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« Ça ne veut rien dire du tout. » ft. Alecto

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20 août 1979 - début d'après-midi.

Alastor Maugrey boit un thé.
Il l’a acheté dans une échoppe moldue qui se situe dans une rue commerçante de Londres. L’endroit sent le luxe, il suffit de voir combien on lui a demandé pour cette tasse. Peu importe. Il ne dépense pas grand chose en temps normal, il peut se le permettre.

Installé à une terrasse face à un couturier, il attend.

Pas qu’il ait rendez-vous, non.
Pas qu’il soit en pleine enquête, non plus.
Avec ses heures réduites, de toute manière, il travaille presque gratuitement. Ce qui ne l’empêche pas de rester au bureau plus qu’il ne le devrait, au point que sa cheffe lui hurle de se trouver un hobby, n’importe quoi pourvu qu’il dégage de là.

Maugrey étant connu pour son profond respect de la hiérarchie, il a sagement obéi.

D’où sa présence sur la terrasse de ce petit café, face à ce couturier dont il ne détermine pas très bien l'origine. Un sorcier avec pignon sur rue ? Un moldu? Non, vu le caractère de la Carrow... Est-ce qu'il a des préjugés? Oui. Trois fois oui. Vu son nom, en même temps...

Il a bu une gorgée de polynectar afin de ressembler à quelqu’un d’autre. Il a deux yeux fonctionnels, ça le soulage au moins pour la demi-heure de potion qui lui reste. Il porte même des lunettes et a pris soin de se coiffer différemment que la personne à qui il a emprunté des cheveux noirs, au cas où. Il suffit d'un accessoire pour se rendre méconnaissable, parfois. Il ignore les liens exacts qui existent entre la Carrow et celui à qui il ressemble mais il a fait avec ce qu’il avait sous la main, en partie parce qu’il sait très bien où se trouve celui à qui il ressemble en ce moment.
Pas à Londres, pour quelques jours. Un peu par sa faute. Une autre histoire, ça.

Il ne veut pas qu’elle le repère. Ou peut-être que si. Mais pas qu’elle se doute de quelque chose. Qu’est-ce qu’il fiche là, de toute façon ? Quand Lily Potter l’a contacté pour lui proposer de prendre un antidouleur moldu en attendant qu’elle trouve une solution définitive à son problème, il était sceptique mais il doit avouer que leur médecine fonctionne plutôt bien. Il sent une gêne, un élancement, tout à fait supportable au regard de ce qu’il encaissait jusque-là.

Puis il a retrouvé toutes ses sensations.
Ça lui a un peu donné des ailes. Il n’a pas réfléchi en profondeur à son plan d’une stupidité abyssale. Une partie de lui s’en rend compte.

Une autre utilise des lunettes enchantées pour surveiller Alecto Carrow chez le couturier. Elle essaie une robe qu’il va probablement encore tacher avec son sang à un moment ou à un autre. Bientôt, si elle le découvre, parce qu’elle lui arrachera son œil valide. Obligé.
Il sourit.

Mais elle ne se doutera de rien, si son apprenti ne lui a pas menti.
Il a affirmé avoir coupé les ponts avec sa famille depuis un moment. Donc avec les sang-purs de manière générale.
Aucune raison qu’Alecto sache à quoi ressemble Sirius Black.
Sauf si l’un ou l’autre a quelque chose à cacher.
Plan parfait.
Ahem.

Donc il enquête. Évidemment. C’est pour ça qu’il est là.
Pour quoi d’autre ?

Il vide le fond de sa tasse d’une traite quand la jeune femme se décide à sortir. Elle traine là-dedans depuis une éternité –au moins. Il a dû reprendre du polynectar en douce une fois déjà et il ne lui reste que la moitié d’une flasque. Où va-t-elle se rendre ensuite ? Il espère que ce n’est pas dans le magasin de chaussures juste à côté ou il se le jure, il mange le bandeau de cuir soigneusement plié dans sa poche.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


✧✧✧

Après cette fin de semaine désastreuse, la nouvelle ne pouvait être que meilleure. Il n'était à vrai dire pas difficile de faire mieux, entre cet abruti qui après lui avoir fait son numéro de force lui avait balancé qu'elle avait d'autres armes que son corps, et son fiancé qui lui avait craché sa bile à la figure. Vous valez mieux que ça. C'est ce qu'avait dit le premier alors qu'il la maintenait contre elle de son bras bien trop robuste et que ce stupide organe s'affolait. Vous êtes bien conservée mais sur le point de vous faner. C'est ce qu'avait sous entendu le second, ne comprenant toujours pas pourquoi elle avait fait usage de retenue au lieu de lui empaler son couteau dans la gorge en plein milieu du restaurant. Elle aurait dû. Elle aurait vraiment dû. Plus jamais elle ne mettrait les pieds dans cet établissement ! Les événements s'étant enchaînés ainsi que les nuits agitées, trois d'affilées à s'énerver et haïr cette espèce sous développée qu'était les hommes et leurs egos tout bonnement ridicules. Le dimanche elle s'était écroulée, se refusant à sortir et récupérant tout en fomentant des plans stupides. Elle les ferait ramper à ses pieds, l'un comme l'autre. Elle leur prouverait à tous, qu'elle n'était pas femme à sous estimer.

