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« Ça ne veut rien dire du tout. » ft. Alecto

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Elle est là.
Bien sûr qu’elle est là.
Debout près d'un pilier, persuadée qu’elle va piéger Sirius Black avant de se retrouver face à Alastor Maugrey. Il peut se vanter d’avoir réussi à la surprendre. Sauf que, fidèle à elle-même, elle se braque sans même lui laisser l’opportunité de s’expliquer.

D’un autre côté… Comment justifier ça ?

Oui Alecto, je vous ai suivie et je ne sais même pas très bien pourquoi. J’avais envie de vous voir parce que je suis guéri maintenant, enfin physiquement. Je suis encore fou mais je le serais toujours, je crois, c’est comme ça. J’avais envie de vous faire l’amour rien qu’une fois, tout en sachant que c’est incroyablement stupide et que ça n’apportera rien de bon. Parce que vous êtes une menteuse, peut-être même une mangemorte au service du type que je traque depuis des années. Ou peut-être pas, vous êtes peut-être juste une sang-pure fiancée à un autre gars qui vous traite comme une merde si j’en juge par la manière dont vous haïssez les hommes et dont vous vous méfiez chaque fois que j'essaie d'être gentil. Après, j'avoue, je suis nul à ce petit jeu. J’aurais pu me pointer à votre bureau avec des fleurs mais franchement, vous imaginez le ridicule du tableau ? On ne sera jamais ensemble, je ne sais même pas ce que ça signifie « ensemble ». Je vais juste vous faire souffrir. Je suis égoïste, je le sais, mais j’ai quand même envie de vous parler, de vous taquiner, vous embêter, un peu. Pas de vous faire du mal, non, sauf que je suis con, Alecto, je ne sais pas comment on s’y prend. Vous êtes bien trop compliquée pour moi.
Ah et j'ai volé les cheveux de mon apprenti mais évitez de lui dire, il va me coller une plainte pour harcèlement sur le dos, je vais devoir engager un avocat et ils me détestent tous donc j'ai perdu d'avance si vous parlez. Au passage, je ne pensais pas un mot de ce que j'ai dit en jouant son rôle et je ne suis pas certain qu'il pense ça de vous. Mais j'en sais rien. Parce que je ne sais rien à votre sujet. Oh et vous avez été un peu garce avec lui.


Il aurait dû balancer un discours de ce genre. À la place, il baisse les yeux et marmonne :

C’est pas ce que je…

Sauf qu’elle ne le laisse pas finir. Elle l’accuse de l’avoir trompée. Et ça l’interpelle, un peu, parce que bon… D’accord, il l’a dupée avec le coup du polynectar mais il n’avait jamais prévu de lui parler. Puis on utilise ce mot dans d'autres situations. On trompe sa femme, sa copine. Pas juste...

Elle est quoi? Rien, rien, tu le sais. Juste rien.

Vous ne deviez pas me voir, déjà !

La phrase à peine prononcée, il se rend compte que c’est sans doute la justification la plus stupide de tous les temps. Il serre les dents, regarde autour de lui. Il déteste se donner en spectacle et tout le monde les regarde. Le serveur s’avance même, sans doute pour proposer d’appeler la police.

Allons ailleurs.

Peine perdue, elle ne va pas bouger. Il soupire.

Alecto, allons ailleurs. On ne peut pas parler ici. Et je n’ai pas voulu vous rabaisser, je jouais un rôle ! Vous pensez vraiment que j’avais envie que vous me preniez sur le fait ?!

Crétin. Il vient d’avouer qu’il la suivait au lieu de chercher un mensonge et sa déconfiture se voit sur ses traits. Il lui demande d’aller ailleurs sauf qu’en vérité, il ne sait même pas ce qu’il pourrait lui dire.

Vous savez très bien ce que je pense de vous. Je vous l’ai déjà dit dans votre bureau. Venez avec moi.

Il a voulu l’attraper par le bras mais il s’est retenu, non seulement pour ce que ça allait renvoyer mais aussi parce qu’il sent que ce n’est pas le moment. Du coup, il la regarde de son œil unique en essayant de gagner cinq petites minutes dont il ignore toujours ce qu’il fera.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


✧✧✧

Elle le sent commencer à riposter mais pour une fois, elle ne l'écoute même pas, se fichant éperdument de ce qu'il avait à dire pour sa défense, rien capable de pardonner ce qu'il avait fait. Il avait volé l'apparence de son apprenti. L'avait suivi sans motif réel. S'était fait passé pour un autre et s'était ri d'elle tout en l'insultant sous couvert. Et quoi, elle devrait lui sourire et laisser passer ? JAMAIS. Cela ne relevait plus d'une erreur, non. Il n'avait pas juste dépassé les bornes. Il les avait explosées. Et elle s'était pris chaque éclat en plein cœur. Cœur qu'elle ne possédait même pas.

Ce n'était pourtant pas la première fois qu'on se jouait d'elle. Qu'un homme était imbuvable ou ingrat, voir insistant et tout bonnement exécrable. Elle en avait eut sa dose, du quinquagénaire cherchant à la mettre dans son lit à l'ivrogne la tripotant en pleine rue. Elle en avait vu défilé des hommes, aucun de bien reluisant, tous ne faisant que creuser encore un peu plus ce dégoût qu'elle éprouvait pour eux. Dégoût initié par un paternel frigide, ne lui ayant jamais laissé faire ses preuves, l'ayant toujours traité en vermine alors qu'il n'avait jamais fait que des mauvais choix. Prompt à la frapper ou la doloriser lorsqu'il avait bu ou n'était pas dans un bon jour, sa mère réparant toujours les dégâts en lui répétant la même rengaine. Tais toi. Tu as tort et tu le sais. Mais c'était faux. Et ce manque total de compassion l'avait toujours rongé comme un poison. Il n'y avait qu'Amycus qui l'ait jamais touché. Qu'Amycus auquel elle ne se soit jamais confié. Le seul à la connaître pleinement, véritablement. Le seul à lui accorder de la valeur, même si les années les avaient éloignés. Et puis il y avait eut lui. Douce ironie.

