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« Ça ne veut rien dire du tout. » ft. Alecto

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Maugrey se renfrogne en l’entendant se moquer. Il ne distingue aucune vilénie dans sa voix du coup, il ne se braque pas. Elle le taquine, aucun doute et il laisse couler sans rebondir, l’humeur assombrie par leur conversation en cours.

Ridicule. Il se trouve ridicule.

Il s’attend à ce qu’elle ramasse ses affaires pour s’en aller, lassée par cette confession un peu trop personnelle qui leur ressemble si peu et pourtant, elle demande à voir derrière le bandeau. Cela le choque tellement qu’il ne pense pas à refuser, à arrêter son geste, à lui adresser des recommandations semblables à celles pour Lily Potter. Il sait, au fond, que ça n’a rien de contagieux mais… Mais…

Mais.

Il aimerait détourner le regard, mal à l’aise. Maugrey n’a pourtant jamais accordé de crédit aux apparences toutefois… L’idée qu’Alecto Carrow le contemple ainsi, blessé, affaibli, le gêne. Il ne veut pas se donner en spectacle devant elle, pas ce genre de représentation. Trop tard, hélas. Il voit son air horrifié qui le blesse, cette main plaquée sur sa bouche pour retenir une bile légitime remontée tout droit de son estomac. À présent, même avec son cache-œil, elle gardera cette vision immonde et n’aura plus envie qu’il la touche. Non pas qu’il compte recommencer de toute façon. Peu importe, du coup. Voilà. Bref. Il veut se dégager du lit, se relever. Il veut tâter les draps à la recherche du bout de cuir pour le remettre en place. Elle l’en empêche en se redressant d’abord pour déposer un baiser sur son œil avant de se placer à califourchon comme s’ils n’étaient pas nus tous les deux. Pourtant, la position n’éveille pas de désir, pas d’idées malsaines.

Non.
Il l’observe, fasciné.
D'abord par ce geste désintéressé, ce baiser qui signifie tellement et qui dissipe son élan.
Ensuite par les mots qui sortent de sa bouche. Par cette spontanéité, cette sincérité, cette intimité. Pour la première fois, il ne se demande pas si elle ment ou non. Il le sent au plus profond de lui : elle partage un secret véritable qui l’émeut d’une manière… terrifiante.
Ils doivent se quitter maintenant.
Sauf qu’il ne pourra pas, après ça.
L’émotion lui étreint la gorge. Il veut demander : qui est cette personne? Comment a-t-elle pu fréquenter une moldue ? Que lui est-il arrivé ? Est-elle la raison de sa froideur ? Ou une blessure parmi d'autres? Il brûle de savoir mais refuse de gâcher ce premier pas.

Alors il la regarde. Il essaie de faire passer ses impressions par ses yeux, l'un valide, l'autre maudit.
Puis il se redresse doucement pour déposer ses lèvres sur les siennes.

Un baiser chaste, trop doux, bien trop doux.
Un baiser pour dire merci. Merci de cette confiance, de cet aveu, cette confession intime. Merci de ne pas être partie en courant. Merci de ne pas se dégager de son étreinte alors qu’il referme ses bras autour d’elle, dans un élan qu’il ne comprend pas lui-même. Il perd ses doigts dans ses cheveux défaits, soyeux, qui sentent ce parfum propre à elle dont il ignore toujours la provenance mais qu’il adore. Il les caresse, comme on le fait avec une... amie ? une personne, une personne dont on prend soin et qui a de l'importance.

Arrête de réfléchir. Tout de suite.

Si vous n’avez pas de cœur, Alecto, alors vous faites très bien semblant.

Un murmure. Il reste là, incapable de bouger. Pendant quelques secondes, tout parait simple, évident. Mais le temps reprend ses droits, un léger malaise avec lui alors qu’il la serre toujours dans ses bras.