Sa matinée passée à trier des dossiers avec ferveur, son supérieur n'avait osé dire mot et s'était presque éclipsé de bon cœur lorsqu'il fut appelé pour une audience, l'ambiance devenue pesante, encore incapable de se relaxer. Ses muscles tressautaient d'une rage qu'elle n'avait laissée exploser depuis un temps indéfini et elle n'avait encore trouvé comment la canaliser. Outre son futur époux qui n'était qu'un gamin irrespectueux qu'elle avait l'habitude et le malheur de côtoyer presque constamment, c'était les remarques de Maugrey ainsi que le regard qu'il lui avait porté qui restait gravé, l'horripilant et lui donnant envie de tout envoyer valser. Se croyait-il mieux qu'elle ? Pensait-il pouvoir la juger parce que plus âgé ou juste étiqueté comme étant le meilleur ? Oh peut être l'était-il bien, oui, mais ça ne lui donnait le droit de la rabaisser ! Ça ne lui donnait le droit de la chambouler et encore moins celui de la déconcentrer ! La plume qu'elle tenait précédemment plantée avec fureur dans le parchemin, et plus profondément encore, le bois de son bureau, elle froissa ce dernier et l'envoya bouler à l'autre bout de la pièce, à moitié déchiré. Non, en fait, ce n'était toujours pas sa semaine. Et tant qu'elle ne l'aurait pas à son tour humilié, elle ne saurait dormir en paix.

Heureusement pour elle – ou ses collègues, elle ne savait trop –, son après-midi lui avait été offerte, les dossiers à jour et n'ayant à suivre aucun cours. Elle s'était alors décidée pour une petite excursion dans les rues de Londres, là où l'envie la porterait et elle pourrait dépenser une coquette somme d'argent. Il n'y avait rien de plus jouissif pour elle que dépenser, matérialiste à défaut d'avoir quoi que ce soit qui compte et s'en accommodant parfaitement. Ses pas l'avaient alors menée dans sa boutique haute couture préférée où elle savait que toute l'élite se rendait, tissus et effets vendus à des prix exorbitants mais arrachés par tous ceux ayant un tant soit peu de goût. Accueillie en reine comme d'accoutumée, le simple fait de se sentir ainsi choyée la ravit et elle se laissa tenter par diverses soies et accessoires différents. Au passage put-elle enfin essayer la robe qu'elle avait commandé la semaine dernière, la silhouette que lui renvoya le miroir la ravissant. Sublime. C'est ce qu'elle était. Ce qu'elle avait toujours été. Et elle ne devait plus l'oublier. Ses lippes vermeilles s'ourlant d'un sourire délicieux, elle allait descendre de l'estrade aux multiples miroirs la reflétant quand la patronne lui avoua avoir remarqué qu'un jeune homme ne cessait de l'observer depuis l'autre côté de la ruelle. Haussant un sourcil inquisiteur, elle lui demanda de qui il s'agissait mais elle ne sut mettre nom sur ce visage plein de charme, qu'elle disait. De quoi titiller sa curiosité, mais pas la mettre à découvert pour autant. Aussi une fois le tout réglé, elle était sortie habillée de son nouveau bien et s'était dirigée vers la boutique annexe à la recherche de chaussures pouvant l'accompagner. A talons, évidemment. Au passage jeta-t-elle un bref coup d’œil en direction du salon de thé, semblant reconnaître ce visage sans pour autant avoir de nom à lui donner. Qui était-il ?

Une question qui tourna en boucle un long moment, les paires d'escarpins s’enchaînant frénétiquement. Elle qui se targuait d'avoir une mémoire à toute épreuve, ayant retenu chaque texte de loi, comment pouvait-elle ne pas remettre un pauvre visage ? Soudain l'évidence la frappa-t-elle, les lunettes l'ayant induite en erreur et elle se redressa vivement, comme frappée par la foudre. « Black ! » Il ne pouvait s'agir que de lui. Le chien de Maugrey. Mais pourquoi ? Avait-il osé ? Elle n'espérait pas. La mine bien plus sombre désormais alors qu'elle balançait au jeune homme quantité de paires à lui livrer, gardant celles qu'elle avait à l'instant au pied, elle lui demanda de tout mettre sur sa note et sortie en trombe de la boutique, s'apprêtant à transplaner deux rues plus loin. Pourtant fut-elle stoppée dans son élan par une force invisible, faisant marche arrière bien plus calmement et venant nonchalamment s'asseoir à sa table sans prévenir, agrippant sa tasse de thé pour y tremper ses lèvres, laissant une trace carminée. « Si c'est Maugrey qui t'envoie... » Nouvelle gorgée qui lui permit de se calmer, les effluves agréables apaisant ses nerfs juste ce qu'il fallait, elle se détacha de la porcelaine pour le fixer, l'arabesque de ses charnues dessinant un sourire insolent. « Dis lui d'aller se faire foutre. » S'il pensait pouvoir envoyer son toutou pour la surveiller, elle lui fourrerait elle-même son doigt parfaitement manucuré dans son œil valide. « Si ce n'est pas lui... » Instant de flottement, reposant face à lui la tasse alors qu'elle le détaillait de la tête au pied. « Dis lui quand même et je te donne en plus de ça exactement trente secondes pour me donner une raison valable de t'épargner, Black. » Nom craché tant elle répugnait à l'associer, lui, à pareille famille. « Tu es peut être auror mais contrairement à ton mentor, tu n'es pas le meilleur. Alors n'essaie pas de jouer au plus malin avec moi. » Croisant les jambes avec insolence, faisant mine de pouvoir se prélasser tant la menace qu'il incarnait était inexistante alors que tous ses sens étaient en alerte, elle héla la serveuse et lui commanda un thé au jasmin, histoire de faire bonne figure.