« Ah donc c'est de ma faute maintenant ? » A pleurer de rire. « Je ne devais pas vous voir... Le simple fait que je vous ai vu excuse-t-il tout ? Vous pouviez partir, vous pouviez ne pas mentir ou au mieux être sympathique ! Ou vous pouviez ne tout simplement pas être là ! » Elle croyait rêver à entendre pareille défense, totalement éberluée qu'il ose prétendre que rien n'était de sa faute. Non mais sérieusement ? Et c'était la couturière qu'il traquait peut être, mangemorte assurément, ayant commis de nombreux crimes imaginaires et hautement dangereuse ?! Peu lui importait qu'on les regarde, n'étant pas en tort, ne connaissant même pas ces moldus dont elle se carrait comme de sa première parure. Si elle avait envie de crier, elle crierait. Si elle avait envie de le frapper, elle le ferait, quitte à se casser le poignet. Elle en avait marre de se retenir, marre de jouer à la potiche comme on lui avait si bien appris ! « Non. » Intonation irrévocable, campée sur ses positions et certainement pas encline à bouger. Il voulait la voir ? Lui parler ? Il aurait du y réfléchir plus tôt. C'était trop facile.

« Que je vous prenne sur le fait, hein ? Donc vous me suiviez bien ! Vous me prenez pour quoi, votre chasse personnelle ? Un animal, une proie ? Vous êtes en tort depuis le début et rôle ou pas vous saviez aller trop loin. Vous le saviez et vous l'avez quand même fait. Ne me dites pas que tout cela n'était pas de votre fait ou que ça ne vous a pas amusé, les yeux ne trompent pas, vous étiez fier ! » Et c'était sans doute le pire dans tout ça. On ne pouvait pas lui mentir. Pas à elle. Détectant un mouvement de sa part comme pour lui prendre le bras elle recule d'un pas, animal effarouché ne pouvant supporter de se voir toucher. Elle ne se laisserait plus berner. « Je pensais le savoir, oui. » Amertume suintant dans sa voix alors que ses jades le fixaient d'un regard qu'elle se voulait dur mais qui quelque part, se brisait. « J'y ai vraiment cru un instant. » Celui de trop, celui qu'elle regrettait par dessus tout. « Mais j'avais tort. Et je ne sais même pas pourquoi j'ai cru pouvoir faire confiance à quelqu'un comme vous. » Elle ne le pensait pas. Ou peut être que si. Elle ne savait plus. Elle voulait juste lui faire mal. Venger toutes les blessures qu'il ne cessait de causer en son sein. « Vous voulez m'emmener ? Et pour aller où ? Chez vous ? » Rire bref, totalement désabusée, sachant que jamais il ne lui révélerait pareille information. « Ou dans un piège ? » Bien plus probable après sa traque. « Pourquoi vous suivrais-je Maugrey ? Vous ne le feriez même pas à ma place. Vous ne me donneriez jamais votre bras pour que je vous emmène où bon me semble en transplanant. » Elle n'était pas folle. « Alors donnez moi une bonne raison, une seule, de vous suivre. » Une chance. Sa dernière. Celle qu'il ne devrait avoir mais qu'elle lui accordait quand même, sans trop savoir pourquoi.

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Maugrey ne s’attendait pas à ce qu’elle refuse. Il reste là, comme un con, à essuyer la tempête sans savoir comment la retenir, comment arranger les choses. Elle en fait toute une histoire pour si peu, quand même –pense-t-il avec une profonde mauvaise foi. Il comprend qu’elle est vraiment blessée vu sa manière de virer à la quasi hystérie. Il n’imaginait pas que ça prendrait des proportions pareilles. Peut-être que s’il avait été un peu plus… normal ça lui aurait sauté aux yeux.

Il se demande encore comment se sortir de ce pétrin quand elle lui donne la solution.
Figé, il l’écoute toujours, d’une oreille seulement.

Pour aller où ? Chez vous ?
Chez vous.
Chez vous.
Chez vous.


Deux mots qui résonnent dans sa boîte crânienne qui doit paraître bien vide à Alecto Carrow.

Sauf que…
Il n’emmène jamais personne chez lui. Il possède un appartement pour la simple raison qu’il a besoin d’un endroit où mettre son lit. C’est petit. Il contient peu d’objets personnels. Il n’y passe pas souvent. Parfois, il reste deux ou trois jours sans rentrer. C’est mal rangé.
Et c’est chez lui. Un endroit sécurisé, bardé de protections magiques, un lieu où il se détend un peu, parfois. Il a vérifié, tous ses voisins sont moldus. Il y tenait.

Elle le sait, tout ça. C’est pour cette raison qu’elle lui a balancé cette réplique.
Elle ne veut pas vraiment venir chez lui. Puis si ses soupçons sont fondés, ce serait de la pure folie. Le problème… c’est que…

Parce que vous viendriez ?

Sa phrase sort de nulle part. Un peu sans rapport avec ce qu’elle vient de dire. Enfin… Il croit. Il n’écoutait plus. Il a relevé la tête pour la regarder à nouveau.

Chez moi. Vous viendriez chez moi ? Si je… vous invite ?

Il se sent con. Pré-pubère, même. Maladroit comme pas possible. L'incrédulité suinte de sa question. Lui-même n'y croit pas. Il n'a jamais envisagé la possibilité qu'elle en aurait envie. Puis il n’a pas envie de lui montrer où il vit, encore moins en regard d’où elle vit. D’un autre côté, quiconque fouillerait dans son dossier aurait son adresse. Ou déciderait de le suivre. Il essaie de se rassurer. Il peut l’emmener, ça ne voudrait rien dire du tout. Sauf pour elle. Peut-être que ça la calmerait.

Qu’est-ce que tu fous, putain ? Qu’est-ce que tu fous ?!

Si je vous invite… Maintenant ?

