qui se tourne. Douloureusement.

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La Carrow reprend son personnage : belle arrogante qui darde sur lui un regard scrutateur, à la fois juge et bourreau, prête à le descendre et le punir pour ses comportements jugés inappropriés, détestables, risibles, fous même, Merlin seul sait quel qualificatif lui passe par la tête en cette seconde. La regarder constitue un privilège, oui. La toucher aussi. Il a joui des deux et ne l’oubliera pas.

Ah, comme elle le rend fou à s’agiter comme ça.

Je ne pensais pas mettre le feu à votre bureau, voyons. Enfin… Jusqu’à maintenant.

Il rit, pas certain de plaisanter. Pourquoi pas mettre le feu, oui ? Par accident, bien entendu. Hélas, comment justifier que deux sorciers adultes travaillant au Ministère de la Magie soient incapables d’empêcher quelques flammes de se propager ? Il ne causera jamais assez de dégâts en invoquant le bête dérapage. Il range donc l’idée au fond de son esprit, pinçant les lèvres quand elle attaque ses compétences à lui procurer du plaisir.

Ah, vraiment ? Vous me décevez, c’est si petit, ce genre de propos. Surtout pour une femme qui gémissait encore hier.

Il se retient de la déshabiller sans attendre dans ce couloir qu’ils ont rejoint. Juste pour lui montrer que si, non seulement son nom mais surtout son prénom ont pour vocation d’être criés par ses lèvres qu’il a déjà trop souvent embrassé pour son propre bien. Maugrey aime avoir raison. Il retient un soupir, sentant arriver le dérapage, la pente dangereuse, savonneuse, qu’il essaie de grimper sans grand succès. Il se sent glisser inévitablement vers le pire scénario possible dans leur situation.

Elle exige qu’il passe devant, il s’y soumet volontiers.

Je ne suis pas un objet, vous savez. Si vous voulez regarder mes fesses sans que je vous juge, il suffit de le dire au lieu d'utiliser des prétextes aussi faibles.

En la dépassant, il l’effleure plus que nécessaire. Il ne s’agit que de tissu, que de vêtements, qu’une vague aura de chaleur corporelle et une bise légère de son parfum si particulier. Leurs regards s’accrochent moins d’une seconde. Si la Carrow ne manque pas d’attention, elle y lira le désir brut et sauvage qui l’anime en cet instant. Ce à quoi elle échappe par décence. Par respect aussi, parce qu’il ne la contraindra jamais.
Bien qu’il doute de devoir argumenter longtemps.

Tout s’efface, comme si rien n’avait eu lieu. Il la précède dans ce bureau où ils se trouvaient hier encore. L’endroit encore vide, comme si son supérieur ne s’y trouvait jamais. Il s’assoit à la même place, dans la même posture, laisse ses yeux trainer sur le bois qu’ils ont souillé.
Sans dire un mot.

Mais souvent, parler est inutile. Le souvenir flotte entre eux, il le sent.
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alastor maugrey x alecto carrow
vendredi 17 août 1979


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Jusqu'à maintenant ? Les mots de trop, la rendant d'autant plus suspicieuse alors qu'elle le voit rire, d'un coup bien moins sure. Il allait vraiment le faire ? Mettre le feu à son bureau ? Impossible, n'est-ce pas ? Encore si ce n'était que le mobilier... Mais pas ses dossiers ! Elle le lui ferait regretter. Non, elle ne devait plus avoir à faire à lui. Il se prendrait une punition pire que celle engendrée. Et il ne pourrait plus jamais fouler son domaine du pied. Sans doute plus enviable. Elle devrait s'en réjouir. Oui, elle devrait. A l'idée de ne plus jamais le croiser. Mais depuis quand la joie faisait-elle si mal ? Ce n'était pas normal.

Il était plus facile de feindre l'indifférence et l'attaquer sur son terrain. Sans doute stupide comme réplique, surtout après ce qu'il s'était passé entre eux mais... Elle s'en fichait bien. S'il fallait mentir, s'il fallait ruser pour lui décrocher l'insolence de son sourire... Elle était prête à tout. « Je ne vois pas de quoi vous parlez. » Il ne valait mieux pas, sujet enterré qui n'avait jamais existé si ce n'est dans leurs esprits, bien trop prudente pour laisser quelconque mot filtrer même dans ce couloir désert. Et puis, ce serait lui procurer bien trop de plaisir que lui dire la vérité. Elle s'y refusait. « Mais si par mégarde j'ai atteint votre ego, vous m'en voyez navrée. N'ayez crainte, vous trouverez aisément une capable de simuler. » C'était vil, oui. Totalement gratuit et quelque peu pathétique. Une part d'elle s'insultait tandis que l'autre... Avait cette indicible envie de le blesser, elle ne savait trop pour quel motif. Son arrogance ? Son allégeance ? Sa personne toute entière ? Son incapacité à le faire sien. Au fond était-ce toujours en sa compagnie qu'elle bouillait, incapable de se contenir ou de se museler. L'avait-on ensorcelée ? Plus que probable.