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Après une éternité à choisir des vêtements, voilà que la Carrow répète l’entreprise avec des chaussures. Maugrey constate tout cela comme s’il se trouvait à côté d’elle dans la pièce grâce aux lunettes enchantées, un sentiment mêlant amusement et désespoir lui étreignant la poitrine. Désespoir surtout. Il se demande comment on peut perdre autant de temps pour choisir comment s’habiller, lui qui ne porte quasi exclusivement que des couleurs sombres aux coupes classiques. Inutile d’investir dans une garde-robe quand on passe son temps à se blesser, à déchirer les tissus, bref à devoir racheter de quoi se couvrir. Il ne tient qu'à son manteau en cuir de dragon, qu'il soigne comme la prunelle de ses yeux -en partie parce qu'il lui a coûté une vraie fortune. Quant à ses chaussures, il en possède deux paires. Une pour le boulot et une autre qu’il a dû porter deux fois peut-être, pour une réception ou un mariage, parce qu’on l’a obligé. Il ne se souvient même pas où il les a rangées, dans le foutoir de son appartement.

Peu importe. La Carrow sort du magasin et s’éloigne… avant de revenir dans sa direction d’un pas décidé. Il se doutait bien qu’on allait le repérer, il a vu la vendeuse du couturier lui glisser un mot à son sujet et il a lu sur ses lèvres. Elle a donc reconnu son apprenti.
Il aura des comptes à rendre, celui-là.

Impassible, il choisit de ne pas bouger et de la laisser venir à lui. Si son apparence ne trahit rien, son cœur bat la chamade alors que ses lèvres se posent sur sa tasse, du côté où il vient lui-même de boire. Elle parait contrariée. En général, il l’embrasse à ce moment-là pour désamorcer la tension.
En général ?
Mortifié par sa pensée, il se concentre sur ses récriminations, se demandant s’il va continuer à jouer le rôle de son apprenti. Visiblement, la Carrow est persuadée qu’il est assez bête pour envoyer quelqu’un d’autre que lui la surveiller. Il connait son habileté à user de ses charmes, il ne commettra pas une erreur pareille. En plus...

...

Ses réflexions s’envolent quand elle admet qu’il est le meilleur parmi les aurors. Stupide ego masculin. Il a envie de sourire et de bomber le torse alors même qu’il sait pertinemment que c’est lui le plus doué d’entre tous. Et il se fiche de l'opinion des autres. Pourquoi est-ce que ça prend cette tournure, dans sa bouche à elle ? Ses lèvres frémissent. Et pas que ses lèvres. Merde, c'est pas le moment. Si elle pouvait changer son parfum, aussi. On n'a pas idée de sentir aussi bon.
Dégage de là, crétin, ça va encore dégénérer.

Tu n’es pas le centre du monde. J’attends quelqu’un, figure-toi !

Il essaie d’imiter la voix de Black. Heureusement, il le fréquente au quotidien depuis plusieurs semaines. Il parvient même à mimer l’expression outrée que lui a servie son apprenti lors de leur discussion chez Fortârome. Son œil en moins ne l’empêche pas d’être observateur.

Pourquoi Maugrey m’enverrait pour te surveiller, d’ailleurs ? T’as des trucs à te reprocher ?

Il prend une expression soupçonneuse et quand il voit ce que ça donne dans la vitre du café, il maudit Black avec son visage idiot. Aucune crédibilité, franchement.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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La prudence aurait voulu qu'elle s'échappe, qu'importe le pourquoi du comment il était là, presque certaine de toute façon qu'il s'agissait d'un plan de Maugrey, ne connaissant nullement Black et ne comprenant pas pourquoi il la suivrait auquel cas. Au moins ne tomberait-elle pas dans quelconque piège ou embuscade et sauvegarderait-elle son image de jeune fille parfaite. D'une pierre deux coups, et l'affaire était classée. Mais voilà... Et s'il revenait ? Elle ne l'avait déjà pas senti la première fois, chose étrange d'ailleurs, s'il la surveillait lors de balades un peu plus... Intimes ? Que ferait-elle ? Non, ça ne devait pas se reproduire. Elle se devait d'y mettre un terme maintenant. Tout de suite.

Demi-tour pas le moins naturel du monde, elle se fiche d'être idiote lorsque son pas précipité se fait lent et mesuré et qu'elle vient nonchalamment se poser sur la terrasse à ses cotés. Au diable l'apparence présentement, elle avait un idiot à interroger. Et bizarrement, elle était presque certaine qu'il ne serait pas aussi facile que Peter à embobiner. Qu'avait-il dit à son sujet déjà ? Impulsif, moqueur, téméraire... Charismatique. Un trait qui la fit quelque peu sourire, retenant un rire tant cela lui semblait idiot. Était-il amoureux de son ami pour lui prêter ce genre de qualité ? Non mais franchement. C'était juste un gosse déchu qui se pavanait en bon lion qu'il était. Décevant. Elle en avait marre de ces marmots qui se prenaient pour plus qu'ils n'étaient et s'osaient à lui manquer de respect. Elle allait lui faire passer l'envie de la suivre la belle, même s'il devait pour cela désobéir à Maugrey.