Le dernier mot s’étrangle un peu dans sa gorge. Il se liquéfie de gêne sur place sauf que c’est sa dernière chance. Si elle ne veut pas l’écouter et comprendre… D’un autre côté, ses arguments n’ont aucun fondement donc ça ne servira à rien. Elle ne peut ni écouter, ni comprendre. Elle n'en a pas envie. Il l'a blessée et il ne sait toujours pas pourquoi.

Peut-être que ça l'aidera à la rendre moins triste ?
Sauf s’il se trompe.

Il ne dit plus rien, il attend. La gifle, bien entendu. Parce qu'elle va refuser, hurler, le frapper, lui lancer un objet au visage peut-être.
Forcément.

Ça lui paraît durer une éternité.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


✧✧✧

A bout de souffle après avoir piqué sa crise, elle pensait en avoir terminé. Que tout serait brisé. Qu'il n'y aurait plus rien à sauver. Mais qu'y avait-il au départ ? Rien. Évidemment. Qu'il se défilerait comme toujours ou n'aurait même pas pris la peine d'écouter jusqu'au bout. Elle le saoulait, elle le savait. Il ne s'en était jamais caché. En même temps, leurs échanges n'étaient bien souvent que des disputes où elle le dépréciait et ne lui faisait pas le moindre compliment. Pas étonnant. Il cherchait cependant. Il avait toujours cherché à la rendre folle, jusqu'à l'incendie dans sa poubelle. Mais ça, elle avait pu l'accepter. Ça, c'était encore quelque chose qu'elle pouvait digérer. Comme le fait qu'il ait réussi à la désarmer. Il était meilleur qu'elle dans ce domaine, elle l'acceptait aussi, bien que ça fasse mal à l'ego. Mais son jugement... Et sa méchanceté gratuite, non. C'était stupide. Complètement. Mais leur relation ne s'était jamais basé sur quelque chose de rationnel de prime abord. Bien qu'ils n'aient même pas de relation. Un calvaire pour les nerfs.

« Pardon ? » Sa question la désarme, une fois encore, papillonnant des cils, comme si ce qu'elle avait entendu sortait de son imagination. Qu'elle viendrait où ? Elle venait de dire qu'elle ne bougerait pas, il ne l'écoutait donc même pas ! C'était hallucinant. Il pensait donc pouvoir la trimballer ailleurs pour qu'elle pique sa crise à ce sourd d'oreilles loin des regards ?! Ouvrant la bouche pour répliquer, sa main la chauffant de l'envie de le gifler, elle était à deux doigts de craquer avant de se barrer lorsqu'il la souffla de nouveau, restant muette pour la seconde fois, en réelle idiote. Chez lui. Comment ça chez lui ? S'il l'invitait ? ...Mais jamais il ne le ferait, elle n'était pas gourde ! Pourquoi perdait-il son temps à relever pareille évidence, elle ne faisait que pointer l'ironie de sa demande ! Que croyait-il, qu'elle avait envie de venir ? De découvrir son taudis et passer du temps avec lui ? ...Non. Elle n'était pas ce genre de femme. Elle était celle qu'on désirait. Celle qu'on emmenait dans des palaces. Celle à qui on promettait monts et merveilles contre un peu de son temps et la permission de parcourir son corps. Elle n'attendait après aucun homme. Elle n'en avait jamais désiré un seul.

Alors pourquoi ? Pourquoi le regardait-elle avec ces yeux là ? Pourquoi ne disait-elle mot, n'exprimait-elle son refus ? Il était sérieux. Vraiment sérieux, le trouvant aussi troublé qu'elle. Le polynectar avait-il été mal préparé ? Ou le fait de l'avoir ébouillanté lui avait-il retourné l'esprit ? « En avez-vous seulement envie ? » Ce n'était pas ce qu'elle voulait dire. Clairement pas, se surprenant elle-même en s'entendant parler, mordant sa lippe vermeille alors qu'un sentiment indescriptible l'étreignait. De la honte ? Impossible à dire. A quoi bon de toute façon, la réponse ne lui plairait guère. « Pour vous suivre aveuglément, je dois vous faire confiance. » Ce qu'elle ne voulait pas lui accorder. Plus ? Bref. Toutefois, la tentation de savoir, de découvrir... D'être invitée là où peu de monde... Personne ? N'avait jamais été la tiraillait. C'était seulement de la fierté. Purement et simplement son ego qui parlait. Elle n'était pas attachée. Elle lui avait juste donné une dernière chance. Et c'est ce qu'elle lui offrait présentement, alors qu'elle tendait doucement son bras dans sa direction, agrippant le sien de sa main avec timidité et incertitude. Ses prunelles le sondent, ne sachant plus comment se comporter ni quoi dire, ses doigts se refermant sur le manteau en peau de dragon alors que son esprit se perdait dans l'orage de son unique œil, tentant d'y déceler un signe, n'importe quoi, auquel se raccrocher. Mais elle s'en détourne, le battement de son organe vital devenu trop douloureux, préférant sortir de sa manche sa baguette et la lui montrer. « Si vous m'emmenez ailleurs je n'hésiterai pas. » Sûrement en rirait-il, la pensant indigne d'être son adversaire, mais peu importait. Il serait surpris. C'était à son avantage. D'un mouvement de menton, elle lui fait signe d'avancer, ne pouvant transplaner devant tous ces gens. Elle le suivrait. Juste cette fois. Parce qu'elle voulait le fin mot de l'histoire. « J'espère que vous avez préparé vos arguments. » Parce qu'elle ne le louperait pas.

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Sa question a au moins le mérite de désamorcer la situation. Pendant que Maugrey creuse sa propre tombe, la Carrow le regarde comme s’il venait de lui pousser une corne au milieu du front. Elle a du mal à avaler sa proposition… Il faut dire que même lui ne comprend pas ce qui lui a pris. En a-t-il seulement envie ? Grande question… à laquelle il préfère ne pas réfléchir.