Et si elle pensait l'avoir soufflé n'était-ce que partie remise, profitant qu'elle l'invite à bouger pour partir dans une tirade tendancieuse et arrogante. « Quel toupet. » Stupéfaction qu'elle n'avait pu retenir, profondément outragée alors qu'elle serrait les poings, la tête haute. « Vous feriez mieux de revoir à la baisse vos espérances, vous n'avez pas ce qu'il faut pour me faire divaguer. C'est beau de rêver. » Le fait est que bien qu'elle soit scandalisée, désormais qu'il avait lancé le débat sur son postérieur, l'envie irrépressible de le regarder pour confirmer ou non ses dires y était. Seulement, son éducation et plus encore, son esprit de contradiction se refusaient à obtempérer, pas décidée à lui laisser quelconque terrain. Elle était sûre qu'il était de toute façon aussi fade que le reste de sa personne. Sans le moindre intérêt. Aucun. Incapable d'allumer quelconque brasier en son sein comme ce regard... Qui la secoue plus qu'elle ne se l'avouerait avant de se donner une belle claque mentale. Restons focalisés.

Son corps reprenant vie, elle se remet en mouvement, laissant claquer ses talons contre la pierre froide en un rythme régulier sans jamais céder à la tentation d'abaisser son regard. Parcours bref mais pour le moins intense, soupirant presque en arrivant dans son antre et en refermant la porte sur elle avant de se rendre à l'évidence. L'avoir ici, encore, était une très mauvaise idée. « Je suppose que je n'ai pas à vous inviter à vous asseoir. » note-t-elle alors qu'il est déjà attablé à la même place qu'hier, faisant remonter bien des choses des limbes où elle s'évertuait à les maintenir. Ses pas l'amènent d'abord jusqu'au bureau de son supérieur d'où elle en tire la paperasse dont il avait parlé, visiblement tout juste apportée par le secrétaire et elle rejoint alors le sien en la lisant de biais. « Je suis sure que ça va vous plaire. » La table de bois était aussi impeccable que d'accoutumée, comme si elle n'avait jamais subit quelconque débordement ni chiffonné quelconque dossier, tout rangé et classé au millimètre près en bonne maniaque qu'elle était. Lui tendant d'abord naturellement ses horaires, elle finit par reculer sa main instinctivement, l'empêchant d'y accéder, se remémorant leur discussion plus tôt. « Remettez moi d'abord votre baguette. Je vous la rendrai lorsque vous quitterez mon bureau. » Y croyait-elle seulement, à cette règle ? Elle n'était cependant pas prête à lui céder quelconque terrain, flairant le désastre à venir.

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Elle suppose bien. Maugrey n’attend pas, il s’installe comme s’il vivait ici et connaissait par cœur les lieux. La Carrow s’empare des documents et s’apprête à les remettre avant de le soumettre à un odieux chantage. Il la fixe en attendant la chute de la plaisanterie mais celle-ci ne vient pas. Il comprend alors qu’elle espère sincèrement qu’il va lui remettre sa baguette…

… et éclate de rire.

Un rire incontrôlable, de ceux qu’on a du mal à réfréner tant il arrive du fond des tripes. Il se plie presque en deux, larme au coin de l’œil, évacuant une tension en partie liée à son manque de sommeil et à tous les évènements récents. Il rit, si fort qu’elle va s’en vexer, forcément. Mais il n’y peut rien.

Sa baguette. Jolie naïve.

Ma b… ma b… hahahaha –guette hahahaha ! Ma bag…hahaha !

Il essaie de se reprendre. Vraiment. Mais il a besoin d’un moment pour ça au terme duquel il s’essuie les yeux avec ses doigts pour ne pas étaler partout de la pommade cicatrisante dont elle a oint ses phalanges un peu plus tôt.

Vous avez raté une carrière de comique, Miss Carrow. Vous êtes impayable !

Un peu comme son chemisier –hors de prix. Il se saisit des feuilles d’un geste rapide, inattendu, puis les consulte. Il hoche la tête à la lecture du premier parchemin, qui termine à la poubelle. Il a un ricanement pendant le seconde, qu’il déchire proprement. Enfin, il empoche l’horaire tant décrié pour le plaisir de ne pas s’y conformer du tout, même par erreur.

Ensuite, il se lève, sans arrêter de sourire. À un moment donné, rapide comme l’éclair, il a sorti sa baguette qu’il tient entre eux. Sans la menacer, toutefois.

À moins que vous ne tentiez la métaphore ?

Le bout glisse en direction de la poubelle, quelques étincelles embrasent son contenu. Un feu parfaitement maîtrisé, assorti d’un clin d’œil.

J’aimerais bien que vous me désarmiez, un jour. Pour voir.

Si elle éteint le feu, il en profitera pour s’éclipser. Sinon, il attendra pour voir si elle a compris son double sens.
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