Attrapant sa tasse pour tremper ses lèvres le plus naturellement du monde, la voilà qui engage la conversation avec des menaces, le sourire vissé sur ses lippes pleines, pas la moins déstabilisée de sa présence. Oh elle l'avait été la minute précédente et dire qu'elle ne serait pas encore sur ses gardes serait mentir, prête à bondir, la baguette dans sa manche mais... Elle ne montrait jamais ses faiblesses. Presque jamais. Et sûrement pas devant lui. Elle préféra donc miser sur le bluff et lui foutre la pression avec un compte à rebours le temps de commander un thé, sachant pertinemment qu'il ne se laisserait pas faire et préférant patienter avec au moins une compagnie agréable, à défaut qu'elle soit humaine. La demoiselle ne s'attendait cependant pas à tant d'insolence de sa part, se figeant à ses premières paroles, sa fossette prise d'un tic, ses jades le détaillant avec férocité tandis qu'il déblatérait ses absurdités. « Tu as fini ? » Le ton qui claque, les iris qui grondent et les mains qui se crispent sur l'accoudoir. Oh oui, il l'avait bel et bien énervée. « A ce que je sache, on a pas élevé les hippogriffes ensemble, alors ton tutoiement, tu le ravales. Et tu respectes tes aînés. Même Maugrey sait faire ça, qu'est ce qu'il t'apprend franchement ? » Oh elle savait que la politesse n'était pas la base de l'éducation de ces dégénérés de la baguette mais tout de même. Elle ne se laisserait pas marcher dessus par ce gamin plein d’orgueil et en plus de ça, traître à son sang. « Tu attends quelqu'un, vraiment ? En sirotant ton thé seul et en me suivant du regard pendant plus d'une demi-heure ? Et comment il ou elle s'appelle-t-elle ? Qu'est-ce que vous faites dans le coin ? » Semblant de rire qui lui étreint la poitrine avant qu'elle ne vienne relever son menton de deux doigts. « Quand on ment, on reste crédible. Et on regarde la personne droit dans les yeux. » Plus qu'un conseil, un moyen de lui assurer qu'elle n'y croyait pas une seconde, acide et rebutée par cet idiot profond. Pour qui la prenait-il à lui servir pareilles banalités et croire un instant qu'elle se prêterait au jeu ? Non mais franchement. « Ne t'occupe pas de mes affaires et contente toi de répondre, il te reste dix secondes. » Et elle lui sourit, de ce sourire qui lui signifie que ça va mal se passer sinon, le thé arrivant fort heureusement pile à cet instant, attrapant la tasse comme un sésame et venant l'humer avec délicatesse, s'imprégnant des arômes. De quoi rattraper rien qu'un peu la désagréable compagnie qu'elle se traînait. Mais pour combien de temps ?

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On n’a pas élevé les hippogriffes ensemble non plus, cousine. Alors si tu me tutoies, je te tutoie. Je ne respecte pas les gens qui me traitent de menteur.

Il balance sa phrase en essayant de s’enrober dans une fierté de petite prince blessé. Comme, il imagine, Sirius Black agirait en pareille situation. Il se souvient de sa tête quand il essayait de le remettre à sa place chez Fortarôme pour de sa déconfiture devant la réplique de son mentor. Hilarant. Il note tout de même qu’elle le complimente beaucoup quand il n’est pas en face d’elle.

Ses doigts relèvent son menton. Il se retient de lui toucher la main, d’approcher sa bouche de la sienne plus que nécessaire. Ç'aurait été le bon moment, là. Mais pas avec l'apparence de son apprenti, ce serait trop glauque. Il soutient son regard en espérant que sa vivacité d’esprit ne transparaitra pas trop, ce qui trahirait indubitablement son identité.

Tu prends tes désirs pour des réalités. J’attends mon meilleur ami, figure-toi. On doit passer l’après-midi ensemble à maudire Maugrey. Y'a aucune chance pour que j'aide ce taré en dehors du boulot et là je suis en dehors du boulot. J'aurais largement préféré être l'apprenti de Prewett. Ou de n'importe qui plutôt que lui, t'imagine pas l'enfer au quotidien.

Le Maugrey en question ne s’avance pas trop en impliquant James Potter dans l’histoire. Ça reste crédible : par deux fois il a saigné en compagnie du binoclard et si ça arrive une troisième, il est certain que Lily Potter, la jeune épouse, va lui arracher la tête ou mêler du poison à son prochain remède contre son œil.

Tu dois souvent regarder les gens dans les yeux, j’imagine.

Il balance ça l'air de rien, avec un haussement d'épaule. Heureusement, le thé arrive et le sauve du courroux de la Carrow qui remet tout de même le compte à rebours en route. Dix secondes ? Les lèvres empruntées à Black s’étirent dans un sourire suffisant.

Sinon quoi ? Il se passe quoi, dans dix secondes ? Tu te fâches toute rouge et tu essaies de me planter avec ton escarpin ?

Il rigole, petit prince suffisant. Il n’a jamais vu son apprenti se comporter comme ça mais il a entendu parler de son ego par ses instructeurs. Il donne dans la plus totale improvisation.

Ma version reste la même alors sois pas pénible et libère la place au lieu de t'humilier à menacer les gens dans le vent. Ça ne marche pas avec moi. Je me fais menacer de mort toutes les dix minutes depuis que j'ai commencé ce boulot alors le prend pas mal mais tu ne me fais pas peur du tout.

Il la fixe dans les yeux, curieux de voir comment elle réagira.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Non content de reprendre son expression et continuer à la tutoyer, voilà qu'il l'appelait cousine avec la même familiarité, se crispant à cette simple évocation et laissant entrapercevoir tout le dégoût qu'elle éprouvait pour sa personne. « Dans ce cas apprend à dire la vérité. » Il était aussi inutile de lui apprendre le respect que lui démontrer par a + b là où ça péchait, il n'était visiblement pas assez intelligent pour comprendre pareilles banalités. « De toute façon la notion de respect t'es étrangère à bien des égards, ce serait sûrement trop en attendre de ta part. » Il l'horripilait, tout simplement. Imbu de lui-même, se croyant mieux que tout le monde, s'enfonçant dans sa merde et prenant les femmes pour des poules. Si elle n'avait pas eu autant de retenue, sûrement l'aurait-elle giflé sans préavis. Mais elle ne voulait pas lui donner ce plaisir. Jamais il ne saurait l'avoir touché.