Oui, pour le suivre, elle doit lui accorder sa confiance. Il pourrait transplaner n’importe où, la piéger, l’humilier. Pourtant, elle choisit de poser sa main sur son bras, dans un élan qu’il ne comprend pas lui-même. Il ne veut pas qu’elle lui accorde cette foi. Il devrait la repousser, pour son bien. Leur bien à tous les deux. À la place, sa main recoudre la sienne avec une étrange douceur. Son cœur bat toujours trop vite. Il trouve quand même le moyen de sourire.

Il ne va l’emmener nulle part ailleurs.
Pour ce qui est des arguments, par contre…

Ils s’éloignent du café. On les suit du regard, sans trop comprendre comment elle peut repartir avec lui alors qu’elle lui hurlait dessus juste avant. Leur attraction terminée, les moldus les oublient déjà. Maugrey, lui, entraine Alecto plus loin dans la rue, jusqu’à une impasse où il transplane sans perdre une seconde.

Ils réapparaissent dans une autre impasse qui sent l’humidité et les poubelles à cause du restaurant juste à côté. Sans un mot, il marche et essaie de ne pas remarquer qu’il lui tient désormais la main, comme… comme… voilà quoi. Quelques pas plus loin, il s’arrête devant un immeuble de trois étages. Il habite au dernier. Une vieille moldue possède le tout et vit au rez-de-chaussée. Vu l’heure, elle doit regarder les feuilletons de l’après-midi. Au premier, c’est une fille célibataire qui travaille dans un hôpital moldu et veut faire carrière. Elle aussi, elle rentre juste pour dormir. Le deuxième n’a personne pour le moment. Maugrey s’assure de décourager tous les gens potentiellement pénibles : avec enfants, avec animaux, couple (qui risque d’avoir un jour un enfant ou d’adopter un animal).

Ils grimpent un escalier étroit dont les marches grincent. Les murs mériteraient un coup de peinture mais ils restent propres, sans humidité. Arrivés au dernier étage devant une porte quelconque, Maugrey cherche sa clé dans l’une des nombreuses poches de son manteau.

Il n’a pas parlé. Il continue de réfléchir à toute vitesse en essayant de trouver de bons arguments, une explication qui n’implique pas de se mettre complètement à nu devant Alecto Carrow. Peut-être qu’elle va s’enfuir avant qu’il n’ait besoin de parler en voyant l’intérieur. Il l’espère presque. Ou pas. Il ne sait pas. Est-ce qu’il a seulement de quoi lui servir à boire ? Autre chose qu’un verre d’eau du robinet ? Peut-être dans le fin fond de son frigo…

Avant d’entrer, il doit désactiver certains sorts de protection. Il s’assure que personne ne monte l’escalier (on ne sait jamais) puis sort sa baguette pour se mettre à l’ouvrage, ce qui ne lui prend que quelques secondes. Ensuite, il pousse la porte et entre dans un hall étroit, sombre, vide hormis un porte-manteau à pied. Il mène dans une petite cuisine qu’il n’utilise quasiment jamais, elle-même donnant sur un salon où il ne s’assoit que peu. Il a une télévision moldue pour donner le change ainsi qu’un poste de radio. Il reste deux portes, une pour la salle de bain, une pour la chambre qui contient un placard et un lit. Il aurait pu enchanter l’intérieur pour l’agrandir mais à quoi bon ? Il n’a pas besoin de plus.

La pièce mériterait un peu de rangement. Des tasses s’accumulent dans l’évier –heureusement elles ne contiennent que du liquide. Il doit sortir sa poubelle et ramasser les plats asiatiques qu’il a laissé sur la table basse. Certains vêtements trainent sur le dos de ses deux seules chaises. Outre ça, son appartement n’est pas sale. Il mériterait peut-être un peu d’aération, vu la chaleur du mois d’août. Et de voir une loque à poussière. Mal à l’aise, l’auror essaie de se rappeler des quelques sorts ménagers qu’il connait et agite sa baguette sans rien dire, essayant de donner au lieu une apparence moins… Moins lui. Tant qu’il y est, il ouvrage une fenêtre. Une petite brise pénètre l’endroit.

Rien sur les murs ne trahit un goût personnel. Il possède une photo de famille mais elle est rangée dans le placard de sa chambre, avec le dossier sur sa mère. Quelques livres trônent sur une bibliothèque branlante, des ouvrages peu recommandables qu’il étudie pour son travail. Tous annotés avec des pages cornées.

Il s’éclaircit la gorge. Essaie de trouver un truc intelligent à dire. N’importe quoi. Il devrait déjà s’assurer qu’elle est toujours là. Il tourne un peu la tête pour jeter un œil. Oui, elle est là. Il ne voit juste pas son expression.

Voilà. J’ai pas souvent le temps de… ranger.

Il exsude un malaise impossible à dissimuler. Qu’est-ce qui lui a pris ? Ça ne peut que mal tourner. Ce qui l’obligera à déménager. Dommage, c’était pratique ici, pas très loin du Ministère, dans une situation géographique stratégique, avec un bon restaurant asiatique à côté qui livre.

Bon sang, elle va parler oui?! Qu'on en finisse.
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


✧✧✧

Si elle acceptait de le suivre restait-elle cependant méfiante, son bras certes pendu au sien mais sa baguette fermement en main. Elle avait beau être un peu bizarre, elle n'en restait pas moins prudente, ne sachant ce qu'il lui voulait ni s'il l’emmènerait à bon port. D'ailleurs pourquoi le ferait-il ? Avait-il prévu de déménager prochainement ? Ou avait-il plusieurs appartements ? Non... Il n'était pas assez riche. Alors quoi ? Elle ne comprenait pas sa proposition. Encore moins son élan presque gauche de ce qu'elle aurait pu assimiler à une véritable invitation, si tant est qu'elle n'est pas parlé de chez lui en premier lieu. C'était louche. Mais sa main était douce.