Dans les histoires, on ne parle jamais de l'après. De ce qui suit une scène comme celle-là. Maugrey reste là, comme un con, incapable d'agir dans un sens ou dans l'autre.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Trop proche de lui, elle devenait sentimentale. Elle regagnait ses sens. Elle perdait sa raison, se laissant guider par l'organe vital qui lui murmurait bien des idioties. Comment avait-elle pu... Elle ne l'avait jamais dit à personne. Que lui avait-il pris ? Pourquoi s'était-elle confiée ? Au fond, tout au fond, elle le savait. Elle n'avait pas réfléchi. Elle avait juste désiré le sauver. De sa blessure. De lui-même... Du regard des autres et de la cruauté humaine. Il avait dit que la magie ne pouvait plus y faire grand chose, et si même Athanaël n'avait su y remédié alors... Elle avait tenté autre chose. Elle avait choisi l'autre côté de la pièce, celle qu'elle n'avait jamais compris et si peu vue qu'il serait presque étrange de l'appeler cousine. Reniée pour son statut, cachée des regards et alitée car doublement maladive, elle n'avait jamais connu que sa chambre et les quelques visiteurs qui s'y étaient osés. Et pourtant... Elle avait toujours dégagé plus de chaleur, plus de bonheur... Plus de vitalité que n'importe lequel d'entre eux, aimant sans raison de ce cœur défaillant et destiné à la lâcher. Oh, Daphné... Qu'avais-tu fais de mal à ce monde ? Que lui avait-elle fait à elle pour qu'elle ne lui rende visite que trois ou quatre fois au cours de sa maigre existence et finisse par la fuir ? Rien. Absolument rien. Elle l'avait aimée, et en retour, elle l'avait fuit. Apeurée. Complètement dépossédée et fragile devant sa lumière qui s'évertuait à grignoter les ténèbres qui la dévoraient. Elle avait été lâche. Et elle le payerait toute sa vie, de cette cicatrice sur le cœur qui lui rappelait combien elle ne méritait d'aimer.

Et puis elle l'avait rencontré. Et il ne cessait de tout chambouler. Incapable de se maintenir dans une position, finissant toujours par trop en dire ou pas assez. Se vexant, se blessant et le blessant à son tour... Le désirant tout autant et se perdant relativement facilement dans des étreintes qu'elle n'avait jamais aimé. Elle n'était pas tactile, Alecto. Encore moins sentimentale. Elle n'avait jamais été douce à moins de jouer un rôle qui servait des desseins contradictoires aux siens. Alors pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-elle s'empêcher de lui prendre la main ? D'avoir une pensée pour lui et de croire en des mots qui n'avaient plus de sens que ce moment dérobé à la réalité ? Elle était complètement folle. Aliénée. Mais dès qu'elle contemplait ses yeux... Dès qu'elle se voyait à travers son lac tempétueux... Elle se sentait exister. Pourquoi lutter quand tout devenait si naturel ? Pourquoi s'échiner et se déchirer lorsqu'il suffisait de céder ? Il n'y avait jamais eu autant de douceur pour elle qu'il ne lui en avait donné et dans ses bras, sous son baiser léger, elle se sentait renaître. Elle en oublierait presque son nom. Et peut être le pourrait-elle. Après tout, ce n'était que pour un jour. Jusqu'à cette nuit.

Assise à califourchon sur lui, elle ne peut que céder à son étreinte, refermant ses bras autour de sa taille svelte, les yeux fermés. La vue coupée, elle peut s'attarder plus facilement sur le son de son cœur, battant irrégulièrement. Sur les aspérités de sa peau qu'elle redessine de la pulpe de son doigt. Sur ses mains caressant sa cascade sombre en une tendresse inégalable. Moment volé au nez de tous, entourée de sa chaleur, elle se sent respirer pour la première fois. Se détendre complètement. Un sourire triste vient cependant se ficher sur ses lèvres alors que le timbre grave de sa voix s'élève, s'éloignant juste assez pour le regarder de ses jades si solitaires. « Il paraît que c'est ma spécialité, oui... » Un murmure, qui n'est pourtant pas une confession. Il le savait. Tout comme il savait qu'elle ne feignait pas présentement. Et si tel était le cas. Si par malheur elle possédait bien un cœur, capable de se soulever pour quelqu'un et d'aimer, alors... Elle voulait espérer. Espérer pour que la magie du baiser opère. Elle lui donnerait volontiers son miracle.