« Mes désirs ? » Encore une fois soufflée par sa connerie, elle le laisse déblatérer ses insanités, tout bonnement choquée de voir qu'il ne s'arrêtait pas de creuser. Oui, Maugrey était cinglé, à n'en point douter. Seulement, comment pouvait-il à ce point décrédibiliser son supérieur et ainsi lui cracher au visage à peine le dos tourné ? Ce n'était même plus de l'irrespect à ce stade mais bel et bien de la connerie pure et dure. Une pourriture. « Tu es pitoyable. » Le ton avait beau être posé, son seul regard suffisait à lui prouver de par la dureté de ses prunelles à quel point elle pensait ces simples mots. Il lui était arrivé de maudire et déprécier bon nombre d'hommes dans sa vie mais... Lui faire dire tout haut ce qu'elle pensait, peu avaient réussi pareil exploit. C'était dire à quel point il était tombé bas. « Je me fiche éperdument de savoir ce que tu vis ni qui tu aurais préféré avoir, figure toi. Ta misérable vie ne m'intéresse pas. » La sienne était déjà bien assez compliquée comme ça. « Mais si ton passe temps consiste à décrédibiliser ceux qui bossent et n'hésitent pas à faire des heures supplémentaires pendant que toi tu te prélasses au soleil en diva en pleurant auprès de ton meilleur ami sur combien la vie est dure... Tu ne vaux vraiment rien. » Et ça venait du fond du cœur. Elle aurait bien ajouté qu'elle espérait qu'il termine paralysé pour qu'un gars plus correct puisse le remplacer, n'importe qui à sa place sûrement ravit d'avoir une telle pointure en maître. Mais elle avait toujours été avare en compliments et ça ne changerait pas, aussi se contenta-t-elle de terminer la dessus.

Elle ne put cependant retenir la pique sur sa façon déplorable de mentir, vraiment nullissime du début à la fin et sur bien des aspects. Comment un Black pouvait-il être aussi lamentable ? Comment pouvait-on la penser inférieure à ces sous espèces juste parce qu'elle était femme ? Révoltant. « Seulement les hommes. » Sourire contrit, ne mentant presque jamais aux femmes, n'en voyant aucune utilité. Il n'y avait qu'avec eux qu'elle devait se cacher, personne ne tolérant son intelligence ou sa verve.

Son ultimatum posé, elle voit son thé arriver, la sauvant de cet abruti qui la noyait sous sa connerie, préférant s'intéresser à son parfum et à sa saveur qu'à ce qu'il pouvait bien oser raconter. Le soupir passe la barrière de ses lèvres à ses insinuations sur son incapacité à lui clouer le bec, tentant ainsi d'extérioriser toute la tension qui menaçait. Ainsi il n'y avait pas que son fiancé, tous les hommes de cet âge avaient un réel problème. Toute une génération à jeter. « Je me contenterai d'un rapport au bureau sur ton insolence en plus de te mêler de ma vie privée. Maugrey va avoir un taaas de paperasse à remplir, il va a-d-o-r-e-r. » Semblant de sourire ironique, rien qu'un peu plus guillerette à ce simple constat. Reprenant une gorgée de son breuvage, pas le moins pressée ou contrariée par ses menaces, elle préfère s'enivrer du goût avant de finalement s'intéresser de nouveau à lui. « La seule mort que tu vas affronter ce sera la tête de Maugrey demain, je te prie de me croire. Quant à libérer la place... Et bien, disons que je vais attendre que ce cher Potter arrive, il est ponctuel il me semble, non ? Il paraît qu'il a un visage fort agréable à regarder. » Elle n'était à l'évidence pas prête de bouger.

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Son apprenti ne mentait pas quand il parlait d’avoir coupé les ponts avec sa famille. Il lui suffit de constater tout le mépris et le dégoût de la Carrow quand elle s’adresse à lui, le pensant Sirius Black. Une facette de sa personnalité qui ne lui plait pas beaucoup. Il la trouve superbe quand elle use de réparties acides, beaucoup moins quand elle rabaisse gratuitement un pauvre gosse qui n’a pas de chance dans la vie –il suffit de voir qui on lui a assigné en tant que mentor. Maugrey est un emmerdeur bourru mais il n'a jamais été cruel. Il soupçonne toujours son apprenti d'être un Mangemort espion toutefois, paradoxalement, il commence à l'apprécier un peu. Il a envie de la remettre à sa place presque autant que de coller sa langue dans sa bouche. Ça l'agace.

Son sentiment se tempère quand il remarque que, l’air de rien… Elle le défend. Pas de front, bien entendu. Peut-être se monte-t-il la tête, un peu. Beaucoup. Il suffit qu’elle évoque la paperasse pour qu’il grimace. Une chance, cela peut passer pour une expression propre à Black.

Il n’a pas le temps de rétorquer que le serveur revient. Il lui demande s’il compte boire quelque chose d’autre. Non, parce qu’il se trahirait en versant sa potion dedans. Toutefois, pour donner le change, il reprend un thé.