La gifle mentale parti à peine la réflexion faite, se maudissant de tous les noms. Ce n'était pas le moment de virer gourde, qu'est-ce qui lui prenait ?! Il l'avait insultée et trompée, elle ne devait pas l'oublier. Sans compter qu'elle pourrait se retrouver n'importe où dans les prochaines secondes, disparaissant à peine de leur vue qu'elle se sentait tordre dans tous les sens, signe qu'il avait amorcé le transplanage. Instinctivement, sa main se crispe sur sa baguette, la dirigeant en sa direction, prête à jeter un sort dès qu'ils arriveraient. Mais il n'y a là qu'une impasse moldue, la laissant tout bonnement pantoise et légèrement sceptique devant les poubelles, grimaçant sans pouvoir se retenir. C'est sa main qui la ramène à lui, la sentant glisser dans la sienne, son cœur chavirant sous la surprise. Qu'est-ce qui lui prenait bon sang ? Pourquoi il... Elle ne comprenait plus rien. Elle ne savait où il voulait en venir. Il était tout bonnement... Incompréhensible.

Mais elle le suit, sans rechigner. Gravant les lieux dans sa mémoire au cas où elle devrait fuir et non pas parce qu'elle chercherait à revenir. Prudence. Vigilance, comme il disait si bien. Bien vite ils arrivent devant un immeuble qui ne paye pas de mine, le regardant de bas en haut avec un léger dédain, se demandant si le bâtiment lui appartenait... Avant de voir qu'ils montaient. Apparemment pas. Ses doigts se pressant un peu plus aux siens, pas franchement rassurée par la tête de l'endroit, elle sursaute presque en entendant l'escalier grincer, n'ayant pas vraiment besoin d'excuse pour se serrer contre lui tant la cage était étroite. Les murs semblaient défraîchis et l'ensemble... Ne lui inspirait aucune confiance. Allait-elle seulement ressortir de là ? Vu comment elle se retint de reculer lorsqu'il sortit sa baguette, il semblait qu'elle eut quelques doutes. Le silence s'étalait, devenu presque pesant, les deux plus doués pour s'étriper qu'être simplement... Présents ? Cette situation était grotesque.

Lorsque la porte s'ouvre enfin, la belle entre à reculons, se demandant encore pourquoi elle n'avait pas fuit ni pourquoi ils en étaient arrivés là. Parce qu'ils cherchaient un endroit où discuter ? Non, ce n'était pas ça. Ou peut être bien que si ? A moins qu'il s'agisse de confiance ? Ses talons fendant la dalle pour seul bruit, elle referme doucement la porte derrière elle et tente de le suivre dans la pénombre, s'arrêtant dans l'entrée, une question stupide l'effleurant. Devait-elle enlever ses chaussures ? Sérieusement ? C'était pas le moment... Elle attend toutefois de le voir avancer dans le salon chaussé pour s'y oser, la politesse et les bonnes manières sans doute trop ancrées pour qu'elle se résigne à les abandonner. Ses jades parcourent alors l'appartement, d'une petitesse à faire peur, et elle reste quelque peu scotchée, se demandant réellement comment on pouvait vivre la dedans. Évidemment, quand elle avait imaginé sa maison... Elle n'avait pas pensé à un palace. Il suffisait de voir la nonchalance avec laquelle il s'habillait ou même le salaire d'un auror pour comprendre qu'il ne roulait pas sur l'or. Mais... Comparé au palais dans lequel elle vivait, manoir glacial aux dorures vomissantes et fioritures en tout genre agrémentant les pièces toujours vides de vie... Les quatre murs rapprochés et deux portes ainsi que deux trois babioles élémentaires qui le composaient la laissait tout bonnement sur le cul. Il n'y avait que le désordre et les ordures pour attester qu'une âme vivait bel et bien en ces lieux, cette simple image amorçant enfin un semblant de sourire narquois sur ses lèvres, le voyant se presser de nettoyer et ouvrir une fenêtre. « Vous n'avez pas souvent de la visite non plus. » Une vérité pure qu'elle n'a pas besoin de vérifier, le tout cependant pas dit méchamment, se décidant enfin à s'avancer un peu plus, continuant à détailler la pièce. « Peut être même suis-je la première ? » Ça paraissait innocent dit comme ça. Et ça l'était d'ailleurs, il ne fallait pas rêver.

« Pourquoi m'avoir invitée ? Vous ne vouliez pas que je vienne. » La question qui lui brûlait les lèvres. Ses réactions qu'elles ne comprenaient pas plus. Où était passée sa vigilance constante ? Il ne lui faisait pas confiance. Il n'avait jamais accordé du crédit à son jeu d'actrice. « N'ouvrez pas trop grand la fenêtre, on pourrait m'entendre hurler quand vous aurez fini de m'étriper. » Semblant de sourire ironique, essayant de se détendre ou tout du moins, d'en donner l'impression. Elle était totalement perdue, n'ayant ici aucun repaire. Finalement c'est les bouquins sur l'étagère que son regard accroche, s'en rapprochant et se saisissant de l'un d'eux, salvateurs. Enfin quelque chose qu'elle appréciait. Et de quoi lui occuper les mains au passage. Elle se voit néanmoins bien incapable de le lire, feignant juste alors que tous ses sens n'étaient tournés que vers une seule et même personne. « Alors ? Votre plaidoirie. » La raison de sa venue. Il avait promis de s'expliquer. « La dernière fois vous avez obstinément gardé le silence et j'ai laissé passer. Cette fois-ci je ne serais pas aussi clémente, Ala... Maugrey. » Sa langue qui fourche, traîtresse, le regardant à la dérobée. « Je veux des réponses. Claires. Et plus des mensonges. »

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Pas vraiment… Non.

Inutile de mentir à ce propos. Les personnes que Maugrey a pu recevoir chez lui se comptent sur les doigts d’une main. Dedans, il y avait son mentor. Un collègue ou deux. Souvent, le collègue en question est aussi membre de l’Ordre. Il n’a pas déménagé depuis sa sortie de Poudlard. Pourtant, il possède encore la maison où vivait sa mère. Un endroit bien plus grand, bien plus beau, à l’extérieur de Londres. Sauf qu’il n’y a pas remis les pieds depuis sa mort et ne compte pas changer ça.