Hésitante, c'est sur son cœur à lui que sa main s'appose, ne sachant trop ce qu'elle faisait mais néanmoins déterminée à lui prouver une chose. « C'est ici que naissent les monstres. » Dans cette cavité vide, autrefois pleine, asséchée une fois lacérée et totalement vidée de ce qui un jour abritait quelque chose de vivant. A un endroit où tout était devenu putride, où tout était laid désormais et la chance de revenir en arrière n'était qu'une douce ignorance. Une horreur que personne ne pouvait voir ou toucher du bout des doigts, encore moins soupçonner si tant est qu'il soit un peu habile. Une vérité cachée, dérobée à la vue d'autrui. Les monstres n'avaient rien de laid si ce n'est leurs âmes tordues et difformes, et c'était en quoi on pouvait les qualifier de monstrueux. Lui n'avait qu'un œil en mauvais état, indépendamment de tout le reste et abîmé par la jalousie et la haine. « Vous n'êtes pas un monstre, Alastor. Vous n'êtes pas laid. » Le simple fait de prononcer son prénom la mettait toujours dans le même état, et tandis qu'elle le dévisageait de cette tristesse teintée de tendresse, le détaillant comme une femme regarde un homme et non une abomination, elle laisse ses doigts glisser sur son visage, le prenant en coupe tandis que ses lèvres s'y déposent. Une douceur qui laisse lentement poindre le désir, amené par la passion d'un cœur asséché qui ne demande qu'un peu plus de son être. Ses bras s'enroulent naturellement autour de son cou et elle se laisse aller plus près, dévorant comme au premier jour des charnues qu'elle avait décidé siennes.

✧✧✧ underwear 1 & 2, hair ✧✧✧
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Faire semblant, sa spécialité.
Un pas en avant, deux en arrière.

Elle pose sa main sur sa poitrine et lui susurre deux absolus qu’elle prend pour vérité : il n’est pas un monstre et il n’est pas laid. Menteuse veut-il lui rétorquer, sans que les mots ne se fraient un chemin hors de ses lèvres. Ignorante, devrait-il souffler. Ou pire : naïve.

Alecto pense ne pas posséder de cœur mais ne distingue pas la noirceur chez les autres. Elle ignore la bête qui vit au fond de lui, la violence de ses pulsions qui se trahissent à peine par son corps amoché, lui qui a trente-deux ans seulement en portant les stigmates des hommes qui ont connu la guerre. Elle ne se rend pas compte de quoi il est capable, à quelles extrémités il peut aller. Pas qu’il joue un rôle avec elle. Elle ne lui inspire pas des envies sombres… Pas que.

Elle ne comprend pas.
Ni maintenant, ni jamais.
Il ne lui expliquera pas.

Il se contente de sourire, rictus qui ne remonte pas jusqu’à ses yeux, alors qu’elle l’embrasse pour tenter de prouver ce qu’elle avance. Un baiser qui ranime la passion chez elle. Il le sent.

Ce n’est pas tant une question d’être beau ou laid. Son physique, Alastor Maugrey n’y accorde pas d’importance. Il songe efficacité quand il entretient son corps en pratiquant du sport à la manière des moldus. Vigilance constante : ne pas compter que sur sa baguette ! Il sait étaler d’un coup de poing aussi efficacement qu’avec un stupefix. Il y met un point d’honneur. C’est tout. Perdre un œil le dérange parce que cela le rendra temporairement moins efficace. Il inspirera du dégoût, c’est certain… De la pitié, peut-être un peu. Une partie de lui se réjouit qu’elle ne se soit pas détournée. Une autre la maudit. Cette femme, il ne la comprend pas. Avec sa perfection et ses tenues luxueuses, que fait-elle ici ? Que fait-elle dans ses bras ?

Elle qui a presque la bague au doigt.

Les beaux, les laids, on a les mêmes secrets.

Il n’imagine pas à quel point.

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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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✧✧✧ underwear & hair ✧✧✧
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Alecto se laisse aller contre son torse, il la prend dans ses bras. Il a chaud, pourtant. Elle aussi. Ils collent tous les deux, haletants, épuisés, pas tant physiquement dans son cas que sur un plan émotionnel. Il ferme les yeux pour savourer ce moment hors du temps, s’emplir de sa fragrance.

Et là…
Il s’endort.