Maugrey, Maugrey, t’as que ce nom à la bouche. On croirait presque qu’il te plait, cousine. C’est pour ça que t’es aussi énervée et que tu crois qu’il m’a envoyé pour te surveiller ? J’vois pas pourquoi il ferait ça. Sauf siiiii…

Il cherche les ennuis, comme une vengeance pour les insultes précédentes. Maugrey imagine que Black ne laisserait pas passer ça, sans savoir à quel point il lui rentrerait dedans. Il se promet de le mettre davantage dans des situations pénibles pour l’étudier plus dans le détail, des fois qu’il ait à nouveau besoin de jouer son rôle. En attendant il choisit de l'interpréter en provocateur.

Une chance, le serveur se pointe avec sa commande. Une eau chaude, un sachet qu’il doit mettre à infuser. Quelle misère. Bah, il ne va pas y toucher de toute manière. Il espère juste qu’elle ne le remarquera pas. En plus, il a laissé sa phrase en suspend, avec un sourire de salaud satisfait de ses conneries.

Et si tu t’occupais de ta vie au lieu de me gâcher mon après-midi ? D'autant que t’es déjà sur un autre coup si je comprends bien.

Franchement, il commence à s'amuser plus qu'il ne l'aurait cru.

Sur plusieurs même, de ce que je sais…

Il lui manque l’auréole au-dessus de la tête alors qu’il la fixe droit dans les yeux. Il soupçonne qu'elle n'est pas vierge. D'autant qu'elle l'a prévenu : il ne doit jamais la croire. Sauf qu'il n'a pas de preuve et qu'il ne lui connait pas (encore) d'autres amants. S'il garde un œil sur elle depuis qu'elle a essayé de lui jouer le coup de l'ingénue amoureuse, il ne l'a pas encore surprise en une autre compagnie que la sienne. Il ne sait pas, du coup, pourquoi il sous-entend ça.

Peut-être parce qu'il a envie de lui demander.
Alors qu'il s'en fiche, au fond.
Ça ne veut rien dire du tout. Et leur relation n'existe pas.

C’est à ce stade de ses réflexions qu’il remarque que son œil gauche commence à voir flou. Soit l’effet du polynectar se dissipe, soit la magie noire qui grignote sa blessure fait des siennes. Il espère juste que ça ne se verra pas, parce qu’il risque de mourir foudroyé sur place par la harpie assise face à lui.  
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Il y avait quelque chose de bizarre avec ce Black. Elle ne saurait dire quoi, elle ne le connaissait même pas et il la révulsait bien trop dans ses manières pour qu'elle s'ose à creuser mais... Il y avait quelque chose de déjà vu. Dans sa façon de répliquer sans cesse, de vouloir lui clouer le bec aussi. De ne jamais écouter ce qu'elle dit. C'était subtil, presque inconscient, et elle ne savait si c'était juste les hommes ou s'il ressemblait à quelqu'un en particulier mais... Quelque chose la chiffonnait. Elle ne saurait juste dire quoi.

Ou elle n'avait juste pas le loisir de se poser la question, mise hors d'elle en permanence et se demandant sincèrement pourquoi elle perdait son temps à parler avec lui. Le temps. Une autre récurrence, lui faisant légèrement froncer le nez. Était-ce à Maugrey qu'il ressemblait ? Non, impossible. Il n'était pas aussi stupide. Quoi que. Ce n'était cependant pas étonnant, il était son apprenti, sûrement finirait-il par se calquer sur lui. Lorsqu'il aurait fait taire à jamais cette infecte personnalité. Au moins un service qu'il rendra à la société.

Sortie de ses songes par son nom justement, elle se sent piquée au vif, son insinuation ne faisant pas le moindre doute. « Pardon ?! » Elle, s'intéresser à Maugrey ? Elle, tomber pour lui ? Jamais. Plutôt crever. Une réaction bien trop vive de sa part, première sans doute dans pareille démesure alors qu'elle se rassoit correctement, crispée. « Sauf si quoi ? Mais t'as raison, vu son temps libre, il doit tellement se faire chier qu'il ne t'enverrait pas toi. » Il serait venu lui-même. Il ne faisait de toute façon confiance à personne. Et puis, la faire tomber serait pour lui trop jouissif pour déléguer. Non, il avait raison, ça ne pouvait être lui. Reprenant le fil de ses pensées, elle attend qu'il explicite plus clairement la sienne, semblant vouloir sous entendre quelque chose qui, à n'en point douter, ne lui plairait guère. Toutefois le maudit serveur revient avec sa commande bon marché, laissant planer un instant de plus le suspens sur ses dires. De quoi lui donner le temps de finir le sien, la brûlure dans sa gorge et l'amertume du jasmin trop longtemps infusé la secouant juste ce qu'il fallait. Elle devait se recentrer.

Feignant la patience, elle l'écoute déblatérer encore une fois des inepties, sourcil haussé, ne comprenant toujours pas où il voulait en venir. « Quels coups ? » Une réplique emprunte de lassitude, profondément blasée par ses démarches égocentriques et puériles, ne supportant décidément pas les hommes, mais plus encore les jeunes. La maturité n'était pas donnée à tout le monde... Pas qu'elle préfère les plus âgés. Elle n'avait jamais aimé personne. Puis sa remarque fait sens, agencée à la précédente sur sa relation avec Maugrey, ouvrant de grands yeux alors qu'un rire sans joie s'extirpait d'entre ses lippes. « Attend. T'es entrain de me comparer à une fille de joie ? » Nouveau rire, plus noir encore, la pilule ayant du mal à passer. Sa main se resserre sur l'accoudoir, crispation de son être qui a juste envie de l'étrangler. Il avait osé. « Vous les hommes, vous avez toujours le don de nous rabaisser quand la discussion est en votre défaveur. » Presque crachée, lorsqu'elle se retourne vers lui se mêle à sa colère un éclat de tristesse voilée. Il l'avait touché. Malgré tout. Bien qu'elle ne soit pas tout blanche. Bien qu'il y ait quelque part du vrai. Il l'avait blessé. Enfoiré. Se saisissant de la tasse d'eau chaude qu'il n'avait pas touché d'un geste brusque, elle la lui jette à la figure, l'ébouillantant. Décidément, elle finirait par tremper tous les aurors. Elle n'en était même pas désolée. Tout aussi vive, elle se redressa, stoïque, désirant partir mais se retournant une dernière fois, histoire de bien l'achever. « Tu te dis différent mais tu ne vaux pas mieux. Toi ou Rabastan, vous êtes bien les mêmes. » Arrogants. Insolents. Humiliants. Elle les haïssait. « Dis bonjour à ton ami imaginaire de ma part, je lui rends son siège. » Et sur ces mots elle amorce un départ, ses talons claquant avec force sur les pavés de la ruelle.