Peut-être.

La première femme, en tout cas. Sauf Dorcas mais Dorcas n’est pas une femme, pas à ses yeux. Il ne lui manque qu’un pénis. Il chasse ces considérations de son esprit, prenant soin d’éviter de poser son regard sur elle. Alecto Carrow détonne dans cet endroit. Sa simple personne transpire un luxe qu’il ressent encore davantage dans ce décor qu’il trouve soudain agressif. Comme si ses meubles bons marchés allaient lui sauter au visage pour l’avilir et la mettre à leur niveau.

Elle le questionne tout en prenant un livre au sujet duquel il ne fournit pas la moindre explication. D’un autre côté, elle ne le questionne pas là-dessus. Elle veut savoir pour quelle raison il l’a invitée, se fendant même d’une blague pour détendre l’atmosphère. Le coin de sa bouche tressaille. Ce serait plus facile, s’il l’avait fait venir pour la tuer dans sa cave comme un vulgaire assassin moldu.
D’un autre côté, il faudrait déjà qu’il possède une cave. La douche, peut-être ? Oui, découpée en morceaux, ça ferait l’affaire.

Euh… à quoi tu penses là ?

Évidemment, elle revient à la charge. Il se crispe, continue de réfléchir à toute vitesse. Il pourrait l’étriper pour ne pas avoir à répondre mais même pour lui, il trouve ça un peu extrême. Puis il n’a pas envie de la faire saigner. Crier, si, enfin, en quelque sorte… Il chasse ces pensées. C’est pas le moment. Il soupire.

Je me demandais juste ce que vous faisiez sur votre temps libre. Ça me semblait plus simple de vous suivre de loin puisque je ne dois pas vous croire quand vous me dites quelque chose.

Il ne ment pas, pas vraiment. Il voulait effectivement en apprendre plus sur elle… Mais il avait opté pour le polynectar parce qu’il n’avait pas envie qu’elle soit au courant de cette envie. À moins que si ? Au fond, qui sait. Non. Non, il ne le voulait pas. Pur accident, tout ça. En plus, il lui balance une phrase soufflée par elle dans un moment de faiblesse. Pas de doute, ça va encore l’énerver et elle va lui balancer son traité de magie noire à la figure.

Ça m’intéresse. Parce que je suis curieux. Voilà. C’est tout. Je ne voulais pas vous insulter ou vous blesser. Je ne pensais pas ce que j’ai dit en tant que Sirius Black. Je me suis adapté à votre ton et j’ai imaginé qu’il répondrait quelque chose comme ça mais en réalité, je n’en sais rien.

Un blanc, puis il achève :

Désolé.

Un mot marmonné rapidement, comme pour l’étouffer. Il ne la regarde toujours pas mais abaisse sa baguette. Son salon ressemble plus ou moins à quelque chose même si elle ne va pas rester. Pourquoi resterait-elle, de toute manière ?
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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


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Dommage. C'est la première réflexion qu'elle se fait lorsqu'il répond évasivement à sa question. Peut être. Ça voulait tout dire et rien dire à la fois. Soit il ne voulait pas le lui dire, soit ce n'était clairement pas le cas. Elle prenait la seconde option. C'est toujours la moins reluisante avec les hommes. Ainsi il y en avait eu d'autres. Pas étonnant, il n'était pas moine ou elle ne savait quel job douteux moldu. Un soupir. Elle venait réellement de soupirer là ? Non, absolument pas. Elle s'en fichait. Elle s'informait juste.

Elle n'avait de toute façon pas de temps à perdre avec pareilles banalités, présente en ces lieux pour une seule et unique raison. Connaître la vérité. Pourquoi l'avoir invitée ? Il ne répondrait pas, évidemment. Comme toujours quand elle posait trop de questions à la fois. Mais c'était plus fort qu'elle, comme cette blague idiote qui n'était au final pas si drôle, pas vraiment à l'aise en ces lieux. Le livre miteux entre ses mains plus pour paraître qu'autre chose, elle se sent presque de trop dans ce décor, elle, à la peau lactée, la robe de soie écarlate flottante et la chevelure parfaitement coiffée. Elle avait l'impression qu'on ne voyait qu'elle, et d'ordinaire ça lui plaisait mais... Pas là. C'était oppressant. Ou était-ce juste elle qui se faisait des idées ? Peu importait, elle ne comptait pas rester.

Ses demandes formulées, ponctuant bien ses phrases de sorte qu'il comprenne que l'échappatoire n'était pas permis cette fois, lasse de toujours faire les questions en plus des réponses, elle attend, bien capable d'y passer la journée s'il le fallait. Pas qu'elle croit qu'il ait réellement une raison qui puisse le pardonner. Elle ne le ferait pas. Mais... Elle était juste curieuse ? Oui, sûrement. Ou au moins digne de connaître la raison de cette pièce de théâtre de mauvais goût. La croyait-il mangemorte ? Fort possible. Était-ce la première fois ? Sa main à couper que non. Qu'avait-il vu ? La encore, elle ne pouvait qu'extrapoler... Ça ne lui plaisait pas. Elle aimait beaucoup trop avoir le contrôle.