L’épuisement de deux semaines trop intenses le rattrape. Sa blessure, ses inquiétudes, sa frustration dans l’échec de ses missions, le mauvais vent qui souffle sur le Ministère et qui allume toutes ses alarmes. Son style de vie trop intense. Il entend Lily Potter le disputer dans sa tête, lui dire qu’il exagère, qu’il devrait prendre davantage soin de lui.
Donc il s’endort. D’un sommeil profond, sans rêve.
Détendu.
En tenant Alecto dans ses bras.

Imbécile.
S’il se réveille vivant, il s’insultera longtemps pour son manque de vigilance.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Complètement figée face au constat, ses prunelles s'écarquillent de stupeur et elle se redresse quelque peu pour passer une main devant son regard, comme pour vérifier qu'il ne feignait guère. « Alastor ? » Pas de réponse. C'était complètement insensé. Comment LUI pouvait-il s'endormir en la présence de quelqu'un d'autre ? Qui plus est la sienne ?? Et sans sa baguette ?! Elle était totalement soufflée, et devant cette réalité totalement insoupçonnée, elle ne peut qu'en rire à demi-voix, le cœur soudain bien plus léger. Ses jades parcourent sa silhouette avec attention, regardant sa poitrine se soulever à intervalle régulier, laissant ses doigts glisser sur son épiderme et s'arrêter sur une cicatrice ou une autre alors qu'il dormait comme un bébé. Son visage semblait totalement serein et c'est sans doute ce qui la surprit le plus, venant déposer un baiser tout contre ses lèvres alors qu'elle souriait sans pouvoir se retenir. « Vous paraîtriez presque innocent comme ça... Surtout quand vous vous taisez. » Ah ça, pour une fois qu'il ne la cherchait pas...

Elle aurait du partir, n'ayant plus rien à faire ici et n'étant clairement pas du genre à se rallonger pour s'endormir à ses côtés et pourtant... Sans se l'expliquer elle dégrafe sous soutien gorge poisseux qui la gêne plus qu'il ne lui sert, se recouchant tout contre lui et fermant ses paupières, restant ainsi un temps indéfini à se reposer et apprécier la quiétude de cette simplicité. Lorsqu'elle se relève finalement, elle grimace quelque peu, ses jambes lui tirant et ses cuisses la faisant souffrir. C'était bien sa veine... Elle ne se démonte cependant pas, se relevant en canard boiteux et tâtonnant dans sa robe pour en sortir sa baguette. Elle fait alors léviter le tout jusqu'à une des chaises du salon, étendant plus convenablement ses affaires qu'elle défroisse et sèche avant de mettre les morceaux de latex dans la poubelle d'un second mouvement. La porte de la chambre est doucement refermée, afin que la lumière ne filtre pas trop et elle s'enquiert de la douche, ouvrant la deuxième et se retrouvant dans une salle de bain si étriquée qu'elle en perd ses mots. On pouvait vraiment rentrer dans cette cabine de douche ? Elle allait bien vite le savoir... Posant sa baguette sur le rebord de l'évier, elle fait coulisser le battant et pénètre dans l'habitacle avec une certaine réticence avant de faire couler l'eau. Aucun moyen de se dévier du jet, l'eau glacé la fouettant et laissant échapper un cri qu'elle camoufle au mieux de sa main, jurant comme jamais alors qu'elle tremblait en attendant que l'eau chaude ne coule. Il allait l'entendre... Il ferait mieux d'améliorer son engin s'il voulait qu'elle rev... Mais qu'est-ce qu'elle racontait encore ?! Elle ne put que soupirer devant sa bêtise, l'eau chaude arrivant enfin tandis qu'elle rabattait ses cheveux vers l'arrière, déposant les attaches de sa coiffure défaite à côté du savon.
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Maugrey dort et le temps n’a aucune prise sur lui. Il n’entend pas les mots de la Carrow, n’a pas conscience de son regard ni du fait qu’elle s’allonge à ses côtés pour s’assoupir elle aussi. Son corps a atteint ses limites, comme Lily Potter l’avait prédit. Il a trop tiré sur la corde et se sentir détendu en présence d’Alecto a suffi pour qu’il cède aux sirènes du sommeil.

Sauf qu’un cri l’en tire.