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Il se sent con, un peu.
Mal, aussi.

Pas tellement à cause de la tasse d’eau chaude qu’il vient de se prendre en pleine figure. Bon, ça ne fait pas du bien, surtout qu’il a juste eu le temps de fermer les yeux pour limiter les dégâts. Tout le monde les regarde, bien entendu. Il attrape une serviette en papier pour s’essuyer le visage, la douleur fulgure dans son œil. Heureusement, elle lui a déjà tourné le dos. Elle ne le voit pas se lever, se précipiter aux toilettes, le cœur battant à tout rompre alors que son visage est parcouru par des spasmes.

Saloperie de magie noire.
Il ne peut même plus compter sur le timing du polynectar. Ça va compliquer les choses. D'un autre côté, il se voit mal avouer à son médecin qu'il a encore effectué des mélanges. Elle va le trucider, c'est certain.
Un trait commun à toutes les femmes qu'il fréquente, visiblement.

Enfermé dans une cabine des toilettes pour homme (la seule en réalité et d'une propreté douteuse), il en profite pour un petit tête à tête avec lui-même, se traitant de tous les noms. Il a bien vu la peine dans son regard quand elle a cru qu’il la traitait de prostituée. Maugrey ne pense pas qu’une femme qui couche avec plusieurs hommes puisse être qualifiée ainsi si elle ne se fait pas payer. Prostituée, c’est un métier et pas un métier inutile en plus. Selon lui. Une opinion qu'il n'expose pas souvent, parce que ça ne vient jamais sur le tapis.

Il voulait seulement tâter le terrain, savoir si elle voyait quelqu’un d’autre. Pas que ça l’intéresse vraiment. Enfin… C’est de la curiosité, rien d’autre. Ils n’ont pas couché ensemble, pas au sens propre. Et quand bien même, elle lui ment, elle le lui a dit. Elle joue un rôle qu’il ne doit pas croire. Lui fait semblant de se laisser berner pour… quoi, déjà ? Bref, il se fiche de la réponse, sauf pour sa culture personnelle. Il aime connaître des détails sur les gens, voilà. Rien de dramatique.

Putain de merde, fais chier.

La transformation en sens inverse lui remue les tripes. Il avait désillusionné son manteau en cuir de dragon duquel il sort sa fameuse bourse avec des vêtements à sa taille. Black et lui n’ont pas franchement la même carrure… Il y range sa panoplie après avoir enfilé une paire de Jeans de couleur noire et une chemise froissée contre laquelle il donne un coup de baguette, sans trop savoir pourquoi il prend la peine de se rendre présentable. Ce n’est pas comme s’il allait lui courir après. Déjà parce qu’elle a dû transplaner pour s'éloigner du mini goujat. Puis parce qu’il n’a pas envie que sa petite ruse soit dévoilée. Il espère qu’elle ne remplira pas cette paperasse, d’ailleurs. Bon, il la brûlera mais si elle va déposer une plainte contre Black, il va se retrouver coincé tout seul.

Il soupire. L’image de cet éclat triste dans son regard le hante, il ne comprend même pas pourquoi. D'accord, Maugrey n’a jamais été un salaud. Un rustre maladroit, oui. Un con arrogant, souvent. Un violent notoire, c’est certain. Mais pas un salaud. Pas gratuitement. Pas avec une femme qui n’a rien fait de pire que lui chercher des noises. Une femme qu’il désire sans s’expliquer pour quelle raison. Sans doute justement parce qu’elle l’énerve à dessein. Il la préfère largement ainsi que quand elle jouait son rôle de mijaurée. Voilà, c'est juste ça. Rien de malsain. Rien de bizarre.

Non, rien.

Penaud, il secoue la tête et ressort du restaurant sous son apparence à lui. Il termine de nouer le bandeau de cuir sur son œil, toujours perdu dans ses pensées. Pour une fois, il ne fait pas consciemment attention à ce qui se passe dans ses environs immédiat. Son instinct veille, bien sûr. Mais il est le seul.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Elle ne savait ce qui lui avait pris. Pourquoi elle était ainsi sortie de ses gonds et l'avait arrosé. Pas qu'elle regrettait, certainement pas. Mais elle l'avait agressé et désormais... Toute sa paperasse ne servirait à rien, parce qu'il pourrait lui retourner la sympathie. Elle qui était toujours mesurée. Elle qui avait pour habitude d'être impassible et ne jamais prononcer un mot plus haut que l'autre s'était encore échauffée. C'était la faute de ses insomnies. De ces deux connards qui étaient entrés dans sa vie. Ou plutôt un, l'autre ponctuant la sienne depuis bien trop de temps déjà. Cela devait cesser. Ou elle finirait par commettre une erreur. Elle ne devait plus se retrouver dans pareille situation. Elle ne devait plus s'énerver pour leurs comportements et insultes. Sa réputation qu'elle avait mis des années à construire ne pouvait être brisée par pareille idiotie.