Mais lorsqu'il prend la parole, encore une fois, elle ne s'attend pas à la réponse. Il était curieux de ses passes temps ? Et il ne lui demandait pas parce qu'il ne devait pas la croire ? « Je savais que j'aurais jamais du dire ça... » murmure réprobateur, soupirant de plus belle et se massant l'arrête du nez, n'y comprenant décidément fichtrement rien. Même ses explications étaient... Hors normes ? Je suis curieux. C'est tout. Qui disait ça à moins d'avoir quelque chose à cacher ? Y avait-il une raison qu'il ne citait guère ? Ou sa curiosité cachait-elle quelque chose de plus profond. Non. Si ? Refermant lentement le livre lorsqu'il parle de Black, s'étant soit disant mis dans sa peau et ce qu'il avait répliqué ne comptant donc pas... Elle reste un moment songeuse avant de sursauter à son grognement. Qu'avait-il dit ? Ouvrant de grands yeux, c'est presque si elle n'en fait pas tomber le livre au sol, le reposant nonchalamment sur l'étagère, elle qui prenait ces ouvrages avec d'ordinaire une infinie précaution. « Pardon ? » A la surprise se mêle ce sentiment qui bat contre sa poitrine, la rendant plus légère, plus... Guillerette ? Le sourire menaçant la commissure de ses lèvres et luttant pour ne pas l'afficher alors qu'elle se décidait enfin à se rapprocher de lui. « Je n'ai pas bien entendu. Il faut parler plus fort. » Une moue mi-narquoise, mi-provocatrice de peinte, la main sur les hanches, elle le toise alors qu'elle se positionne enfin pleinement dans la lumière qui filtre par la fenêtre. « Je comprends que faire le ménage vous bouffe toute votre énergie mais quand même. » Petite pique pour la forme, pouvant bien se le permettre après tout. « Et me regarder ne serait pas de trop. » Car les excuses, tout comme les mensonges... S'énonçaient en regardant la personne bien dans les yeux. Pas pour tromper cette fois, mais pour montrer sa bonne foi.

Un nouveau pas dans sa direction encore et elle relève son menton d'un doigt, le dévisageant silencieusement quelques instants, indéchiffrable, avant qu'une arabesque quelque peu vile vienne se dessiner sur son minois. « Donc vous êtes curieux. A propos de moi. » Le ton presque chantant, ayant l'impression d'être désormais en pleine possession de la situation, elle respire bien plus facilement. Elle se sent... Presque heureuse ? Étrange sentiment. « Et bien demandez moi. Si je peux vous répondre, je le ferais. Sinon, je ne dirais juste rien. Je vous donne un total de trois questions, choisissez bien. » Jeu dangereux, sans aucun doute. Qu'elle n'aurait initié avec aucun autre, ou qu'elle aurait fait en le dupant quand même. Pas là. Pas cette fois. Pas avec lui. Un test ? Ou un moyen de vérifier si elle pouvait lui faire confiance...

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Alastor roule des yeux sans relever. Elle a très bien entendu, il le sait et ne compte pas se répéter. Encore moins quand elle affiche son air si satisfait d’emmerdeuse diplômée.
Elle se rapproche et relève son menton du bout de l’index. Il soutient son regard, sans rien laisser paraître alors même que son cœur bat plus vite et qu’une douce chaleur l’étreint. Il n’aime pas ça. Du tout. Elle se gausse de sa curiosité, s’imagine des scénarii qui n’ont pas lieu d’être. Il aime la voir heureuse mais déteste provoquer ce sentiment parce qu’il sait que ça n’a rien de beau, de doux, d’agréable.

Il finira par tout gâcher.

Elle lui propose alors un jeu surprenant : répondre à trois questions. Hélas, elle pose des règles qui enlève tout le plaisir. Que signifie « si je peux vous répondre » ? N’est-ce pas plutôt un synonyme de « si je veux vous répondre » ? Elle s’amuse et il hésite. Lui donner la satisfaction de le mener par le bout du nez ou retourner la situation à son avantage ? Le peut-il seulement ?

Des questions, il en a, oui. Certaines plus directes que d’autres. Adhérez-vous aux idéaux du mage noir ? Non, aucun intérêt de le lui demander. Si c’est oui, elle mentira. Si c’est non, il la soupçonnera tout de même de ne pas dire la vérité. Allez-vous vraiment vous marier ? Il la sait fiancée. Ils en ont parlé, en juillet. Enfin… Ils l’ont évoqué. Vaguement. Il se doute de la réponse. Elle a l’honneur du sang chevillé au corps. Pourquoi est-ce que ça le dérange ? Il ne compte pas lui passer la bague au doigt. Ridicule. Encore une autre raison de la mettre dehors, et vite.
C’est marrant, cette sensation de déjà-pensé.
Pendant qu’il réfléchit, son regard ne quitte pas le sien. Petit à petit, c’est sa volonté qui s’effrite.

Êtes-vous heureuse ?
Quelle question idiote. Comme s’il existait une réponse absolue. Comme si les gens répondaient oui en le pensant. Personne n’est pleinement heureux. Puis sa fierté l’empêcherait de se confier, même dans l’hypothèse où elle en aurait envie. Pourquoi le voudrait-elle ? Elle déteste les hommes. Il le sait. Il l’a vu. Il se demande pourquoi elle lui parle, à lui. Peut-être que sa haine est réservée aux sang-purs. Il l’ignore. Il devrait demander. Sauf qu’elle ne répondra pas à ça non plus.
Êtes-vous heureuse ?

Il a envie de le savoir.

Mais il se dégonfle. Il est presque certain que, s’il lui demande ça, elle se détournera de lui. Il devrait donc la poser, cette foutue question. Qu’elle parte.

Pas tout de suite.

Qu’est-ce que vous détestez le moins chez moi ? finit-il par lâcher.

Il remet négligemment une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Il effleure son cou en passant, enchaîne sans lui laisser le temps de répondre :

Pourquoi avoir joué un rôle la première fois que vous m’avez parlé ?

Sa main descend encore. Il ne touche pas sa poitrine, il ne se permettrait pas. Pas comme ça. Mais elle se pose sur sa hanche.

Si je vous embrasse maintenant, est-ce que vous me laisserez faire ?

Il sourit, un peu trop doux.
Ça ne lui ressemble pas.
Ça ne ressemble à aucun d’entre eux.
Pourtant il n’attend que de déceler l’éclat dans ses yeux. L’accord, même silencieux, pour non seulement l’embrasser mais apaiser cette tension physique qui les attire l’un vers l’autre.

Parce que c’est ça.
C’est forcément ça.