Pas un hurlement de terreur, non. Juste un cri de surprise. Il se redresse, assis sur son lit, tous les sens en alerte. La montée d’adrénaline fait battre son cœur dans sa poitrine à un rythme affolant alors qu’il roule du matelas, accroupi, complètement nu, en cherchant sa foutue baguette qui n’est pas du tout à sa place. Premier problème à régler d’urgence. Désormais debout, il fouille sa chambre du regard et...

Tout lui revient en mémoire avec une violence inouïe.

Nom d’un botruc en flammes…

Atterré, il entend sa douche et comprend qu’elle a voulu se rafraichir. Il se demande si elle a vu une araignée ou si elle n’a pas trouvé comment fonctionnait l’eau chaude. Probable que dans sa maison de riche, l’eau arrivait directement à bonne température. Dans sa salle-de-bain, il faut parfois attendre plus d’une minute pour ça. A-t-elle seulement remarqué la présence d’une unique serviette, peut-être pas bien sèche d’ailleurs ? Il doit faire sa lessive. Ah, non, se reprend-il. La serviette est ici, il l’a laissée sécher sur son lit quand il s’est douché la dernière fois. Ce matin, en fait. Maugrey se pince l’arête du nez et, toujours nu, repart en quête de sa baguette.

Il la trouve dans le salon, au sol, comme un vulgaire bout de bois inutile. Il s’insulte en long, en large et en travers pendant qu’il se penche pour la ramasser. Ça lui a pris moins de dix secondes de remettre la main dessus. En cas d’attaque, il serait déjà raide mort sur le sol. Crétin. Inconscient. Il retourne dans sa chambre pour enfiler au moins un pantalon et se demande si Alecto compte vider toute l’eau chaude pour sa douche. Des plombes qu’elle y reste. Enfin, selon ses propres critères. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir lui dire, quand elle sortira de là ? Sa baguette tapote la serviette et il l’emmène avec lui. Sans réfléchir, il pousse la porte de la salle-de-bain.

Le tableau est cocasse : serviette beige dans une main, baguette dans l’autre et toujours pas de foutu pantalon, d’ailleurs.

Tenez, marmonne-t-il.

La buée l’empêche de bien voir à travers la paroi mais il distingue sa silhouette. Il essaie de ne pas trop regarder, persuadé qu’elle lui balancera son savon au visage si elle le surprend. Pas moyen qu’il reprenne une douche sans y penser. Super. D’abord son lit, maintenant sa salle-de-bain, il va vraiment devoir déménager. Puis c’est quoi ces façons de prendre des douches comme ça. Il pensait qu’elle filerait en profitant de son sommeil. Elle ne l’a déjà pas assassiné, un bon début. Non mais à quoi tu penses là ? En plus il ne sait pas quelle heure il est, son estomac gronde. Il ne va pas lui commander des plats chinois, si ? Elle n’a probablement jamais rien avalé de tel de sa vie. Puis s’il lui prend à manger, elle va rester. Il ne veut pas qu’elle reste. Enfin, si, il veut qu’elle reste, il veut la rejoindre dans la douche aussi, sauf qu’il ne doit pas.

Il doit par contre arrêter de la fixer comme ça sans bouger et agir. Dire un truc. N’importe quoi.

Prenez pas toute l’eau chaude.

N’importe quoi sauf… ça.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Si la nécessité d'une douche n'y avait pas été, sûrement la belle ne s'y serait-elle pas osée, n'étant déjà restée que bien trop contre lui et ne devant prendre ses aises. Heureusement, il était endormi, sûrement ne le saurait-il donc jamais. Maigre consolation. La cabine était étriquée, un pauvre savon trônait, ne sachant quoi faire avec ses cheveux et elle n'avait même pas pensé à vérifier s'il y avait des serviettes. Il fallait dire aussi que dans sa douche italienne gigantesque avec sa niche aux quarante produits ainsi qu'un long étendoir chauffé où trônaient diverses serviettes de toutes tailles pour le corps et les cheveux... Elle n'avait pas l'habitude de manquer de quoi que ce soit. Et encore, au pire des cas n'avait-elle qu'à dire un mot pour que son elfe de maison vienne l'aider. Ici, c'était totalement différent.