Forte de sa résolution qu'elle n'était pourtant pas sure de tenir, cette dernière consistant à ne jamais revoir Maugrey et sachant parfaitement que cela serait impossible, elle regagnait toutefois un peu de courage, se murmurant qu'elle était plus forte que ça. Meilleure qu'eux. A sa manière, du moins. Évidemment, ça aurait été plus facile si lorsqu'elle en avait fait la demande vendredi, son secrétaire avait accepté de ne plus jamais faire pénétrer l'auror dans leurs locaux. Elle lui avait même glissé stupidement qu'un stupefix ferait l'affaire s'il insistait, sachant pertinemment qu'il n'en serait même pas effleuré mais peut être aurait-ce été suffisant pour le faire renoncer, qui sait ? Mais il avait refusé, trouillard qu'il était. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à se coucher ou s'enfuir quand il s'agissait de Maugrey ?! Il n'était pas dieu ! Juste doué.

Remarquant qu'elle pensait encore à lui alors que mini-Black avait osé sous entendre qu'elle ne parlait déjà que de lui la fit se stopper, se figeant d'horreur alors qu'un sentiment désagréable l'étreignait. C'était faux. Elle ne pensait pas à lui. Jamais. Et puis, elle ne faisait que le maudire. C'était SA faute si elle était énervée. En partie. Parce que c'était son apprenti. Oui, voilà ! Ils ne connaissaient que lui en commun, de qui aurait-elle bien pu parler d'autre ?! Non mais franchement...

Le malaise l'étreint, le sourire ne réussissant à prendre le pas sur l'énervement et la blessure infligée. D'ailleurs, si ce n'était pas Maugrey, pourquoi la suivait-il ? De ça, elle en était persuadée. Une sensation désagréable la parcourt, fourmillant dans ses veines en une sorte d'alarme et la voilà qui se retourne dans un sursaut, comme s'il allait lui jeter un sort maintenant qu'elle lui tournait le dos. Sauf qu'il n'était plus là. Et que la table était désormais vide. Bah tiens, et Potter alors ? Sourire acide de sortie, elle fait demi-tour et pénètre à l'intérieur du salon de thé pour demander au serveur où se trouvait l'idiot qui l'accompagnait plus tôt. Perplexe face à pareille demande, craignant peut être une scène, le chiffon à la main lui indiquant qu'il allait nettoyer toute l'eau éparpillée sur la table et les sièges, elle le rassure d'un sourire charmeur, ce dernier finissant par lui montrer l'unique cabine des WC. Bien. Il ne pourrait pas s'échapper. Ressortant sur la terrasse, la belle se cale contre la colonne de pierre et se fond dans la pénombre, attendant qu'il ressorte et bien décidée à le suivre à son tour. Elle était persuadée que la clé de l’énigme se trouvait dans la personne qu'il rencontrerait après elle et n'était pas décidée à le lâcher.

Sauf qu'il ne sortit jamais du café. Et à la place, une toute autre silhouette s'y extirpa. Totalement prise de court, ses jades écarquillées d'effroi, c'est presque sonnée qu'elle reconnaît la carrure de Maugrey et son incontournable manteau en peau de dragon, le sang pulsant à ses tempes alors que surprise se mêlait à énervement, se repassant en boucle ce qu'il venait de se passer. Non. Ce n'était pas vrai. Il n'avait pas... Osé. « Vous... » Murmure cassé par l'émotion tant elle semblait halluciner, c'est avec lenteur qu'elle se décroche de sa cachette, n'en revenant toujours pas. « Il n'y a jamais eu de Black... N'est-ce pas ? » Question pour la forme, ponctuée d'un rire amer, ses mains tremblantes se refermant sur la soie écarlate de sa robe pour ne pas montrer son désarrois. « Comment avez-vous pu ? » Elle le savait fou, elle savait devoir se méfier mais... « Vous vous êtes bien amusé ? » Le ton qui claque, le regard qui gronde, se sentant flouée, blessée, trahie... Retournée par une vague de sentiments qu'elle ne se connaissait guère, se rapprochant avec cette envie indicible de l'étriper. « C'était sympa de me suivre avec l'apparence d'un autre, en lâche ? De se foutre de moi, me rabaisser et m'insulter ? Vous avez pris votre pied, j'espère ? » Parce qu'il n'aurait plus jamais le loisir de recommencer. Parce qu'elle ne le laisserait plus jamais s'approcher, l'organe dans sa poitrine se contractant si douloureusement qu'elle se sentait étouffer. Pourquoi ? Juste pourquoi ? Ça ne devrait pas autant la blesser. Elle ne devrait pas se sentir ainsi salie. Il n'avait de toute façon jamais acquit quelconque confiance, quelconque statut... Il n'était rien. Et pourtant, alors qu'elle se tenait face à lui, désormais si proche qu'elle sentirait presque son souffle la chatouiller, elle se sentait ravagée. « Vous m'avez bien trompée. » Pas que visuellement. Pas qu'avec du polynectar, non. Émotionnellement. Bien qu'elle rechigne si fort à se l'avouer. Elle l'avait cru différent. Elle l'avait pensé... Mais il était comme les autres. Juste comme les autres. Et ce simple constat la détruisait plus qu'elle ne l'eut jamais cru.

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