Pas vrai ?

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alastor maugrey x alecto carrow
lundi 20 août 1979


✧✧✧

Elle ne savait pas à quoi elle jouait, elle-même se noyant dans les eaux troubles qu'étaient... Et bien qu'ils étaient, ensemble. Indéfinis, capables de se déchirer autant que de s'attirer, toujours incompris mais incontestablement liés. Depuis quand était-ce ainsi ? Quand en étaient-ils arrivés là ? Et surtout, pourquoi s'en amusait-elle ? Ce n'était qu'un pardon. Un pauvre mot d'excuse. Mais il venait d'un homme. Il venait du cœur. Il ne l'avait pas soufflé par mépris. Il l'avait soufflé par honte. Et ça l'avait effleurée. Ça l'avait même touchée, un peu trop. Était-ce la première fois qu'elle recevait des excuses ? Du sexe dit fort sans doute. Elle n'y aurait jamais cru. Elle n'aurait jamais cru à tout ce qu'il avait pu faire lui.

Qui était-il pour ainsi la troubler ? Effriter ses barrières et raviver ses émotions, bonnes comme mauvaises. A deux doigts de lui cracher au visage il y avait dix minutes à peine, elle se surprenait à chercher son regard, le cœur au bord des lèvres. Enfin le cœur... Façon de parler ? Elle n'en était plus si sure. L'idée qu'elle soit humaine avait germé. Était-ce si mal de se sentir flattée ? D'attiser la curiosité de pareil homme et ne pas s'en trouver de marbre ? Elle ne faisait que s'amuser. Le titiller. Rien de plus. Après tout, c'était leur jeu, non ? Leur jeu à eux.

Mais elle glisse, un peu trop fort. Elle lui accorde ce qu'elle ne devrait jamais, lui promettant une vérité que sûrement elle n'assumerait. Et s'il lui parlait de ses convictions ? De sa famille ? De ses attaches dans cette guerre ? Elle avait pourtant émis un veto, se donnant le droit de ne pas répondre si cela allait trop loin mais... Ce serait révélateur. S'y oserait-il ? Perdrait-il une de ses précieuses vérités au profit de sa traque ? Et si après tout elle n'était que ça ? Une chasse qu'il avait initiée. Au fond, n'était-ce pas là également un moyen de le sonder ? De s'en détacher. D'abandonner. Pas comme si elle s'accrochait. Juste... Façon de parler.

Et il se plonge dans le silence. La réflexion peut être. A moins qu'il ne voit aucun intérêt à se prêter au jeu. Après tout avait-il été le premier à l'éconduire une fois, pourquoi ne pas recommencer... La joie se fane, l'orgueil se flétrit autant que le sourire commence à disparaître sous les nuages, les serres de la peur étreignant sa poitrine. C'était ça quand on abandonnait les masques. Quand on se dévoilait. On prenait des risques. Et elle n'avait jamais aimé. Lentement, ses prunelles se détournent, amorçant un mouvement pour partir elle ne savait où alors que la première question fuse, la figeant. Quoi ? Mais... Quel était le but de pareille... C'était fourbe. Elle ne s'y attendait pas, ses joues se colorant indubitablement alors qu'elle tentait de sonder son regard indéchiffrable, frissonnant à son toucher sans même penser à le repousser, le tracé de ses doigts sur sa peau devenu brasier.

La honte accompagne la seconde demande alors que la dernière... Accélère en son sein ce battement que lui seul enclenchait. Il était vraiment... « Vous êtes bien dur en affaires. » Sourire timide, tressautement de l'âme, ses jades s'embrasent d'un désir inavouable auquel elle laisse libre court, sa main s'apposant sur sa joue au même titre que sa bouche sur la sienne. Incertain. Passionné. Dévorant. Un besoin qui l'avait hanté jusqu'à présent et qu'elle assouvissait enfin, récidivant une fois, deux fois... Puis s'en détachant de quelques millimètres, le souffle court, le front appuyé au sien. « Votre franchise ? Même si elle blesse. Ou votre respect ? Que je ne conçois toujours pas. A moins que ce ne soit votre douceur presque irréelle. » Semblant de rire, ne sachant même plus ce qu'elle racontait. « Ou alors c'est ce que je déteste le plus ? Je ne sais pas. ...Plus ? » Il était plus facile de reposséder ses lèvres afin de se faire taire, céder à la passion, oublier qu'il... Restait une dernière question. A laquelle elle ne voulait répondre, évidemment. Mais était-ce bien correct ? Il n'était de toute évidence pas sot. Abaissant sa tête, mettant fin à l'échange et se dérobant à son regard, elle reste quelques secondes silencieuse avant de s'oser à articuler quelque chose de cohérent. « Je voulais vous berner. » Un aveu qu'elle savait lui coûter beaucoup. Tout ? « Vous étiez l’inapprochable. Celui devant qui même les hommes se couchaient et... J'ai cru pouvoir vous obtenir. » Rire bref, nerveux. « Mais vous m'avez salement jetée. » Blessure encore présente, bien que moins douloureuse. Preuve qu'il n'était pas sot. Qu'il ne s'arrêtait pas au physique. « Les hommes n'aiment pas les ingénues. » Une explication qu'elle rajoute précipitamment, comme pouvant expliquer sa ruse. Lui faire oublier qu'elle avait voulu se servir de lui sans lui en donner la raison. « Ils préfèrent les muettes, les prudes et les dociles. » Paroles qu'elle déblatère comme le récit d'une leçon qu'elle n'avait que trop eut, teintée d'amertume. Moment qu'elle choisit pour relever ses prunelles et le sonder, ne sachant s'il allait lui dire de partir. Sûrement ? Elle venait d'avouer l'avoir trompé. De n'être rien d'idyllique. Après tout, que lui trouvait-il, à elle ? Y avait-il quelque chose à sauver, outre le physique ? Probablement pas. A quoi bon ? Mieux valait enterrer ce que jamais elle ne s'oserait à poser comme question.

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