Déjà, l'eau était glacée. C'était quoi ce bordel ?! Ils avaient beau être en été, jamais elle ne commençait sa douche froide, choc thermique trop important et si désagréable qu'il la fit crier, étirant une grimace sur son minois tandis que ses lèvres tremblotaient. Qui pouvait survivre chaque jour à pareille torture ? Elle n'aurait pas été aussi bien élevée, elle serait sortie en courant le temps qu'elle chauffe, qu'importait si elle inondait la salle de bain. Mais non, elle se contenta de subir, ses nerfs tirant sur la corde quand enfin la tiédeur puis la chaleur du jet laissa s'échapper un soupir de soulagement. Détendue, elle arrêta une première fois le jet pour tenter de savonner ses cheveux avec le morceau présent mais se cogna les coudes contre les parois, jurant allègrement entre ses dents. La prochaine fois, elle jetterait un sortilège d'extension sur cette foutue douche, qu'importe que ce soit chez elle ou pas !!! Quelle prochaine fois déjà ?! Elle ne tournait vraiment pas rond. D'ici ce soir il aurait déménagé de toute façon et s'emploierait à l'éviter tout comme elle. Une évidence qui ne laissait place à aucune espérance. Pas qu'elle en avait. Pas du tout.

Et cette fichue savonnette... Elle l'aurait bien balancée si elle n'en avait pas besoin mais le fait est qu'elle ne pouvait se ramener chez elle poisseuse, les vêtements remis à la va-vite et totalement décoiffée. On la tuerait. Elle serait enfermée jusqu'au mariage. Elle ne le supporterait. Mieux valait s’accommoder de ce qu'elle avait, même si pour ainsi dire, elle n'avait rien pour l'aider. De la mauvaise foi, sans doute. Un cruel manque d'habitude qu'on lui retire son confort. Elle s'en sortit pourtant et ralluma l'eau chaude qui marcha du premier coup cette fois, s'étant plaquée contre la paroi gelée avec appréhension. C'était déjà ça...

Sursautant lorsque la porte s'ouvrit, le savon s'écoulant de sa chevelure ébène, elle le vit rentrer baguette en main à travers la buée et se figea, se rendant finalement compte qu'il tenait une serviette. Ah. Bien. « Et la seconde ? » De serviette. Pour ses cheveux. Non ? Amorçant un semblant de sourire, se sentant un peu de trop dans le décor, elle préféra arrêter là son aigreur et ne pas lui parler de son savon de malheur. « Posez la sur... Et bien, là où elle est tendue d'habitude ? » C'était dur de ne pas juger. Très dur. Mais elle essayait tout de même, elle ne savait trop pourquoi. Voyant qu'il ne bougeait pas, elle hausse un sourcil, le détaillant de haut en bas, toujours nu, remarquant finalement qu'il la regardait, une fossette se relevant narquoisement. « Je vous coupe à ce point le sifflet ? » Seulement il lui répond au même moment, l'information arrivant difficilement au cerveau avant qu'elle ne fronce les sourcils, pas sûre de bien comprendre. « L'eau chaude est... Limitée ? » C'était possible ? La surprise passée, elle se racle la gorge, tentant de reprendre contenance et levant la tête, hautaine. « Et bien tant pis... Je suppose que vous n'êtes plus à ça près, n'est-ce pas ? » Et elle parlait là de son métier d'auror et de toutes les blessures, tortures et elle ne savait trop quoi qu'il avait dû subir. Ce ne serait que de l'eau froide. Il n'y avait pas mort d'homme. Dit-elle. « Je vous aurais bien proposé de venir avec moi pour partager mais je doute qu'on tienne à deux la dedans. » Et elle hausse les épaules avant de passer ses doigts dans ses cheveux pour en enlever les dernières traces de savon. Venait-elle de juger encore ? Peut être. Elle ne savait plus.
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La seconde ? La seconde quoi ? La copine de la minute ou ? Maugrey met un peu de temps à comprendre ce que lui demande la Carrow. Une autre serviette. Probablement pour ses cheveux qu’il découvre humide. Elle a vraiment essayé de se les laver avec ce savon ? Comment lui expliquer… Il n’en possédait déjà pas en beaucoup d’exemplaires mais il s’est servi des dernières pour tamponner sa plaie au flanc, rouverte après une autre aventure potterienne. Maintenant qu’il y pensait, elles devaient toujours se trouver dans un coin, quelque part. Un coin de sa chambre. Avec un bon sortilège de récurage il réussirait à les rendre présentable… Sauf qu’il n’avait rien d’une fée du logis et qu’il n’avait pas trop envie de faire d’effort à mesure qu’il l’entendait parler.

Il se renfrogne face au jugement qu’il lit dans son regard. Jugement sur son style de vie, sur son absence de porte-serviette (qui sèche très bien étendue sur le petit lavabo, merci), sur le fait que oui, il avait envie de la rejoindre et que oui, la douche était bien trop petite pour ça même s’il se collait très fort contre elle. Il aurait pu régler la question d’un sortilège d’extension sauf que…

Et bien, tant pis, singe-t-il.

Avant de refermer la porte, peut-être avec un brin trop de force. Elle grince sans se briser, lui repart dans sa chambre à la recherche de quoi se vêtir dans le fond de son armoire. En effet, il se contentera d’une douche glacée plus tard. Ce ne serait pas la première fois. Il pourrait chauffer l’eau avec sa baguette mais les canalisations ne datent pas d’hier. Il préfère éviter de priver tout l’immeuble d’eau pour un caprice. Tout comme il préfère ne pas utiliser sa magie sans raison. Il a appris à se débrouiller sans, ça vaut mieux.

Mais aux yeux d’Alecto Carrow, il ressemble à un pouilleux. Il se demande pourquoi ça l’énerve, lui qui se moque des apparences en règle générale. Fébrile, il cherche son cache-œil et le remet à sa place, n’ayant plus aucune envie de se montrer totalement à elle. Il choisit une paire de jeans noirs, un t-shirt de la même couleur, simple à col ouvert et se rince la bouche ainsi que le visage et la nuque dans l’évier de la cuisine. Il entend un nouveau cri issu de la salle de bain, ce qui lui rappelle non sans contentement qu’il vaut mieux ne pas tourner les deux robinets à la fois quand l’eau chaude. Bien fait. La tentation de recommencer lui colle au corps, il s’en abstient toutefois.

Pourquoi la ramener ici ? Ce sera forcément gênant, quand elle devra partir. Il aurait dû y penser. Crétin. Tout ça pour du polynectar... Sauf s’il prétexte un appel urgent du Ministère. Il en vient presque à espérer que les Mangemorts attaquent quelque part. Peut-être que c’est le cas. Peut-être qu’elle était juste chargée de le distraire. Peut-être… Il secoue la tête, chasse ces pensées. Prétendre devoir travailler, parfait pour lui échapper. Il peut même la laisser ici toute seule. Il n’y a rien à découvrir à son sujet qu’on ne puisse facilement trouver par un autre moyen. Sauf le dossier sur sa mère, tout au fond de son armoire qui ne contient rien de neuf depuis des années. C'est juste personnel et révélateur d'une obsession jamais éteinte.

Oui, il va partir. C’est mieux pour tous les deux. Elle n’aura plus à cacher le dégoût que lui inspire son style de vie, lui ne devra pas faire semblant qu’il se moque de son opinion. Il n’y aura pas de silence gêné, d’hésitation pour un baiser d’au revoir –non, d’adieu. Rien. Il enfile son manteau en cuir de dragon et s’approche de la salle-de-bain.

On m’attend au Ministère, je suis de garde. Claquez la porte en partant, ça suffira.

Il a haussé un peu le ton pour qu’elle l’entende même si, pour être honnête, le battant en bois n’isole pas grand-chose. Il hésite en se demandant s’il doit ajouter un mot gentil. Une partie de lui en a envie mais il revoit son regard dans sa salle-de-bain… et préfère se taire. C’est mieux.

Cette fois, c’est vraiment terminé.

En passant la porte, il y croit dur comme fer.
En bas de l’escalier, il commence déjà à douter.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Elle avait peut être été trop loin. Sûrement même. Sauf qu'elle... Ne savait pas comment agir autrement ? Tout était nouveau, inconfortable, peu pratique et... Elle se sentait oppressée dans cette douche où elle n'arrêtait de se cogner. Et puis il était là, et elle ne savait décemment comment agir face à lui. Ou plutôt, elle agissait n'importe comment. En quoi cela était-il grave qu'elle juge ? Il fallait l'avouer, il habitait dans une boite d'allumettes et même sa cave était plus grande. Il n'y avait pas le minimum vital, tout était étriqué et... Et quoi ? Elle voulait rester ? N'importe quoi. Ressaisis toi.

Des mots qu'elle n'a pas besoin de se répéter deux fois, ses paroles la giflant avant que la porte ne claque avec fracas. Figée, elle reste totalement inerte, les yeux grands ouverts, l'eau continuant de s'écouler sur sa frêle silhouette devenue statue de marbre. Une partie d'elle continue de fixer la porte par laquelle il était parti – pas qu'il y en ait une autre – comme s'il allait la rouvrir pour la rejoindre. Mais rien. Juste le silence devenu assourdissant et le bruit de l'eau. Il n'avait même pas cherché à discuter. Encore moins à la rejoindre. Il était juste... Parti. Se rappelant qu'elle devait respirer pour vivre, elle inspire profondément, la chaleur commençant à l'étouffer et la buée lui faisant tourner la tête. Elle se sentait bien faible d'un coup, se collant contre une des parois fraîches alors que sa tension chutait. A quoi jouait-elle sérieusement ? Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Et pourquoi elle le laissait la traiter comme ça ? Elle n'avait pas à subir ses humeurs. Elle n'avait pas à être blessée de son absence. C'était insensé. D'une stupidité sans nom.

Arrêtant le jet d'une main, elle se savonne le corps comme absente, ne se rendant pas bien compte si elle frotte vraiment ou quoi, totalement amorphe. Elle sait juste que le savon coule sur sa silhouette avant qu'elle ne rallume le jet, voulant en finir au plus vite avec cette douche. Il n'y a que l'eau froide qui la réveille, hurlant face au choc et bondissant en arrière, se cognant la tête contre la paroi et jurant. Mais c'était quoi cette histoire ?! Il n'y avait vraiment plus d'eau chaude ?? Une main sur l'arrière du crâne et les ivoires mordant abondement sa lippe, elle s'ose à retoucher l'eau du bout du pied pour en vérifier la température, soupirant de soulagement en la trouvant chaude de nouveau. Ce n'était qu'un dysfonctionnement.

Sauf que de nouveau sa voix s'élève, d'abord heureuse de l'entendre avant d'en comprendre les mots. Au ministère ? De garde ? Mais il avait fini sa journée. Attendez... Il partait ?! Ouvrant la porte coulissante à la volée, elle oublie de couper le jet et lorsqu'elle s'extirpe, glisse à moitié au sol, foutant de l'eau partout. Elle se retourne alors pour arrêter l'engin de malheur avant de prendre la serviette sur le lavabo, entourant rapidement son corps de cette dernière et se ruant dégoulinante dans le salon. Parti. Sans réfléchir plus, elle ouvre la porte de l'appartement avec la même ferveur, se ruant pieds nus et juste cachée de ce bout de serviette sur le palier, se penchant sur la balustrade pour le trouver en bas. « ALASTOR !... » Mais rien d'autre ne sort. Parce qu'il n'y a rien à dire. Parce que c'est futile. Parce qu'elle est pitoyable et elle s'en rend bien compte. Les émotions s'entrechoquent en elle avec force alors qu'elle ne bouge pas, et tout ce qu'elle est capable de souffler, du bout des lèvres et dont il n'entendra pas la moindre bribe, c'est un « menteur... » Une excuse. Comme toujours. A quoi s'attendait-elle ? Lentement, la voilà qui fait demi-tour, repassant la porte et la refermant, totalement ailleurs. L'appartement vide l'agresse, sa poitrine la lacère et la main qu'elle tend en direction de sa baguette est tremblante. Elle délaisse la serviette pour se sécher elle-même par magie, ses océans la piquant vivement et revenant en direction du salon chercher ses affaires. Chaque vêtement la brûle à son contact, ne lui rappelant que trop ces moments passés avec lui. Elle ne les porterait plus jamais. Comme elle ne le reverrait plus. Il l'avait possédé, et il s'en était allé. Maintenant, c'était terminé. Idiote. Elle aurait préféré son muscle battant totalement calciné.
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